Résumé Le Provencal

du 14 novembre 1966

L'OM, perdu et retrouvé

DEUX matches en un seul. Une première mi-temps sedanaise. Une deuxième olympienne.

Le même supporter marseillais nous a dit à la mi-temps : ILS VONT PRENDRE 3 BUTS", et, après le coup de sifflet final de l'honorable M. Schwinte : " NOUS AURIONS DU GAGNER".

Il est certain que les Racingmen-Sedanais ont raté - surtout Roy - des buts faciles en première mi-temps.

Mais il est non moins vrai que les Marseillais ont été aussi maladroits en deuxième mi-temps.

La seule vérité étant celle inscrit au tableau d'affichage, on n'en déduira aisément que le 1 à 1 final est assez logique.

Quant au but qui auraient pu être marqués avec des "si...", on sait, depuis longtemps déjà, qu'ils ne constituent qu'un sujet de discussion.

En première mi-temps on vit un très mauvais O.M. celui de Bordeaux.

Sedan, par contre, fit valoir la souplesse de son organisation à base de béton, la finesse de ses Watteau, Herbert, Roy et le sens de l'opportunité du numéro 10 Cardoni.

Bref, la "ligne" de l'O.M. passa de fort mauvais moment.

Roy se trouva trois fois seul devant Winson et rata -miraculeusement pour ses adversaires - l'estocade.

Cardoni, lui, réussit la même performance deux autres fois, pour ne citer que les occasions qui auraient pu être marquantes.

L'inévitable se produisit à la 10e minute, Cardoni, seul devant Winson, se laissa à demi contrer par le jeune gardien marseillais. Mais il put récupérer le ballon et allait tirer, en pleine surface de réparation, quand Tassone survint et commit une faute de main.

Penalty ! Lemerre d'un tir en force, le transforma imparablement en but.

O.M. 0 - SEDAN 1

Pendant ces 45 premières minutes, l'O.M. déjouant au possible, dans toutes ses lignes, n'avait été menaçant que par un bon tir de Fulgenzy (41me), et un horrible cafouillage (44me) devant la cage Tordo.

Ouf ! devait penser Robert Doumergue en regagnant les vestiaires à la suite de ses joueurs.

La deuxième mi-temps débuta par la dernière flambée sedanaise et le meilleur mouvement de la rencontre.

Le ballon passant prestement d'Herbert Cardini, ce dernier en position ailier gauche, fut centré sur Levavasseur qui tira de face, presque à bout portant, sur Vinson.

Et ce fut le premier excellent arrêt du principe du remplaçant d'Escale.

Après cet exploit, l'O.M., complètement transformé et jouant avec une énergie farouche, entreprit de faire basculer le match de son côté.

De peu s'en fallut que cette course-poursuite ne fut couronnée de succès.

Mais que l'on domine en finesse (Sedan) ou en force (l'O.M.) le résultat est le même, si la maladresse ou la précipitation, ce qui revient au même, est au rendez-vous du ballon qui peut entrer dans la cage et du pied chance chargé de l'y pousser.

Et il fallut attendre la 76me minute pour assister à l'égalisation marseillaise.

Du coup un coup franc tiré par Tassone, un mauvais renvoi de Tordo, gênée par Joseph... et, dans le "paquet", une reprise acrobatique de Fiawoo qui fit mouche.

O.M. 1 - Sedan 1.

Il n'était que temps.

Parmi les nombreuses occasions de buts de l'O.M., sortons-en deux :

60me mn : Joseph échappe à Sillou sur la droite et centre vers Fiawoo. Ce dernier tire directement. Tordo lâche le ballon, mais Barret dégage sur sa ligne.

69me mn : Fulgenzy déborde sur la droite et tire. Tordo ne peut que repousser sur Joseph. Le tir surpuissant du bon "Zé" manque crever quelques nuages.

Cependant, certaines des rares contre-attaques de Sedan permirent à Vinson de se distinguer.

Son arrêt le plus difficile et partant le plus méritoire fut réussi sur un tir de Watteau (coup franc) dans le coin droit.

L'O.M. a donc perdu un point sur son terrain et découverts les qualités de son jeune gardien.

Maurice FAUBREGETTES

Buron : "Ah ! si nous avions joué en 1ère mi-temps comme en deuxième !"

Chez les Marseillais, un sentiment de soulagement se lisait sur tous les visages.

Artelesa déclarait, en souriant : "Les Sedanais ont eu des occasions, mais nous aussi !"

Buron regrettait : "Si nous avions joué de la même manière en première mi-temps qu'en deuxième nous aurions gagné ! Ce ne faisait pas de doute".

Escale était satisfait : "Ce "minot" (il s'agit de Vinson) a très bien joué ! Quant à moi, je pense que dimanche prochain, je serai en mesure de tenir ma place".

L'entraîneur Mario Zatelli était formel : "En 2me mi-temps nous aurions pu marquer un but de plus".

Djorkaeff résumait le match en ces termes : "Ce fut un match difficile, mais nous avons trop dominé en 2me mi-temps. Il y avait beaucoup trop de monde devant les bois sedanais".

Fiawoo est heureux de ce de sa rentrée : "Au début ça ne marchait pas trop bien dans l'équipe, mais en 2me mi-temps, notre rendement a été bien meilleur et nous avons eu de nombreuses occasions ! Nous en avons raté mais il faut avouer que le gardien sedanais Tordo a fourni un grand match".

Tassone ajoutait pour sa part : "Les attaquants Ardennais ont démarré sur les chapeaux de roue, mais par la suite nous avons réussi à les contenir. En 2me mi-temps, notre équipe tournait mieux".

Le dirigeant, M. Neumann s'écriait : "Un match nul, c'est mieux que rien ! Mais à la mi-temps il a fallu fustiger nos joueurs !"

Alain DELCROIX

Dugauguez : "Trois de mes joueurs se sont effondrés en 2e mi-temps !"

Chez les Sedanais on était en général déçu. L'entraîneur Louis Dugauguez nous a déclaré fermement : "En première mi-temps nous avons nettement dominé, mais en deuxième mi-temps trois de mes joueurs qui avaient disputé un match jeudi et vendredi, se sont effondrés au moment même ou les Marseillais mettaient toute la gomme !"

Watteau s'exclamait : "Ce truc de la défense en ligne casse tout le jeu".

Mordo affirmait : "Les arbitres doivent bien valoir aux Marseillais dix points supplémentaires dans la saison. Vous me direz que c'est normal ?"

Gasparini n'était pas très prolixe mais fort objectif : "Je pense que pour les deux camps le match nul et équitables".

Sillol constatait : "Nous aurions pu gagner en première mi-temps assez facilement, après ils n'en fut plus question mais deux occasions furent plus nettes que celle des Marseillais. Nous avons eu du travail en défense !"

Herbet remarquait : "Nous aurions dû faire la décision dans les quarante-cinq premières minutes, après nous avons été forcés de nous accrocher pour ne pas perdre".