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Résumé Le Provencal

du 13 juin 1968

 

L'O.M. inoffensif

est tenu en échec

par STRASBOURG (0-0)

Un zéro à zéro est bien le résultat que n'aiment pas les spectateurs.

Il existe cependant quelques exceptions à cette règle. Il s'agit de ces parties, vous l'avez deviné, qui voient les deux gardiens multiplier les exploits. Plonger, dévier, intercepter, jouer du poing, sortir, etc...

Tel ne fut pas le cas, hier soir, au Stade Vélodrome. Ce zéro à zéro était, hélas ! assez voisin de zéro.

Schuth, le gardien alsacien, n'eut qu'un tir délicat de Novi à arrêter et son rival Escale ne fut guère plus sollicité.

Gugleta n'est pas Skoblar

Il y eut portant deux tournants du match. Un pour chaque équipe.

En première mi-temps, Gugleta, l'ami de Skoblar, qui n'est pas Josip, se vit offrir une occasion véritablement en or pur. Une balle au point de penalty, rebondissant gentiment devant lui. De l'immanquable, pour un Yougoslave. Il n'en rata pas moins la cage.

Deuxième mi-temps, un centre de Djorkaeff, ras de terre, tendu, franc, vint à passer devant Gueniche, ce dernier placé dans la surface de réparation...

...Et ce fut le plus horrible "loupé" qui ne puisse voir et imaginer.

Ajoutons-y le coup de tête de Joseph qui passèrent d'assez peu au-dessus, quelques tentatives de Boucher, un dernier "loupé" de Gugleta à une minute de la fin et nous aurons fait le large tour des occasions de buts.

C'est pauvre, très pauvre même.

Le milieu du terrain roi

On en déduira aisément, même sans y avoir été, que tout se passa au milieu du terrain entre une équipe bétonnante et une équipe alignée.

Ce fameux milieu de terrain, ou il est devenu d'usage d'entasser assez les joueurs, comme des pommes de terre dans un sac.

À ce petit jeu, les Strasbourgeois se montrèrent plus habiles, plus fins, meilleurs dribbleurs et passeurs que les Olympiens.

Ce n'est pas la première fois que l'on fait cette constatation cette saison.

L'actuelle équipe de l'O.M. est aussi à l'aise dans le petit, le fignolé, le compliqué, qu'une escalope de veau dans une bouillabaisse.

Bref, il y eut tellement de passes olympiennes à destination de Strasbourgeois que le public pourtant fait de "mordus", de purs supporters, finit par manifester son mécontentement.

Qui aime bien, châtie bien, ceux-là portant reviendront, la prochaine fois.

Mais les autres ?

Quoi qu'il en soit, les Alsaciens arrivés en avion quelques heures avant le match et repartis par le premier train - quelle vie - n'était pas mécontent de l'aventure.

Sans entraîneur - le leur Frantz se trouvait aux Baléares - sans Muller, sans Lazarus, ils venaient de prendre un point très précieux et inattendu.

Dans les vestiaires, l'ancien Raymond Kaelbel, entraîneur - joueur pour la circonstance et qui n'avait pas joué depuis quatre mois, nous avouait que l'attaque de l'O.M. ne lui avait pas posé beaucoup de problèmes.

Dans cette équipe qui pourrait jouer beaucoup mieux, si elle voulait s'en donner la peine, le meilleur joueur fut le calme, précis et blond Merschel.

Peu sollicité, Schuth manifesta une belle aisance et Vicq ne parut pas manquer de qualités. Gugleta son manieur de balle, ne semble pas avoir la foudre dans ses pieds.

Quant à Salaber, en regain de forme, il ne commit que l'erreur de se laisser trop souvent surprendre en position de hors-jeu.

Seul Djorkaeff

On ne s'étendra pas sur l'O.M.

Exception faite de Djorkaeff égal à lui-même et de l'efficace - en défense seulement - Zwunka tous les autres titulaires jouèrent au-dessous de leur valeur.

Une fois encore, on s'aperçut que le milieu du terrain travaillait énormément, mais souvent en pure perte. Ne confondrait-on pas vitesse et précipitation ?

En attaque ou Joseph semble un peu alourdi, Gueniche ne réussit à peu près rien et Destrumelle deux ou trois centres aussi bons pour les défenseurs alsaciens que pour ses partenaires.

Scotti, enfin, fit quelques petites choses habiles en début de deuxième mi-temps et ce fut à peu près tout.

Évitons de le juger sur cette rencontre, il vaut certainement beaucoup mieux.

Maurice FABREGUETTES

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KAELBEL : "Nous avons failli gagner sans entraineur"

Dans le camp strasbourgeois régnait la joie la plus complète.

Kaelbel exultait et s'écriait d'un ton enjoué : "Aujourd'hui nous avons failli gagner sans avoir notre entraîneur Frantz qui se trouve en Espagne pour un colloque".

Merschel faisait remarquer : "Nous ramenons un point de Marseille. Ce point nous fera le plus grand bien !"

Johnny Schuth constatait : "Je n'ai pas été souvent en danger. Nous avons été peut-être un peu trop prudents donc mais nos adversaires n'ont pas joué en équipe de haut du tableau !"

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DESTRUMELLE : "Difficiles à manoeuvrer ces Strasbourgeois"

Chez les Marseillais, les mines étaient tristes.

Le président Marcel Leclerc affirmait : "Le numéro 3 des Alsaciens a fait de l'antijeu systématique que l'arbitre aurait dù sanctionner !"

L'entraîneur Mario Zatelli constatait : "Les Strasbourgeois ont joué le match de leur vie ! Ils ont été ultra défensifs, mais si Gueniche met la balle au fond des filets, il y a plus de problèmes".

Escale était mécontent : "Pas faciles à jouer les Alsaciens et on se fait siffler".

Artelesa remarquait : "C'était beaucoup plus dur que ce qu'on pouvait le croire ! Enfin avec un peu de réussite..."

Destrumelle ajoutait : "Difficiles à manoeuvrer ces Strasbourgeois !"

 

 

 

 

 

 

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