Résumé Le Provencal du 31 août 1967 |
LA DOUCHE FROIDE !... L'O.M. attaque NICE marque (2-0) |
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C'est de nouveau la grande foule, au moins autant de spectateurs que pour Nantes, plus un nombre assez important de supporters niçois. Le tour traditionnel d'avant match aux vestiaires ne nous a rien appris, suivant la formule consacrée par un long usage militaire : "Le moral est bon, les troupes sont fraîches des deux côtés". Rappelons la composition des équipes : Nice : Aubour, Cauvin, Rodzik, Isnard, Serrus, Bruneton, Serra, Segarra, Issembe, Loubet. N 12 : Robin O.M. : Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Djorkaeff, Novi, Bonnel, Invernizzi, Joseph, Gueniche, Robuschi. N 12 : Hodoul. L'O.M. a tiré le premier En guise de préambule, félicitons les dirigeants niçois, le numérotage de leurs joueurs est parfait pour les spectateurs. Le chiffre en blanc se détache sur un fond noir. C'est simple, mais il fallait y penser, et c'est parti avec un quart d'heure de retard. Deuxième remarque, mais de début de match, celle-là, l'O.M. est restée fidèle au béton. Le premier essai est pour les Olympiens. Sur coup franc, Bonnel trouve la tête de Joseph, mais le ballon, cependant bien rabattu, va tout droit dans les bras d'Aubour. Vient ensuite une belle percée en force du même Joseph qui débouche sur un cafouillage juste devant la cage niçoise. Aussitôt après, une chandelle de Gueniche produit un résultat inattendu. Le rebond, très haut, trompe Serrus, ce qui mais Joseph en bonne position de tir, mais le dit Joseph rate complètement son numéro. Un tir, un boulet de canon plutôt, de Bonnel, très difficilement arrêté en deux temps par Aubour, et c'est la fin du premier quart d'heure. 20e minute : un but d'ISSEMBE Donc, jusqu'à présent, sans avoir tellement dominé, l'O.M. s'est montré assez nettement plus offensif. Au moment ou nous écrivons ces lignes, la défense marseillaise commet une grosse bévue, que le noir Issembe, servi par Santos, profitait pour marquer (20me). NICE 1 - O.M. 0. C'est le but, mauvaise surprise pour les Marseillais. Deuxième coup de malchance, cinq minutes plus tard pour l'O.M. Sur coup franc tiré de la gauche vers Robuschi, Bonnel le malin se lance au bon moment et réussit un coup de tête modèle. Le ballon est repoussé par la transversale. Alors que l'O.M. essayait de remonter son retard, nous assistons à un échange de mauvais procédés, mais trop loin de nous pour que nous puissions départager les belligérants. La partie est interrompue une minute pendant que l'on soigne un Santos qui est resté au tapis. 40e minute : un sauvetage d'AUBOUR Dernier quart d'heure de cette mi-temps et toujours 1 à 0 pour Nice. La partie est très disputée, mais le jeu très loin du sommet annoncé. On ne montera pas l'Isoard du football se, ce soir, tout au plus le col de la Gineste. Thème de cette fin de mi-temps : l'O.M. se rue à l'attaque ; à grands coups de pied, Nice se défend en nombre et avec les moyens de bord. C'était prévu. Ce qui n'est pas prévu, c'est qu'à la 40me minute, Invernizzi ayant passé et centré, le ballon ayant été loupé par un Niçois, Gueniche se laisse rechiper le ballon par Aubour alors que le but paraissait acquis. |
Il semblerait que notre tropézien ait retrouvé sa "baraka" et voici la mi-temps. AUBOUR bombardé et héroïque Le début de la deuxième mi-temps ne nous apprend rien que nous sachions déjà. Nice et prudentissime et l'O.M. attaque avec trop d'impulsivité. Bonnel est partout. Il réussit à passer sur la gauche et à centrer. Toute la défense niçoise, y compris Aubour est pris à contre-pied. Zwunka passé à l'attaque se précipite. La balle glisse sur son front - il ne manquait qu'un demi cheveu - et heurte le poteau gauche. Toujours "la baraka" d'Aubour. Mais là-dessus, le même Aubour fait un splendide arrêt sur un tir non moins remarquable de Bonnel et sort au devant de Gueniche, lancé par l'inévitable Bonnel. Cette fois c'est la classe ! L'O.M. poursuit inlassablement ses attaques, dont une (58ème minute) aboutie sur Robuschi. Le tir de l'ex-Bordelais a failli crever le filet. Côté extérieur malheureusement pour les Marseillais. 60e minute : SERRA marque Et exactement comment en première mi-temps, à cette période de bombardement marseillais va succéder un coup de tonnerre niçois. Sur une rapide contre-attaque de Segarra, le rapide Serra prend le relais et tire. Escale peut toucher le ballon mais pas assez pour l'empêcher de franchir la ligne (60 m). Nice : 2 O.M. : 0. Ce but absolument inattendu, il concrétisait la première attaque niçoise de cette mi-temps fait l'effet, sur les supporters olympiens, d'une douche glacée. C'est sans doute pour se rechausser qu'un spectateur lance un pétard bombe à quelques mètres de l'arbitre de touche. Il sera presque inutile d'ajouter que le jeu tourne de plus en plus au pousse-ballon, avec beaucoup d'irrégularité à la clef. Notons tout de même un bon tir de Loubet, sur service d'Issembe, bien arrêté par Escale. Voici donc le dernier quart d'heure, Nice ayant toujours son avantage de deux buts. Allons-nous assister à ce qui serait une sorte de miracle. Nous n'y croyons pas, mais sait-on jamais en football. En tout cas, avant d'égaliser il faut commencer par marquer le premier but. Et l'O.M. n'en prend pas du tout le chemin, alors qu'il reste 7 minutes à jouer. Sept minutes qui prolongeront le calvaire des supporters marseillais. Car le tableau d'affichage ne sera plus modifié. L'O.M. connaissait sa première défaite de la saison Maurice FABREGUETTES |
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Le roi du match AUBOUR "BARAKA" plus classe |
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Après avoir pris Bordeaux à son propre piège, l'O.M. a subi le même sort devant Nice. C'est l'envers du béton. L'équipe qui attaque dans le désordre un beau dominer un adversaire très prudent, elle n'en connaît pas moins de grandes difficultés pour marquer, tout en s'exposant au danger de la contre-attaque. Voilà ce qui s'est produit, très exactement. Certes, il est vrai, aussi, que l'O.M. n'a pas été servi par la chance dans ses multiples entreprises. Cette chance qui, hier soir, voulut sourire aux Niçois et à leur brillant gardien Aubour. Mais, il ne s'agit là que de péripéties familières à tous les habitués des stades où roule une balle ronde. Il reste que l'O.M. a choisi une tactique qui, comme la rose, a ses épines. La vaillance, la bonne volonté, le long coup de pied à suivre en direction de Joseph ne constituent pas une méthode offensive suffisante, pour prétendre au titre de champion de France. Cette réserve faite, nous ne sommes pas inquiet pour l'équipe marseillaise. Elle possède, encore, assez d'arguments pour occuper un rang très favorable. Et puis, elle ne sera pas, tous les mercredis, tous les samedis, ou tous les dimanches, aussi malheureuse qu'hier soir. La faute des défenses La rencontre, comme c'est souvent le cas quand il s'agit d'un derby, fut très quelconque. Un spectateur venu de Patagonie, ou du Congo ex-belge et n'ayant pas lu la presse régionale, n'aurait jamais supposé qu'il voyait les deux premiers du championnat. La faute initiale en incombe, à de part et d'autre, aux deux défenses qui ne firent aucun effort digne de footballeur plus ou moins internationaux, pour relancer au jeu. Quant à la base de lancement ne partent que des fusées, il est bien difficile pour les attaquants de faire autre chose que de se battre. |
Le "coeur au ventre" c'est bien beau, mais il ne faut pas trop en abuser. Le résultat fut un match extrêmement terme, seulement éclairé par des chandelles et quelles "étincelles" entre joueurs qui ne s'imposaient nullement. Nos deux équipes sudistes valent certainement beaucoup mieux. Il échappera à personne que l'homme de la rencontre a été Aubour. "Baraka", plus classe donnent toujours un résultat excellent. À l'attention de M. Dugauguez. Le reste de l'équipe niçoise ne nous a pas étonné. Serrus et Isnard ne furent pas irréprochables et Loubet ne brilla pas d'un éclat international. En retiendra la sûreté encore intacte de Rodzik, la technique de Santos, la vitesse un peu aveugle de Serra et l'on pourra trouver prometteur le jeu d'Issembe. Bruneton fut égal à lui-même. Défenseur énergique d'abord. Bonnel le meilleur A l'O.M., le meilleur sans discussion possible fut Bonnel que l'on vit tirer du pied, de la tête, défendre, essayer de construire et donner à Zwunka une balle en or. La défense, dans son ensemble, souffrit de n'être pas assez sollicitée. D'avoir affaire qu'à des contre-attaquants rapides est toujours délicat. Robuschi ne réédita pas son exhibition bordelaise, Gueniche et Invernizzi montrèrent leurs limites à cet échelon. Joseph, trop seul, se démena avec une force et une énergie louables, mais sans grand succès. Bref, on ne juge pas une équipe après un match malheureux, comme après un match heureux d'ailleurs. Il faut attendre et faire la moyenne. Maurice FABREGUETTES |