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Résumé Le Provencal

du 21 mars 1966

 

Match nul FIAWOO-JOSEPH et victoire de l'O.M.

AIX, réduit à 10, s'est bien défendu (2-0)

S'il est tout de même et encore vrai que le jeu est fait par les joueurs, il est des cas où le terrain conditionne le style de la partie.

Depuis que nous sommes retournés à l'Huveaune, le spectacle ne varie guère.

Jeu aérien, heurts fréquents entre les joueurs, et mauvais humeur générale en fin de rencontre aussi bien chez les vainqueurs que chez les vaincus.

Le seul avantage de ce terrain, semble être d'avoir permis à l'O.M. d'y rester invaincu.

Mais il est bien évident que, l'avenir de l'équipe marseillaise étant au stade Vélodrome, il faudra, tôt ou tard, reconsidérer le problème.

40me : Fiawoo marque

Donc hier, comme il le fait toujours quand Fiawoo et Joseph sont à la pointe de son combat, l'O.M. démarra en force et à toute vitesse.

Il était curieux de voir Brotons dont les préférences personnelles vont à la finesse, alimenter son attaque à grands coups de pied.

Sur toutes ces balles tombant du ciel, Fiawoo et Joseph faisaient ce que les basketteurs qualifient de "forcing" et l'on put penser que la défense aixoise, comptant deux juniors dans ses rangs, allait voler en éclats.

Il n'en fut rien, malgré quelques très chaudes alertes et c'est seulement eu après une blessure survenu à Bocchi que la porte s'ouvrit.

Nous étions à la 40e minute, Gauthier servi adroitement Fiawoo et ce dernier, d'un tir irrésistible du gauche, trompa Varini à bout portant. O.M. 1 - Aix 0.

Là-dessus, Joseph, sans doute jaloux des lauriers de son ami, fut bousculé à la limite de la régularité, alors qu'il essayait de marquer son petit but.

La mi-temps de Buron

En deuxième mi-temps, Aix jouant pratiquement à dix, fit front pendant longtemps.

En fait, jusqu'à la 86e minute, en dépit de plusieurs actions brillantes de Buron, très en verve à son aile gauche, la marque ne changea pas et Aix put espérer au moins le partage des points.

Mais, il sautait aux yeux que l'attaque visiteuse, le plus souvent réduite au seul Pin, n'avait qu'une chance infime de tromper Bérange Hodoul, Tassone, Sejnera et Escale.

Pin eut beau se débattre se battre, recevoir des coups, en rendre quelques-uns avec une belle obstination, sa tache était très difficile.

À Joseph, le 2me but

Et, à la 86e par conséquence, inévitable se produisit.

Bocchi l'invalide, voulant trop bien faire, se fit subtiliser la balle, alors que son équipe se portait à l'attaque.

Il s'en suivit une contre-attaque de l'O.M. et pour terminer ce mouvement à quatre contre trois, un "lob" astucieux de Bérange en direction de Joseph.

Ce qui restait la défense aixoise s'arrêta pile croyant au hors-jeu. Joseph qui, lui ne se pose jamais de questions inutiles, tapa comme un sourd la balle au bond et faillit crevait le filet.

O.M. 2 - Aix 0.

Y avait-il hors-jeu ou pas. Notre place dans la tribune ne vous permet pas d'avoir une opinion fondée sur le sujet.

Un exploit de Fiawoo

A quelques secondes de la fin, Fiawoo faillit saler la nôtre.

Parti d'assez loin balle au pied, ce qui représente pour lui, comme pour tous les joueurs aux jambes longues, un avantage, il décrocha une bonne vingtaine de mètres un tir fracassant.

Varini se détendit et put dévier cet authentique bolide en corner.

Ce fut ce que nous vîmes de mieux, au cours de cette partie très animée, non moins disputer, mais d'une confusion extrême.

Maurice FABREGUETTES

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Herczeg :"Ah ! si Bocchi

n'avait pas été blessé"

Chez les Aixois, les mines étaient plutôt renfrognées. L'entraîneur Herczec nous a déclaré : "Ce fut un match de football rugby ! La blessure de Bocchi nous a causé le plus grand tort car ce garçon est l'une des pièces maîtresses de notre défense ! A onze le résultat final aurait pu être différent".

Ujlaki a prononcé une sorte de réquisitoire avec beaucoup d'humour : "On ne peut pas parler de match ! Il n'y en a paru ! Je suis navré pour les spectateurs car s'ils s'imaginent que c'est là le football, ils se trompent ! Chez les Marseillais, on part sans doute du principe qu'il faut matraquer pour s'imposer ! La dignité du sport commande qu'on le pratique autrement. Le football est un art ; qu'en restait-il au Stade de l'Huveaune ?

Silvy nous a affirmé : "L'arbitrage a été quelconque ! Les attaquants olympiens ont souvent été hors-jeu et on ne les a la sifflés".

Varina constatées : "Nous serions champions si nous avions un terrain pareil !"

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Zatelli : "Les Aixois auraient pu encaisser un but de plus"

Dans le camp marseillais, les dirigeants et les joueurs olympiens étaient décontractés.

M. Leclerc nous a dit : "Nous voici, à nouveau leader ! Notre victoire avec la défaite de Reims, constitue pour nous, une bonne affaire !"

M. Neumann s'est exclamé : "Ce fut réellement dur".

L'entraîneur Mario Zatelli constatait : "Les Aixois auraient pu encaisser un but supplémentaire. Certes, la défaite de Bocchi, les a handicapés ! Nos joueurs ont été contractés car ils ont dû attendre jusqu'à la fin pour assurer leur victoire et respirer mieux".

Tassone n'était pas content : "J'ai pris un avertissement et pourtant Pin n'a pas arrêté durant la partie de me traiter de tous les noms".

Escale en nous montrant son pied, nous a indiqué : "Je souffre de l'orteil et d'un doigt de pied, j'ai une foulure depuis le match d'Alger".

Gauthier remarquait : "Deux points de plus ! C'est bien ! Fiawoo, Joseph et Burons, devant ont été excellents".

Joseph sourit de toutes ses dents : "Je suis vraiment content d'avoir gagné".

Buron s'étonnait : Qu'est-ce qu'ils racontent ces jeunes Aixois ! Ils ont tous la tête enflée, grosse comme une lessiveuse !"

Alain DELCROIX

  

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