Résumé Le Provencal

du 02 octobre 1967

Une bonne première mi-temps contre VALENCIENNES

En football, sans la puissance de frappe, les meilleures intentions, la circulation du ballon, la plus soigner pour reprendre une expression à la mode, ne servent qu'à aviver les regrets du vaincu.

V. A. vient de nous en administrer une nouvelle fois la preuve.

De bout en bout, surtout en première mi-temps, elle joua et manoeuvra en équipe de bonne classe surtout les points du terrain, sauf sur un essentiel : celui d'où doivent partir les tirs.

L'O.M., tout au contraire, s'il parut inférieur à son adversaire d'un soir, dans le domaine de la cohésion et du jeudi collectif, avait pour lui l'étonnante force de percussion de Joseph en super forme.

D'autre part, encore qu'il soit difficile de comparer deux défenses, leur travail n'étant jamais le même, celle de l'O.M. parut plus sûre, plus intransigeante que celle de V.A.

Au sein de cette dernière, remplaçant de Plumi, Cordier, commis deux fautes lourdes de conséquence.

En première mi-temps, n'ayant pas entendu l'appel de Magiera que nous entendîmes pourtant du haut des tribunes, il concéda bien inutilement le corner sur lequel Joseph réussit l'exploit de la rencontre.

En deuxième mi-temps, c'est une mauvaise passe du même joueur, à Magiera, qui permit à Joseph d'offrir à Robuschi le deuxième but marseillais.

C'est beaucoup pour un seul joueur, au demeurant pas plus mauvais qu'un autre.

La bonne volonté de V.A. et aussi le fait que cette équipe toujours menée à la marque se vit dans l'obligation d'attaquer, nous valurent une rencontre très animée, fort plaisante et bien jouée, en première mi-temps du moins.

Sans qu'il ait renouvelé son match de Rouen, l'adversaire, il est vrai, était meilleur hier soir, l'O.M. a pleinement justifié sa victoire.

Nous ne minimiserons pas la part prise par Joseph (un but et demi) dans ce succès, ce serait une injustice, mais il fut très convenablement aidé par ses partenaires.

La défense, avec Djorkaeff confirmant son bon match de Berlin, fut presque irréprochable.

Au milieu du terrain, ou Destrumelle mit Guinot sous l'éteignoir, Donnat justifia sa titularisation.

En attaque, enfin, Robuschi prouva que ses vieilles jambes étaient encore alertes.

En fait, si cette équipe olympienne n'a pas encore trouvé son unité, son style, elle semble être sur la voie du progrès.

Le but marqué de la tête, sur corner, par Joseph, a étonné, ainsi que deux autres exploits du même genre, en cours de rencontre.

C'est que Joseph a enfin compris avantage énorme que peut lui préoccuper un élan d'une quinzaine de mètres dans cet exercice de haute voltige.

Jusqu'à présent, sur corner, il attendait le ballon de pied ferme, comme figé au centre de la défense adverse.

Hier soir, comme tous les grands joueurs de tête, il est arrivé lancé dans la mêlée.

Voyez le résultat.

Souhaitons que ce ne soit pas le fait du hasard, mais que Joseph a enfin compris ce que ses divers entraîneurs et nous-même lui répétons depuis des années.

Quand on dispose une telle forme, il faut s'en servir en mouvement.

Maurice FABREGUETTES

L'O.M. et JOSEPH, efficace

Après que l'Arène est subite une dernière transformation à vue, place était rendue au football et à l'O.M. - Valenciennes en baisser de rideau d'une journée de sport hors-série.

Les équipes étaient celles annoncées, c'est-à-dire : Magiera, Jolis, Cordier, Provelli, Seradhin, Kocik, Coustillet, Gaido, Fernando, Guino, Bras pour les nordistes.

Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Djorkaeff, Donat, Destrumelle, Casolari, Joseph, Fiawoo, Robuschi côté marseillais.

Le match s'engageait devant une bonne affluence moyenne, soit à première vue 12 à 13.000 spectateurs et à vive allure. Valenciennes jouant grandement le jeu et posant la première banderillas par son brésilien Fernando. Au cours des premières minutes, Valenciennes devait mener la danse et multiplier les tentatives. La plus dangereuse étend l'oeuvre du demi Coustillet (10e mn).

Mais Cordier ayant concédé inutilement un corner alors que Magiera était à la parade, Joseph reprenait irrésistiblement de la tête, la balle de Casolari et marquait dans son tir des meilleurs jours. La chance n'était pas avec les nordistes et Gaido bien servi par Fernando échouait sur escale, peu avant que Kocik obtienne en s'aidant de la main, semble-t-il, un but refusé par M. Debroas. Mais l'opposition entre le style direct de l'O.M. et celui beaucoup plus classique de son adversaire nous valait une partie très agréable.

Magiera était à l'ouvrage sur débordement au tir de Djorkaeff (20e) mais de son côté le jeune Bras donnait beaucoup de tracas à Tassone. À toutes les excellentes combinaisons des visiteurs, il ne manquait que le coup de rein final. Ce coup de rein qui faillit permettre à Joseph de creuser l'écart sur centre de Destrumelle (30e) puis sur ouverture aérienne de Donnat (33e).

Fiawoo à son tour, inquiéter Magiera d'un très bon tir de 30 mètres. Tout cela était bel et bon. La première mi-temps passa donc très vite et nous n'avons pas pu toujours en dire autant.

La seconde partie du jeu débutait comme la première, par la tentative de Fernando, et quelques secondes plus tard c'était le second but marseillais.

C'était une nouvelle erreur de défense causer la perte des Nordistes et Cordier, peut-être impressionné par Joseph, en était encore le responsable. Ça passe en retrait de volé était récupérée par Joseph, qui résistait à Magiera et donnait latéralement à Robuschi, bien placé face au but. Ce dernier ne ratait pas pareille aubaine, et le match semblait jouer, l'O.M. ayant profité au maximum des erreurs adverses.

Enhardi par sa réussite, Robuschi contraignit Magiera à mettre en corner (52e), puis Djorkaeff menait une offensive qui ne pouvait être enrayée que par un croc-en-jambe (54e).

Parallèlement, Valenciennes baissait de pied et Magiera devait stopper un bon tir à ras de terre de Donnat (59e).

Un corner donnait à Joseph l'occasion de placer un bon coup de tête magistral mais il Magiera était à la parade 65e.

Une ouverture de Fernando, vers Gaido aurait dû permettre à Valenciennes de réduire l'écart, mais l'ailier visiteur était rejoint par Djorkaeff, en super-forme (70e) qui parvenait à mettre en corner.

Un peu plus tard, Bras, le plus dynamique des avants visiteurs, plaçait un tir à ras de terre qui frôlait un montant (72e) alors que la pluie se mettait à tomber dru.

Les dernières minutes n'allaient en rien modifier les données du problème. Bien jouer n'avait pas suffi aux Nordistes ; deux erreurs de défense et la surpuissance de Joseph avait provoqué leur perte.

Louis DUPIC

Domergue : "Notre victoire

Les Marseillais arboraient tous une mine réjouie. L'entraîneur Robert Domergue nous a dit simplement : "Il y a eu de bonnes choses au cours de cette rencontre ! Notre victoire n'est pas usurpé !"

Le président Marcel Leclerc nous a confié sa satisfaction ces termes : "Nous sommes dans les temps ! Nous sommes dans le groupe de tête ainsi que nous l'espérions ! Nous avons l'impression que ça commence à venir".

Joseph, avec un large sourire, s'exclamait : "Il fallait confirmer le succès de Rouen !"

Artelesa rendait hommage aux valenciennois : "Nos adversaires ont fourni une bonne première mi-temps !"

Escale constatait : "Les joueurs nordistes ont démarré à un train d'enfer mais j'ai bien pensé qu'ils ne pourraient pas tenir à ce rythme-là et c'est ce qui s'est produit en seconde mi-temps".

Destrumelle remarquait : "Ce n'était pas tellement facile car les Valenciennois sont bons et méritent mieux que leur classement actuel !". Tassone s'exclamait : "On dit que nous n'avons pas une bonne équipe mais nous revoilà dans le peloton de tête."

Casolari soulignait : "Avec ces Nordistes, il faut être attentif à tous les coups".

Robuschi ajoutait : "Notre attaque marche mieux, elle s'améliore".

MAGUIERA :

L'entraîneur de Valenciennes Gaby Robert, n'était pas content et on le comprend :

"Nous n'avions pas trop mal débuté et puis nous avons fait deux bêtises qui nous ont coûté deux buts ! Tous les dimanches, c'est la même chose et cela commence à m'inquiéter ! "

Le secrétaire du club M. Larsy, nous a dit de son côté : "Notre attaque ne parvient pas à marquer, c'est désolant ! Mais aujourd'hui notre, notre défense a été coupable également, puisqu'elle a commis des erreurs impardonnables ! Nous avons des jeunes derrière, qui sont encore trop émotifs !"

Magiera eut cette phrase lapidaire : "Ah ! ces Noirs...".