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Résumé Le Provencal

du 12 décembre 1966

 

C'EST SON SECOND SOUFFLE

O.M. use Monaco

L'O.M. a retrouvé son second souffle. Il n'a jamais été facile de gagner à Monaco, et Saint-Étienne en a fait, il n'y a pas si longtemps, l'amère expérience, tout leader virtuel qu'il était. Remis en confiance par la victoire sur Nantes, l'O.M. n'a pas joué au stade Louis II avec le complexe du terrain adverse. Il est vrai que sur les 4.500 spectateurs présents, près du tiers venaient de Marseille. Aussi n'est-il pas tout à fait étonnant que, dans l'ensemble, mais à un degré moindre, l'O.M. ait imposé sa manière, comme il avait réussi à le faire aux dépens des champions de France, il y a huit jours. Ce ne fut pas un match brillant, les deux adversaires étant l'un et l'autre des adeptes de défense en ligne. Nous avons toujours pensé que seule l'opposition des styles pouvait donner un spectacle véritablement attrayant. Nous en avons eu la confirmation hier. On a tout dit et tout écrit sur ce sujet. Aussi n'y reviendrons nous pas.

A Monaco, comment en d'autres lieux, dans les mêmes circonstances, en joua dans un mouchoirs et les belles envolées furent rares. Par contre les maladresses furent nombreuses et doivent être placées équitablement au passif des uns aussi bien que les autres.

Mais, tandis que Monaco jouait, tout au long des 90 minutes, son jeu habituel, appliqué mais sans grande personnalité, l'O.M. eut trois vives poussées, qui troublèrent profondément le train-train de l'équipe azuréenne.

La première, en fin de première mi-temps, se traduisit par un but qui parut beaucoup et à nous-mêmes parfaitement valable, et que M. Vigliani refusa, on ne sait trop pourquoi.

La seconde, dès la reprise des hostilités, vit les Marseillais, mis en colère par cette apparente injustice, se ruer à l'assaut du but monégasque et échouer de peu à plusieurs reprises.

L'ultime assaut de l'O.M., au cours des dernières minutes nous valut une fin de match échevelée et provoqua la décision, Joseph et Fiawoo ayant eu, avant la réussite finale, d'autres occasions de mettre fin aux débats.

De leur côté, les Azuréens se montrèrent quelquefois dangereux par leur jeune et nouvel ailier droit argentin, Perez, qui balleur, mais n'est apparemment pas un grand canonnier. C'est du moins un élément très valable, qui apportera quelque chose aux infortunées monégasques.

Il est vraiment attristant de mesurer quels dégâts a fait dans ce club, qui domina le football français, un recrutement abracadabrant. Monaco ne fut pas, pour l'O.M. une proie facile, mais il fut bat abattu sans discussion possible par meilleur que lui.

La solitude de Douis

Le classement inexorable est d'ailleurs là pour témoigner que Monaco ne représente plus grand-chose : une défense honnête avec Forcherio et Baeza, mais qui craqua finalement sous les assauts puissants de Fiawoo et Joseph : un excellent Hernandez à la cage ; un bon demi Casolari et, depuis hier, un bon ailier droit Perez. Douis, qui a perdu successivement tous ses anciens compagnons d'armes, semble perdu au milieu des Ballet, Simian ou Ruelle.

Théo a peut-être, et même sûrement, sa carrière derrière lui, mais n'est-ce pas aussi le cas fut de Fulgenzi et Buron, pourtant excellent hier encore !

Si nous revenons à l'O.M., tout ce que nous pouvons lui reprocher, ce sont les défauts que l'on pourrait rappeler chronique : imprécision, incohérence des mouvements de l'attaque. Défauts, rachetés d'ailleurs par une grande vivacité, une bonne volonté évidente et un esprit de corps au-dessus de tout éloge. Fulgenzi et Buron tinrent fort bien leur rôle, ainsi qu'ils en ont prit l'habitude, jouant au profit de Fiawoo et Joseph, qui débutèrent assez maladroitement, pour finir très fort et avoir en définitive le dernier mot.

Destrumelle et Djorkaeff firent leur travail habituel et donnèrent à leur équipe une base toujours solide, sinon très brillante. Le dernier nommé eut le mérite d'obtenir le but de la victoire.

La défense dont Artelesa fut le meilleur, c'est-à-dire à peu près parfait, n'eut pas beaucoup de mal à enrayer les velléités monégasques. En tout cas, Tassone, Artelesa, Swunka et Lopez s'y prirent de telles façons que Jean Paul Escale aurait pu apparemment laisser sa place sans dommage au gardien de but des minimes. Mais hâtons-nous de dire qu'il ne s'agit là que des apparences.

En conclusion victoire non pas facile mais si indiscutable, d'un O.M. puissant, énergique et ardent, sur un adversaire appliqué mais sans grande personnalité.

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DJORKAEFF signe in extremis la victoire de l'O.M.

MONACO (C.P.) - Artelesa entrait le premier sur le terrain et recevait de son public une chaleureuse ovation.

La première tentative du match était l'oeuvre de Fulgenzy (7e mn), mais la première occasion de but était monégasque : Douis et Perez arrivaient seuls au point de penalty et le sud américain enlevé trop sa balle (10e mn).

Perez dans ses oeuvres

Rapide, le nouvel ailier droit azuréen déborde Lopez pour tirer faiblement et nettement à côté (15e mn). Peu après, se roulant frénétiquement à terre devant Artelesa, qui ne l'avait pas touché, il nous donnait une idée exacte de ses talents de comédien. Bien servi, à la 25e mn, sa balle était mieux dirigée, mais trop molle et Escale s'en saisissait assez facilement. Nouvelle cabriole quelques secondes plus tard, alors qu'il n'y avait pas un marseillais dans un rayon de dix mètres.

Le débat était assez égale, mais l'attaque marseillaise ne paraissait pas très en verve, à la 30e mn, sur une attaque monégasque assez inoffensive, le public applaudissait très fort et nous nous en étonnions. Mais, renseignements pris, il saluait l'arrivée au stade du S. A. S. le prince Rainier.

Ému, sans doute, par cette auguste présence, Tassone mettait directement de la tête en corner, une balle qu'il pouvait utiliser tout autrement.

À la 35e mn, Fiawoo et Joseph parvenaient pour la première fois à coordonner leurs mouvements et réussissaient enfin à échanger plusieurs passes. L'action se terminait par un tir percutant de Joseph, bien arrêté par Hernandez.

But ou pas but

A la 40e mn, les Marseillais manquaient un but qui nous parut parfaitement valable dans les circonstances suivantes : Hernandez dut aller jusqu'à la limite de sa surface pour repousser un coup franc de Lopez. Bousculer par Fiawoo, il renvoya la balle dans les pieds de Buron, qui la réexpédia directement vers le but, à ras de terre.

Joseph, serré de près par Baeza, eut la présence d'esprit de la laisser filer au fond. M. Vigliani refusa inexplicablement le point, validé pourtant par l'attitude de son juge de touche.

La mi-temps survint sur cet incident abondamment commenté pendant la pause par les nombreux supporters marseillais.

Un coup de rien

de Artelesa

Le premier événement notable de cette seconde mi-temps fut un véritable jaillissement de Marcel Artelesa, qui se servit de Fulgenzi comme pivot pour mener une action très dangereuse. Mais son tir fut fort bien arrêter par Hernandez (52e mn).

L'O.M. dominait d'ailleurs ce début de seconde mi-temps. Djorkaeff reprenaient nettement et fortement de la tête un coup franc à la limite de Destrumelle, là encore, Hernandez était à la parade (55e).

Puis, une balle de corner de Destrumelle roulait sur la transversale et revenait en jeu, sans qu'un Marseillais puisse s'en servir (57e).

Quelques minutes plus tard, c'était au tour des Monégasques d'être dangereux. Servi par Ballet, Perez se rabattait et plaçait dans sa foulée un très bon tir qui passait de très peu au-dessus (65e).

Une série d'erreurs et d'interventions ratées de la défense marseillaise faisait passer un frisson sur l'échine des supporters. Mais l'attaque monégasque est loin d'être ce qu'elle était il n'y a pas si longtemps. Perez tentait sa chance de loin, de trop loin et Escale arrêtait facilement (75e).

Des deux côtés, on faisait assaut... d'imprécision. Le public du stade Louis II criait "Perez, Perez ! "sur l'air des lampions. Le jeune Argentin n'a pas que des qualités, mais du moins est-il un joueur spectaculaire, qui a le mérite de tenter quelque chose.

Fin de match

échevelé.

Mise à part la généreuse pousser marseillaise de la fin de cette première mi-temps, rien, dans tout ce que nous avons vu, ne laissait préserver l'ahurissante fin de match à laquelle pourtant nous allions assister.

À la 83e mn, Joseph plaçait, sur un corner de Buron, un coup de tête qui envoyait la balle quelques centimètres au-dessus.

À la 87e mn, le même Joseph, dans son style puissant, débordait Rostagni et donnait, au centre, à Fiawoo, une balle parfaite, que ce dernier enlevé nettement au-dessus.

À la 88e mn, Fiawoo perçait par le centre et expédiait un tir qui ricochait sur la base du poteau.

Au moment ou les supporters s'arrachaient les cheveux à pleines mains, Djorkaeff surgissait, mettait la balle au fond, signant ainsi une victoire acquise in extremis, mais nettement méritée.

Un peu plus tard, les joueurs marseillais, réunis au centre du terrain, recevaient de leurs supporters une belle ovation.

Louis DUPIC

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P. Sinibaldi désabusé

Pierre Sinibaldi, entraîneur monégasque, mais Marseillais d'origine, était vraiment très désabusé dans le vestiaire monégasque.

"On ne peut dire que nous ayons plus mal joué que l'O.M. Je ne suis pas mécontent de la tenue de ma défense, mais la puissance et la détermination de l'attaque marseillaise lui ont posé des problèmes difficiles à résoudre.

"Notre attaque, elle, n'en a posé aucun à la défense marseillaise. Voilà toute la différence, et voilà pourquoi l'O.M. a gagné ce match.

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Robert Domergue : "Nous les avons usés"

MOANCO (C.P.)- Robert Doumergue n'était pas mécontent de la tournure que les événements avaient pris, n'est pas particulièrement enchanté de la partie de ses hommes.

"On aurait dit, tout au long de la partie, que nous attaquants jouaient ensemble pour la première fois. Nous n'avons pas fait circuler assez bien le ballon et si nous avons gagné c'est parce que la défense de Monaco s'est effritée au fil des minutes, user par la puissance, par le travail de sape de Joseph et Fiawoo.

Par contre, la satisfaction de M. Leclerc et des joueurs étaient sans ménage.

Je pense que notre succès est indiscutable, nous a dit le président. Petit à petit notre équipe arrive vers l'unité de jeu qui nous vaudra de grande satisfaction par la suite j'en suis sûr.

"Je suis persuadé que nos garçons iront à Valenciennes sans complexe et bien décidés à y gagner. Cette modification de leur état d'esprit rempli d'aise.

"J'ajoute que j'attribue tout cela à l'excellent travail de Robert Domergue. Je suis sûr, maintenant que nous n'aurons pas trop de difficultés à nous maintenir en 1e division. N'oubliez pas que c'était notre principal objectif en début de la saison".

Quant aux joueurs, ils étaient tous d'accord pour dire : "Notre succès ne souffre aucune contestation. Il aurait dû être beaucoup plus large. Mais aujourd'hui on aurait dit que la balle ne voulait pas entrer dans la cage.

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