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Résumé Le Provencal

du 18 novembre 1968

 

Joseph - Magnusson

des buts de grand gala

Le froid, le mistral, un terrain encore gras et deux équipes dont on pouvait redouter qu'elles n'aient pas trouvé ou retrouvé leur équilibre. Le pire était à craindre.

Rien de tel ne s'est heureusement produit et si l'on ne saurait écrire que le football a triomphé, hier après-midi au stade vélodrome, nous avons tout de même assisté à une rencontre par plus d'un point intéressant.

Quatre buts furent marqués, six ou sept auraient pu l'être et au moins deux d'entre eux peuvent être qualifiés d'authentique exploits offensifs.

Joseph : déjà 11 buts

Ne cherchons pas midi à quatorze heures, la différence fut assurée par Joseph et Magnusson.

Joseph marqua les trois buts de son équipe, portant ainsi son total à 11 buts pour 12 rencontres. Ce qui est assez remarquable.

Son premier but creva presque les filets d'Aubour et faillit faire exploser le stade.

Sur un centre de Destrumelle, ce dernier servi en retrait par l'avisé Magnusson, il fit, du pied droit, passer le ballon par-dessus la tête d'un défenseur niçois, avant de conclure une fulgurante reprise directe du gauche.

Le deuxième grand exploit de Joseph, encore que son troisième but, sur centre de Novi ait été d'une réalisation force difficile, aurait été gratuit.

Lopez ayant centré de la droite, il réussit au prix d'un bond spectaculaire, d'un splendide "coup de boule" en pleine extension.

Le ballon propulsé à la vitesse une fusée, heurta le dessous de la transversale, toucha le sol (dans la cage peut-être) et revint en jeu.

Un "droit au but" et du meilleur !

Magnusson : un registre

complet

Magnusson dans un genre tout différent, fit étalage de sa grande classe.

Étonnante virtuosité dans l'art du dribble, finesse et coup d'oeil.

La façon dont il fit marquer le deuxième but de l'O.M. à Joseph fut un modèle du genre.

Un débordement sur la droite, en combinaison avec Bonnel, terminé par un centre au ras de terre, juste devant le pied de Joseph.

Mais c'est en première mi-temps que cet homme, dont le registre est plus étendu qu'on le supposait, fit complètement la conquête de ses nouveaux supporters.

Un dribble à la limite de la surface de réparation, suivi d'un tir immédiat, le coup au plastron d'un escrimeur.

Le ballon "loba" Aubour avant d'être repoussé par la transversale.

Ce n'est pas un joueur d'opérette, ce Magnusson !

Un test encourageant

Le reste de l'équipe - ce qui n'a pas un sens péjoratif - avec l'extrême bonne volonté qui fut toujours la sienne, s'appliqua à jouer avec plus de calme et de précision que ces derniers temps.

Certes, il y a encore pas mal à faire et il est évident que l'O.G.C. Nice est en perte de vitesse, mais le test aura été l'encourageant.

Après les événements sur lesquels nous ne reviendrons pas, de la semaine dernière, un certain désarroi aurait pu se manifester.

Tel ne fut pas le cas.

Assez peu sollicité, sauf en fin de rencontre, Hodoul s'efforça de relancer le jeu et il y réussit assez bien.

Zwunka, surtout en première mi-temps, ou il participa à des mouvements offensifs avec Bonnel et Magnusson a enfin, montré le bout de l'oreille.

Il est beaucoup mieux qu'un simple briseur de jeu...

Novi a sans doute réalisé l'un de ses meilleurs matches depuis le début de la saison.

Bonnel, enfin, sans que l'on puisse le créditer d'un match éclatant, a participé avec Magnusson pour partenaire, à quelques mouvements d'excellente facture sur la droite du terrain.

N'exagérons rien, le retour d'Artelesa ne serait pas un luxe, mais on peut tout de même envisager l'avenir avec un optimisme relatif.

Nice pas complètement

mort

L'O.G.C. Nice, notre pauvre ami Bruneton étant malheureusement absent depuis bientôt un an était surtout handicapé par les absences de Serrus et de Segarra.

Deux solides garçons bien de chez nous et qui, ordinairement, "bouchent un trou".

Mais son attaque était pratiquement au complet et, en deuxième mi-temps, quand les Niçois jouèrent le tout pour le tout, elle fit bien voir qu'elle ne manquait pas d'arguments.

Ne désespérons donc pas trop du vieux "Gym", il n'est pas encore mort...

...Et nous avons apprécié au passage, la valeur du jeune marseillais Rizzo.

Maurice FABREGUETTES

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L'O.M. a battu NICE très nettement

Les filets ont tremblé trois fois

A la 25e minute, alors que le froid nous envahissait lentement mais sûrement nous étions bien loin de nous douter que nous aurions autant à écrire sur cette rencontre...

Si nous mettions en exergue cette 25e minute c'est parce qu'à ce moment précis un tir de Issembe, arrêté par Escale, nous contraignait à sortir nos mains des poches ! C'était le premier de la partie... mais, très vite, les événements allaient se précipiter. Aubour devait sauver devant Fiawoo (27e mn) reprenant un centre de Zwunka (mais oui), Joseph raté une reprise de la tête facile pour lui (30e mn).

Ces deux actions dangereuses étaient pour nous les signes avant-coureurs d'une réussite marseillaise.

33ème : but de Joseph

Elle allait survenir sur un centre de Destrumelle. Joseph contrôlait la balle, jonglait littéralement avec elle et aussi avec ses adversaires. Il la reprenait facilement du gauche et battait Aubour.

Sur sa lancée, l'O.M. dominait Nice... Bonnel tirait au-dessus (34e mn) mais surtout après un crochet cours, Magnusson plaçait un tir tendu sur la transversale...

Issemblé et Joseph.

La partie reprenait à toute allure comme si les joueurs n'étaient pas allés au vestiaire. Dès la remise en jeu Aubour devait arrêter un tir de Joseph et on avait à peine fini d'enregistrer le fait qu'un tir victorieux de Issembe terminait une offensive de Cauvin (47e mn). Tout était à refaire... Mais les choses n'allaient pas traîner.

Une plus tard Magnusson échappait une fois de plus à Robin et centrait pour Joseph qui marquait son second but d'un petit coup de patte et redonnait l'avantage à l'O.M. (48e mn).

Nice, courageusement, se lancé à l'attaque et ses efforts étaient très bien d'être couronné de succès, Escale parant remarquablement un essai de Loubet (55e mn).

56e :

toujours Joseph !

C'était peut-être là le tournant du match ! Sur la contre-attaque, Novi partait sur la gauche et envoyait vers le centre une balle que Joseph du revers du pied, subtilisait à Aubour... gêné par l'intervention de son camarade Rizzo.

La dernière demi-heure, sans manquer d'intérêt, ne devait pas valoir la seconde qui nous avait tenus constamment en haleine. Les Niçois multipliaient les efforts mais la défense marseillaise faisait bonne garde tout en lançant des pointes par Djorkaeff, Zwunka et Novi. Ce dernier ajustait à la 65e minute, un tir qui passait bien peu au-dessus.

Les deux derniers faits d'armes du match mettaient une nouvelle fois en valeur des Africains, constatation qui hier, sur le coup de 16 h 30, ne manquait pas d'être plutôt paradoxale...

Joseph, à la 73e minute, reprenait un coup de tête sensationnel d'un centre de Magnusson, la balle rebondissant sous la barre puis aux approches de la ligne à tel point que le but parut acquis à beaucoup... Issembe lui répliqua par un tir à bout portant qui dérapait sur le dessus de la transversale avant de sortir.

Louis DUPIC

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Marcel LECLERC : "Nous avons gravi la première marche !"

Pour les Marseillais, c'était par excellence le match qu'il fallait gagner. Aussi, les visages étaient-ils fort épanouis après cette seconde victoire de la saison.

"Ne pensez-vous pas que je me réjouisse du départ de Robert Domergue... nous déclara M. Leclerc. Je le regrette toujours. Mais je suis satisfait de la réaction de mes garçons après les événements pénibles cette semaine.

"Notre "triumvirat" n'avait rien prévu de révolutionnaire. Nous avions demandé aux joueurs de mettre tout leur coeur dans cette bataille et, pour le reste, de se servir de leurs qualités personnelles.

"Je pense qu'ils l'ont fait, gravissant ainsi la première marche de leur retour, vers un classement plus confortable !"

- Donc aucun changement à envisager dans la façon de diriger l'équipe ?

"Il n'y a pas de raison de prévoir autre chose pour le moment. L'équipe pro sera dirigée par le président, le capitaine (Djorkaeff) et directeur sportif (Mario Zatelli)..."

Pendant la partie le banc réservé à l'O.M. était occupé par le masseur Decory, le 12me homme Donnat, Gueniche, Zatelli, M. Leclerc et M. Neumann.

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Pancho Gonzales : "Des buts impossibles"

On ne souriait pas dans les vestiaires du "Gym", la rencontre terminée.

Aubour baissait la tête, Loubet se déshabillait en silence et même l'Argentin Santos ordinairement bavard, ne disait mot.

Pancho Gonzales n'était guère plus prolixe. À nos questions, il répondit :

"Que voulez-vous que je vous dise. L'O.M. a marqué des buts impossibles. Quand Joseph à une pareille réussite, que peut-on faire ? En deuxième mi-temps mon équipe a beaucoup mieux joué et avec Serrus et Ségarra plus particulièrement. Je crois que nous aurions été davantage compétitifs".

 

 

 

 

 

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