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Résumé Le Provencal

du 02 avril 1970

 

L'O.M. et ANGOULEME

dos à dos (1 à 1)

Ils n'étaient pas foule à avoir bravé le temps frisquet et dans les groupes de consommateurs de sandwiches, les conversations roulaient toujours sur l'annulation possible du match de Coupe Nîmes - Saint-Étienne et sur la tempête de neige qui sévissait sur Paris.

Les équipes s'alignaient ainsi :

ANGOULÊME : Kouba, Sérafin, Gester, Solas, Glizinski, Leonetti, Prigent, Le Chenadec, Gallice, Grizzetti, Edom, Lekkak.

Escale, Lopez, Hodoul, Zwunka, Djorkaeff, Novi, Bonnel, Magnusson, Joseph, Skoblar, Loubet et Mitic allaient défendre les chances de l'O.M.

Mais Joseph, à l'annonce de la composition des équipes recevait une belle ovation.

Quant aux visiteurs, ils étaient accueillis, seulement une bien mauvaise habitude, par une bordée de sifflets.

Une dernière précision avant le coup d'envoi de M. Dancourt, c'est le Marseillais Jean-Louis Leonetti qui recevait comme capitaine de la formation visiteuse le bouquet habituel.

SKOBLAR ATTAQUE

Après quelques bonnes interceptions de Leonetti, la partie débutée par un bon tir de Skoblar puis par un centre de Lopez qui manquait de peu Joseph son destinataire. Chaque équipe obtenait rapidement un corner et Kouba devait se coucher sur une balle tendue de Joseph.

Puis Skoblar, de très loin, réussissait une extraordinaire ouverture pour Loubet. Sur la touche, Mitic s'échauffait car Lopez blessé dès le début, ne pouvait conserver sa place.

Le second Yougoslave de l'O.M. entrait donc en jeu à la dixième minute et prenait place au milieu du terrain, Novi devenant arrière droit tandis que Skoblar, très ardent, multipliait les efforts malheureusement trop personnels.

Il se rachetait par deux passes merveilleuses vers Magnusson et Loubet, mais ratait à la 15me minute (l'éclairage était pour quelque chose) un centre parfait de Joseph.

KOUBA SE DISTINGUE

A 17me minute, Kouba sortait du bout des doigts de son but une balle bien ajustée par Djorkaeff et la déviait en corner. Puis, à la 20me minute, sur coup franc de Skoblar, Joseph marquait un but refusé pour hors-jeu par M. Dancourt, alors que le juge de ligne M. Susini n'avait signalé aucune faute.

22me : LOUBET MARQUE

Le but chauffait pour l'O.M., c'est Loubet qui flanqué de Skoblar, ouvrait la marque d'un tir en biais imparable d'une dizaine de mètres à la suite d'une attaque générale.

Mais cet avantage justifié faillit se trouver anéanti par trois occasions charentaises fort dangereuses menées par Gallice puis Prigent entre la 25me et la 30me minute. Ce fut alors miracle si Angoulême n'égalisa pas, surtout lorsque Djorkaeff voulant passer à Escale servit bel et bien Gallice !

35me : GALLICE ÉGALISÉ

Aussi ne fut en pas surpris lorsque ce même Gallice égalisa à bout portant sur un coup franc donné de la droite pas Edom.

Leonetti plaça ensuite un long tir bien arrêté par Escale et la première période se termina sur les cris du public que réclamant un penalty pour faute de Solas.

KOUBA BOMBARDE

La seconde mi-temps commençait par un véritable bombardement du but charentais provoqué par un coup franc de Skoblar, Kouba lâchant tout d'abord la balle, puis s'opposant victorieusement à trois essais consécutifs.

Il devait ensuite mettre en corner un centre tir de Magnusson.

M. Dancourt arrêtait ensuite un magnifique débordement de Joseph pour lui accorder un coup franc à la limite au grand désappointement du public.

Les irrégularités d'ailleurs se multipliaient et Sérafin par ailleurs excellent ne faisait aucun cadeau sur le côté droit à la défense visiteuse.

Skoblar voltigeait à l'intérieur de la surface sans réaction de l'arbitre et Joseph jouant les justiciers allait faire à son tour voltiger Kouba innocent en l'occurrence.

Un centre tir très sec de Gallice mettait un terme à cette inutile flambée de violence et Joseph se signalait par un débordement et un joli centre (60me minute) confirmant son net retour en forme.

Magnusson se faisait descendre par Gester et le coup franc de Novi était bien dévié de la tête par Bonnel, la balle passant à côté (65e minute).

EXPLOIT DE MAGNUSSON...

À la 70e minute, Magnusson réussissait une série ahurissante de dribbles en ligne droite et terminait son action par un tir repoussé par Kouba.

Joseph se précipitait, mais envoyait de la tête la balle au-dessus des buts. Une charge extrêmement spectaculaire et fort applaudie. Cinq minutes plus tard, exploit identique du Suédois et nouvel échec de Joseph sur Kouba toujours bien placée.

...ET INCIDENTS

Mais cette action provoquait un début d'émeute, Joseph récupérant la balle et la mettant sur la tête de Skoblar qui marquait un très joli but refusé par M. Bancourt, sur intervention du juge de touche signalant une sortie en corner.

Les choses se calmaient non sans mal après l'intervention du service d'ordre. Le public allait encore souffrir : Loubet, servi par Skoblar, ratant un tir apparemment facile (80e minute).

Au cours des dernières minutes, l'O.M. ne pouvait parvenir à prendre l'avantage, malgré un tir de Loubet arrêté par Kouba (85e minute) et de nombreuses autres tentatives.

Louis DUPIC

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A un quart d'heure de la fin

le stade faillit exploser

"En avril n'ôte pas un fil". Ce vieux dicton à la peau dure. Plus dure en tout cas que celle des Crocodiles nîmois dont nous venons d'apprendre la défaite au Parc des Princes.

Malgré le refroidissement du temps, le public était venu très nombreux pour revoir son équipe.

On lui avait promis du spectacle et des buts.

Il n'eut que deux buts - un de Loubet, un de Gallice - tous deux en première mi-temps et estimant que ce n'était pas assez spectaculaire, il entreprit d'agrémenter le programme lui-même.

L'affaire fut chaude. Elle se situa à un quart d'heure de la fin.

L'O.M. dominait, dominait, mais accroché, dans tous les sens du mot, par la défense renforcée d'Angoulême, il n'arrivait pas à marquer le but qui eut été de la victoire.

Dans des pareils cas, l'arbitre ne voit jamais la vie en rose.

Enfin, à la suite d'une action très confuse, la tête de Joseph réussit à loger la balle dans la cage gardée par le grand Kouba.

On s'embrassait déjà sur le terrain entre olympiens, quand l'arbitre de touche indiqua, de son drapeau, qu'il y avait corner, le ballon ayant préalablement franchi la ligne.

Le banc de la presse étant situé à une centaine de mètres de cette ligne de camp, au demeurant invisible de notre place, nous n'avons pas le droit de prendre parti.

Mais le public, lui, n'hésita pas. Les bouteilles et objets divers commencèrent à voltiger, en direction des défenseurs angoumoisins ; on vit les barrières trembler sous la poussée d'une partie de la foule, quelques rares excités firent leur apparition sur la pelouse.

Et il fallut intervention de la maréchaussée pour rétablir l'ordre.

On en conclura que la passion pour le football n'est pas morte à Marseille.

Un peu excessive parfois, mais sans elle que resterait-t-il du football "pro" ?

TROP DE VEDETTES

L'O.M. a certainement laissé échapper la victoire en première mi-temps.

Ses vedettes de l'attaque exception faite de Loubet, actuellement en bonne forme, voulurent trop en faire.

À la manière d'El Cordobes, chacun essaya de réussir son numéro personnel, sans trop penser à ses partenaires.

Ce fut l'erreur, car Angoulême eut pu, alors, être distancé, ce qui aurait totalement modifié la physionomie de la partie.

Le remplaçant forcé de Lopez par Mitic n'arrangea rien.

Homme de bonne volonté, mais lent dans ses mouvements, le Yougoslave fut incapable, au milieu du terrain de jouer le rôle ordinairement tenu par Bonnel.

Tant et si bien que submergés pendant le premier quart d'heure, les Angoumoisins, sous la direction avisée de J.L. Leonetti, terminèrent très fort cette première mi-temps.

À ce moment de la partie leur égalisation, oeuvre du vif et combatif Gallice, n'était pas imméritée.

DEUXIEME MI-TEMPS :

QUEL SPECTACLE !

La deuxième mi-temps va malheureusement tout gâcher.

Un cavalier seul de l'O.M., haché par de nombreux coups de sifflets, des maladresses, de l'énervement, un repli de plus en plus massif d'Angoulême devenu conservateur... et, pour finir, l'incident relaté plus haut.

Tout à fait en fin de rencontre, alors que les deux équipes s'obstinaient : L'une à attaquer, l'autre à défendre, on se serait cru à un seizième de finale de championnat de France de rugby.

Quand une équipe poussée dans ses derniers retranchements fait alterner le dégagement en touche et, les coups de pied à la lune.

Nous espérions du spectacle, nous en avions eu, mais sans rapport avec ce que l'on a coutume d'appeler un le bon football.

Il est bien évident que l'O.M. par rapport à Angoulême, est nettement le modèle au-dessus.

Mais, hier soir, accrochés au propre et au figuré, trop sûrs de leur force aussi, les olympiens durent partager les points sur leur terrain.

L'O.M. n'a pas gagné hier soir, on ne saurait lui en tenir rigueur.

Maurice FABREGUETTES

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Le président LECLERC : "Excès de personnalité !"

Philosophe, le président Leclerc ne considérait par le nul obtenu par Angoulême comme une catastrophe, mais comme un point bêtement perdu.

"Nous n'avons pas perdu ce point en seconde mi-temps où nous avons raté beaucoup d'occasions mais en première par excès de personnalité, notamment de Josip qui a voulu marquer tout seul.

"Ceci dit, je ne suis content ni de l'arbitrage de M. Baucourt ni de l'antijeu en deuxième mi-temps de certains de nous adversaires. Par compte, je suis heureux de la recette (150.000 Fcs. pour 15.633 spectateurs), les gens sont venus au dernier moment."

JOSEPH : "LA BALLE ETAIT SUR LA LIGNE !"

Tout en jouant un bon match Joseph venait une fois de plus, de tenir le rôle du héros malheureux.

"Pourtant, lorsque j'ai marqué sur coup franc en première mi-temps, le juge de touche ne m'avait pas signalé hors-jeu. Et sur le second but refusé, je vous assure que je n'ai repris la balle sur la ligne... Roger peut en témoigner, il était tout juste derrière moi..."

Et ce dernier d'acquiescer.

VOITURE DE POLICE POUR M. BAUCOURT

Il est certain que le froid évita à l'arbitre M. Baucourt, une magnifique bronca. Mais le service d'ordre, qui avait réprimé au cours du match une tentative d'envahissement du terrain, s'il n'eut guère de mal à disperser quelques groupes frigorifiés, jugea utile de l'évacuer dans une voiture de police.

JEAN-LOUIS LEONETTI : "AH ! CES MARSEILLAIS"

Capitaine d'Angoulême, Jean-Louis Leonetti à retrouver ses concitoyens tels qu'en eux - mêmes.

"Ils n'ont pas changé depuis dix ans et ne sont jamais contents ! Pourtant ami Joseph avait repris la balle derrière la ligne. Que pouvait faire l'arbitre ! Et puis, ces Marseillais "pleurent" sans arrêt !

 

 

 

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