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Résumé Le Provencal

du 02 novembre 1968

 

COURSE POURSUITE A EPISODES AU STADE VELODROME

L'O.M. obstiné, rejoint RENNES...

...in extremis (3-3)

Après toutes les déconvenues subies ces dernières semaines, l'O.M. a eu beaucoup de mérite de redresser contre Rennes une situation qui paraissait à deux reprises sérieusement compromises !

Abordant la rencontre avec un fort vent contraire, la défense marseillaise se montrait assez troublée pour commettre des erreurs graves, alors que le reste de l'équipe se comportait très honorablement...

Erreurs défensives

Sur le premier but rennais, il y eut, certes, à l'origine un très bon mouvement en conclusion duquel Garcin réussissait un tir tendu, vent arrière. Escale, excellent, avait repoussé la balle que Cacagno eut l'infortune d'envoyer tout droit dans les pieds de Nosa ! L'ancien Aixois, bien placée, ne ratait pas pareille occasion (14me minute). C'était la première action offensive des Bretons...

Douze minutes plus tard, alors que les attaques de l'O.M. avaient échoué, c'est un faible renvoi de Lopez qui permettait à Takac de réussir, de face et de l'extérieur du pied droit, une reprise de volée parfaite !

L'affaire paraissait jouée, l'équipe rennaise manoeuvrant à sa guise jusqu'à la pause, malgré de vives réactions marseillaises se traduisant par un tir à côté de Destrumelle (31me minute) et un but refusé logiquement à Joseph (43me minute).

L'O.M. à son tour

En seconde mi-temps, l'O.M. étant à son tour poussé par le vent, la défense rennaise devait, elle aussi, connaître des moments difficiles... Trois minutes suffisaient pour que le match soit relancé, Fiawoo donnant de la gauche pour Joseph, une balle que celui-ci de près catapulter dans les filets !

Sur sa lancée, le Camerounais plaçait une violente reprise de la tête d'assez peu au-dessus (52me minute).

Encore quelques minutes et Cédolin suppléait involontairement son gardien, repoussant un tir de Djorkaeff (60me minute).

Le coût du penalty

La course-poursuite de l'O.M. allait être interrompue à la 62e minute : Rossignol entrant dans la surface et, alors qu'il paraissait avoir poussé son ballon trop loin, était accroché par Zwunka (involontairement, devait assurer ce dernier), et M. Steiner désigna sans hésiter le point de penalty au milieu d'un beau vacarme. Rodighiero se chargeant de faire justice... si justice il y avait !

A nouveau, l'O.M. paraissait battu... Il marquait le coup pendant près de vingt minutes, et M. Steiner se faisait conspuer pour n'avoir pas accordé un autre penalty, Joseph ayant été plaqué au sol par Cardiet...

Joseph et Fiawoo

Le temps passé très vite, comme toujours dans ces cas-là. À la 80e minute, Novi partait seul et se faisait contrer par Robin. À la 82me, Destrumelle centrait pour Joseph qui, du point de penalty réussissait en pivotant un tir à crever les filets après s'être débarrassé de Cédolin.

Plus que huit minutes... Ce deuxième but ne faisait qu'aviver les regrets du public et bien entendu ceux des principaux intéressés. M. Steiner consultait son chronomètre lorsque l'O.M. obtenait un ultime corner. Il le laissait jouer néanmoins. Le ballon s'enlevait, était dévié par la tête de Zwunka... Fiawoo d'un coup de patte le poussait en coin au passage. L'obstination de l'O.M. été récompensé in extremis.

Louis DUPIC

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Le rouge et le noir

À ce jeu de hasard qu'est souvent une rencontre football, le rouge et le noir sont sortis à égalité.

Trois buts des Rennais au maillot rouge trois buts des Olympiens marqués par Joseph (2) et Fiawoo.

Coup nul donc, est très discuté, ou plutôt contesté pour utiliser un verbe à la mode, les partisans de l'O.M. ayant accusé le croupier, en l'occurrence arbitre, d'avoir pipé les dés.

Ce qui nous conduit à examiner cette rencontre sous ses différents aspects.

I) le spectacle

Autant O.M. - Metz nous avait endormi, autant O.M. - Rennes nous tint éveillé.

Spectaculairement, ce fut une réussite.

Trois raisons à cela :

a) six buts furent marqués dont cinq excellents. C'est assez rare pour être souligné.

b) Comme dans un bon film policier, le "suspense" dura jusqu'à la fin.

c) L'équipe rennaise, fidèle de bout en bout à la défense en ligne, essaya de conserver son avantage non point en massant la majorité de ses joueurs devant la cage défendue par Robin, mais en faisant courir le ballon au centre du terrain.

II) La rentrée de Magnusson

La rentrée du Suédois n'eut aucune influence directe sur le résultat de la rencontre.

Il fut cependant aisé de se rendre compte que Magnusson était un footballeur de classe internationale.

Cardiet ne sut jamais par quel côté le prendre et, s'il ne termina pas complètement ses brillantes actions, les suites de son opération en sont la seule cause.

Magnusson a tout de même démontré quelque chose. Que la présence d'un joueur de grande valeur, même convalescent et ne disputant pratiquement pas le ballon, pouvait être utile à l'O.M.

De là à déduire que ce qui manque le plus à l'équipe marseillaise et un Magnusson au centre du terrain, il n'y a qu'un pas que beaucoup franchiront.

III ) Le penalty

Pour ceux de nos lecteurs qui n'auraient pas assisté à la rencontre, voici un résumé de son scénario :

Rennes menait par 2 à 0 à la mi-temps. But de Joseph dès la reprise. Penalty pour les Bretons transformé en but par Rodighiero. Deuxième but de Joseph. Égalisation de Fiawoo à 30 secondes de la fin.

On voit de suite que ce penalty coûta au moins à l'O.M. un nouveau point sur son terrain.

Il faillit aussi, ce penalty maudit, causer l'envahissement de la pelouse par un commando de supporters ulcérés.

Plus soucieux d'objectivité que de sympathie, nous n'hésiterons pas à écrire que ce penalty était réglementairement indiscutable.

Croc-en-jambe, visible à l'oeil nu, dans la surface de réparation. La notion de danger de but n'est qu'une vue de l'esprit. Il n'en est nulle part question dans les lois du jeu.

Cependant depuis de longues saisons déjà, la plupart des arbitres ont prient l'habitude dans un cas pareil, de siffler un coup franc direct à la limite de la surface de réparation. Surtout quand la faute est commise par un défenseur local.

La malchance de l'O.M. est d'être tombé sur un directeur de jeu infiniment plus strict, plus réglementaire, que la grande majorité de ses confrères.

IV) Joseph et Takac

Dans la mesure où marquer des buts et l'action la plus difficile en football, deux joueurs produisirent la plus forte impression ; Joseph et Takac.

Le Yougoslave est un buteur classique. Ces frappes sont d'une pureté absolue et son but de plus de 20 mètres, un modèle du genre.

Joseph allie la force, la puissance et la détente à un sens du but assez remarquable.

Ses deux buts furent à la fois acrobatiques et marqués à du cent à l'heure.

Il est bien évident que cette façon de jouer ne va pas sans quelques loupés spectaculaires ; mais la moyenne sur déjà plusieurs saisons prouve que ce "pauvre Zé" est le N1 de l'O.M.

V) Ces Brotons inconnus

Trois joueurs assez peu connus contribuèrent grandement à la qualité de la rencontre. Ce sont Rico, Rossignol et surtout Garcia.

Avec l'aide de Cedolin et de Rodighiero, ils furent les meilleurs artisans de ce jeu rennais, vif, homogène et précis, au centre du terrain, qui enchanta les connaisseurs.

Par contre, Cardiet déçut plutôt et le côté droit de la défense rennaise, Jadzyk, Cosnard parut faible.

L'O.M. nettement mené à la marque à la mi-temps eut le mérite de ne pas se décourager.

Une fois de plus l'extrême bonne volonté de cette équipe, son esprit de corps que nous avons cessé de souligner, a permis un redressement spectaculaire.

Ah ! s'il n'y avait pas que le courage en football !

Mais malheureusement, un point de plus a été concédé à domicile et la défense vient d'encaisser son treizième but en cinq rencontres consécutives.

Faudra-t-il rappeler Artelesa ?

Maurice FABREGUETTES

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LECLERC : "Un penalty trop sévère"

Colère dans le camp marseillais après le match contre Rennes.

Le président Marcel Leclerc s'exclamait d'un ton curieux : "C'est un scandale d'avoir sifflé un penalty contre nous dans des conditions pareilles ! Mais je crois que notre martyre est terminé ! Quand une équipe remonte le terrain comme l'a fait la notre on ne doit plus désespérer !"

Djorkaeff remarquait : "Ce fut une rencontre d'autant plus dure pour nous que l'on nous a sifflé un penalty alors que nous étions prêts à égaliser."

Jules Zwunka parla ainsi du penalty : "Ce fut une décision injuste, Rossignol s'est précipité vers le ballon et il est tombé alors que le ballon était déjà parti vers une autre surface de jeu".

Le dirigeant M. Neuman constatait : "Les arbitres ont de la chance à Marseille. Ils s'agissent plus à leur aise qu'à Ajaccio par exemple, car ils y sont mieux protégés.

Bonnel soupirait : "Nous avons eu de nombreuses occasions mais nous avons su rarement en profiter".

Escale ajoutait de son côté : "Il sera dit que l'on sifflera toujours un penalty contre nous devant Rennes. La saison dernière, cela c'était déjà produit, Rodighiero avait marqué dans le coin gauche, j'ai cru cette fois qu'il allait changer de coin".

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MOSA : "L'O.M. était survolté"

Les Bretons n'étaient pas tellement mécontents du résultat final.

L'entraîneur Jean Proust nous a confié ses impressions en ces termes : "Compte tenu du vent violent qui soufflait, je pense que le jeu ne fut pas de mauvaise qualité. Nous avons eu le ballon plus souvent que nos adversaires, qui ont eu le match nul à l'arraché !"

Rico analysait le choc par ces mots : "Les attaquants marseillais sont puissants, surtout les deux Noirs ! Magnusson m'a également impressionné !"

Mosa se montrait philosophe : "Nous avons eu affaire à des gars survoltés qui avaient besoin de points à tout prix, mais je crois que la victoire était à notre portée ! "

Cardiet précisait : "Magnusson est un bon joueur, dont je connais la réputation mais je crois que je n'ai pas mal tenu, il faut dire qu'il n'était pas au mieux de sa condition !"

Takkac s'écriait à son tour : "Dommage pour nous, quant-on mène par deux buts d'écart on ne devrait pas se laisser remonter !"

Alain DELCROIX

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