Résumé Le Provencal du 29 mai 1967 |
L'O.M. mène constamment au score mais NANTES égalise in extremis (3-3) |
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NANTES - Beaucoup de monde au stade Marcel Saupin pour le match opposant Nantes à Marseille. Recette 88.550 francs pour 14.707 spectateurs. Le temps est médiocre, le vent souffle fortement et une averse s'abat sur le stade au moment précis de l'entrée des équipes. À Marseille, un changement de dernière heure : Fiawoo remplace Casolari à l'aile gauche et Skoblar tient sa place. La première attaque et pour Nantes par Blanchet qui échouent sur Lopez. Le premier tir pour Suaudeau sur lequel Escale effectue un excellent arrêt. Le soleil est maintenant revenu pour quelques minutes. Corner pour Marseille concédé par Artelesa. Sans résultat. À la 13me minute, Suaudeau est touché à la tête dans un contact avec Djorkaeff. Il est emporté du terrain et ne reviendra pas. Une magnifique percée de Blanchet se termine par un tir stoppé péniblement par Escale à la 15me minute. Nantes, qui joue à dix, domine pourtant assez nettement mais se heurte à une défense renforcée. Robin obtient un corner sur lequel Escale se détend de façon spectaculaire. Sur la contre-attaque et le centre de Fiawoo, Eon puis De Michele dégagent leur camp. L'arbitre pénalise un arrêt douteux de De Michele sur Skoblar. Nantes utilise fort mal un coup franc. Gondet tente, d'un très beau tir en biais, de tromper Escale, lequel se tire avec brio d'une situation difficile. Skoblar obtient un corner sans résultat. L'arbitre réprimante le trop rude Fiawoo. Blanchet, qui veut trop en faire, perd la balle au profit de Hodoul. Ce dernier tir sans grande conviction. La balle rebondit devant Eon qui est trompé par un rebond et c'est un but surprise pour Marseille (36me surprise). Marseille, 1 - Nantes, 0. Les locaux paraissent désorientés par ce coup du sort. Skoblar tente sa chance et Eon est à la parade. Joseph conserve le ballon malgré deux défenseurs adverses et n'arrive pas à pousser le ballon dans le but, malgré la sortie quelque peu aventureuse du gardien. Ce jeu n'est pas de grand intérêt et les chocs deviennent rudes. L'arbitre donne un avertissement à Lopez pour arrêt suspect sur Blanchet. Sur action amorcée par Brotons, Nantes concède un corner puis Eon doit effectuer un arrêt difficile. |
Sur un centre de Joseph, Brotons obtient le deuxième but marseillais grâce à une magnifique reprise (44me minute). Marseille, 2 - Nantes, 0. Après la pause, les Nantais jouent toujours à dix On apprend que Suaudeau a été transporté en clinique et que l'on redoute une fracture de la mâchoire. À peine les hostilités reprises, Simon est touché dans une collision avec Escale lequel concède un corner sans résultat. Budzinski accroche Joseph par le maillot pour l'empêcher de partir les visiteurs multiplient eux aussi les irrégularités. Simon boitillant, rentre au poste d'allier droit. Enfin les occasions pour Nantes sur un petit pont de Simon sur Artelesa et centre de Blanchet à Barret, seul devant Escale qui s'en tire avec un corner (58me minute). Léger accrochage entre Simon et Escale sans gravité. Nantes domine nettement. Gondet obtient un corner mal exploiter. Hodoul est touché par un pied levé de Simon. Rien de grave non plus. Fiawoo obtient un corner, puis sur l'attaque de Blanchet, Barret décoche un tir extrême que le gardien marseillais peut détourner péniblement en corner, dégagé par Artelesa. Skoblar, boitillant à son tour, tente sa chance de loin sans succès. Mais les actions nantaises se multipliaient et la défense marseillaise ne sait plus où donner de la tête. Escale est encore là pour détourner in extremis en corner. Enfin la constance des Nantais se trouve récompensée par un joli but de Blanchet obtenu à la 78me minute malgré la sortie désespérée d'Escale. Désormais l'élan est donné. Sous les acclamations de leurs supporters, les Nantais se ruent à l'attaque mais la réplique est immédiate et à 79me minute, Joseph, de la tête, sur une contre-attaque et un centre de son ami Fiawoo, bat le gardien local pétrifié. Marseille, 3 - Nantes, 1. Nantes repart de plus belle. La défense marseillaise fatiguée fait cependant front courageusement. Gondet réussit cependant à réduire l'écart une première fois avant que Simon à l'ultime minute (89e) exploite un centre de Barret pour donner à son équipe une égalisation méritée. Pierre LAUTREY |
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L'O.M. a manqué l'exploit |
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NANTES (C.P.) - Les Marseillais ont manqué de bien peu, l'exploit vainement cherché depuis novembre 1964, par tous les visiteurs du stade Marcel Saupin en championnat : à savoir, faire toucher les épaule au champion, à domicile. Il semble que les visiteurs, menant d'abord 2 à 0, à la pause, puis 3 à 1 à dix minutes de la fin, était victime d'un trop grand excès de confiance, sans doute provoqué par le fait que leurs adversaires étaient réduits à dix, depuis la 13e minute, par suite de la blessure de Suaudeau, victime d'une fracture maxilo-temporale, au cours d'un choc, tête-à-tête avec Djorkaeff. Les Marseillais mésestimèrent sans doute les possibilités et aussi la volonté des Nantais, qui étaient d'ailleurs apparus assez peu à l'aise en début de rencontre, et manquant visiblement de mordant. C'est pourquoi, ils durent se résigner à partager les points et évitèrent sans doute le pire que grâce à leur valeur de leurs défenseurs, et à quelques exploits de leur gardien Escale, auquel rien ne serait être reproché. Artelesa, Djorkaeff, Zwunka, ont combattu avec beaucoup de décision, et toute l'équipe visiteuse termina d'ailleurs dans un état de fatigue qui en disait long sur la dépense d'énergie fournie tout au long de cette partie à suspense ! |
Skoblar boitillant au début de quelques minutes, après le repos, tenta vainement sa chance, avant de disparaître à peu près totalement par la suite. Le tandem de couleur Fiawoo - Joseph, par sa puissance quelque peu aveugle hélas, créa pour les défenseurs locaux de sérieux problèmes. Il faut reconnaître d'ailleurs, que ce comportement de l'équipe locale se montra sous un jour des meilleurs, à l'exception du seul De Michele. Mais dans l'attaque visiteuse, le plus en vue, fut le petit Brotons, qui marqua le plus joli but du match. À noter qu'au dernier moment, Fiawoo avait pris à l'aile gauche la place prévue pour Casolari. À Nantes, Gondet, Simon, Blanchet, Barret, se mirent assez souvent en évidence. De l'arbitrage de M. Poncin, nous constatons qu'il fut très souvent discutable. |
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DOMERGUE : "Dommage !" |
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NANTES (C.P.) - A l'issue de la rencontre, Robert Domergue, l'entraineur de Marseille, déclarait : "Nous n'avons pas assez profité de l'occasion favorable provoquée par la blessure - regrettable d'ailleurs - de Suaudeau, l'un des éléments moteurs de l'équipe nantaise. "Menant 2 à 0, puis 3 à 1, il est inconcevable que nous n'ayons pas réussi à conserver l'avantage. Ce qui prouve que nous ne méritions pas d'être classés "grande équipe". "Cependant, je m'empresse de rendre hommage à Nantes, courageux et volontaire, mais ceux-ci ne m'empêchent pas de regretter trop de laisser aller dans mon équipe, et un affolement inexplicable dans les moments cruciaux. "Nous avons nettement manqué de maîtrise, et si Nantes à jouer à dix, nous donnions parfois en ce qui nous concerne, l'impression de jouer à sept ! "Dans ces conditions le résultat apparaît donc assez normal". * * * ARTELESA : "Les joueurs de Nantes, il faut se les faire ! Ce n'est pas la volonté qui leur manque et, chez eux, dans leur ambiance, ils sont bien difficiles à manoeuvrer. Nous avons été submergés en fin de match". JOSE ARRIBAS entraîneur de Nantes : "Je ne suis nullement catastrophé. Je pense que huit de nos joueurs ont été fortement éprouvés par le stage d'entraîneur qu'ils ont suivi la seule dernière à Dinard. Heureusement, après la blessure de Suaudeau, ses camarades ont eu comme un sursaut d'amour-propre et nous ont prodigué d'un retour extraordinaire. Mais il n'en reste pas moins que Marseille a eu l'occasion de nous faire subir notre premier échec à domicile depuis trois ans. Dommage dans un sens, pour nos adversaires, de l'avoir laissé passer !" Marcel LECLERC (président) : "Nous sommes navrés d'avoir freiné les Nantais dans la course au titre (M. Leclerc ignorait à ce moment là, la victoire de Saint-Étienne). J'ai beaucoup d'admiration pour l'équipe chère au président Clerfeuille, que j'ai d'ailleurs invité au Tournoi de "Télé Magazine". Je suis un peu déçu de la tenue de mon équipe, car je pensais qu'elle pouvait conserver sa victoire". |