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Jean Robin: retour gagnant

METZ-OM Novembre 1948: doublés du Marseillais et du Hongrois Nagy pour un succès record

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Il était né olympien et même olympien avant d'être officiellement né, puisque le 25 juillet 1921, son père, marchand de bouchons et d'articles de pêche sur le Vieux Port, l'avait d'abord inscrit comme membre de l'OM, avant d'aller le déclarer à la Mairie. Jean Robin, fils de Pierre Robin, plusieurs fois président de l'OM ou de sa commission football, a marqué l'histoire du club dont il a été entraîneur à trois reprises (1956-58, 1963-64, puis 1980), mais il avait avant tout été un joueur remarquable.

Buteur en finale de la coupe, gagnée en 1943, mais parfois écarté par ses entraîneurs par manque de combativité, il était revenu à temps pour contribuer brillamment à la conquête du titre de champion en 1948. Et pourtant, à l'automne, contre Lille et Reims, il avait encore été mis de côté. Pour le déplacement à Metz, Zilizzi l'avait de nouveau titularisé comme inter. Idée lumineuse.

16 buts, la meilleure saison de Robin

"L'aile Robin-Pironti retrouvée" titrait La Dernière Heure, tant l'association des deux Marseillais sur la gauche était efficace sur un terrain humide même si la pluie avait cessé au coup d'envoi.

 

 

Mais un autre joueur avait été décisif à Metz , pour ce qui reste aujourd'hui la plus large victoire de l'OM à Saint-Symphorien (1-4) : l'ailier hongrois, né en Roumanie, Andrej Nagy. Ancien joueur de Ferencvaros, convoité par des clubs argentins au moment de ce match puis par le Milan AC et la Sampdoria en fin de saison, c'était un ailier à l'ancienne, pur technicien.

En percutant involontairement Cassino, le gardien messin, qui allait jouer tout le match diminué par ce choc à la tête, il avait donné un avantage à son club, agrémenté d'un joli premier but, après avoir dribblé Battiston (le père de Patrick). Il ponctuerait le score de la même manière à la 89e. Entre-temps donc, c'est Jean Robin qui avait fait la décision en fin de match, après l'égalisation messine, marquant notamment d'un joli lob, le troisième but olympien.

"Le public lorrain, longuement documenté en semaine sur le cas Robin, attendait impatiemment la prestation de ce dernier. L'Olympien fournit une partie excellente", écrivait le correspondant local de La Dernière Heure, Henri Finback. Mais pourquoi aller chercher à l'étranger des inters alors que l'on a Robin, s'interrogeait-on à Marseille.

 

Major de sa promotion d'entraîneurs

De fait, avec ses 14 buts, Nagy effectuera en 1948-49 sa meilleure saison à l'OM et Jean Robin, qui en mettra 16, établira lui aussi un record personnel, finissant par marquer 76 buts, toutes compétitions confondues sous le maillot blanc dans toute sa carrière, terminée en 1951.

En 1953, Jean Robin devait sortir major de sa promotion d'entraîneur. "Chez certains, entraîneur, c'est un moyen d'existence, chez monsieur Robin, c'était une vocation, il est à la base de ma carrière, un vrai modèle", devait nous dire Rolland Courbis, le 9 octobre 2004, au moment du décès de Jean Robin, à 84 ans.

Il est d'ailleurs dommage que, pas plus que Mario Zatelli, rien à l'OM ne porte le nom de Jean Robin, même pas un petit cabanon, car c'était un homme humble.

 

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean Robin >>>

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