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Résumé Le Provencal

du 06 août 1969

 

SOCHAUX tient l'O.M. en échec (0-0)

Les Olympiens n'ont pu traduire leur large supériorité

Le championnat a débuté hier soir sous le signe d'une chaleur étouffante, une chaleur lourde à couper au couteau, sans le moindre souffle d'air et les joueurs, aux maillots trempés de sueur dès le coup d'envoi, devait maudire le sort les contraignant à aborder la saison au coeur même d'un été particulièrement brûlant.

Sochaux - les traditions se perdent - se présenta en rouge, ayant abandonné le célèbre maillot boutons d'or, et son équipe comprenait comme prévu les Provençaux Brot (Martigues) et Poussardin (Aix). A l'O.M., Merschel était sur la touche porteur du numéro 12.

Le premier tir du championnat, cela mérite d'être précisé était l'oeuvre du Franc-Comtois Schmitt qui tenta sa chance, très applaudi comme Zwunka un peu plus tard.

L'O.M. dangereux

Pour la première action dangereuse, à la 5e minute, était pour Bonnel dont le centre adressé à Joseph, était intercepté par Nardin. Immédiatement Loubet se lançait à corps perdu et manquait de peu une balle de Magnusson diaboliquement brossée.

À la dixième minute un coup franc de Lopez arrivait assez miraculeusement sur Joseph démarqué qui évitait une première fois le gardien Nardin mais se faisait contrer en définitive pour avoir tardé à déclencher son tir.

Un peu plus tard Joseph faisait le trou et donnait au centre et en retrait une balle que Bonnel ne pouvait mettre au fond, pressé par plusieurs adversaires.

L'O.M. venait, coup sur coup, de rater deux belles occasions de prendre le large et ça continuait lorsque, à la 15e minute, Bonnel et Magnusson ne pouvaient reprend de la tête un centre parfait de Joseph après combinaison avec Loubet.

Toujours pas de buts

Tir dangereux de peu à côté de Destrumelle (18e) ; essai de Brot bien contrôlé par Escale (20e) ; balle vicieuse de Magnusson cueillie par Nardin (21e), la partie était animée à souhait et tout à l'avantage de l'O.M., mais toujours pas de but.

Ainsi, à la 26e minute, la tête de Joseph expédiait quelques centimètres à côté une balle centrée par Djorkaeff sur laquelle Nardin ne pouvait rien.

Le bombardement continuait sans atteindre l'objectif souhaité. Accompagnés comme il se doit de fusées rouges ou bleues, encore deux coups de tête improductif à l'actif de Joseph puis de Bonnel (35e), un grand nombre de corners mais score toujours vierge.

Bonnel et Magnusson se gênaient en une occasion sur le centre de Djorkaeff. Nardin prenait deux balles de Magnusson et on arrivait à la mi-temps.

Un changement à la pause : celui de Volber par Duffez, et cela bien que le Sochalien Zimmerman, blessé au pied, ait dù recevoir des soins quelques minutes avant le repos.

Zéro pour M. Eyroulet

Nous ne comprendrons jamais pourquoi M. Eyroulet crut bon de ne pas accorder, à la 50me minute, un penalty à Loubet, bel et bien fauché par Blanc à l'intérieur de la surface !

Un peu plus tard, il donnait pour, une autre faute, un coup franc à la limite, que Novi tirait sur le côté des filets. M. Eyroulet s'était fâcheusement signalé en première mi-temps en accordant à Joseph, qui s'était débarrassé de Blanc et allait seul au but, un coup franc qui faisait bien la faire du fautif. Une erreur énorme, commise contre l'esprit du jeu.

L'O.M. dominait toujours sans avoir autant d'occasions qu'auparavant, une équipe Sochalienne entièrement massée en défense et tentant par l'excellent Georges Lech sa chance en de rares contre-attaques.

À la 70me minute, Loubet, débordant toute la défense adverse, avait la malchance de prendre à contre-pied ses trois partenaires de l'attaque, qui s'étaient précipité vers le but.

Son manque de réussite était à l'image de celui de l'O.M.

Le dernier quart d'heure.

Nardin arrêtait un tir de près de Bonnel ; Joseph, de la tête, percutait une balle sur la barre (77e minute ; c'était la plus dangereuse action de la rencontre. Nardin paraît un coup franc de Lopez (82e minute).

L'O.M. brûlait ses dernières cartouches par Novi, mais Nardin était là et Sochaux repartait avec le point du match nul.

Louis DUPIC

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Une aventure classique

L'aventure vécue hier par l'O.M. est classique. C'est celles de toute équipe qui n'arrive pas, au fil des minutes à traduire sa large supériorité. Le temps passe et la nervosité s'empare de ses hommes qui se prennent à douter et cet état fébrile n'arrange pas du tout leurs affaires.

Le nombre d'occasions de marquer ratées hier soir par l'O.M. et à peu près invraisemblable, et nous n'en citerons qu'une à titre d'exemple... Loubet débordant sur la droite, évitant successivement tous ses adversaires sochaliens attirant le jeune et talentueux Nardin, et envoyant, en retrait, une balle de but qui passa, nous n'exagérons rien, entre ses trois partenaires de l'attaque, placés face aux buts.

Trop courte pour l'un, trop longue pour les autres à moins que ce ne soit le contraire... Ou alors Joseph, recevait une balle tendue de Novi, ajustant son coup de tête, tentative qui échouait sur l'angle des buts.

Jamais nous n'avions vu l'O.M. dominer aussi nettement un adversaire, depuis son retour en première division ! S'il ne parvient pas à marquer, ce fut en grande partie par manque de réussite, mais aussi, cela en découlait, de maladresse causées par une nervosité excessive.

Physiquement, malgré la chaleur, les Marseillais étaient bien et Sochaux, du début à la fin, fut réduit à la défensive. Georges Lech, guéri et en grande forme apportant beaucoup à son équipe dans un rôle de régulateur, de temporisateur extrêmement précieux.

Il est difficile de juger les acteurs d'une telle rencontre. La défense marseillaise par exemple n'eut guère de mal à contenir les assauts visiteurs, même si Novi fut souvent gêné par Georges Lech.

Si les attaquants avaient marqué, c'était une vérité de La Palisse, on n'aurait pas manqué de louer leur tranchant. Ils mirent pendant quatre-vingt dix minutes leurs opposants sur des chardons ardents, et on ne peut trop les critiquer pour leur manque d'efficacité. Il y avait beaucoup de monde, devant l'excellente Nardin, l'un des héros du match avec Blanc, Timmerman, Georges Lech, les jeunes Brot et Poussardin tirant leur épingle du jeu.

Les quatre avants marseillais Magnusson, Loubet et surtout Bonnel et Joseph, en furent les héros malheureux !

Louis DUPIC

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Choeur marseillais :

"Nous n'avions jamais vu ca !"

Inutile de dire comment les Marseillais ont réagi à l'aventure hier soir...

Ils sont rentrés aux vestiaires en silence, en se demandant ce qui leur arrivait... Et puis Mario Zatelli, furieux s'écria : "Bravo Sochaux ! Ils appellent cela jouer au football ?" Et il sortit, croisant M. Leclerc, qui répondit :

- Cela ne fait rien ! nous rattraperons cela samedi à Nîmes...

- Oui, mais à Nîmes, nous ne jouerons pas comme cela, nous !

Au bout d'un moment, les langues se déliaient, tandis que M. Neumann, vitupérant le délégué M. Battestini, criait à plein poumon : "Non, je ne me tairai pas ! contre nous il y avait Sochaux et l'arbitre ! vous ne m'empêcherez pas de le dire !"

Les joueurs, eux, se remémoraient les occasions manquées, les balles frôlant le but ou heurtant le poteau, comme celle de Joseph.

Jean-Pierre Destrumelle, porte-parole lucide de ses camarades nous disait : "Je sais théoriquement nous aurions dû les laisser venir ! nous dominions trop pour arriver à quelque chose. Mais non seulement ils ne voulaient pas venir, mais ils ne pouvaient pas !" Et il ajoutait :

"D'ailleurs au stade-vélodrome, nous sommes obligés d'attaquer. Le public n'admettrait pas le contraire..."

Quant à Jules Zwunka, il apportait une autre conclusion :

"En jouant comme cela, "Ils" n'iront pas loin !"

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P. Barret :

"Par la petite porte !"

Les Sochaliens, qui avaient bondi de joie au coup de sifflet final, estimaient bien sûr qu'ils avaient eu de la chance. Leur entraîneur Paul Barret, disait : "Le calendrier ne nous faisait pas de cadeau en nous donnant l'O.M. comme premier adversaire. Aussi sommes-nous contents du résultat, même si nous sommes entrés en championnat par la petite porte. De toute façon, je rends hommage au courage et à l'esprit collectif de mes hommes, leur tenue et quelque chose dans l'échec marseillais !"

 

 

 

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