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Résumé Le Provencal

du 29 mai 1966

 

La victoire attendue

mais pas le triomphe espéré

La plupart des spectateurs-supporters de cet O.M. - Forbach étaient venus à l'Huveaune en se posant la question :

"Combien ?"

À trois journées de la fin - et de quelle fin ! - il paraissait inconcevable que l'O.M. fut battu par son modeste adversaire.

Les deux points de la victoire, il les fallait absolument, sous peine de voir l'équipe marseillaise mise hors course prématurément.

Cela admis, il restait à savoir dans quelle mesure l'O.M. pouvait améliorer son goal average.

Écrivons tout de suite que ce 2 à 0 est insuffisant, par rapport à Limoges.

Nous ne connaissons pas encore le résultat de Limoges - Boulogne, que nos lecteurs connaîtront en nous lisant ; mais il est presque certain qu'en cas d'égalité aux points l'O.M. sera derrière son seul adversaire à la montée directe.

Fiawo et Casolari

Pourtant, on put croire, pendant les cinq premières minutes, que l'O.M. allait réussir le "carton" escompté.

Dès la 3e mn, touche de Tassone, tête de Joseph, reprise de Fiawoo, la balle était dans la cage de Forbach.

L'arbitre devait annuler ce but pour hors-jeu.

Aux 4e et 5e mns, Verdie, l'ex-junior toulousain, se distingua sur une action de Joseph et sur une autre de Brotons.

Puis soudain le jeu se calma, sous l'effet conjugué de la chaleur et du fléchissement des joueurs marseillais du centre.

Forbach en profita pour se manifester, assez timidement, dans le camp olympien.

Et c'est au moment où l'on y pensait le moins que l'O.M. fit la décision.

18e : Fiawoo part, en contre-attaque et en grandes enjambées, il résiste, épaule contre épaule, à plusieurs charges de ses adversaires et tire dans la foulée.

Verdie est surpris et l'on voit "Caso" surgissant comme un diable de sa botte aider le ballon à franchir la ligne.

O.M. 1 - Forbach 0.

Ce sera le résultat à la mi-temps, en dépit de quatre occasions marseillaises et d'un tir "terrible" de Majeta, le meilleur technicien forbachois, sur l'extérieur des filets de l'O.M.

La "Bonne Mère" avec l'O.M.

Au début de la deuxième mi-temps, on pouvait estimer, avec raison, que l'O.M. méritait mieux que de gagner par 1 à 0 seulement.

Mais les choses étant ce qu'elles étaient, la différence entre les deux équipes pouvait être inversée, pour un oui ou pour un non.

Or cela faillit bien se produire et, sans "la Bonne Mère", l'O.M. aurait dû encaisser au moins deux buts.

On se demande encore comment (52e), Sinnes, seul sur la ligne, put cafouiller une balle fort bien centrait par Atamaniuk, le "buteur invisible" et par quel miracle (70e) le ballon, frappé par le même Sinnes, à bout portant, réussit à revenir dans les bras d'Escale, affalé à quelques pas de là ?

Enfin c'est le football.

Brotons : un très beau but

Après cette défaillance qui dura une bonne vingtaine de minutes, l'O.M. sut se reprendre et terminer la rencontre, non pas au sprint, mais à un train suffisamment vif pour justifier une nette victoire.

Le deuxième but marseillais fut une de toute beauté.

Une combinaison Fiawoo - Brotons avait valu un corner à l'O.M. Buron le tira. Le ballon, passant par-dessus toutes les têtes noires et blondes, fut reprise de pleine volée par Brotons, avant de faire trembler les filets forbachois.

Une admirable reprise de volée, donc, comme on en voit de moins en moins sur les stades.

Pour la petite histoire, ajoutons que le même Brotons avait dû, quelques minutes avant cet exploit, aller se faire soigner sur la touche, pour cause de KO.

Mais s'il put revenir sur le terrain, Di Tomaso lui, touché à la cheville, laissait son équipe jouer à dix la dernière demi-heure de jeu.

Les deux équipes visiblement fatiguées, on les excusera, terminaient la rencontre petit train... et sur ce 2 à 0 qui n'a satisfait les Marseillais qu'à demi.

Rendez-vous samedi prochain à Sauclières !

Maurice FABREGUETTES

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BROTONS au four et au moulin

Littéralement cueilli à froid à Limoges et instruit par l'expérience, l'O.M. était résolu à s'imposer d'entrée contre Forbach.

Il est certain que les Marseillais ratèrent au cours des toutes premières minutes l'occasion de faire définitivement la décision et ensuite de fortifier, comme ils l'avaient projeté, leur goal average malmené samedi dernier en terre limousine.

À la 20ème minute, l'O.M. aurait dû mener nettement à la marque.

Au lieu de cela, il dut résister, tant bien que mal, au retour surprenant de l'équipe lorraine, à son tour menaçante sous les yeux atterrés des 6 à 7.000 supporters habituels.

Ainsi, en raison de son inefficacité à peu près chronique, et qui ne se démentit qu'en de rares occasions, l'O.M. se trouva à la merci d'une toujours possible réussite adverse.

Forbach avait paré-il, annoncé son intention de bétonner...

Kowac et ses camarades le firent, volontiers ou non, au cours de la période initiale. Par la suite, lorsqu'ils en eurent l'occasion, les Lorrains occupèrent normalement le terrain, ne pouvons ne jouant pas les victimes expiatoires.

Le gardien Verdie, remercié en début de saison par Aix, alterna les parades remarquables et les moins bonnes inspirations. Faible sur le premier but, il se racheta largement par la suite.

Le grand Schwinn, que ce soit en défense ou au milieu du terrain, fut l'un des éléments majeurs de l'équipe visiteuse, grâce à sa taille et sa bonne technique.

Morphologiquement différent, le petit et replet Yougoslave Mateja se montra excellent technicien lui aussi et, en une occasion remarquable tireur.

Le jeune arrière Leininger, très accrocheur, fut un rude adversaire pour Casolari.

En attaque, on attendait beaucoup de Atamaniuk, très demandé et qui resta sagement dans sa coquille, se contentant de montrer son habilité en quelques circonstances.

Son camarade Sinnes, en ratant plusieurs occasions en or, fut le éros malheureux de la formation lorraine.

L'équipe de l'O.M. joua comme elle l'a fait souvent, un match inégal, donnant tout d'abord l'impression de devoir dévorer son adversaire... avant d'être mis, par sa faute, en difficulté.

Sa défense, qui avait été prise de vitesse à Limoges, laissa plusieurs occasions à Sinnes qui n'est tout de même pas Gondet.

Ses éléments n'encourent aucun grosse reproche mais ne méritent pas non plus, des félicitations particulières.

Au milieu du terrain, Guy Hatchi fit une entrée timide, ne prenant pour ainsi dire aucun risque ce que l'on comprend d'ailleurs.

Brotons, par ailleurs, joua à nouveau un rôle prépondérant, étant à la fois au four et au moulin. L'une de ces reprises de volée trouva le dos de Gricar, mais la seconde secoua les filets, mettant pratiquement fin au débat.

Les avants de pointe, après être parti au sprint et avoir sérieusement "paniqué" l'arrière défense Lorraine, se montrèrent par la suite maladroits et inefficaces.

Tous semblent cependant en bonne forme physique. Mais il y a malheureusement une grosse différence entre la difficulté d'inquiéter une défense... et celle de lui marquer des buts !

Louis DUPIC

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Zatelli : "Ah ! si on avait raté moins d'occasions !..."

Dans les vestiaires marseillais, les visages étaient réjouis comme délivrés d'un cauchemar.

Mario Zatelli nous a déclaré : "Si on ne rate plusieurs occasions en première mi-temps, on met plusieurs buts au fond des filets adverses ! Enfin cela nous fait 44 points, nous verrons bien par la suite !"

M. Marcel Leclerc a souligné : "Nous avons vu Racing Béziers et je vous assure que Béziers et pas très brillant ! Nous avons gagné le match qu'il ne fallait pas perdre".

Brotons remarquait : "J'ai reçu un coup de pied dans l'estomac de plein fouet, enfin je me suis vengé en réussissant le deuxième but olympien. Mais nous avons un tort, en attaque, nous allons trop chercher la balle derrière, après deux ou trois passes, nous la perdons et nous devons recommencer.

Escale nous expliquait : "Quand Forbach a failli marquer, je n'ai pas pu décoller du sol, la balle à taper sur mon poteau, enfin je l'ai stoppé".

Hodoul ajoutait : "Nous avons gagné c'est le principal, mais pour à part, je me sens très fatigué avec tous ses voyages continuels que je suis obligé de faire."

Alain DELCROIX

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KOWAC : "Dommage que nous n'ayons pu égaliser !..."

Dans le camp lorrain, aucune amertume. Le joueur entraîneur Kowal nous a confié : "C'est malheureux que nous n'ayons pas réussi à égaliser, après la face des choses auraient peut-être changé. Dimanche dernier, contre le Racing, ce fut la même chose, nous avions fait le forcing et nous n'avons pu que partager les points ! Marseille a une équipe solide, mais à un moment donné, elle a eu un passage à vide, sa défense s'est énervée et a flotté".

Sinnes soupirait : "Quelle chaleur, cela nous a un peu handicapé et moi j'ai raté deux belles occasions".

Di Tomaso ajoutait : "J'ai bien peur d'avoir une entorse à la cheville".

Schwinn nous affirma : "Quand nous avons failli égaliser, un défenseur marseillais a dégagé de la main ! Nous ne nous sommes pas faits de cadeau ni les uns ni les autres !"

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