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Résumé Le Provencal

du 10 octobre 1966

La défense de l'O.M. a tenu

l'O.G.C. Nice en respect

FIAWOO et JOSEPH une fois encore la vedette

(De notre envoyé spécial : LOUIS DUPIC)

NICE (Par téléphone) - Nous pensions bien que l'O.M. à Nice allait livrer un match difficile. La situation inquiétante des Azuréens ne pouvant leur permettre de subir une "hémorragie" à domicile. Devant cet adversaire décidé à s'imposer et qui ne s'embarrassa pas du choix des moyens pour y parvenir, les Marseillais jouèrent une partie sinon brillante, du moins très méritoire.

Elle fut, certes, pas d'un niveau technique élevé, mais elle valut toutefois par son acharnement et son indécision. L'O.M., tout comme Nice, aurait fort bien pu l'emporter et, en définitif, le résultat nul ne laisse personne.

Ce fut donc un match de tempérament par excellence, fertile en accrochage et menus incidents de toutes sortes.

Nice jouait le béton avec quatre arrières couverts par Isnard, tandis que l'O.M. était fidèle à la défense en ligne, d'ailleurs de mieux en mieux assimilée par Artelesa et ses camarades. Cette méthode de jeu plaça les attaquants niçois face à un problème qu'ils se trouvèrent incapables de résoudre. Lassés de se laisser prendre au piège hors-jeu, pour employer le cliché habituel, les avants azuréens manifestèrent au bout de quelques dizaines de minutes un tel désarroi qu'on vit l'un ou l'autre s'avançait tour à tour balle au pied et arriver au point critique en ne sachant plus que faire !

Ils durent se contenter d'alerter par de longue balle Charlie Loubet, le plus rapide et le plus perçant d'entre eux. Cela nous valut quelques sprints homériques entre le jeune Cannois et les arrières marseillais, de même quelques rudes exhibitions de tackles glissés.

Finalement, l'acteur qui eut le plus de travail fut l'arbitre, M. Raynard, qui se tira fort bien d'affaire malgré les imprécations du public local, ne se laissant pas prendre aux comédies parfois grossières des argentins Santos et Barrionuevo. L'un et l'autre sont passés maîtres dans l'art de l'obstruction du plongeant théâtral. Il est vrai que les chutes furent nombreuses, causées aussi bien par l'ardeur des antagonistes que par l'état de la pelouse rendue glissante par la pluie fine d'abord, très serrée ensuite, qui ne cessa de tomber tout au long des 90 minutes. Mais M. Raynard sut toujours ou presque séparer le bon grain de l'ivraie et il faut lui en donner acte.

Sur le plan technique, la pluie n'arrange rien, les équipes en présence ne possédant guère de virtuoses, il y eut abondance de balles insaisissables, de passes, de contrôles ratés, et de coups de tête en arrière.

L'O.M. joua une bonne première mi-temps, baissa de pied en seconde, eut de bonnes réactions et finit difficilement. À 10 minutes de la fin, Loubet partit en flèche. Nous avons dit que la défense en ligne de l'O.M. posa aux niçois un problème insoluble pour leurs moyens limités. Tassone livra à Loubet un duel spectaculaire, cependant qu'Artelesa était toujours là où sa présence était indispensable.

Zwunka, en première mi-temps, Lopez en fin de partie, eurent l'infortune d'être touchés, heureusement sans gravité.

Derrière sa ligne, Escale joua un match remarquable sauvant bon nombre de situations critiques, sortant à bon escient et ne commettant aucune faute. Djorkaeff - Destrumelle, Erhard et Buron jouèrent une partie très méritoire mais le danger pour les Niçois vint presque toujours des deux compères africains Joseph et Fiawoo, qui ne se peuvent décidément pas se passer l'un de l'autre.

Devant eux, Serrus, Isnard et Segarra qui ne manquent ni de jeu ni de vigueur, sont constamment en difficulté et eurent des sueurs froides chaque fois que les deux diables noirs recevaient la balle dans de bonnes conditions.

À Nice, l'équipe, à défaut d'imagination, ne manque pas d'ardeur, nous avons surtout remarqué un Aubour irréprochable, tout comme Escale.

Provins et Rodzik se tirèrent fort bien d'affaire. Le jeu de Jouve, transfuge des Caillols, sans réaliser de miracle, confirma qui était bien un espoir. Loubet grâce à sa vitesse, et Giner, pour son travail opiniâtre et sa sûreté technique, méritent la mention en attaque.

Mais combien sont irritants les Argentins Santos et Barrio-nuevo, les bras levés sans cesse, jouant les redresseurs de torts, alors que leur action sont presque toujours à la limite de la régularité.

Ne terminons pas sans préciser que le public niçois n'apprécia nullement le système de jeu pratiqué par l'O.M., le jugeant anti-spectaculaire et exprimant bruyamment sa façon de penser.

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FIAWOO - JOSEPH, Pole d'attraction

de NICE - OM (0-0)

(De notre envoyé spécial : DESIRE CARRE)

NICE - À l'appel de M. Raynard, les équipes faisaient leur entrée sur l'excellent pelouse du Léo Lagrange dans les compositions annoncées et les nombreux supporters marseillais qui avaient effectué le déplacement créaient immédiatement l'ambiance.

Le match débutait par de nombreuses irrégularités. Tassone sur Segarra, Artelesa sur Segarra, Serrus sur Fiawoo et après deux essais consécutifs du tandem Fiawoo - Joseph, les Niçois bloqués au milieu du terrain par la défense en ligne marseillaise se laissaient prendre régulièrement au piège du hors-jeu, ce qui avait le don d'exaspérer le public niçois.

Le jeu se durcissait alors et pour contenir les assauts des noirs de l'O.M. Serrus, Isnard et Segarra se voyaient obligés d'user et d'abuser de nombreuses interventions plus irrégulières que méchantes. Cela n'empêchait d'ailleurs pas Fiawoo de placer le premier tir valable de la partie à la 10me minute et à Joseph de battre son garde du corps pour se présenter seul devant Aubour sans suite malheureusement pour son équipe.

Les Aiglons peu à l'aise tentèrent alors maladroitement de battre en brèche l'attaque marseillaise et finalement les actions dangereuses des attaquants niçois se résumaient en quelques pointes parties de loin et menées par Giner (20me minute), Loubet (26me minute), Jouve (29me minute), Giner et Loubet (32me minute), tentatives qui échouaient le plus souvent devant Escale et Artelesa.

Sur un coup franc de Rodzik consécutif à une main d'Artelesa à la limite des 18 mètres, il s'en fallut de peu que le gardien marseillais ne soit battu, mais il était sauvé d'abord par le poteau puis par son demi droit Destrumelle.

La pluie qui avait tombé par intermittence en première mi-temps, redoublait à la reprise.

Sermonnés par leur entraîneur Gonzales, les Aiglons attaquaient maintenant avec plus de résolution et à la 46me minute Escale se sortait avec bonheur d'un cafouillage devant ses buts.

Puis il arrêtait un bon tir de Barrionuevo et Santos créait l'ambiance en adressant un superbe tir (60me minute) bien arrêtée par le portier marseillais.

Devant cette menace constante, le sursaut de l'O.M. venait une fois encore de Fiawoo dans son style particulier, il battait son adversaire direct Ferrus, s'infiltrait dans les 18 mètres niçois, mais Isnard sauvait à la désespérée à quelques mètres de Aubour.

Sur une très bonne passe en profondeur de Lopez, Fiawoo était, encore bien près d'aboutir à la 65e minute.

Ailier droit depuis le début deuxième mi-temps, Loubet allait s'avérer un danger constant pour les défenseurs marseillais.

Signalé souvent hors-jeu, il partait cependant dans d'excellentes conditions à la 67me minute, fusait jusqu'à quelques mètres des buts d'Escale mais ne profitait pas complètement de cette occasion.

L'arrière gauche Lopez avait d'ailleurs de plus en plus de mal à tenir l'ailier niçois et sur un nouveau débordement de Loubet, il se blessait en télescopant son propre gardien de but et devait s'exiler à l'aile droite.

Les Marseillais sentant le match nul à leur portée, jouaient alors très efficacement la montre sans négliger toutefois les chances de succès que semblaient toujours prêt à leur offrir Fiawoo et Joseph.

Une dernière montée offensive de l'arrière droit niçois Cauvin et c'était la fin du match sanctionné par un résultat équitable.

Désiré CARRE

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