Résumé Le Provencal du 19 novembre 1967 |
L'O.M. prudent mais décidé a tenu SOCHAUX en respect (1-1) (De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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SOCHAUX - Nous avons revu à Sochaux un O.M. que nous commençons à connaître fort bien. Celui qui, depuis le début de la saison dernière, pose en déplacement un problème presque insoluble à toutes les équipes s'efforçant de jouer de manière ordonnée et tactique et dépourvue de changement de vitesse. En fait, cette rencontre ressembla étrangement au Sochaux - O.M. de la saison dernière. Les Sochaliens s'empêtrèrent dans leurs dribbles et dans leurs effets de combinaisons, se laissant prendre comme des enfants de choeur au piège du hors-jeu. Tant et si bien qu'en définitive, ils ne furent pas tellement dangereux. Deux ou trois occasions de but de plus que l'O.M., pas davantage. D'ailleurs pourquoi, connaissant bien les deux équipes - nous avons vu Sochaux échouer quatre ou cinq fois la saison dernière entre Coupe et Championnat - nous avions pronostiqué un match nul ou une victoire de l'O.M. Le seul fait nouveau par rapport à la rencontre de la saison dernière sur ce même stade était la présence dans les rangs de Sochaux du yougoslave Melic. C'est d'ailleurs lui qui empêcha l'O.M. de l'emporter, comme il y a un an, et qui faillit à deux reprises - il glissa au moment du tir - donner la victoire son équipe. L'O.M. pouvait-il mieux faire ? En plus du précieux point acquis en déplacement, le côté positif de cette rencontre pour l'O.M. est qu'il semble avoir bien encaissé la volée de bois vert à lui administrée, la semaine dernière, par l'ensemble de la presse et la majorité de son public. Nous nous y attendions aussi. De véritables professionnels doivent être insensibles à ce qui se dit et ce qui s'écrit. Le jeu se fait sur le terrain et c'est sur le terrain seul qu'une équipe peut, et doit exercer son droit de réponse. Cependant, nous pensons que l'O.M. a passé, hier soir Sochaux, à côté d'une belle victoire. C'est une assez grossière erreur que de dire et de penser que l'O.M. est fait de médiocres joueurs et que la seule façon pour lui de gagner quelques points et d'empêcher l'adversaire de jouer. Hier soir, nous nous sommes aperçus que l'O.M. possédait, au milieu du terrain, une indiscutable supériorité sur son adversaire. |
Dans les disputes de balle, les Marseillais étaient le plus souvent vainqueurs, mais cette supériorité ne se manifesta que très rarement, à la pointe du combat ou Joseph, cependant en bonne forme, continua à jouer les hommes solitaires. Résumons-nous en disant que l'O.M., a obtenu, à Sochaux, un résultat digne d'éloges, même si la manière a déplu au public local, mais qu'il vaut encore mieux. HODOUL et GUENICHE : une rentrée encourageante. Dans une équipe formant un bloc et jouant en bloc, surtout en défense, il est très difficile de faire la juste discrimination des mérites personnels. Escale, exception faite de quelques mauvais dégagements, et une balle à demi-lâchée en première mi-temps, fut intraitable de même très brillant en une occasion capitale : le tir d'Atamaniuk dévié en corner à la 95me minute. Parmi les arrières qui furent tous bons, nous aurions tendance à accorder les deux meilleures notes à Zwunka et Djorkaeff. Au milieu du terrain, Bonnel fit une bonne deuxième mi-temps semblant avoir retrouve l'essentiel de ses moyens. Hodoul dur, un peu trop peut-être, froid et précis, fit une excellente entrée Novi eut l'immense mérite de savoir prendre sa chance au moment opportun. Les trois attaquants ne peuvent guère être jugés tellement ils furent isolés la plupart du temps. Joseph était en forme et le prouva. Gueniche, dans la mesure très limitée ou il eut le ballon en fit un bon usage. Il mérite qu'on lui fasse confiance. Robuschi se battit et ce débattit dans les conditions impossibles. À Sochaux, un grand virtuose : Melic, peut-être intermittent, mais combien précieux ! Quittet fut égal à sa réputation. Lassalette reste un peu trop personnelle. Wisnieski se montra faible dans la dispute du ballon, si bien que ce fut l'artisan Dewilder qui assura le plus gros travail au centre du terrain. |
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NOVI répondit à MELIC |
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SOCHAUX - Zéro à zéro à la mi-temps, nul n'y a trouvé à redire. En 45 minutes, nous avons vu deux tirs dans l'encadrement l'un de Quittet, de trente bons mètres, qu'Escale ne put arrêter qu'en deux temps. Un autre de Joseph, de la tête, bien sur, à la suite d'un coup franc tiré par Hodoul mais Manolios n'eut pas à se surpasser pour se saisir du ballon. Le reste ne fut qu'escarmouches. Face à une équipe de Sochaux jouant assez adroitement mais sur un rythme très lent, l'O.M. avait choisi de partir à la ligne et de la recherche du hors-jeu, une sorte de quatre-trois-trois. Entendez par-là que Bonnel, bien que portant le numéro 8, occupait le plus souvent le milieu du terrain avec Hodoul et Novi. Sur ces bases, cette première mi-temps fut très égale. Avantage à Sochaux dans les rares occasions de buts, mais avantage très léger. L'essentiel va se passer pendant le premier quart d'heure de cette deuxième mi-temps. Dès la reprise, servi par une longue transversale d'Atamaniuk, le Yougoslave Melic part sur la gauche et, d'une quinzaine de mètres, d'un angle à demi ouvert, décoche un tir du pied gauche absolument irrésistible. Un fort beau but, clair et net. Sochaux 1 - O.M. 0. Là-dessus, Escale, en contrôlant un centre au ras de terre de Schmitt, se met K.O. lui-même, un coup de coude dans l'abdomen, nous a-t-il dit lui-même. On perd deux minutes pour le soigner. Le jeu vient à peine de recommencer que Manolios rate un dégagement au pied. Le ballon est contrôlé par Novi. Ce dernier arrive au centre de la défense de Sochaux, résiste à deux ou trois charges et pousse le ballon du pied gauche vers le but adverse. |
Manolios, qui était sorti à contretemps, ne peut que constater le désastre. Sochaux 1 - O.M. 1. Immédiatement après (67e minute environ) l'O.M. va réussir son exploit offensif de la rencontre. Bonnel ayant intercepté une passe sochalienne trop molle, avance et sert Gueniche de façon parfaite sur la droite. Ce dernier centre au ras de terre ou presque en retrait. Joseph se précipite et reprend directement le ballon, à quelque 50 centimètres de la ligne de but de Sochaux. Manque de chance, le ballon est repoussé par le pied ou la jambe Dewilder. La fin de la rencontre, très disputée, émaillée de multiples irrégularités, ne nous apprit rien que nous ne sachions déjà. L'O.M., pourtant très supérieur à son adversaire dans l'attaque du ballon, joua avec une extrême prudence, semblant se contenter du résultat acquis. Sochaux, très technique mais sans rythme, et une fois encore trop souvent prisonnier du hors-jeu, n'eut que deux occasions véritables de faire pencher la balance en sa faveur. Une première fois, Lassalette décocha un tir imparable qui fit trembler le poteau droit marseillais. Enfin à la 95e minute, l'arbitre en ayant un peu rajouté, Atamaniuk après être passé sur la gauche, tira dans sa foulée. On crut au but, but de la dernière minute, largement passé, et Escale, fort bien placé d'ailleurs, put dévier le ballon en corner. À dix minutes de la fin, le numéro douze de Sochaux, Leclerc avait remplacé Schmitt claqué, ce qui n'eut aucune influence sur le jeu. |
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M. Leclerc : "Qu'ils sont amusants ces Sochaliens !" |
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Après que les Olympiens eurent poussé leur cri de guerre, la porte du vestiaire fut ouverte à la Presse. Robert Domergue se plaignait surtout de l'arbitre celui-ci ayant, après lui, prolongé la partie de trois bonnes minutes, ce qui d'ailleurs était exact, notre chronomètre en faisant foi. M. Leclerc, très satisfait du résultat, nous a dit : "Qu'ils sont amusants ces Sochaliens, il nous accuse d'avoir empêché leur équipe de jouer, comme si nous allions leur dire : "Mais jouez donc, Messieurs, nous sommes venus ici pour ça, pour regarder faire." ZWUNKA : Skoblar plus fort que Melic. Zwunka, lui, très heureux du match et de son match à lui aussi, nous a confié en revenant de la douche : "Je crois que nous sommes plus forts que Sochaux. C'est une équipe qui semble être à notre portée. J'ai trouvé Melic techniquement plus fort mes, à mon avis, il n'est pas aussi percutant que Skoblar, car il n'y discute pas assez la balle. KRISTIC : "Content tout de même." L'entraîneur de Sochaux, le Yougoslave Kristic, n'était mécontent qu'à demi : "Je craignais beaucoup de ce match. L'O.M. de tout temps, a été la bête noire de Sochaux. De plus, cette équipe compte dans ses rangs cinq ou six joueurs d'une grande expérience. C'est une équipe dure, coriace, trait athlétique, formant un bloc difficile à manier. "Qu'elle ne tente presque rien en attaque est son affaire, mais il est évident que nos joueurs n'ont pas su résoudre le problème qui leur a été posé. Dans ces conditions, un match nul et pour moi à demi-satisfaisant. |