Résumé Le Provencal

du 04 juillet 1968

L'O.M. termine en beauté

Pour cette rencontre de clôture les deux adversaires présentes :

O.M. : Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Djorkaeff, Hodoul, Destrumelle, Di Caro, Joseph, Bonnel, Gueniche.

Bordeaux : Montes, Castellan, Papin, Dumas, Desrumeaux, Abossolo, Villa, De Bourgoing, Ruiter, Couecou, Wojciak, sous la direction de M. Debroas.

L'éclairage ne s'est pas amélioré depuis notre dernière visite et la nuit n'étant pas complètement venue, les hostilités débutent dans une lumière d'aquarium.

Fort heureusement, les premières actions sont menées le long de la ligne de touche, la plus proche de la tribune de presse car nous avons depuis longtemps renoncé à voir ce qui se passe de l'autre côté.

C'est ainsi que nous le devinons qu'une action tranchant de Villa stoppée par Escale (4me mn) et quelques dribbles prometteurs de Wojciak, l'une des révélations de la saison.

Les Girondins ne se comportent pas en visiteurs résignés. Bien que n'alignant pas leur meilleure formation privés qu'ils sont des Chorda, Péri, Calleja, Baudet, Masse et Duhayot.

Le premier tir à la 10me minute est l'oeuvre de Gueniche qui ne peut mettre Montes en difficulté et sur la contre-attaque se situe la première action valable du match.

Villa dans la surface est accroché par Djorkaeff et s'écroule. Le penalty accordé par M. Debroas au milieu du tumulte est tiré en force par Wojciak et stoppé par l'excellente Escale. L'O.M. répond cinq minutes plus tard par un puissant tir du gauche de Joseph.

A la 25e minute, les vociférations du public portent leur fruit et Desremeaux étant tombé sur Joseph nouveau penalty tiré en force comme le premier par Gueniche, fort bien arrêté comme l'autre par Montes.

Coup sur coup, aux abords de la demi-heure, Ruiter et Castellan échouent de peu.

C'est alors que Gueniche, du point de penalty, réussit à se mettre en position de tir et à battre habilement Montes ; les Bordelais marquaient le coup et à la 35me minute, une action Gueniche Joseph était près d'aboutir, Couecou se montrant lui aussi fort dangereux peu après (40me mn).

À la pause, l'O.M. 1 - Bordeaux 0.

En seconde mi-temps, Bordeaux revenait sur la pelouse avec un nouveau joueur, Raul, remplaçant le jeune Villa, le Brésilien Ruiter tenant le poste d'ailier droit, sans plus de succès que celui d'avant-centre.

On notait tout d'abord un puissant coup de tête de Joseph, mettant au-dessus une balle venue de la droite, puis une reprise de Hodoul, contrôlée par Montes.

Mais à la 55me minute, Escale devait arrêter un tir très dangereux de Abossolo, décoché au bond et d'assez près à la suite d'un corner.

Nouvelle tentative bordelaise par Couecou dont la reprise de la tête va à côté. L'intérêt de la partie ne s'est pas démenti depuis le début les Girondins présentant une équipe ou la technique (De Bourgoing) s'allie à la finesse (Wojciak), activité (Abossolo) et à l'engagement, Couecou, et un peu tout le monde.

L'O.M., quant à lui, termine sa saison de façon plus heureuse. Cette bonne partie venant après celle réussie devant Saint-Étienne et Nantes.

Escale est excellent. Vers la 60me minute, un coup franc permettait à de Bourgoing de faire des 25 mètres une démonstration de ses talents, mais cela ne pouvait tromper Escale en grande condition.

Dix minutes plus tard, nouveau duel entre les deux adversaires, le Marseillais réussissant à faire passer la balle du Franco-Argentin au-dessus de la barre.

Encore quelques minutes et Jean-Paul préservait l'avantage marseillais en plongeant dans les pieds de Ruiter, seul devant lui (72me).

C'est pourtant l'O.M. qui allait se mettre hors d'atteinte. Bonnel recevant victorieusement de la tête un très bon centre de Di Caro et obtenant le dernier but de la saison.

Mais l'un des plus grands responsables et cet ultime succès n'était-il pas Jean-Paul escale, auteur en fin de match de deux autres parades sensationnelles qui sait et qui découragea complètement les attaquants bordelais ?

Louis DUPIC

Un final en "O.M." majeur !

On critique parfois les Girondins, mais il faut objectivement reconnaître que l'on s'embête rarement autour d'un stade, eux y jouant.

Tel fut encore le cas hier soir et, bien que nous soyons déjà en plein juillet, qui fasse très chaud et que les joueurs aient surtout en tête des idées très normales de vacances, ce dernier spectacle de la saison fut l'un des meilleurs. Des plus vivant, en tout cas.

Le scénario improvisé de la rencontre donna au public marseillais, tout ce qu'il aime.

Victoire de l'O.M., d'abord et bien sur, des buts, des tirs, de brillants arrêts des deux gardiens... quelques heurts à la limite de la régularité... et même le pittoresque incident des deux penalties également ratés par les deux numéros 11 : Wojciak pour Bordeaux et Gueniche pour l'O.M.

L'O.M. qui avait débuté par un brillant doublé, victoires contre Nantes et Bordeaux, termine donc cette trop longue saison sur un excellent tiercé ; succès contre Saint-Étienne, match nul à Nantes et triomphal final face aux Girondins.

On ne discutera pas la légitimité de cette victoire acquise grâce à des actions aussi bien conduites qu'efficacement terminées.

C'est ça le football, il faut marquer plus de buts que l'adversaire et le fait que Bordeaux ait généralement dominé, n'enlève rien à cette vérité première.

L'équipe olympienne a produit, hier soir, une excellente impression et donné quelques regrets.

On pense surtout à Bonnel que l'on n'avait jamais vu aussi bon, aussi précis, cette saison et à ces deux jeunes ailiers pleins de promesses qui s'appellent Gueniche et Di Caro.

Ajoutons-y Escale, toujours excellent et nous auront fait le tour d'une formation de l'O.M. qui mérite, ce soir, des félicitations générales.

Mais Bordeaux, c'est très bon aussi et si Abossolo, De Bourgoing et Couecou furent au niveau de leur réputation, les jeunes Villa, Papin, Castellan et autres Montes, sont bien séduisants aussi.

Maurice FABREGUETTES