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Résumé Le Provencal

du 16 septembre 1968

 

L'O.M., fatigué, sans influx, battu

par un bon MONACO (1-0)

Les bonnes performances de l'O.M. et la réputation de Monaco n'ont pas fait, hier soir, le plein au Stade Vélodrome. Devant une assistance moyenne les équipes s'alignaient dans la composition suivante :

MONACO : Heinrich (1), Soccoia (2), Cros (3), Buffat (4), Blanc (5), Rostagni (6), Simian (7), Rostagni (8), Augustin (9), Milutinovic (10), Dell'Oste (11), Maccio (12).

L'O.M. : Escale (1), Tassone (2), Novi (3), Zwunka (4), Djorkaeff (5), Bonnel (6), Destrumelle (7), Magnusson (8), Joseph (9), Fiawoo (10), Gueniche (11), Donat (12).

Les Marseillais vêtus de bleu pour la circonstance mènent les premières attaques et à la suite d'un coup franc, Gueniche met la balle dans les bras de Heinrich (4ème minute).

Les Monégasques répliquent par un tir trop élevé de l'ancien Martégal Augustin (5me). Puis, sur une longue balle venue de la gauche Joseph rate une de ces occasions que l'on estime facile du haut de la tribune (10me minute).

Fiawoo tente de rattraper le coup. Il tir puissamment en pivotant, mais la balle va au-dessus (13me minute).

20me minute :

but de Augustin

Alors que la réussite fuit l'O.M. qui ne peut concrétiser sa domination, c'est Monaco qui va ouvrir la marque. Dell'Oste part sur la gauche, centre à ras de terre et Milutinovic, très habilement dévie pour Augustin qui trompe sans rémission Escale. Un but fort bien amené qui jette un léger froid dans l'assistance. La réaction de l'O.M. va se traduire par une très bonne reprise de volée de Fiawoo sur centre de Bonnel (25me).

Mais un centre de Dell'Oste (31me) fait un peu plus tard une utilisation très dangereuse pour Escale qui doit mettre en corner. On arrive à la pause sur le score de 1 à 0 pour Monaco. Hausknecht et le petit Augustin manquant de peu la réussite d'un second but, peu avant le coup de sifflet de M. Rios.

De retour sur le terrain, les Marseillais paraissent bien décidés à refaire leur retard. Mais leurs premières entreprises ne leur rapporte qu'un corner concédait par Rostagni devant Bonnel menaçant (48e minute).

Les Monégasques se regroupent rapidement en défense, Cros ne quittant pas Magnusson d'une semelle et Blanc faisant la loi dans l'axe du terrain. Mais les Azuréens, coup sur coup, sont très heureux de se tirer d'affaire. Soccoia enlevant miraculeusement la balle en corner, sous le nez de Fiawoo auquel Heinrich, peu après, réussit à subtiliser le ballon (55e minute).

Escale, à son tour connaît des sueurs froides après avoir repoussé dans les pieds de Simian un tir très sec d'Augustin (60me minute) ; il s'en tire au mieux, réussissant à enrayer l'action de l'ailier droit visiteur.

Le temps passe et les Marseillais sentent la victoire leur échapper, ce qui n'arrange rien à leur problème, le public s'impatiente comme on pouvait s'y attendre. L'O.M. n'obtient que des corners, le plus souvent par sa droite ou Magnusson s'efforçant en vain de faire la décision. Sur une action menée par Destrumelle et Gueniche, Joseph en extension marqua un joli but... annulé pour hors-jeu (70me minute).

Fiawoo après avoir pour une fois réussi à se débarrasser de Blanc, échoue de justesse sur le gardien Heinrich (75me minute) qui lui plonge courageusement dans les pieds.

Au cours du dernier quart d'heure, les Azuréens s'efforcent de conserver la balle et y parviennent

Louis DUPIC

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BLANC, MILUTONOVIC

HAUSKNECHT

ont fait la loi

Ce match, on pouvait le craindre pour l'O.M., à l'issue d'une semaine chargée, marquée de deux longs déplacements et aussi, ce n'est pas négligeable, de deux défaites ! Les réserves, on le sait, ne sont pas pléthoriques, aussi ne fut-on pas tellement surpris d'enregistrer la rentrée de Bonnel, qui n'était sans doute pas en possession de tous ses moyens.

L'O.M. joua bien, hier soir, comme une équipe fatiguée, sans influx, limitant les dégâts en défense, peinant en milieu de terrain - ou les deux Marseillais avaient affaire à trois Monégasques pour le moins - manquant, enfin, de détente, de coup de rein en attaque.

Le ron-ron monégasque

Monaco, nous le savions, est bien le type même de l'équipe capable de ne pas faire briller l'O.M.... Les hommes passent, se succèdent, la méthode demeure, faite d'un réseau serré de passe courtes, sèches, rapides, extrêmement éprouvantes pour l'adversaire qu'elles font courir souvent dans le vide.

Les Azuréens eurent aussi la chance, si vous nous osons nous exprimer ainsi, de marquer dès la 20e minute, un but par ce petit phénomène d'Augustin, opportuniste né...

Entre le centre en retrait classique de Delloste et la reprise de l'ancien Martégal, il y avait eu une déviation magistrale de Bora Milutinovic au sujet de laquelle les paris sont ouverts : passe géniale ou tir raté ? Nous ne le saurons jamais ! Ce technicien remarquable étant aussi un spécialiste de l'humour.

Ensuite, le ron-ron monégasque endormit littéralement les Marseillais dont les réactions toujours dangereuses manquaient de ce petit rien qui fait généralement la décision. Les Azuréens calmèrent lej eu jusqu'au bout, connaissant parfois des moments difficiles, mais parvenant finalement à leurs fins grâce à d'excellents techniciens comme Milutinovic et Hausknecht, tandis que Francis Blanc dominait la situation de la tête et des épaules et que Cros ne laissait que bien peu de champ libre à Magnusson.

Jour "sans" pour l'O.M.

Côté l'O.M., c'était le "jour sans", l'off day de nos maîtres britanniques dans toute son horreur.

Le milieu de terrain (Bonnel - Destrumelle) défendit une cause perdue devant les deux Monégasques déjà cités pourtant assez mal soutenus par le jeune Buffat qui connaîtra des jours meilleurs.

La défense, nous l'avons dit, réussit à se tirer d'affaire tant bien que mal, mais l'attaque, tout en se créant quelques occasions à la suite de charges générales, ne réussit jamais à coordonner ses mouvements de façon valable.

Magnusson, très surveillé par Cros, fut le plus entreprenant sans parvenir à conduire ses actions jusqu'au bout. Joseph et Fiawoo furent assez malheureux devant un tandem intraitable (Blanc - Rostagni).

Gueniche, lui aussi, eut beaucoup de mal devant Soccoia, toute l'attaque manquant, répétons-le de cette fraîcheur qui permet de devancer adversaire d'obtenir la décision.

En résumé, une mauvaise soirée pour l'O.M., qui risque de se trouver, avec après son déplacement à Sochaux, en mauvaise posture.

Louis DUPIC

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LECLERC : "Notre plus mauvais match depuis longtemps"

Dans le vestiaire marseillais, toutes les mines étaient allongées, les épaules basses.

Le président Marcel Leclerc essayait de conserver un visage souriant : "Sans vouloir chercher des excuses, nous pouvons dire que notre voyage en Turquie n'a rien arrangé ! Nos joueurs étaient fatigués, nous avons été nuls dans l'attaque de la balle, l'arbitre a abusé de coups-francs alors qu'il aurait dû simplement appliquer la règle de l'avantage ! C'est le plus mauvais match que nous ayons fait depuis longtemps ! Nous sommes capables de faire mieux et de présenter un autre visage !"

L'entraîneur Mario Zatelli constatait : "Nous avons très mal joué en première mi-temps ! Si nous avions joué en première mi-temps comme en deuxième, le score aurait dû être changé !"

Escale remarquait, sans acrimonie : "Nous avons eu plusieurs occasions en première mi-temps, mais nous n'avons pas su en profiter. Ensuite, la fatigue s'est fait doublement sentir !"

Djorkaeff s'exclamait : "Nous avons couru vainement après un but, alors qu'il aurait fallu que nous marquions les premiers !"

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Pierre Sinibaldi : "Notre victoire n'est pas volée !..."

Dans le camp monégasque, entraîneur Pierre Sinibaldi analysait la victoire de ses hommes : "Mes joueurs ont cravaché ! Je crois que notre victoire est logique, elle n'est pas volée ! Nous avons toujours réussi de bons matches à Marseille et, la saison dernière, nous aurons dû gagner, alors que nous avons perdu par 2 à 1 !"

Augustin rayonnait de bonheur : "Je crois que je porte chance aux Monégasques ! Ça fait plaisir de gagner à Marseille !"

Hausknecht nous disait de son côté : "Nous avons fait le forcing, nous avons su anticiper !"

Cros précisait : "Il nous fallait remporter une victoire après notre décevant match nul face aux Bretons. De cette façon nous affrontons Valenciennes avec une plus grande confiance".

Blanc ajoutait : "Trois points en trois matches, la moyenne est meilleure. Et puis, n'oublions pas que nous n'avons pas de blessé comme Mosca, Casolari et Forcherio !"

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Bagarre à la sortie du Stade-Vélodrome

Après leur défaite devant Monaco, quelques joueurs de l'O.M. ont été pris à partie par des énergumènes à la sortie du Stade-Vélodrome. Des individus insultèrent même la femme de l'arrière Tassone, tenu pour responsable du but adverse.

Profondément outré, celui-ci répondit à coups de poing et une courte bagarre éclata. Le calme fut bientôt rétabli mais une très grande effervescence continuait à régner et plusieurs supporters criaient : "Domergue démission !"

 

 

 

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