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Résumé Le Provencal

du 11 décembre 1967

 

Séduisant O.M.

...en première mi-temps

les Marseillais ont battu Lens (2-0)

Dimanche dernier, l'O.M. avait battu Angers d'extrême justesse, par 3 à 1.

Hier l'écart a été la même et pourtant cette rencontre ne ressemble en rien à la précédente.

L'O.M. a fait cavalier seul de bout en bout, le résultat reflétant assez mal la supériorité olympienne.

La simple lecture de nos notes nous le prouvera mieux qu'un long commentaire : en 90 minutes Escalen 'eut qu'un arrêt à faire, sur une passe arrière un peu sèche de l'un de ses partenaires.

C'est dire à quel point la jeune attaque lensoise fut inoffensive.

Une bonne première mi-temps

La première mi-temps fut la meilleure vue au Stade Vélodrome cette saison.

Nous précisons bien au Stade Vélodrome, car à Rouen et à Aix les Marseillais, une mi-temps durant également, s'étaient montrés aussi brillants et efficaces à la fois.

Il n'y a pas de miracles en football et si l'O.M. n'est, en ce moment, dépassé que par Saint-Étienne, c'est que son équipe est faite de bons joueurs.

De joueurs n'ayant pas à souffrir la comparaison avec la plupart des autres footballeurs français de 1re Division.

La même remarque, à un échelon plus élevé, pouvait s'appliquer à l'inter de Milan de ces dernières années.

La forme de cette équipe, deux fois champion d'Europe, était la conséquence logique de la valeur internationale de ses joueurs et non seulement le seul résultat de la stricte application d'une tactique peu populaire.

N'y revenons pas, les imitateurs serviles de l'Inter ayant causé assez de mal au football, dans le monde.

Le rôle important de Joseph.

La voix populaire, celle des "cochons de payants" mérite toujours d'être pris en considération.

Pendant la mi-temps, alors que nous faisions quelques exercices d'échauffement de circonstances, dans les couloirs du Stade-Vélodrome, nous n'entendions que des commentaires élogieux sur la rencontre et sur le jeu des Olympiens.

L'O.M. menait par 2 à 0, public était ravi.

Que demander de plus ?

Les deux buts (19me et 22me) avaient été l'oeuvre de Joseph - Louis Dupic vous les détaillera un peu plus loin - mais cette réussite était celle de toute l'équipe.

D'une équipe décontractée, sur d'elle, attaquant par ses demis et ses arrières et qui maîtresse absolue du ballon en faisait un excellent usage.

Bref, après un feu de paille d'une dizaine de minutes, la jeune équipe lensois dominée de la tête et des épaules, au propre et au figuré, faisait ce qu'elle pouvait, comme elle le pouvait.

Nous ne minimiserons pas le rôle de Joseph, il fut essentiel. "Le bien jouer" n'est qu'un leurre, quand on ne marque pas.

Mais Joseph, on le sait maintenant, est un des atouts majeurs de l'équipe.

Il fait partie de cette équipe, comme Bernard et l'une des forces du Red-Star, G. Lech de Lens, de Bourgoing de Bordeaux, Loubet de Nice, etc...

Il aura prouvé en tout cas, hier, qu'il est d'autant plus redoutable que moi isolé.

Dans la mesure où ces deux buts furent la conclusion de séries d'offensives de toute l'équipe, ils reviennent de droit à la collectivité.

Une deuxième mi-temps sans passion

La deuxième mi-temps aura été infiniment moins bonne.

L'O.M. continua à mener le jeu, mais sans trouver une nouvelle faille dans la défense visiteuse.

L'attaque lensoise, privée de Georges Lech sorti au début de cette deuxième mi-temps, ne dépassa jamais le stade des banderilles.

Il est certain que les Olympiens, trop sur de leur victoire, ne se sentant pas menacés, relâchèrent un peu leur action.

C'est assez normal, dans le cadre d'une épreuve de longue durée, comme le Championnat de France.

Par suite la petite si bien commencée, se termina dans un certain ennui.

Bravo à tous

L'O.M., aura donc tout fait hier, pour se réconcilier avec son public.

Il est seulement dommage que le public soit aussi frileux.

Escale passa un après-midi très confortable, la chaleur en moins.

Artelesa, le "couvreur" se tira, avec une aisance retrouvée, de cette tâche au demeurant assez facile pour lui hier.

Ses partenaires de la défense purent, sans crainte aucune, se consacrer à l'offensive.

Tassone et Djorkaeff en "rajoutèrent" même un peu, ce qui contre des adversaires plus tranchants pourrait avoir sa part de danger.

Zwunka ne fit qu'une "bouchée" de Bernard Lech et Hodoul tint fort bien sa place, avec sobriété.

Novi et Bonnel furent de toutes les offensives et si Novi ne frappait pas le pied d'appui comme cloué au sol, il aurait pu marquer ses deux buts.

Destrumelle joua avec beaucoup d'intelligence, si Gueniche ne nous parut pas tellement à l'aise à l'aile gauche.

Quant à Joseph, il aura été l'homme du doublé et du match.

Lens : déception !

C'est la deuxième fois que nous voyons jouer Lens cette saison.

Deuxième cruelle déception !

Ces jeunes jouent, comme des vieux, un football démodé.

Bernard Lech et Kula ont déjà l'allure de vétérans. Hede et Prou se contentent de petites choses aussi fines qu'insignifiantes et même Krawzcik nous a paru émoussé.

En fait, si nous ne connaissions l'âge des joueurs lensois, nous aurions décrété :

"Il n'y a qu'un jeune dans cette équipe : Plazek !

Quand on a aussi eu de tempérament, à moins de 25 ans, il n'y a pas grand-chose à espérer.

Dommage !

Maurice FABREGUETTES

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L'O.M. grâce à 2 buts de JOSEPH bat LENS

C'est une excellente première mi-temps. Nous serions même tenté d'écrire : une excellente moitié de mi-temps qui a permis à l'O.M. de s'assurer une indiscutable victoire sur Lens.

Lorsque M. Franciel donna le signal de la pause, les Nordistes ne pouvaient porter à leur actif la moindre action dangereuse. Leurs attaquants ne franchissant pratiquement jamais la ligne médiane.

On nous explique par ailleurs les raisons de l'énorme supériorité marseillaise au cours de cette période.

Elle se traduisit de cette manière :

6e minute : tir au-dessus de Novi à la suite d'un coup franc indirect.

10e minute : reprise ratée parce que trop molle de Bonnel, bien placé sur centre de Destrumelle.

12e minute : reprise de la tête de Joseph sur centre de Novi.

15e minute : Taillandier arrête un tir de Zwunka.

16e minute. Taillandier cueille un centre aérien de Destrumelle, malgré l'assaut de Joseph et Bonnel.

19e minute : Joseph marque

A la 19e minute, Joseph traduisait au tableau d'affichage le net ascendant pris par son équipe.

Il résistait à une attaque de son garde du corps, Kalman, conservait la balle, résistait à l'intervention de Taillandier et la mettait irrésistiblement au fond.

Peu après (21e minute), Joseph expédiait un tir dangereux que Taillandier parvenait à contrôler.

22e minute : Joseph récidive

En superforme, très bien inspiré par ailleurs, Joseph pesait de tout son poids sur le centre de la défense nordiste.

À la 22e minute, li partait droit dans l'axe du terrain, crochetait Kalma du pied droit puis, instantanément tirait victorieusement du pied gauche ! Un très joli but, qui devait consacrer d'excellente partie de Joseph et le bon début de match de l'O.M. qui ne s'arrêtait pas pour autant...

Trois minutes après le second but et six après le premier, la balle roulait une nouvelle fois au fond des filets nordistes.

Centre de Gueniche, contrôle de la poitrine de Joseph pour son camarade Bonnel, malencontreusement placé en position de hors-jeu.

On avait assisté encore (35e minute) à une action personnelle de Djorkaeff, poussée jusqu'à proximité de Taillandier et l'on arrivait à la pause, sur un coup de pied retourné de Gueniche (40e minute) qui envoyait la balle tout juste au-dessus.

Une longue seconde

mi-temps

Sous tous les rapports, la seconde mi-temps ne valut pas la première.

Elle débutait par la sortie de Georges Lech, visiblement assez mal décidé à souffrir pour rien de ses vertèbres déficientes.

Boin le remplaçait donc à la 48e minute.

Pour rester sous le signe de la pharmacie, Tassone se faisait soigner quelques minutes aux alentours de la soixantième, puis c'était Destrumelle qui était blessé peu après (65e minute) au cours d'une de ses rares actions notables de cette longue seconde mi-temps.

Un centre de Novi était fort bien dévié par Joseph en direction de Bonnel qui fonçait, mais se faisait rejoindre par Boin...

À la 75e minute, Casolari prenait la passe de Destrumelle et le dernier quart d'heure se déroulait de façon assez monotone. Lens se montrant tout à fait inoffensif tandis que l'O.M. se contentait du résultat.

Louis DUPIC

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JOSEPH : 2 buts et des crampes

Joseph fut encore le héros du match et, à l'issue de la rencontre, il analysait son comportement avec beaucoup d'objectivités.

" - En première mi-temps ce fut assez facile, la défense lensoise était vite débordée et on pouvait s'infiltrer avec aisance. En deuxième mi-temps, les nordistes furent plus méfiants.

Deschamps s'occupa davantage de moi... et puis je n'étais plus aussi frais, j'étais réellement fatigué, j'avais des crampes, je n'arrivais plus à courir comme je l'aurais désiré !"

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GUENICHE : "Cinq occasions de marquer en première mi-temps"

Dans les vestiaires marseillais, on sablait le champagne.

Le président Marcel Leclerc : "Le moteur commence à bien tourner ! Il était difficile de conserver durant toute la rencontre la terrible cadence du début !"

L'entraîneur Robert Domergue résumait son opinion en ces termes : "Nous avons baissé en 2me mi-temps, non à cause d'un fléchissement physique mais par manque d'attention".

L'entraîneur Mario Zatelli était radieux : "La première mi-temps fut sensationnelle ! La baisse de la deuxième mi-temps est incompréhensible".

Joseph avouait en toute simplicité : "J'étais très fatigué en deuxième mi-temps, j'avais des crampes !"

Tassone remarquait : "J'ai été blessé à la joue involontairement, le Lensois et moi nous avons glissé !"

Destrumelle nous indiquait son tour : "J'ai reçu un coup de pied, un Lensois s'est assis sur moi. C'est pour cette raison que je suis sorti".

Gueniche regrettait : "En première mi-temps nous aurions pu marquer cinq buts !"

Alain DELCROIX

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FRUCHART : "La partie fut plus équilibrée à la reprise !"

Dans le camp lensois, les joueurs n'étaient pas bavards.

L'entraîneur Élie Fruchart nous a tout de même déclaré : "En première mi-temps, l'O.M. a conduit le bal. En deuxième mi-temps, la rencontre fut beaucoup plus équilibrée et nous avons souvent pris l'avantage sans parvenir à scorer !"

Georges Lech soupirait : "Ca ne tourne pas rond pour moi depuis ma blessure contre Metz. Je n'ai pas encore pu terminer la rencontre."

Le jeune Boin constatait simplement : "En deuxième mi-temps, avec un peu de chance, nous aurions pu combler notre handicap et marquer aussi deux buts !"

Taillandier remarquait : "J'ai été souvent en danger pendant le premier half mais ensuite à partir à changer de visage".

Deschamps ajoutait : "Joseph a été un véritable diable noir en première mi-temps, ensuite il s'est calmé et puis j'étais continuellement sur lui !

 

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