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Résumé Le Provencal

du 25 septembre 1969

 

Un percutant HAUSSER concrétise

la victoire de METZ sur l'O.M. (2-1)

(Maurice Fabreguettes nous téléphone de Metz)

METZ (par téléphone) - Le beau temps, qui semble général sur la France, nous a gratifié d'une soirée messine exceptionnelle douce pour la saison. Conséquence logique de cet état de ciel, une bonne pelouse, des conditions favorables pour une équipe méridionale et de très nombreux spectateurs 12.000 environ au premier coup d'oeil. Zatelli et Flamion n'ont apporté aucun changement aux équipes publiées ce matin dans notre journal. Après un petit test Jules Zwunka, qui brûlait d'envie de jouer chez lui, fut déclaré bon pour le service, mais par mesure de prudence c'est Destrumelle et non Joseph qui portera le n12. M. Leclerc n'est pas là, il est resté à Paris pour assister à la rencontre Paris Neuville contre Nice.

Couecou (9e), Hausser (13e)

déjà deux buts.

Le premier véritable attaquant de la partie et le Marseillais de Metz Péri. Il s'avance balle au pied et sert Pauwert, ce dernier en position de tir. Il n'en résulte qu'un corner.

Après un incident, Loubet - Georges Zwunka, l'O.M. va ouvrir la marque de fort belle manière. Passe de Loubet à Merschel. Déviation de celui-ci sur Magnusson, lequel centre à ras de terre, en retrait, avec une admirable précision, juste devant Couecou qui reprend directement et trompe imparablement Duchesne (9me minute).

O.M. 1, Metz 0.

Un but du plus pur classicisme. Mais ce n'est pas fini. Metz se rebiffe. Un premier tir de Lémée est repoussée par le poteau, puis Hausser, servi par Georges Zwunka, son arrière très offensif, marque en force à bout portant (13me minute).

O.M. 1, Metz 1.

On le voit, le premier quart d'heure ne fut pas que d'observation, comme c'est souvent le cas.

Mettent domine sans marquer

Metz, poursuit son offensive surtout pas Hausser, excellent jusqu'à présent. L'O.M. se défend comme il peut, concédant deux corners consécutivement. Mais Metz lui non plus ne lésine pas sur les moyens et Couecou parti en contre-attaque, est arrêté par un croc-en-jambe on ne peut plus grossiers de Pauwert. Un peu plus tard (20me minute), Magnusson est touché à la jambe par Bauda. Il sort pour se faire soigner et heureusement reprendre aussitôt après.

Le jeu s'est durci de part et d'autre et Metz se montre dangereux deux fois de suite, par son ailier gauche danois Jensen. Un petit détail ici le public ne crie pas comme à Marseille : "l'arbitre poteau", mais "l'arbitre aux chiottes". Nuance.

On arrive tout doucement à la première demi-heure quand une combinaison réussie entre Couecou et Loubet se termine par un centre de l'ailier gauche olympien, lequel centre n'a que le tort de passer nettement au-dessus de Magnusson.

Un tir assez extraordinaire de puissance, juste au-dessus, et c'est la demi-heure alors que nous sommes toujours 1 à 1.

Hausser :

un but d'avant-guerre.

Nous n'allons pas trop attendre pour voir le F.C. de Metz prendre l'avantage. À la suite d'une série de tête, la balle sième but, mais celui-ci heureusement pour l'O.M. rata complètement son tir.

La fin de cette mi-temps et au net avantage des Messins. La défense de l'O.M., assez mal soutenue au milieu du terrain, ne pointe devant Hausser sur la gauche. L'ex-ailier international reprend la balle au bond et frappant comme un sourd, marque ce que les anciens appellent "un but d'avant-guerre" (34me minute).

Metz 2, O.M. 1.

De plus en plus déchaîné Hausser va donner à son avantage à Lémée une balle de troi- sait plus ou donner de la tête et du pied, mais s'en sort tout de même sans autres dégâts.

Deux à un donc à la mi-temps. Mais ce n'est pas terminé.

Destrumelle en piste.

La reprise du jeu on note l'entrée de Destrumelle à la place de Merschel. Metz continue à dominer surtout grâce aux actions prépondérantes de Péri et Vicq. Cependant un excès de confiance des défenseurs permet à Loubet de tirer au but mais pas assez forts pour inquiéter Duchesne. L'O.M. connaît alors une meilleure période par deux centres de Magnusson qui auraient pu être dangereux.

La partie, il est vrai, n'est plus aussi intense, qu'en première mi-temps. Metz faiblit visiblement ce qui pourrait permettre le retour de l'O.M. sur un coup franc pour les Marseillais ; d'ailleurs Duchesne doit s'y reprendre à deux fois pour arrêter le ballon. Nous sommes à la 60e minute. Hitz, le N.12 messin, vient de remplacer Jensen. Peri se distingue (jeu de main, jeu de vilain) Georges Zwunka vient de nous en donner la preuve en effectuant un placage de rugby sur Loubet, alors que la partie tend de plus en plus à s'équilibrer.

Les Messins ont perdu un peu de l'allant qui les animait en première mi-temps, à moins qu'ils ne pêchent par excès de présomption, ce qui amène l'O.M. toujours dangereux. C'est ainsi que l'on voit le grand Jetz essayer se faire joujou avec Couecou et se faire subtiliser le ballon. Mais il faute toujours se méfier des Marseillais du dehors. C'est ainsi que Péri, à la suite d'une longue montée, sert fort bien Hitz. Le tir de ce dernier oblige Escale à concéder un corner avec un certain brio (70e minute).

En corps un tir de Bauda, facilement arrêté celui-ci, par Escale. L'O.M. subit à nouveau le jeu et ne voit guère qu'une contre-attaque heureuse pour le tirer d'affaire.

Quelques banderilles

Et voici le dernier quart d'heure.

Après que Couecou n'ayant pas vu Loubet absolument démarqué sur la gauche, et laborieusement tiré dans les mains de Duchesne, Hausser se fait sèchement contrer par Lopez. Un double saut périlleux pour le Messin et coup franc. Sur ce coup franc, Szczepaniak de la tête fait passer la balle juste au-dessus de la transversale. L'O.M. sentant que la fin de la partie approche va tenter d'égaliser au cours de ces dernières minutes. Duchene sera obligé de repousser difficilement la balle en corner à la suite d'un coup franc tiré par Lopez.

Les Marseillais se font de plus en plus pressants, mais il est trop tard. Metz réussit à se dégager et la partie se termine sur la victoire du Football Club de Metz par 2 à 1.

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L'O.M. pensait-il

déjà trop à DUKLA ?

METZ - Dans la mesure où l'A.S. de Saint-Étienne n'avait pas gagné à Marseille quand la partie fut interrompue, l'O.M. vient de connaître sa première défaite de la saison en championnat.

À l'issue de cette rencontre une première question se pose : Les Olympiens sont-ils vraiment fatigués ou pensent-ils déjà trop à leur match capital de mercredi contre le Dukla de Prague ? Il est certain que ce soir, à Metz, l'O.M. a subi presque tout le temps la partie. L'équipe locale prit un très grand avantage au milieu du terrain, grâce à incessant travail du Marseillais Péri et de son compère Vicq venu, lui, de Strasbourg récemment.

Ajoutons aussi que Szczepaniak semble revenir en forme et que l'ex-ailier gauche international Hausser est, en ce moment dans une forme éclatante qui devrait impressionner le sélectionneur M. Boulogne.

On a constaté, tout au cours de la partie, que le milieu du terrain marseillais, qu'il soit fait de Destrumelle ou Merschel plus Novi et Bonnel, n'a pas joué son rôle habituel de stabilisateur.

Par suite la défense, laissée à elle-même, fit eau de toutes parts et c'est miracle qu'elle n'ait pas au moins encaissée un autre but.

L'O.M. doit se racheter

mercredi

Comme nous l'avons dit, au début de cet article, nous pensons que les joueurs marseillais ont été fortement influencés par leur match de mercredi prochain.

Ce n'est pas, en effet, possible qu'ils puissent jouer ainsi mal qu'ils le firent ce soir sur l'ensemble de la partie.

À de rares réceptions près, le remarquable premier but, quelques dribbles de Magnusson, un ou deux efforts de Couecou, l'équipe marseillaise ne construisit rien, se contentant, la plupart du temps, de défendre.

À ce petit jeu, il est assez difficile de dire quels furent, ce soir, les meilleurs Marseillais.

Escale, c'est certain, ne pouvait rien contre les buts qui lui furent marqués. D'autre part, il détourna brillamment en corner un tir de l'ailier droit messin Hitz.

Lopez avait à faire à forte partie avec Hausser. En deuxième mi-temps, semblant avoir pris la mesure de son redoutable adversaire, il réussit à arrêter le plus souvent.

Au centre du terrain, Jules Zwunka ne manifesta avec son autorité coutumière, mais Hodoul, hier soir, commit quelques légères fautes, quant à Djorkaeff, prit entre la défense et l'offensive, tout en ayant fait un match honorable, il n'a pas eu son rendement habituel.

Mais, répétons-le, ce soir, à Metz, c'est le milieu du terrain qui a été dominé par le milieu de terrain de Metz.

Novi, Merschel et Destrumelle, en seconde mi-temps, coururent le plus souvent dans le vide et n'assurèrent pas suffisamment leurs passes.

En attaque, Magnusson, qui n'est plus le grand Magnusson de la saison dernière, eut quelques éclairs, quelques gestes de mauvaise humeur, deux ou trois centres absolument remarquables, mais ce n'est que moyen pour un joueur de cette classe.

Couecou, qui eut le mérite de marquer un fort joli but, se battit et se débattit mais il ne semble pas en mesure de jouer le rôle d'attaquant unique dans une équipe dominée.

Loubet, enfin, réussit quelques actions d'éclat mais assez rare. D'une manière générale, il fut plutôt dominé par Georges Zwunka.

Les grands hommes de ce match furent Hausser revenu, disons-le une fois encore, en grande forme internationale, Péri le Marseillais qui fut du S.M.U.C. et Georges Zwunka.

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Mario ZATELLI : "Nous aurions pu égaliser en fin de partie !"

Dans leur vestiaire, les joueurs olympiens paraissaient à la fois un peu déçus et fatigués. Mario Zatelli, très calmement, nous dit : "Il est bien certain que ce soir, mon équipe n'a pas fait un bon match. Je suppose qu'elle se réservait pour mieux jouer mercredi prochain contre le Dukla de Prague. Mais du fait de l'effondrement des Messins, en fin de rencontre, nous aurions pu fort bien égaliser. Car, à mon avis, ce n'est pas une question de condition physique, mes joueurs ayant bien tenu toute la partie.

Djorkaeff :

"c'était un jour sans"

Le capitaine olympien est lui aussi, un peu déçu. Il nous confie : "Ce fut un match très dur. Il faut dire que Metz, jusqu'au dernier quart d'heure, a fait un très bon match. Il faut savoir rendre justice à ses adversaires et ce soir, les hommes, comme Hausser, Péri et Vicq plus particulièrement ont été assez remarquables.

Magnusson :

"Hausser était hors jeu"

Magnusson, auquel de nombreux amateurs de football messin demandent un autographe est à demi souriant. Je crois que sur le premier but, Housser était nettement hors-jeu, nous dit-il.

Je crois que nous ferons un bien meilleur match mercredi contre le Dukla de Prague, mais là encore, ce sera dur.

À mon avis, nous devrions faire entrer mon ami Joseph.

Flamion : victoire normale

L'entraîneur de Metz on s'en doute était très satisfait du résultat de la rencontre.

Je crois que mon équipe après un début de saison laborieux, revient en forme.

 

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