Résumé Le Provencal du 04 décembre 1967 |
L'O.M. PAS SI MAL ANGERS vaincu (3-1) mais non sans combattre |
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L'O.M. n'a pas été irrésistible, comme nous l'écrivions hier dans le but évident de guérir les joueurs de leurs craintes, mais il a su résister, sans trop de se désunir pour finalement remporter victoire méritée. Il n'y avait, d'ailleurs, aucune raison qui put empêcher les Olympiens de battre sur leur terrain, devant leur bon et fidèle public, une équipe angevine indiscutablement diminuée. Dogliani, Margottin, Chlosta, puis Roy, sur la touche, ce n'est pas rien, malgré la valeur des remplaçants Perraud, Stievenard, Guillou... et surtout Tulic. Partant du principe que nos lecteurs sont majeurs et qui connaissaient bien le football dans leur majorité, notre intention n'est pas de verser dans l'outrance, pour ou contre. Tassone : un coup de tonnerre La rencontre que nous venons de voir mérite dans son ensemble une assez bonne note : 12 sur 20, si vous voulez une certaine base. Rien de commun, absolument rien, avec cette O.M. Monaco de fâcheuse mémoire. Les joueurs marseillais furent parfois menacés, pressés sur leurs buts - nous pensons à la dernière demi-heure - mais ils ne perdirent jamais la tête. Le hasard des buts marqués voulus que l'intérêt de la partie fut maintenu jusqu'au bout. L'O.M. débuta sur un coup de tonnerre de Tassone et, pendant le premier quart d'heure, se produisit l'impression agréable de vouloir gagner par K.O. Puis, on ne sait trop pourquoi, les choses se détériorèrent et à la fin de cette première mi-temps vit Angers, jusqu'à la très timide, relever la tête. Tassone, le bon Tassone, devait, au cours de cette dernière période, blessé Roy de façon que nous voulons croire involontaire, mais indiscutablement dangereuse. Quand donc les arbitres voudront-ils mettre un terme à ses arrêts plongeons qui sont, au football ce que le "doublage" en haut d'une côte est à l'automobile ? Des pourvoyeurs d'hôpital, pour être encore plus clair. Le meilleur quart d'heure de l'O.M. Le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps devait nous montrer, à nouveau, un O.M. offensif et dominateur. Novi Gueniche et Bonnel se mirent alors particulièrement en vedette, et si le but de marquer par Joseph, à la suite d'un "pied levé" de Bonnel peut être discuté, le nouvel avantage pris par l'O.M. lui, reflétait bien la physionomie du match à ce moment. Émotions fortes n'étaient pas terminées pour autan A30 minutes de ka fin, un tir de Tulik - assez comparable celui de Tassone - Remettait l'O.M. à une petite longueur de son adversaire. La partie était relancée. Cette dernière demi-heure constitua un classique du football. L'équipe menée au tableau d'affichage se lance, sans la moindre prudence défensive, à l'assaut du but d'en face. Deux solutions sont possibles en pareils cas : l'égalisation ou le but encaissé sur contre-attaque. |
C'est la deuxième solution qui sortit à cette roulette géante. Dubaele laissa passer sa chance d'Angers, Bonnel sut saisir, au passage, celle de l'O.M. À quoi tient le résultat d'un match de football ! Signalons que l'arbitre ayant refusé, en première mi-temps un penalty à Angers (croc caractérisé de Zwunka sur Poli), devait refuser un autre non moins discutable à l'O.M. (poussée franche et nette de Djorkaeff dans le dos). Ah ! cette horrible politique de compensation ! Artelesa, Novi et Gueniche Bien que nous l'ayons vu souvent mieux jouer en déplacement, l'O.M. a fait, hier, une assez bonne partie. De très bons moments dignes d'une équipe de tête de championnat, et de trop longues périodes de stagnation. On a cependant noté, épisodiquement, une amélioration dans le jeu de passes des défenseurs. Moins de nervosité, moins de dégagements en touche qu'au cours des dernières rencontres disputées à Marseille. Mais la liaison, entre le gros de l'équipe et les 2 ou 3 attaquants de pointe, laisse encore à désirer. Bien que pratiquant le béton, la défense passa quelques moments difficiles. Hier, son meilleur homme fut Artelesa qui rappela, par instants, l'international monégasque. On ne saurait reprocher, à Escale, qu'un ou deux mauvais dégagements. C'est bien peu. Au milieu du terrain, n.1 a été largement mérité par Novi. Bonnel ayant, toutefois, participé aux trois coups payants de l'O.M. En attaque de pointe, Gueniche prouva, par sa technique et son sens du jeu, que l'avenir lui appartenait. Rentrée encourageante de Destrumelle et match courageux de Joseph, le solitaire. Angers : une belle équipe Au complet, le S.C.O. Angers doit être une belle équipe, au jeu ordonné, plaisant et efficace. Sans son stratège et ses deux ailiers, elle était vraiment handicapée, ce qui ne l'empêcha pas de menacer l'O.M. jusqu'à la dernière seconde. On remarqua surtout Mouilleron (n.4), capitaine Bourdel, l'ailier droit réservistes Tulik, et les jeunes Guillou et Poli. Deloffre n'étant pas Joseph, n'a rien de l'avant-centre unique d'une équipe réduite à jouer la contre-attaque. Maurice FABREGUETTE |
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DOMERGUE : "Nous étions les premiers à la réception" |
Les Marseillais étaient radieux dans leurs vestiaires. Le président Marcel Leclerc remarquait : "Je crois que notre manière a été bonne" L'entraineur Robert Domergue expliquait les raisons de ce succès : "Angers est une très belle équipe ! Il ne faut pas laisser les Angevins maîtres de la balles ! Nous étions les premiers à la réception". Gueniche était satisfait de sa prestation : " Il faut avoir un peu de chance pour que ca marche bien". Tassone racontait son but : " J'ai frappé tranquillement la balle sans me préoccuper de savoir ce qu'elle allait faire ! Destrumelle a eu raison de s'effacer quand je suis arrivé". Jules Zvunka exultait : "Nous avons bien gagné ! Notre manière a été bonne ; Je crois que le public a dû être satisfait". Destrumelle soulignait : "Il nous fallait une victoire, nette, indiscutable. Je crois qu'elle le fut ! C'est le principal..." |
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M. LACOSTE : "Dommage" |
Dans le camp des Angevins, les mines étaient sévères. L'entraîneur Pasquini n'était pas bavard après la défaite ; et se contentait de dire : "Nous nous sommes énervés et cela vraiment ne sert à rien !" Le directeur sportif M. Lacoste remarquait : "Nous n'avons pas été chanceux. Nous étions sur le point d'égaliser lorsque nous avons encaissé un troisième but ! Précisons qu'il nous manquait beaucoup de monde ; Margottin, Chlosta, Dogliani et puis Roy en cours de partie". Dubaele pestait en ces termes : "Nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions ! Nous aurions eu intérêt à avoir un jeu un peu plus lié". Mouilleron n'était pas content : " On va vers l'assassinat du football ! Il ne faut rien dire, il ne faut rien faire : les locaux ont toujours raison !" Voloviec plaidait sa cause : "Sur le troisième but, j'ai eu peur... Que voulez-vous, quand vous voyez l'adversaire arriver pied en avant ! Alain DELCROIX |