Résumé Le Provencal du 09 avril 1967 |
L'O.M. pris de vitesse à ROUEN est taillé en pièces (1-5) (De notre envoyé spécial : Louis DUPIC) |
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ROUEN - Galli n'aura finalement pas fait, comme il devait secrètement l'espérer, ses débuts avec les professionnels à Rouen. Emmené pour pallier une défection possible de Skoblar, souffrant de la cheville droite, la cheville dont on parle beaucoup cet hiver, il vit le Yougoslave subir sans broncher les tackles très poussés de Robert Domergue quelques instants avant le coup d'envoi. L'O.M. s'alignait donc dans la formation prévue, comme son adversaire devant un public assez restreint, par temps beau et frais. On pouvait s'attendre à voir les Normands se jeter à corps perdu dans cette bataille, si importante pour eux qui restaient sur une série désastreuse de six défaites consécutives. Mais le mal dont souffrent ceux qu'on appela jadis les "Diables rouges", paraissait bien profond en ce début de match. La défense de l'O.M. n'avait pas beaucoup de mal à contrôler le jeu et au cours des premières minutes, la meilleure action offensive devait être portée à l'actif de Joseph, apparemment en bonne forme physique, et Skoblar, qui se faisait applaudir par quelques tours de sa façon. Rien de bien dangereux dans tout cela, et le premier quart d'heure s'écoulait sans que les gardiens Escale et Duchene aient été inquiétés le moindre du monde. Si danger il y avait, il venait d'un coup de tête en retrait de Piantebat et d'un dégagement en catastrophe de Zwunka. À la 20e minute, pourtant, l'arrière Sénéchal reprenait avec netteté une balle de corner de Bruant, mais la dirigeait vers Escale, bien placé. Encouragés, les Rouennais obtenaient un autre corner, donné par Lekkak, est repris cette fois par Betta. Escale était à la parade 23e minute. Pendant ce temps-là, l'attaque marseillaise s'endormait presque bêtement. Il est toujours néfaste de laisser l'adversaire reprendre confiance. L'O.M. allait en n'avoir la démonstration. À la 28e minute, un centre de Lekkak provoquait une situation brûlante pour les buts marseillais. Dortomb reprenait tout d'abord de la tête et Escale repoussait désespérément. Lekkak surgissait enfin il réussissait à mettre la balle au fond ! Ce but récompensait l'ascendant pris depuis une dizaine de minutes par la formation normande, et punissait les Marseillais de leur relâchement coupable. Le quart d'heure précédant la pause voyait les hommes de Vernier poursuivre leur forcing. |
À la 42e minute, la défense marseillaise passait complètement à travers sur une vive attaque menée sur la gauche par Betta, poursuivi par un bon centre à ras de terre et achevée de façon classique par Dortomb. Ce deuxième but reflétait fidèlement la physionomie de la partie, maintenant tout à fait à l'avantage des locaux, car Lekkak échappant à Lopez tirait sur le poteau à la 45e minute. Nous n'avions pas beaucoup d'illusions quant à l'issue du débat lorsque les équipes revinrent sur le terrain mais les dernières s'envolèrent lorsque M. Poncin accorda dès la reprise aux Normands un penalty pour faute demain de Lopez, penalty transformé par Betta. Ce fut la déroute lorsque, pas beaucoup plus tard, Largouet s'engageait avec décision sur une passe de Betta et marqua d'un très bon tir à ras de terre. À ce moment-là, les Nordistes opéraient pourtant à 10 depuis quelques minutes, Lekkak ayant dû quitter le terrain. Vers la 60e minute, l'attaque marseillaise refaisait tout de même surface et Skoblar passait coup sur coup un tir assez net et une bonne tête à la reprise d'un centre de Buron. Mais Casolari, un peu plus tard, ratait complètement sa reprise d'un nouveau centre de Buron. Ce n'était que feu de paille Rouen reprenait sa domination après le retour de Lekkak. 85e minute : SKOBLAR pour l'honneur Longue et confuse, la dernière demi-heure allait cependant se terminer par de nouveaux buts : le premier obtenu de près par Skoblar permettait à l'O.M. de sauver un honneur bien compromis hier en Normandie. 87e minute : le dernier pour LEKKAK Le second et dernier de la série, réussi comme à la parade par le rapide Lekkak parachevait une étonnante victoire rouennaise. |
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Une équipe en perdition |
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ROUEN - Ne croyez-vous pas que l'O.M., à Rouen ait été battu par une terreur... Le match n'avait pas mal commencé pour les Marseillais, et nous comprenions fort bien le pessimisme de René Vernier, nous assurant que son équipe était complètement déboussolée depuis la trêve hivernale. Imaginez qu'elle avait terminé les matches "aller" avec 19 points, se classant exactement au milieu du tableau, pour s'effondrer complètement par la suite, a tel point qu'elle n'avait pu récolter que deux points depuis. Une équipe ayant complètement perdu confiance en ses moyens, enregistrant défaite sur défaite... Une équipe bonne à prendre pour un O.M. décidé et plein d'allant comme celui qui abordait le match et contrôlait le jeu. Mais, après un quart d'heure de jeu assez neutre, les Marseillais marquèrent un flottement dont profita un adversaire plein de bonne volonté. Cela commença par des corners et des tentatives stoppées par Escale. Des tentatives qui finirent par mettre en confiance les Normands, qui se mirent à très bien jouer, se lançant résolument à l'attaque, se comportant en bonne équipe de milieu de terrain opérant sur son terrain. Le terrain, qui avait accueilli les maillots rouges par des lazzis, n'en croyait pas ses yeux ! Il y eut un premier but acquis après un véritable bombardement, et bientôt suivi d'un second qui mettait pratiquement fin au débat. L'attaque marseillaise s'était endormie la première, après quelques velléités, quelques charges de Joseph et quelques astuces de Skoblar. La défense flancha par la suite sous les actions très décidées des jeunes Normands en pleine euphorie. |
Le troisième but, acquis sur un penalty accordé assez généreusement selon l'avis presque général, monta que c'était finalement l'O.M. qui était bon à prendre. Un O.M. qui a complètement oublié comment marquer des buts et pouvait finalement avoir de gros ennuis s'il ne parvenait pas à redresser la situation. Un O.M. taillé en pièces, littéralement, qui encaissa un magnifique 4me but de Largouet, alors que son adversaire était privé de Lekkak depuis plusieurs minutes. Une telle débandade, il serait vain d'accabler les hommes qui la subirent. La défense fut courageuse, mais complètement débordée. Le milieu de terrain fut dominé par son vis-à-vis. L'attaque fit illusion en début de rencontre, puis à la fin lorsque le score fut acquis. Le plus la plaindre dans tout cela et Jean-Pierre Escale, à peu près irréprochable malgré le lourd score encaissé. L'équipe normande joua un très bon match, après qu'elle eut prit la mesure de son adversaire. Nous avons apprécié le réalisme de ses défenseurs Druda, Sénéchal, le travail de Gosselin et Largouet. Enfin la joie de jouer les jeunes attaquants Betta et Dortomb, qui se montrèrent dignes de leur aîné Lekkak et furent à la base des actions décisives. |
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Robert Domergue : "Jouer avec nos moyens" |
Comment on peut le supposer, l'atmosphère n'était pas à l'optimisme dans le camp marseillais. "Nous ne jouons pas avec nos moyens" répétait et Robert Domergue. "Nous pratiquons un jeu de passes courtes pour lequel nous ne sommes pas faits. "Il faudrait bien que cela change et que nous reconnaissions per-techniciens. Il faudra surtout supers- techniciens. Il faudra surtout songer à utiliser nos vraies forces et ne pas avoir honte de jouer un football d'athlète". |
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Skoblar : Avertissement Buron : entorse du genou |
Skoblar écopa d'un avertissement pour voir avoir eu une petite histoire avec le rude défenseur normand Sénécha. Avertissement qui risque de l'empêcher de jouer à Strasbourg car il en a déjà eu un à Valenciennes. Par ailleurs Jean-Louis Buron promu capitaine pour la circonstance, ne gardera pas un bon souvenir de son retour en pays normand. Il souffre semble-t-il d'une entorse au genou qui lui vaudra évidemment une longue indisponibilité. |
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René Vernier : "Nous avons bien joué le coup" |
Rouen venait en un soir de doubler le capital acquis lors des matches retour. "Mes garçons ont bien joué le coup nous disait l'entraineur René Vernier, Ils ont opéré avec une grande vivacité et se sont très bien accommodés de la défense en ligne de l'O.M. "Mais nous avions fait plusieurs répétitions dans ce sens ces derniers temps. "L'espère qu'ils vont continuer dans la bonne voie après ce succès qui leur a redonné confiance en leurs moyens". René vernier, ancien Aixois, et son adjoint, Pierre Fournier, ancien Olympien, nous prient de donner le bonjour à leurs amis provençaux. |