Résumé Le Provencal du 26 mars 1967 |
Beaucoup d'efforts et "nul logique entre l'O.M. et NICE (1-1) |
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Nice se présentait dans un maillot de style très sud-américain et cela n'avait rien d'étonnant puisque Santos, Barrionueva et l'entraîneur Gonzales sont d'origine argentine. La première attaque de Loubet était stoppée pour hors-jeu et ce n'était pas étonnant non plus. Sur la riposte marseillaise, Buron était jeté au sol et Skoblar plaçait sur le coup franc qui s'ensuivait, une balle très puissante sur le côté du filet... troisième minute. Le match démarrait très fort. Tassone contenait fort bien Loubet et Skoblar semblait en bonne forme. À la dixième minute, il tentait sa chance de loin, surprenant à demi Aubour. Puis, Loubet, comme Buron tout à l'heure, était battu de façon extrêmement suspecte à la 15e minute, nettement dans la surface. À la 16e minute, Giner échappait au hors-jeu, mais, rejoint et gêné par Artelesa, tirait au-dessus, imité peu après par Erhardt, bien servi en profondeur par Djorkaeff (18e minute). 25e minute : penalty ou pas ? Tout cela nous valait une rencontre rapide et heurtée et à la 25e minute, lancé par Erhardt, Skoblar semblait en mesure de marquer lorsqu'il fut nettement fauché par Serrus, à quelques mètres du but. M. Schwinte, arbitre, étant ennemis du penalty, ne siffla pas celui qui s'imposait. Conséquence de cette faiblesse, Segarra, qui venait pourtant de bénéficier d'un coup franc donnait délibérément un coup de pied à Erhardt, geste qui ne s'imposait pas. Quant à Loubet, sévèrement contrer par Tassone, il était allé chercher des eaux plus calmes de l'autre côté du terrain, ou il ne trouvait pas meilleur accueil. Mais il confirmait sa grande condition présente en faisant peser à chacune de ses actions le danger sur la défense marseillaise. À la 38e minute, Destrumelle partait très bien sur une passe de Skoblar, se heurtait à Aubour, récupérait le ballon et le donnait littéralement à Skoblar, que sa passe prenait, malheureusement pour l'O.M., à contre-pied de quelques centimètres. Si le score n'avait pas été ou vert à la pause, les deux adversaires n'en avait pas moins manifesté une activité soutenue, le rythme de la partie de se démentit pas par la suite, une contre-attaque niçoises répliquant à chaque attaque marseillaise. |
Mais des deux côtés, les défenses faisaient bonne garde et les gardiens Aubour et Escale n'était pas particulièrement inquiétés malgré cette débauche d'efforts. À la 55e minute, un tir de Santos dévié par partenaires et adversaires était à deux doigts de prendre Escale à contre-pied. Puis à la 60e minute, Serra partait sur un magnifique échange avec Santos et Zwunka devait mettre en corner de toute urgence. L'O.M. dominant, Nice était dangereux par ses contre-attaques. L'une d'elles, menée par Giner et Loubet à la 65e minute, aurait pu fort mal se terminer pour Escale, la balle passant tout juste devant les pieds de l'ailier gauche de l'équipe de France. Skoblar se faisait applaudir par un contrôle de la poitrine un dribble aérien avec en conclusion un tir puissant qui passa au-dessus. Le silence se faisait lorsqu'il obtenait un coup franc à la limite, qu'il tirait dans le mur niçois (70e) 72e : exploit de Loubet Après une extraordinaire percée de Skoblar, enrayée par une irrégularité flagrante, Nice allait ouvrir la marque. Loubet se rabattait à l'aile gauche, et crocheta à plusieurs reprises ce qui se trouvait devant lui, puis ayant trouvé l'ouverture, plaça un tir à ras de terre qui trompa Escale. 77e : Skoblar égalise Nice n'allait conserver son avantage que cinq minutes, car l'O.M. se ruait à l'attaque, la balle voltigeait devant les buts de niçois et Skoblar, avec un calme déconcertant au milieu de partenaire et adversaire, fusilla littéralement Aubour. Il eut, à la 85e minute, une chance de donner la victoire à l'O.M. Il reprit une balle de Buron avec sa promptitude habituelle, mais Aubour était à la parade. |
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SKOBLAR et LOUBET à égalité |
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Le match d'hier soir, rondement mené, sous le signe de l'engagement et de la générosité d'action, fait honneur aux qualités physiques et morales des joueurs marseillais et niçois, qui ne ménagèrent pas leur peine et jouèrent comme si la première place était en jeu. De ce fait, l'intérêt fut assez soutenu et la débauche d'efforts fournis fit oublier la médiocrité du jeu lui-même, car nous avons rarement vu autant de mauvaises passes en quatre-vingt-dix minutes. Il est vrai que des équipes de qualités moyennes comme l'O.M. et Nice peuvent difficilement jouer à la fois vite et bien. On en eut la confirmation hier. L'O.M. domina généralement, se met à chacune de ses attaques correspondait une contre-attaque azuréenne et l'on sait que les visiteurs sont fort bien armés pour jouer ce jeu là avec de bons techniciens comme Giner et Santos et des ailiers aussi rapide et pénétrant que Serra et Loubet. Le second nommé étant le point de mire de tous, après sa récente exhibition en équipe de France. Il ne fut pas inférieur à ce qu'on attendait de lui, faisant peser le danger sur la défense marseillaise jusqu'au moment ou il arriva à ses fins, échappant irrésistiblement à ses gardes du corps. À ce moment-là, Nice paraissait être assuré de la victoire et c'est tout à l'honneur de l'O.M. d'avoir eu le sursaut qui allait lui permettre d'arracher le nul. Une fois de plus, il fallut un tir de Skoblar pour que l'équipe marseillaise parvienne à marquer un but. |
Un Skoblar en excellente forme physique et morale, qui ne relâcha pas son action et fut à l'O.M. ce que Loubet fut à Nice, jouant l'un de ses meilleurs matches marseillais. Autour des deux vedettes de la rencontre, il y eut beaucoup d'efforts désordonnés mais plutôt sympathiques, personne ne ménageant sa peine. L'O.M. joua comme à Toulouse, un bon match d'ensemble, Tassone réussissant une très bonne partie devant Loubet qui essaya de lui échapper en changeant plusieurs fois de position, puis devant Serra. Les autres n'ont pas grand-chose à se reprocher en dehors de Jean Paul Escale, qui ne parut pas très à l'aise. Nice présenta une équipe solide, du gardien Aubour à la vedette Loubet. Nous avons apprécié la solidité du trio défensif : Serrus, Isnard, Segarra, la finesse de jeu de Santos et la puissance de pénétration de Serra. |
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Des agissements intolérables.... |
Nous nous soucions assez peu de ce qui se passe aux vestiaires après les rencontres et si nous y allons, c'est dans le seul but d'informer nos lecteurs. Ils ne connaîtront pas l'opinion de Robert Domergue ou des joueurs sur ce match d'hier soir, pour la bonne raison que le service d'ordre avait reçue des "consignes" pour "dégager" des abords du vestiaire marseillais. Ce qui fit sans ménagement, molestant, bousculant et insultant ceux qui prétendaient y pénétrer pour faire leur travail. Ce n'est pas d'ailleurs la première fois que de tels incidents se produisent et avant le match, Robert Domergue avait reçu les doléances d'une délégation de la presse locale, se plaignant du manque de moyens d'information mis à sa disposition. |
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Pancho Gonzales "Un nul heureux pour l'O.M. !" |
Poncho Gonzales était mi-figue mi-raisin après le match. "Lorsque Loubet a marqué, je pensais bien que nous gagnerons la rencontre. Le but de Skoblar a été assez heureux car nous avons eu plusieurs fois l'occasion de dégager cette balle. Mais enfin, il n'y a pas à se plaindre. Un nul sur terrain adverse, c'est toujours une bonne performance. Par ailleurs, je suis très content de mon jeune arrière Cerutti, qui débutait et s'est très bien comporté..." |