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Laurent Roussey minot vert

OM-SAINT ETIENNE 25 juillet 1978 : A 16ans et demi, le Marseillais, qui avait signé un contrat de non sollicitation à 13 ans joue pour la première fois au Vélodrome avec les Verts contre le club de son coeur

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Il y a deux mois, quand Laurent Roussey a participé à l'hommage à Michel Hidalgo, lequel l'avait sélectionné à deux reprises chez les Bleus en 1982, il s'est retrouvé, avec d'anciens partenaires, pour déjeuner sur la pelouse du Vélodrome. "En voyant ses tribunes verticales, je me mettais à la place des joueurs, face à ce que représente ce théâtre où on est acteur. Et c'est mon seul regret : ne pas y avoir joué pour l'OM, le club de ma ville, le club de mon coeur. À quatre, cinq ans, mon père m'emmenait voir Skoblar, Magnusson ou Joseph, j'attendais ça toute la semaine, c'était ma passion, je rêvais de l'OM et plus tard, d'y devenir professionnel".

On peut donc difficilement ressentir ce qu'est l'émotion du gosse de 16 ans en demi, qui, en juillet 1978, pour la deuxième journée de championnat, pénètre sur la pelouse de ce stade, comme avant-centre de l'AS Saint-Étienne, entouré de Dominique Rocheteau et Jacques Zimako, encadré de Vladimir Curkovic, Christian Lopez, Oswaldo Piazza, Jean-François Larios ou Jacques Santini. "Franchement, je ne me souviens pas de ce match, pourtant importantdans ma vie. Mais je sais ce que cela représentait pour le Mazarguais que j'étais, pour mes parents également. De l'Obélisque au Vélodrome, il n'y avait pas beaucoup de mètres à franchir. Ce devait être assez étrange, Et puis, cette confrontation, c'était un peu celle du choix que j'avais dû faire quelques années plus tôt avec mes parents, entre les deux clubs."

Un choix difficile pour une famille unie

Il faut rappeler qu'en ce début des années 70, l'AS Mazargues est, derrière l'OM, le meilleur club marseillais qui évoluera en troisième division lors de sa création.

 

"Dans toutes les catégories de jeunes, au niveau amateurs, nous étions les plus grands rivaux, j'avais la fibre mazarguaise et dès qu'il s'agissait de football professionnel, nous étions tous marseillais, tous supporters de l'OM. Ça nous a donc fait drôle quand des dirigeants de l'ASSE sont arrivés un jour chez mes parents. La voie la plus simple, le choix naturel aurait été d'aller à l'OM qui représentait tout pour moi, mais Saint-Étienne était alors un monument du football français, avec un centre de formation qui sortait des joueurs. Mon coeur était marseillais, mais la raison m'a conduit à Saint-Étienne, le grand rival de l'OM au niveau national, comme d'autres jeunes de l'ASM à l'époque, Pierre-Eric Balducchi, Phillippe Brun, Jean-Luc Fournier..."

Aujourd'hui, la signature d'un enfant dans un club pro est entrée dans les moeurs, avec des agents pour la famille. Mais au début des années 70, le contrat de non-sollicitation signé par la famille Roussey avait soulevé une polémique, comme si le petit Marseillais était une marchandise bradée par des parents avides, alors que c'était tout au contraire une famille saine et sportive confrontée à un dilemme. "Ça avait défrayé la chronique, je suis resté deux ans de plus à l'ASM, c'était nouveau, on nous attendait au tournant après ce choix risqué. Je quittais un foyer aimant et uni, avec quatre frères et soeurs, c'était douloureux. La question a longtemps hanté la famille."

Après une année d'apprentissage, "Lolo" se retrouve donc propulsé à la pointe des Verts, contre l'OM. "C'est fou, je faisais face à Victor Zvunka, François Bracci, Robert Buigues, des joueurs que j'allais encourager dix-huit mois plus tôt."

 

 

Un exploit technique de Robert Buigues

"Un dernier regard vers le ciel pour avoir les dieux avec soi et c'est parti ! Plutôt bien parti même ! Une interception au milieu du terrain, une percée au sein de la défense olympienne et un centre à destination de Rocheteau qui met au-dessus", écrivons-nous dans notre premier papier en nocturne dans Le Provençal, sur un copain d'adolescence, qui était à deux doigts d'ouvrir le score en seconde période, Migeon sortant courageusement dans ses pieds.

Il faudra un bel exploit technique de Robert Buigues, contrôle de la poitrine, puis frappe du gauche, sur un service de Florès pour décanter la situation, puis un autre de Désiré Sikely, pour donner au score son aspect définitif et permettre à l'OM de mater son grand rival.

"Il est bon, très bon, il devrait réussir une belle carrière", allait lâcher Victor Zvunka au sujet de Laurent Roussey, son adversaire direct. C'était compter sans les blessures...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Joueur Laurent Rousseya >>>

 

 

 

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