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Résumé Le Provencal

du 20 juin 1968

 

L'O.M. a tenu son pari !...

St ETIENNE battu (2-1)

L'O.M. alignait l'équipe annoncée avec le jeune Di Caro à l'aile droite, cependant que Keita prenait place sur le banc réservé aux Stéphanois en qualité de remplaçant.

La partie débutée dans une demie pénombre très gênante, la luminosité crépusculaire contrariant extrêmement l'action très timide, il est vrai, des projecteurs, après que les joueurs marseillais aient été gratifiés d'une "bronca" vigoureuse à leur entrée sur la pelouse.

Mais, dès la première minute l'O.M. obtenait un corner sur un centre tir de Di Caro et l'ambiance redevenait normale.

Sur la contre-attaque, Fefeu ne réussissait pas à lober Escale avancé. La partie était lancée, l'O.M. contrariant avec une belle ardeur le jeu des champions de France.

Herbin de justesse

La première occasion de but était pour Saint-Étienne et son capitaine Herbin. Bien servi par Larque et accroché in extremis par Artelesa (7me minute). Puis un tir puissant de Beretta passait près de son objectif : la lucarne.

Ce même Beretta, lancé par Larque percutait peu après son tir sur le poteau (10me mn), l'O.M. répliquait par un très bon tir de Joseph décoché en pivotant, ce qui allait de peu à côté (12me mn).

La partie continuait à toute allure, Escale déviait d'une manchette le centre tir de Fefeu et Djorkaeff tout aussitôt tirait de plein fouet sur la barre (15me).

Un coup de tête de Herbin, sur corner (22me) et un extraordinaire coup franc de Bosquier (24me) permettaient à Escale de se distinguer. Tout comme une reprise à bout portant de Beretta (24me).

Mais Carnus devait mettre en corner une balle de Joseph (26e).

26e : but de Joseph

Le but qui chauffait allait être marqué par l'O.M. Joseph reprenant directement du gauche une très belle passe de Gueniche.

Après cet exploit, le rythme baissait quelque peu, sans que les Stéphanois parviennent, pour cela à prendre la partie en mains. Des tirs de Beretta, le plus actif et le plus incisif des attaquants au maillot vert, et Revelli ne pouvaient inquiéter Escale, excellent.

On arrivait à la pause tandis que Polny, bon samaritain, tenter de délivrer Di Caro de ses crampes.

But de Beretta

A la 50me minute, les foréziens, dans des circonstances assez heureuses - il y eut au départ, en effet, un tir raté de Revelli depuis la droite que le destin avait transformé en un centre... Bereta, toujours bien placé, reprenait la balle dans sa foulée et tout était à refaire.

Cinq minutes plus tard, l'O.M. pouvait prendre l'avantage bel action Joseph - Gueniche relayer magnifiquement par Carnus, mais Saint-Étienne répliquait par une sensationnelle reprise de volée de Mitoraj, décochée des 40 mètres et bien stoppée par Escale.

À la 65me minute, superbe contre-attaque de Djorkaeff bien stoppée par Carnus, toujours très bon, sur sa ligne.

Petite interruption à la 70me minute pour soigner les crampes de Di Caro et préparer l'entrée de Robuschi.

Sauvetage extrémiste Zwunka sur une très belle attaque générale stéphanoise à la 75e minute, Bosquier devant imiter le Marseillais quelques secondes plus tard.

On abordait le dernier quart d'heure et la lutte demeurait indécise.

Djorkaeff... et Larqué

Il ne restait que 5 minutes à jouer et l'on croyait au nul lorsque je Joseph fut fauché à l'entrée de la surface et obtint un coup franc.

Fut tiré par le spécialiste Djorkaeff dont la balle fut, il faut le dire, déviée au passage par l'épaule de Larque. C'était le but de la victoire marseillaise.

Louis DUPIC

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A Marseille, le football n'est jamais mort !

Enfin un bon match au Stade-Vélodrome !

L'A.S. de Saint-Étienne, dont on pouvait craindre après tous ses succès, et à la suite de la fâcheuse histoire dont il est question dans cette page qu'elle levât le pied, a parfaitement rempli son contrat.

Certes, nous méritions en écrivant que les Stéphanois se battirent comme s'il s'agissait d'une finale de la Coupe. Mais, au rythme qui est le leur et avec un souci de construction qui les honore, ils jouèrent un match de championnat digne de leur réputation.

Une spectaculaire première mi-temps

Contre les équipes ayant cette agréable manière de concevoir le football, même de compétition - on pense à Nantes, et à Rennes - l'O.M. s'est toujours montré à son avantage.

La conjoncture était donc très favorable hier soir. Elle nous a permis d'assister à une première mi-temps très enlevée assez égale, riche en exploits spectaculaires et, partant d'un vif intérêt.

Tirs sur le poteau de Bereta et de Gueniche, quelques super-arrêts d'Escale, une acrobatique déviation en corner de Carnus sur un tir à bout portant de son ami Mitoraj... et un but aussi clair que net de Joseph en reprenant directement un centre en retrait de Gueniche.

Que fallait-il de plus pour que le bon public olympien soit enchanté et qu'une foule de jeunes envahisse le terrain la partie terminée.

À Marseille, comme nous le téléphonions huit jours plutôt à un M. Leclerc plutôt désabusé après O.M. - Strasbourg : "Le football n'est jamais mort".

Les trois du milieu

et un super Escale

L'O.M. a donc prouvé, une fois encore, qu'impossible n'était pas olympien, dans les grandes circonstances.

À l'origine de ce succès : Escale, auteur de quelques arrêts, ne disons pas miracle, mais de grande classe, et les trois joueurs du milieu du terrain, Destrumelle, Bonnel, Novi dont l'inlassable et harassant travail permit à leur équipe de faire face de bout en bout.

Ce qui ne signifie pas que les autres, Djorkaeff et Artelesa entre autres, aient mal joué. Bien au contraire.

Le jeune Di Caro eut un but au bon du pied et le rata. Puis, il sortit victimes de crampes. L'expérience, à notre avis, mérite d'être renouvelée.

Les Stéphanois satisfaisants

De l'A.S. de Saint-Étienne on peut dire, comme nos excellents confrères stéphanois, qu'elle fit un match satisfaisant.

Bosquier, Mitoraj, Jacquet, Herbin et le petit Bereta produisirent la plus grande impression dans un ensemble d'une indiscutable valeur.

Même à travers cette défaite, en regardant bien, on a pu comprendre pourquoi cette équipe avait dominé le football français en 67-68.

L'arbitre M. Mouthon se montra excellent dans l'appréciation des charges.

Maurice FABREGUETTES

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SAINT ETIENNE menace d'abandonner le Championnat

SAINT ETIENNE (A.C.P.) - Le président de l'A.S. de Saint-Étienne M. Rochet a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré : "La majorité de nos joueurs a refusé les propositions de salaires que nous leur faisions pour la saison prochaine. Ces salaires avaient pourtant été sérieusement augmentés et les conditions qu'ils nous proposent sont tout à fait inacceptables. Nous ne céderons pas à ce chantage et s'il le faut nous annuleront nos matches prévus pour le mois d'août et ne participerions peut-être pas aux débuts du championnat."

Néanmoins M. Rochet est confiant et il est certain que les choses n'iront pas jusque là et que pour s'arrangera au cours de prochaines discussions.

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BATTEUX : "Ne dramatisons pas !..."

Après la déclaration fracassant du président Rocher de l'A.S. Saint-Étienne, l'homme a interviewé était évidemment l'entraîneur Albert Batteux.

Quand nous lui avons appris la teneur des paroles de son président, le coach forézien s'est montré assez flegmatique.

"Ne dramatisons pas ! Tout peut encore s'arranger ! C'est une histoire traditionnelle, chaque fois qu'un club est champion, les joueurs qui le composent émettent des prétentions financières. C'est normal et après des négociations plus ou moins longues tout finit par rentrer dans l'ordre !"

- On a dit que Bosquier et Mekloufi quitteraient notre club ?

- Je ne pense pas ! Bosquier, en principe, restera parmi nous quant à Mekloufi, il n'est pas certain de le voir retourner en Algérie !

- Comptez-vous vous renforcer la saison prochaine ?

- Naturellement, si nous voulons conserver nos deux titres et si nous désirons jouer un rôle dans la coupe d'Europe des Clubs, mais avant d'envisager ce problème il faut régler celui des joueurs qui appartiennent déjà à notre club. Cela ne se règle pas d'emblée mais une solution favorable pour tous sera trouvée, j'en suis persuadé !

L'un des dirigeants stéphanois, M. Garonnaire, devait nous ajouter de son côté : "Je ne sais pas ce qui s'est passé à Saint-Étienne ! Ici les joueurs ont donné tout ce qu'ils ont pu ! Il y a eu une grande intensité de jeu et je pense que tout s'est joué dans le premier quart d'heure, dans cette période, nous aurions dû nous imposer !"

 

 

 

 

 

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