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Résumé Le Provencal

du 28 mai 1969

 

ESCALE dévie un penalty et...

l'O.M. obtient le "nul" à NIMES : 0-0

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

NIMES (par téléphone) - Comme on pouvait s'y attendre, Nîmes-Olympique, pour qui l'enjeu était important, abordait la rencontre avec une grande détermination, mais l'O.M. était bien loin de se comporter en victime expiatoire.

Donnat était l'auteur du premier tir mais la première action dangereuse, dès la 5e minute, était pour Valls, bien servi par Gomez face aux buts. Il mettait la balle au-dessus d'une dizaine de centimètres.

À la 10e minute des actions identiques se développent, cette fois en faveur de l'O.M. et Gueniche, sur centre de Destrumelle, envoyait sa reprise de la tête en place sur Landi.

Un début d'incident, vite réprimé, opposé peu après Gianella à Escale. Le premier quart d'heure s'écoulait donc sous le signe de la stricte égalité et d'un niveau assez moyen.

Dès la 20e minute Escale dévié assez habilement un coup franc de Garnier qui tenait sa place après avoir fait un essai avant le match.

Cela n'était pas terrible, les mauvaises passes de balle sont nombreuses et Nîmes ne parvenait pas, malgré ses efforts, à prendre la partie en mains. À la 25e minute, alors que Escale stoppait le tir de Garnier, il devait subir une nouvelle agression de Gianella.

Occasion de Tokoto

Vers la 30e minute, alors que Nîmes dominait depuis un bon moment, Tokoto évitait habilement Betton et Landi, pris à contre-pied, voyait la balle heurter sa jambe. Mais à la 35e minute Escale était bel et bien battu car Gianella mit au-dessus de la tête, à bout portant, une balle de Scherer.

Deux erreurs de Landi

Quant à Landi, sur contre attaque de Bonnel puis sur centre de Destrumelle, il passa deux fois complètement à travers sans que Gueniche puis Tokoto puissent en tirer parti.

On arrivait au repos sur un score nul très logique, le nombre d'occasions de buts ayant été sensiblement le même pour chaque équipe.

Domination nîmoise.

La seconde mi-temps allait être toute à l'avantage territorial de l'équipe nîmoise qui a investi, hier, le camp marseillais.

À la 55me minute, Escale lâchait une balle très sèche de Garnier.

À la 60me minute, Gianella seul au point de penalty, ne pouvait tromper le gardien marseillais en déviant une un excellente passe de Scherer.

Finalement Nîmes et l'O.M. faisaient match nul 0-0.

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Un bon match de la défense olympienne...

Pour Nîmes Olympique, l'enjeu était d'importance, et Marcel Rouvière, son entraîneur, nous confiait avant la rencontre combien il redoutait les deux matches décisifs que son équipe devait jouer au cours de la semaine contre l'O.M., bien sûr, puis samedi contre Nice, autre formation menacée. Et il est vrai que le Gardois, s'ils opérèrent avec détermination, n'employèrent pas les meilleurs moyens pour faire toucher les épaules à des joueurs aussi combatifs que leurs adversaires marseillais.

Ils cherchèrent tout au long de la partie à leur imposer un football aérien, un football de combat, qui ne pouvait beaucoup impressionner la solide défense de l'O.M., souvent bousculer mais capable de se tirer d'affaire grâce à sa valeur athlétique, devant les petits gabarits gardois.

Certes, elle connut des moments difficiles, comme au cours du deuxième quart d'heure, ou elle fit flèche de tout bois, et d'une assez longue seconde mi-temps. Mais si elle plia souvent, elle ne s'effondra jamais.

Par ailleurs, il convient de ne pas oublier que l'O.M. eut des réactions dangereuses, notamment en première mi-temps, ou seule la malchance empêcha Gueniche et Tokoto de donner à leur équipe un avantage qui eut été probablement décisif.

Nous disions que la partie était surtout importante pour Nîmes... Il est vrai que l'enjeu pesa lourd sur les épaules de certains Gardois extrêmement nerveux, à l'exemple de Kabyle et Giannella, qui perdirent de se fait sans aucun doute une partie de leurs moyens. C'est ainsi que Scherer, 50 fois internationale tchèque et technicien réputé, alla jusqu'à rater un penalty.

Nous suivons comme tout le monde le comportement de Mézy : il s'agit incontestablement d'un sujet doué, qui s'efforça en compagnie de Scherer, d'orienter le jeu de son équipe ; mais il y avait peu de place hier soir pour la technique et les brasseries dans le véritable chaudron en ébullition qu'était le stade Jean Bouin, et la plupart de leurs camarades confondèrent vitesse et précipitation, à l'exemple de Valls et Gianella, parfois bien placée pour conclure.

L'O.M., on l'a compris, dans de telles conditions joua surtout un très bon match défensif, sans pour cela négliger les occasions de passer à l'attaque. On ne pouvait raisonnablement demander plus à une équipe qui était privée d'une partie de son potentiel offensif, en les personnes non négligeables de Magnusson et Joseph.

Escale, qui dévia le penalty de Scherer et réalisa bon nombre d'excellentes parades, fut très bon, comme tous ses camarades de la défense, un remarquable Zwunka en tête. Bonnel travailla beaucoup en l'attaque et en défense ; quant à Tokoto, dans des conditions, ô combien précaires, il réussit à poser un problème à la défense gardoise, et c'est tout à son honneur.

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Histoire de penalty

Les Marseillais, aux vestiaires étaient très contents du match qu'ils venaient de réaliser dans des circonstances difficiles, mais les conversations tournaient surtout autour du fameux penalty raté par le Nîmois Scherer à la 80e minute. Zwunka nous confiait :

"Je n'ai pas commis de faute ; j'ai attaqué Gomez et j'ai même réussi à envoyer la balle en corner ; ensuite sur sa lancée, l'ailier nîmois est venu s'accrocher à ma jambe tendue. Cet incident de jeu ne valut pas un penalty."

Nous interrogions ensuite Jean-Paul Escale, qui avait réussi à arrêter le tir de Scherer : "Le Nîmois me regardait dans les yeux ; j'ai compris qu'il allait envoyer la balle à ma gauche, et je me suis placé ; ce faisant, je l'obligeais à l'envoyer à ma droite, où j'étais prêt à m'élancer. C'est comme cela que j'ai réussi à éviter le pire."

 

 

 

 

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