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Résumé Le Provencal

du 04 septembre 1968

 

L'O.M. trahi par l'arbitrage

honorablement battu à NANTES (2 buts à 1)

(De notre envoyé spécial Louis DUPIC)

NANTES - Nous avons toujours scrupule à critiquer les arbitres, l'erreur étant humaine et le football ne pouvant se concevoir sans eux. Nous ne croyons pas ni à leur malhonnêteté ni à leur incompétence. Il n'en demeure pas moins que leurs faiblesses pèsent parfois lourdement sur la décision d'une rencontre.

M. Mallereau se trouve dans ce cas qui bénéficie pourtant d'une bonne réputation dans les coulisses du football professionnel.

Dès les premières minutes, il se manifesta fâcheusement en confondant l'agresseur, autrement dit de Michèle, et l'agressé, Magnusson... dont on confondrait les réactions inévitables si l'on n'était, sur un terrain de football, aux prises avec un défenseur qui "fait son travail".

Mais un peu plus tard, on le suivit encore moins lorsqu'il laissa, conjointement avec son juge de touche, Blanchet filer au but non sans que le Nantais ait montré une hésitation bien compréhensive, certain qu'il était d'être hors-jeu de plusieurs mètres.

La position illicite du petit ailier international placé dans le dos de défense d'un défenseur marseillais était si net que M. Mallereau se devait dans ce cas améliorer son juge de touche.

Par une chaleur orageuse.

Ceci étant établi, on ne saurait oublier que l'O.M. fut moins de renouveler sa présence production, tout au moins au cours d'une première mi-temps languissante qui vit les Marseillais faire preuve d'une bonne volonté évidente, sans qu'ils parviennent à conjuguer leurs efforts de façon valable.

Beaucoup de mauvaises passes et d'inspirations douteuses nous firent regretter le brillant O.M. de mardi dernier, d'autant plus que Nantes était loin d'être invincible.

Il est vrai qu'il faisait, hier après-midi en Basse-Bretagne, une chaleur lourde et orageuse qui éprouvait même les spectateurs dans les tribunes, si nous sont jugeons par la cadence à laquelle les bouteilles se vident.

Public extrêmement bruyant, encourageant inconditionnellement les siens, ce qui influença certainement le corps arbitral.

Une bonne seconde mi-temps

Ainsi la partie commencée en catastrophe paraît jouée à la pause, Barret ayant ajouté à la note un joli but entaché d'une faute sur Donnat. Une excellente détente de Joseph, dont la reprise faisait rebondir l'affaire, et l'O.M. - encouragé par cette réussite tout à fait dans la manière de son avant-centre, - malmenait à son tour son adversaire, échouant de peu dans la course vers l'égalisation.

Un nouveau coup de tête de Joseph percutait la balle sur la base d'un montant.

Castel le gardien nantais, passait un mauvais quart d'heure mais s'en tirait finalement avec la peur.

En fin de partie, les Nantais prenant conscience de la fragilité de leur avance, terminaient très fort, Barret imitant Joseph et écrasant son tir sur un poteau.

Nantes s'assurait ainsi un succès entaché par les erreurs d'arbitrage de M. Mallereau et de ses assesseurs.

Et Magnusson ?

Nos lecteurs se demanderont sans doute comment se comporta Magnusson, nouvelle idole du public marseillais, dans cette sombre histoire.

Il fut beaucoup moins à son aise que devant les Girondins, surveillé de près par de Michèle, qui le suivit comme son ombre et, desservi par le comportement d'ensemble de l'équipe avec assez faiblarde en première mi-temps surtout, il n'en donna pas moins par instants un aperçu de ses très grande qualité, et de Michèle se trouva très souvent assis sur la pelouse après l'avoir raté de quelques centimètres.

Toute l'attaque de l'O.M. alimentée de façon spasmodique joua par à-coups, avec beaucoup d'obstination mais sans connaître, à une réelle réussite.

Elle eut de bonne période et d'autres assez termes à l'image d'ailleurs de l'ensemble de l'équipe.

La défense, Escale exceptait, nous donna à nouveau des inquiétudes, ratant beaucoup de renvois et se troublant parfois sans raisons évidentes.

Mais Tassone et Djorkaeff eurent du mérite à contenir Blanchet et Barret, des ailiers de débordement extrêmement dangereux, se trouvant parfois dans la situation délicate que connaissait leur vis-à-vis De Michèle.

Le courage de Gondet

L'équipe nantaise n'a évidemment plus grand chose de commun avec celle qui conduit le titre de champion de France.

Le gardien Castel ne paraît pas valoir Eon. Robin et de Michèle se montrèrent supérieurs à leurs jeunes camarades Osmon et Estelle. Suaudau, un notre ancien, fut le maître du milieu du terrain, et sans doute le meilleur homme du match, couvrant lucidement un terrain énorme.

L'activité du jeune Michel est trop désordonnée et son camarade Pech s'est mis rarement en évidence.

En attaque, Blanchet et Barret, peut-être surtout ce dernier, firent planer un danger constant sur la défense marseillaise par leur vitesse et leur perçant.

Enfin Philippe Gondet, que nous avions vu taciturne et amer dans les couloirs, se battit avec un courage admirable sans parvenir à grand-chose, ratant parfois des gestes faciles. Quel spectacle émouvant que celui d'un grand joueur à la recherche d'une splendeur perdue.

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Un but litigieux e BLANCHET

fit la décision

NANTES - La partie commençait, hâtons-nous de le dire, très mal pour l'O.M. lorsque Suaudeau, dès la 6e mn, adressa la balle en direction de son camarade Blanchet, embusqué derrière la défense marseillaise et en nette position de hors-jeu.

Tout le monde attendait la réaction du juge de touche. Elle ne vint pas et l'ailier nantais s'en alla dans l'axe du terrain tromper facilement Escale.

Il fallut attendre la 15e mn pour voir l'O.M. réagir et obtenir corners et coups francs provoqués par les dribbles de Magnusson.

Mais Nantes, encouragé par son public, devait très vite reprendre la direction des opérations. Ses attaquants multiplièrent les tentatives. Blanchet inaugura la série par une balle qui ratait de peu la lucarne (18e mn).

Barret aux 22e, 24e et 32e minute ; Michèle au 26e et 31e minute, adressaient des tirs bien ajustés qui ne pouvaient tromper Escale, parce que décochés de trop loin.

De son côté, O.M. montrait beaucoup de bonne volonté, mais ses attaques échouaient généralement, faute d'une dernière passe bien ajustée.

Magnusson donnait du mal à de Michele qui n'hésitait pas à recourir aux expédients pour l'arrêter.

Mais pour l'O.M., les efforts de son ailier droit de ce traduisaient que par des corners et quelques coups francs.

C'est le Suédois qui, à 35e minute, réussissait le premier tir marseillais, arrêté en deux temps par Castel.

43me minute : but de Barret

Cette première mi-temps se terminait, pour l'O.M., aussi mal qu'elle avait commencé. Gondet, bien servi, paraissait en bonne position de tir, mais il hésitait, crocheté et donnait à Barret, placé vers sa gauche.

L'ailier nantais, le meilleur tireur de cette première moitié de rencontre, plaçait une reprise directe qui fusait au ras du montant.

Ce joli but n'en avait pas moins été précédé d'une faute de Donnat.

46me minute : Joseph marque

Fort heureusement dès la reprise, la première action allait, sinon remettre l'O.M. en selle, du moins le redonnait l'espoir.

M. Mallereau interceptait bien involontairement une passe de Michel et le centre très aérien de Destrumelle. Il était repris de la tête, comme à exercice, par Joseph. Castel étant trompé par la détente du Marseillais.

Tout de suite après, Escale préservait l'intérêt retrouvé de la rencontre en arrêtant un tir à bout portant de Gondet.

C'était heureux, car l'O.M., sur sa lancée, allait malmener son adversaire.

Sur corner à la 51e mn, Joseph plaçait une reprise de la tête à la base du poteau.

Et un nouveau tir de loin, à la 53e mn, provoquait une belle bagarre devant le but de Castel qui devait dévier un tir très dur de Tassone.

Les Nantais prenaient conscience du danger et desserraient l'étreinte par Barret et Blanchet (55e et 58e minutes).

La partie se stabilisait à nouveau ; un tir croisé à ras de terre de Blanchet frôlait dangereusement la cage marseillaise (78e mn). Un centre tir de Gueniche roulait sur le filet nantais (82e mn), mais surtout Barret expédiait un terrible tir du gauche sur le montant (84e mn).

Nantes conservait la balle au cours des cinq dernières minute et les deux points de la victoire, après avoir remplacé in extremis Michel par Ferrazzi.

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Volé comme au coin d'un bois

NANTES - Il est évident que les vestiaires de l'O.M., raisonnaient de la colère des joueurs et les dirigeants. Nous ne pouvons répéter ce qui s'y disait, sous peine de valoir à nos amis marseillais des procès en diffamation.

Le président Leclerc était désolé. Robert Domergue blanc de colère. Les joueurs très abattus.

"Il n'est pas possible d'être entre encaissé à ce point. Un but hors-jeu et l'autre entaché d'une faute flagrante. Nous n'avons plus rien à dire !"

L'entraîneur marseillais, inversant les rôles, demander à ceux qui sollicitaient son opinion : "Qu'en pensez-vous vous-même ?"

Et ses interlocuteurs, Nantais ou pas, ne pouvaient que se ranger à l'évidence.

L'avis général, c'est que l'O.M. sans s'être montré très en verve, pouvait fort bien ramener le nul à Nantes.

Blanchet :

"J'attendais le sifflet"

"J'attendais le coup de sifflet de M. Mallereau. Je regardais du côté du juge de touche. Tout cela en un éclair. Je n'ai rien vu, et rien entendu. Alors je me suis avancé et j'ai tiré", avouait Bernard Blanchet, qui reconnaissait avoir été nettement hors-jeu et ne comprenait guère l'attitude des arbitres.

Michel :

"Il manquait un patron"

L'O.M., est une équipe bien difficile à jouer, nous disait l'ancien aixois Henri Michel. Mais je pense que Bonnel leur a beaucoup manqué au milieu du terrain, ou mes amis marseillais n'ont pas fait la loi.

"Pour nous Nantais, il est très satisfaisant d'avoir débuté par dux victoires. Notre équipe est jeune et sympathique.

De Michel : "Magnusson

un très grand joueur

Magnusson est un très grand joueur, qu'il ne faut pas quitter d'une semelle, nous à dit Gaby De Michele, le garde du corps du Suédois. Il est presque impossible de lui enlever la balle sans commettre une faute. Je pense ne pas m'en être trop mal tiré devant lui. C'est un client difficile.

Joseph : avertissement

Sans avoir rien fait de reprirent incisif, Joseph a écopé d'un avertissement pour avoir disputé la balle d'une façon un peu trop vigoureuse.

 

 

 

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