Résumé Le Provencal

du 23 mai 1969

FIAWOO frappe le premier mais son équipe s'essouffle

BASTIA - L'O.M. a, de tout temps, exercé une attraction indéniable sur le public insulaire en général et battit en particulier, parmi lesquels il compte de nombreux fervents admirateurs.

Aussi a-t-on l'habitude de considérer aussi bien à Ajaccio qu'à Bastia, les confrontations entre l'équipe Corse et la formation phocéenne comme le clou du championnat.

En fait, tout concourait à faire de cette rencontre un des sommets de la saison.

La bonne tenue des Bastiais depuis quatre mois (et dont la dernière sortie s'était soldée par un succès à Valenciennes, le premier à l'extérieur) d'un côté l'excellente performance des Olympiens vainqueurs de la Coupe de l'autre.

Il ne manquait, en fait - nous ne dirons pas l'essentiel, mais une scène de cette pièce que l'on aurait voulue parfaite - que le Suédois Magnusson pour que la soirée fut totalement réussie.

Le virtuose scandinave a enchanté jusqu'ici tous les sportifs français. Les supporters olympiens tels des troubadours des temps modernes, n'hésitent pas à s'en aller de stade en stade vanter sinon chanter, les prouesses du diabolique ailier droit.

Mais pour pallier cette défection bien involontaire d'ailleurs, les dirigeants bastiais avaient tenu à meubler leur programme d'une manière plus spectaculaire encore.

Outre la présentation du lauréat du concours du jeune footballeur, un adolescent de 14 ans, Santucci en l'occurrence, formé au club, les "Centurions" troupe théâtral locale nous proposèrent une présentation inédite de la rencontre.

Toutefois les belles arabesques dessinées sur la pelouse par les charmantes jeunes filles de l'Ecole de Danse n'eurent pour l'heur d'inspirer du moins dans le premier quart d'heure, les deux équipes et notamment Fiawoo qui eut le but au bout du pied dès la 30me seconde de jeu. : le Togolais alerté dans d'excellentes conditions par Bonnel qui avait des dépossédé Franceschetti de la balle, rata en partie son tir et Orsati put préserver ses buts.

Les deux formations qui avaient adopté les mêmes dispositions tactiques (surtout sur le plan défensif) en s'appuyant sur un verrouilleur, Hodoul, du côté marseillais, Tosi du côté bastiais, semblaient se chercher, alors que le vent réduisait souvent à néant les velléités offensives des deux équipes en accélérant la course de la balle.

La partie allait commencer à s'animer après vingt minutes de jeu. Nous ne devions à Fiawoo qui allait réussir un exploit physique impressionnant : le Togolais dépossédait en effet Farina de la balle et après une courte 70 mètres, tirait depuis la limite de la surface de réparation. Tosi contrait en partie le tir et Orsati était trompé. Nous devons à vérité de dire en ce moment-là que les Marseillais plus ordonnés et mieux organisés, méritaient leur avantage.

Les Bastiais accusaient le coup pendant quelques minutes, puis se reprenaient, mais les attaquants manquaient quelque peu de soutien et souvent se retrouvaient isolés au milieu d'une défense marseillaise plein d'assurance.

Sur un centre de Serra, consécutif à une belle action venue en solitaire par l'avant-centre bastiais, il n'y avait personne à la réception (25e) alors que cinq minutes plus tard, Mekloufi plaçait un tir excellent.

Le jeu se stabilisait durant quelques minutes, puis les deux équipes allaient se voir offrir de belles occasions de conclure. Or Serra, alerté par Viaccara se faisait arrêter par Escale qu'il allait tenter de dribbler (35e)

Deux minutes plus tard, c'était Fiawoo décidément en verve devant son ancien public, qui centrait sur Bogoto, mais la reprise de ce dernier échouait sur la barre.

Bonnel récupérait la balle et la plaça à son tour sur le ras du montant avant que les Bastiais ne parviennent à se dégager.

Les attaquants locaux qui en étaient souvent réduits à mener des offensives sporadiques et manquant de vivacité, allaient tout de même parvenir à égaliser.

Mekloufi effectuait une remise en touche pour Piercecchi qui tirait instantanément et battait Escale (41e).

À la mi-temps, les deux équipes étaient à égalité un but partout.

La physionomie la partie allait changer au cours de la deuxième période de jeu et, plus spécialement, dans le quatrième quart d'heure.

Les Bastiais coordonnaient mieux leurs mouvements, ils étaient également mieux soutenus par Zenier et Franceschetti, les hommes du milieu de terrain, de sorte qu'ils s'assuraient un avantage territorial indiscutable assorti de quelques tirs au but de la meilleure veine, comme celui que plaça Mekloufi, à la 55e minute, mais la balle s'écrasa sur le bois du montant.

Pour ne pas être en reste, Bonnel, un des meilleurs olympiens de la soirée, alertait Gueniche sur la gauche et ce dernier bien placé arrêté son tir (57e minute).

Ce n'était, en vérité que feu de paille pour les Marseillais qui sans tiraient bien sur, un nouvel essai de Mekloufi, la 60e minute. C'était reculé pour mieux sauter.

Deux minutes plus tard sur un contre de Viacara, Mekloufi laissait filer la balle, Novi surpris, la contrôlait de la main devant Serra. C'était le penalty que Mekloufi transformait à la 62e minute.

Les olympiens réagissaient violemment et Orsati ne eut qu'à un réflexe étonnant de ne pas s'incliner sur un tir de Djorkaeff (67e minute) et à la grande maladresse de Tokoto de préserver ses buts (70e minute).

Les Olympiens venaient de laisser passer leur chance. Les Bastiais allaient saisir la leur deux minutes plus tard : Franceschetti servi par Mekloufi évitait Zwunka et Destrumelle pour crocheter ensuite Hodoul et dribbler enfin Escale.

Le jeune Bastiais marquait en diagonale un but follement applaudi.

Dès lors le match était terminé. En dépit de quelques réactions, les Marseillais ne purent réduire la marque. À partie s'achevait donc sur une victoire parfaitement méritée des Bastiais ou toute l'équipe composée en grande partie de joueurs formés au club se battit avec un courage exemplaire avec une mention spéciale à Orsatti, Luccini, Tosi, Franceschetti, Mekloufi et Viaccara.

Du côté marseillais, nous vîmes surtout Djorkaeff, Destrumelle, Fiawoo et Bonnel au sein d'une équipe qui souffrit énormément en première mi-temps devant la vivacité et la plus grande volonté les Corses.

Mario ZATELLI :

BASTIA - Mario Zatelli n'était pas content et s'en prenait à Tokoto qui avait eu deux fois le but au bout du pied alors que le score était seulement de 2 à 1 en faveur de Bastia. En analysant la physionomie de la partie, il déclara : "Nous avions encore l'esprit aux festivités et je pense que le score de 3 à 1 ne reflète en rien la physionomie de la partie car nous avons occupé le terrain d'une façon plus rationnelle que Bastia".

Du côté Bastiais, Mekloufi était heureux de sa victoire qui était à son avis méritée.

Jugeant l'équipe de Marseille, il nous dit : "Marseille m'a un peu déçu, il me semble qu'on compte trop sur son attaque, alors que la défense a besoin de renfort et si on n'apporte pas à quelques choses dans ce rayon-là, la carrière de nos amis Marseillais en Coupe des Vainqueurs de Coupe est compromise".