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Résumé Le Provencal

du 02 novembre 1967

 

L'O.M. plie mais ne rompt pas

sous les assauts sedanais (1-0)

Nous voudrions bien, comme le firent il n'y a pas si longtemps nos excellents amis de la rubrique cycliste après le "record-affaire" d'Anquetil puiser des "fabuleux", des "phénoménals", dans l'arsenal aux superlatifs.

Nous ne demandons que ça même !

Mais serait-ce sage ? Qu'en penseraient ceux de nos lecteurs qui assistèrent à cette O.M. - Sedan ?

Sans doute croiraient-il que nous sommes fou ou payé par le service de propagande de l'O.M.

Pourtant les faits sont là. De bric ou de broc, à l'énergie plus qu'à la science, mais de façon absolument indiscutable, l'O.M., à l'issue de la 12e journée, se trouve aux premières places du classement.

"Un coeur gros comme ça"

Hier, sous un ciel qui passa de bleu de Pâques au gris de Toussaint, les Olympiens pressés sur leur but, durant toute la deuxième mi-temps, par une équipe sedanaise jetant toutes ses forces dans l'offensive, plièrent mais ne rompirent pas.

Serre, la Bonne-mère y ajouta son petit grain de sel marseillais. Un tir de Sillou sur la transversale, entre autres et un nombre incalculable de mêlées épiques devant la cage escale.

Mais enfin, ce que firent le même Escale, Zwunka, le destructeur Djorkaeff excellent, Tassone, Artelesa et Destrumelle, mérite le respect, à défaut du label de bon football.

Un "coeur gros comme ça", si vous voulez.

Sedan ! Trop tard

Sedan, à notre avis, commit une assez grosse erreur. C'était celle d'aborder la rencontre avec une excessive prudence.

Béton très strict, réserve des meneurs de jeu Salem et Herbet au centre du terrain, ce qui se traduisit par 3 avants : Di Salvio, Cardoni et Lavavasseur boitillant à la pointe du combat.

A première vue, Sedan n'a pas les moyens comme l'O.M. dans ses bons jours, de jouer la contre-attaque de manière aussi limitée.

D'assez petit Cardoni, isolé entre Zwunka et Artelesa, faisait pitié à voir.

C'était le combat d'un seul David contre deux Goliath.

Ayant encaissé un but du pied gauche inspiré de Destrumelle, les Sedanais attendirent cependant, le début de la seconde deuxième mi-temps pour mettre en oeuvre toutes ses leurs forces.

On s'aperçut alors qu'elles n'étaient pas négligeables.

Trop tard sans doute.

Djorkaeff, Lemerre et Broissard

Nous avons déjà cité les meilleurs joueurs olympiens. Accordons cependant une mention supplémentaire à Djorkaeff auteur des deux tirs de son équipe en deuxième mi-temps.

Joseph et Fiawoo n'avaient pas leur "jus" habituel et Bonnel ne parait pas occuper le poste convenant le mieux à ses moyens.

À Sedan, Broissard et Lemerre excellent. Rastol et Bourgeois bons. Di Salvio subtil. Rose parut très doué. Salem fit de très bonnes choses, mais sur un rythme lent. Herbet ne fut égal à sa régulation que pendant un quart d'heure.

Maurice FABREGUETTES

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Un concours de maladresses...

Nous avons appris par la force des choses à ne pas être trop difficile !

Mais nous n'avions, en vérité, jamais vu un aussi mauvais match que celui d'hier après-midi... Ou alors notre mémoire commence à nous trahir ! Il ne fut qu'une longue suite de maladresses, mauvaises passes, tirs ratés, le tout agrémenté de crocs-en-jambe ou de poussées dans le dos.

Un spectacle d'une rare faiblesse, mais ceci, on vous le dit par ailleurs. Notre rôle est d'essayer d'extraire quelques faits saillants de cette grisaille, et ce n'est pas facile.

Le tir de DESTRUMELLE...

Nous en étions à la 33me minute et il ne s'était pas passé grand-chose... Un tir de Levavasseur, à la 14me minute... Deux belles prises de balle de Rosé sur des centres tirs de Fiawoo et Robuschi (20me et 32me). Mais surtout deux dangereuses actions sedanaises. Un tir croisé d'Herbet (27me), sortait de justesse. Escale avait un très bon réflexe devant Di Salvio (30me).

À la 33me minute, donc, l'O.M. obtenait un coup franc près du piquet de corner. Robuschi le donnait. Rosé s'élançait, était bousculé. La balle revenait vers Destrumelle qui, à la limite, marquer d'un tir tendu et précis qui survoltait tout le monde. Les protestations des Sedanais n'y changèrent rien. C'était le but de la victoire...

Les deux équipes s'endormirent ensuite jusqu'à la 60me minute. Ce qui nous réveilla, ce furent non pas de brillants faits d'armes, mais des cafouillages, des accrochages.

Escale eut deux parades très nettes sur des tirs de Broissard (65me) et Lemerre (67me). Les Ardennais se livraient à fond et dominaient nettement, mais toutes leurs attaques échouaient par maladresse. Sillou, devenu ailier droit à la mi-temps, percer sur la droite mais tirait nettement au-dessus (70me).

...et celui de SILLOU

Le numéro 12 sedanais allait être le héros malheureux du match, un peu plus tard. À la 75me minute, Destrumelle, dans les mêmes circonstances que la 33me minute, avait failli récidiver, Rosé touchant la balle du bout des doigts. Le même Rosé réussissait un très bel arrêt sur contre-attaque de Djorkaeff (77me). Il restait dix minutes à jouer. Escale commettait l'une de ses rares erreurs en lâchant une balle. Elle voltigeait quelques secondes devant son but, puis Sillou, de volée, la percutait sur un montant avec une force terrible.

Ce devait être la dernière action notable de ce très mauvais match.

Louis DUPIC

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DUGAUGUEZ: "Nous méritions le match nul !.."

Dans le camp marseillais, les sourires étaient épanouis.

Le président Marcel Leclerc exultait en ces termes : " Nous avons encore gagné deux points ! Ce ne fut pas du grand football, mais Sedan possède réellement une équipe très forte !"

Artelesa constatait en soupirant : "Ce fut long, cette rencontre ! Nous devons reconnaître que nous avons eu de la chance..."

Bonnel soupirait : "Nous aurions pu mieux jouer ! Moi, je ne parvenais pas à changer de rythme !"

Tassone avouait : "C'est dur la reprise ! Je n'arrivais pas à retrouver mon influx nerveux".

Joseph soulignait : "Ce ne fut pas aisé de vaincre, mais le principal n'est-ce pas de gagner ?"

Fiawoo remarquait : "Ils jouent bien les Sedanais et ce n'est pas aisé de s'imposer devant eux."

Chez les Sedanais, les visages étaient fermés. L'entraîneur Louis Dugauguez essayait de demeurer objectif : "Ce ne fut pas un mauvais match ! Si nous n'avions pas tapi si fort en plusieurs occasions en seconde mi-temps, nous aurions égalisé ! Dans tous les cas, nous méritions le match nul !"

Herbet était mécontent : "L'arbitrage a été désastreux ! Je crois qu'il n'y a rien d'autre à ajouter".

Di Salvio affirmait de son côté : "Le match nul aurait été plus logique ! A deux reprises Artelesa a sauvé la balle sur la ligne, ensuite il y a eu le tir sur la barre ! Les Marseillais ont vraiment eu une chance inouïe !

Sillou se lamentait : "Je ne sais pas comment j'ai fait pour botter sur la transversale. Dommage..."

Alain DELCROIX

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