Résumé Le Provencal du 24 janvier 1966 |
L'O.M., pourtant supérieur, faillit se laisse rejoindre par CHERBOURG (2 à 1) |
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On s'était fait une raison marseillaisement heureuse. Hatchi venait de prendre le grand Montes à contre-pied, marquant ainsi le 2e but de son équipe, sur penalty. Penalty aussi peu discutable que possible. Guillow, le capitaine et arrière droit de Cherbourg avait arrêté des deux mains une balle ne demandant qu'à rentrer dans sa cage. Deux à zéro pour l'O.M., alors qui restait 38 minutes à jouer. Étant donné ce qu'on avait vu jusqu'à là - un O.M. assez peu inspiré et un Cherbourg gentil, mais inoffensif - on se préparait à subir cette longue fin de match dans la position du journaliste couché. Mais en football rien ne se passe jamais comme prévu et à la 78e minute, les défenseurs olympiens doivent encore se demander pourquoi et comment, Marchi pouvait reprendre à quelques centimètres de la ligne de but marseillaise, un ballon habilement centré par son brun ami Tayeb. 2 à 1, seulement, tout pouvait être remis en question. Il n'en fut rien, heureusement pour l'O.M. mais la fin de la partie y gagna d'une certaine animation et même quelques mauvaises manières entre les joueurs des deux équipes. Rien de bien grave, au demeurant. L'O.M. mérite sa victoire Le premier but de l'O.M. avait été marqué par Erhardt à la 19e. Sur coup franc tiré par Gauthier la défense de Cherbourg cafouilla le ballon. Ce dernier fut "trié" comment on le dit, par Erhardt et expédié dans la cage visiteuse. Avantage mérité car, durant cette mi-temps, l'O.M. développant le meilleur peu par Erhardt, Hatchi, Brotons et sur en défense avait généralement dominé, tout en se créant les meilleures, encore que peu nombreuses, occasions de but. En deuxième mi-temps, en plus des deux buts marqués, on vit Joseph en marquer deux autres, tous deux refusés pour hors-jeu. Le premier plus discutable que le second et Escale réussir un fort bel arrêt, sur la tête de Dortomb. C'est à peu près tout ce que nous avons relevé d'important sur notre carnet de notes. Joseph et Bérange Permutent L'O.M., en première mi-temps faisait jouer Joseph arrière et Bérange avant-centre. |
Le premier, trouvant devant lui un petit et remuant Coquen jouant par déviation, fut beaucoup moins à l'aise que le dimanche précédent devant Guillas, le dribbleur. Sans doute Joseph a-t-il très largement assez de moyens athlétiques pour s'imposer au poste d'arrière mais l'indispensable métier lui fait encore défaut. Rien de plus normal. Bérange, lui, bien que relativement complet, n'est qu'un centre avant d'occasion. Sans rendant bien compte, Mario Zatelli fit permuter ces deux joueurs peu après la mi-temps. Parmi les joueurs marseillais, Escale eut été parfait, s'il ne fut resté passif sur le but de Cherbourg. En défense ou Tassone, éclatant de forme, commit quelque imprudence, le plus net, le plus précis dans ses renvois a été Hodoul, Trusas se, grâce à son jeu de tête et son sens de la place, fut un bétonneur utile. Gauthier excellent en première mi-temps traîna un peu la jambe en seconde. Hatchi l'homme des coups d'accélérateur est, on ne de leur répétera jamais assez, le meilleur technicien et tacticien de l'équipe, de temps en temps. Brotons pour sa rentrée, fit alterner le bon et le moins bon, l'habile et le trop petit. Bon match d'Erhardt qui sut tirer le maximum de la rude naïveté de son adversaire direct Togniotti, : tandis que Buron, isolé à l'aile gauche, ne se montra à son avantage qu'épisodiquement. Un bon Coquen De Cherbourg on retiendra une certaine élégance manoeuvrière au centre du terrain, due à Tayeb, Marchi et Lamy. Coquen, avant que d'être blessé fut le meilleur attaquant du match. Dortomb produisit également une assez bonne impression. Mais la défense, dans son ensemble, paraît assez perméable, surtout sur le centre, le grand Montes commettant deux ou trois fautes monumentales, à côté de bons arrêts. Maurice FABREGUETTES |
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Un penalty décida de la victoire marseillaise |
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Le score Il fut ouvert à la 16ème minute par Erhardt, qui récupéra la balle et marqua de près après deux tentatives infructueuses de Bérange puis Hatchi. O.M. 1 - Cherbourg 0. À la 55ème minute, sur une balle de Buron, Joseph saute haut et gêna Montis. Brotons, en embuscade, reprit et l'arrière visiteurs Guillon dans sa cage, arrêta la balle des deux mains. Penalty donc, transformé sans problème par Hatchi. O.M. 2 - Cherbourg 0. À la 78ème minute sur coup franc à la limite près de la ligne de but, Tayeb centra en retrait pour Marchi, qui marqua de près devant une défense curieusement figée. O.M. 2 - Cherbourg 1. Les faits marquants 4ème minute : coup franc appuyé de Tayeb. 6ème minute : loupé de Rault et tir de volée de Brotons au-dessus. 10ème minute : Hatchi souffle la balle à Rault et s'en va au but. Tognotti sauve sur la ligne. 21ème minute : centre tir de Coquen, au ras de la barre. 25ème minute : centre tir de l'Erhardt, Montis est battu, mais Guillon dégage. 29ème minute : Gauthier se ressent de sa blessure à la cuisse. 31ème minute : centre tir de Bérange, bien accueilli par Montis. 46ème minute : Marchi donne à Cohen qui tire de trop loin. 50ème minute : Bérange et Joseph permutent sur ordre de Mario Zatelli. 51ème minute : sur un bon centre de Buron, Joseph devance Montis et marque un but refusé pour hors-jeu. 58ème minute : bon tir de Hatchi, arrêté par Montis. 61ème minute : sur corner, bonne reprise de tête de Dortomb, Escale plonge et arrête. 67ème minute : coup franc très sec de 30 mètres de Bérange, Montis met en corner. Sur celui-ci bon coup de tête de Joseph au-dessus. |
72ème minute : Montis stoppe un essai de Brotons. Le jeu Il fut assez égal au milieu de terrain et à Cherbourg, le travail d'approche est aussi bien construit qu'à l'O.M. Mais les attaquants normands manquant par ailleurs de puissance, se heurtèrent lorsqu'ils avaient réussi à éliminer leurs adversaires directs, au bétonneur marseillais Trusas. Le match dans l'ensemble fut assez agréable. Au début de la seconde mi-temps, l'O.M. donna l'impression de vouloir creuser l'écart. Il ne put pas et, lorsque Marchi eut réduit la marque, il fut bien entendu, à la merci d'une nouvelle réussite visiteuse. Les joueurs Bien que 3 buts seulement aient été marqués, les attaquants nous parurent dans l'ensemble plus brillants que les défenseurs. Ce déséquilibre fut plus net cependant à Cherbourg qu'à l'O.M. Chez les Normands, demis et avants sont tous valables, notamment Coquen et Marchi, dont le jeu impersonnel et rapide trouva Joseph, beaucoup plus que les dribbles de Guillas. Lamy, Tayeb, Dortomb ont des possibilités certaines. Ce n'est pas le cas de leurs camarades de "derrière". À l'O.M., non plus, la défense ne fut pas souveraine, exception faite pour Hodoul, dont les progrès sont constants. Erhardt, Brotons et Hatchi furent de rudes adversaires pour Cherbourg. Buron apparaissant en seconde mi-temps lorsqu'il opéra dans une zone moins boueuse. Le terrain Le soleil de dimanche et le vent avait certes éliminé la plus grande partie des flaques d'eau qui recouvraient la pelouse, mais celle-ci n'en demeurait pas moins boueuse aux endroits privés d'herbe et glissante un peu partout. L'arbitre M. Barberan eut un arbitrage facile, les deux équipes ayant eu un comportement fort correct |
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Mario : ZATELLI : "Le but de JOSEPH était valable" |
Dans le vestiaire, les Marseillais ont poussé un soupir de soulagement. L'entraîneur Zatelli s'écriait : "On donne le bâton pour se faire frapper ! Je me demande comment nous avons fait pour prendre un but pareil ! Mais je suis persuadé que le but de Joseph été valable". M. Leclerc constatait : "Comme nous avons une équipe qui marche à l'énergie, un dimanche ça marche bien, un autre ça marche plus mal ! Dimanche prochain l'O.M., retrouvera tout son tonus !" Erhardt était satisfait : "Je redeviens le premier buteur marseillais !" Casolari faisait remarquer : "Cherbourg à une équipe solide, mais derrière, ils ont commis de nombreuses bévues !" Escale soulignait : "Nous n'avons gagné que par un petit but d'écart, mais enfin, cela est suffisant !" Bérange confiait : "J'ai reçu un coup sur le pif !" Sejnera disait : "Cherbourg n'était pas facile à manoeuvrer, et puis ce onze a été très accrocheurs". Alain DELCROIX |
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RUMMELHARDT : "L'arbitre n'aurait pas dû siffler penalty" |
Dans le camp cherbourgeois ont été plutôt déçu. L'entraîneur Rummelhardt nous résuma son opinion en ces termes : "Mon équipe a été meilleure en deuxième mi-temps qu'en première ! Nous n'avons pas suffisamment cru à nos possibilités de vaincre ! Je ne comprends pas que l'on nous ait sifflé un penalty contre nous, car Joseph s'était servi de la main ! Je vous assure ce n'est pas facile de jouer à Marseille ! Je ne comprends pas pour quelles raisons l'arbitre a tellement sifflé de coups-francs contre nous. Il est vrai que l'O.M. doit monter en 1re Division ! Tant mieux pour les Olympiens !" Guillen, le capitaine, indiquait à son tour : "J'ai protesté contre le penalty car j'estimais que Joseph avait commis une faute avant que je n'arrête le ballon avec les mains". Montes déclarait de son côté : "Nous avons pratiquement fait jeu égal avec les Marseillais. Notre défaite est honorable mais nous aurions pu réaliser le match nul." |