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Résumé Le Provencal

du 09 mai 1971

 

TENU EN ECHEC PAR LYON (BUTS : LOUBET-COUECOU ; DOMENECH - DI NALLO)

L'O.M. A BOUT DE SOUFFLE

Nous pensions que l'O.M., porté par la défaite de Saint-Étienne, où la victoire de Bordeaux si vous préférez, allait manger du Lyon, dès le début de la rencontre.

Il fallut cependant attendre la 37me minute pour voir Loubet concrétiser la nette domination olympienne par un but tout en finesse.

Le mérite avait été récompensé, car Loubet, jusqu'à la, s'était montré le meilleur attaquant de son équipe, en dépit des multiples irrégularités de son bouillon est vigilant garde du corps, le jeune Domenech.

Ce but avait été grandement facilité par une fausse sortie de Chauveau et, pour la beauté du coup, nous eussions préféré voir Loubet conclure, quand, vers la 25me minute, il réussit une terrible reprise de volée, sur un centre de Magnusson.

Un de ces centres longs, pour une fois, parfaitement exploité et qui, à quelques centimètres près, aurait pu faire un bruit un but d'anthologie,

TROP PAR LE CENTRE EN PREMIÈRE MI-TEMPS

Sans cet exploit personnel de son ailier international, l'O.M. serait rentré au vestiaire, à la mi-temps, sur un résultat de 0 à 0.

La raison de cette semi-inefficacité n'a pas échappé aux personnes présentes au stade vélodrome.

Le point fort de la défense de Lyon se trouve en son centre, où son centre, où Baeza et le Yougoslave Mihalovic ont du poids, du répondant et de l'expérience, surtout quand on les attaque de face.

Or, il se trouve qu'en première mi-temps, alors qu'il aurait pu faire la différence, l'O.M. s'entêta à vouloir passer par le centre, où Couecou, malgré son évidente bonne volonté et un grand esprit combatif, était comme pris au piège.

C'est sans doute le manque de diversité offensive, pendant les premières quarante cinq minutes, qui a coûté à l'O.M., un point, dont il semble inutile de dire qu'il eut été précieux.

DI NALLO, CHIESA ET COMPAGNIE SE REVEILLENT.

La deuxième mi-temps ne confirma nullement la première.

On s'attendait à tout, sauf à voir le milieu du terrain olympien voler en éclats et briller de mille feux, sous les projecteurs, la virevoltante attaque lyonnaise.

Di Nallo, Chiesa, Félix, Ravier et compagnie conduisirent alors un bal de toute beauté ce qui contribua à donner à la fin de la rencontre un caractère dramatique.

Mais que faisait Magnusson, ou était Gress ?

Dans une équipe olympienne ayant perdu la direction du jeu, même Bonnel, l'inusable paraissait à la dérive, tandis que Novi et Kula regardaient partir Di Nallo et Chiesa, les petits poucets, sans pouvoir les intercepter.

Une fois de plus, on voyait l'O.M. perdu, affolé, comme à bout de souffle, en deuxième mi-temps sur son terrain.

UN CADEAU DE LYON À SAINT-ÉTIENNE

Diables de Lyonnais !

Après avoir éliminé Saint-Étienne de la Coupe, ils viennent de faire cadeau à leur voisin et ennemi d'un point inespéré.

Qui, en effet, aurait pu croire alors que l'on venait d'apprendre la défaite surprise du champion de France, que l'O.M. n'allait pas profiter de cette occasion presque miraculeuse pour revenir à un point de son grand rival.

À quelques jours des demi-finales de la Coupe de France, l'Olympique de Lyon vient de prouver qu'il arriverait en forme au bon moment.

Car, sur l'ensemble des deux mi-temps, le match nul est parfaitement logique.

L'O.M. aurait dû marquer plus d'un but en première mi-temps, mais Lyon fut bigrement dangereux au cours de la deuxième période.

À un point tel que Escale, pour la première fois de la saison, au stade vélodrome, fut soumis à un véritable bombardement.

C'est ça le football, avec toutes ses incertitudes, mais il semble bien que l'O.M. tant en coupe qu'en championnat, ne soit pas au bout de ses peines.

Maurice Fabreguettes

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  LYON du tac au tac !

Oh ! Oh ! Voilà une nouvelle qui va donner à la soirée une singulière tournure : Bordeaux surprenant vainqueur à Saint-Étienne. Il va sans dire que les commentaires allaient bon train sur les abords du boulevard Michelet, bien avant la rencontre.

Nous vous laissons aussi imaginer l'état d'esprit des joueurs marseillais qu'on n'a guère tardé bien entendu à tenir au courant.

Le plus heureux de l'histoire était sans doute Didier Couecou l'ex-Girondin, dont le pronostic judicieux lui valut en l'occurrence le gain d'une bouteille de champagne enlevée au détriment devinez de qui ? Mario Zatelli en personne.

L'affaire comme on dit, se présentait bien, pour la bonne raison qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que le cinquième titre stéphanois ait du plomb dans l'aile.

Mais n'anticipons pas.

Quoi qu'il en soit, les réflexions en sont là quand les deux équipes font leur entrée sur le terrain.

Lyon, qui avait eu quelque inquiétude pour ses deux défenseurs : Baeza et Mihajlovic, aligne finalement la formation annoncée sauf pour le douzième homme, qui est Lhomme et non Coluna.

À l'O.M., ou Skoblar, on le sait, est absent, pas de bouleversement de dernière heure non plus, ce qui donne sur la feuille d'arbitrage :

Lyon : Chauveau, Domenech, Mihajlovic, Baeza, Valette, Perrin, Prost, Chiesa, Félix, Di Nallo, Ravier, 12e homme : Lhomme.

L'O.M. : Escale, Lopez, Hodoul, Zwunka, Kula, Novi, Bonnel, Magnusson, Gress, Couecou, Loubet 12me homme : Leclercq.

Arbitre : M. Petit.

EN TROMBE.

Le climat aidant, il est facile d'imaginer qu'on en arrive assez rapidement aux choses sérieuses.

Les Lyonnais sont très rapides en ce début de partie, mais c'est pourtant l'O.M. qui va porter les banderilles les plus dangereuses.

Une première fois, un relais Magnusson - Gress se termine par un long centre du Strasbourgeois que Bonnel, en bonne position, met au-dessus. Puis, quelques secondes plus tard, un tir du même Gress est captée acrobatiquement par Chauveau (7e minute). Le tout nous amenant à dire que la défense lyonnaise est à l'ouvrage jusqu'au premier quart d'heure, toutefois elle sait prouver que sa réputation de solidité n'est pas une surfaite. Malgré, soulignons-le, une tête de Couecou, bien arrêtée, et un tir du même de peu à côté (16e minute).

L'O.M. indiscutablement dominé les débats, alors que Lyon semble surtout miser sur la contre-attaque. Sur l'une d'elle, Di Nallo obtient même un corner devant Lopez (23e minute). Sur le coup de pied, Escale est à la parade.

Le stade connaît ensuite deux instants d'immense émotion : le premier sur un tir de Loubet qui secoue le côté des filets (25me), le second sur la reprise de Di Nallo qui frôle la transversale (26me minute).

La première demi-heure est atteint sur un tir fulgurant de Loubet qui a échappé à Domenech mais encore une fois la balle n'est pas dans l'encadrement.

BUT DE LOUBET

Nous assistons ensuite à une petite explication entre Couecou et Valette dans la surface de réparation lyonnaise, sans gravité, ni incidence notable. Il n'empêche que le jeu se durcit de façon sensible et dans l'épreuve de force, O.M. va pouvoir enfin trouver la faille. Une situation de nouveau confuse devant les buts de Chauveau est cette fois magnifiquement exploitée par Loubet qui devance la sortie du gardien lyonnais et ouvre le marque dans l'explosion de joie que l'on devine (37me minute).

À la mi-temps, après bien des péripéties mouvementées, l'O.M. tient néanmoins son petit avantage.

DOMENECH ÉGALISE

Ce fameux petit but qui, pour l'instant, relance le championnat... Mais n'anticipons pas. Ce n'est pas fini.

L'O.M., en tout cas, est animé aide à la reprise des mêmes bonnes intentions. Escale doit cependant capter un bon centre de Perrin (48e minute) avant que Di Nallo, plus rapide qu'Hodoul ne rate complètement son tir (49e minute).

Lyon, tout compte fait, a repris du poil de la bête, à tel point qu'on voit Baeza mener une longue offensive, avortée in extremis. Les arrières lyonnais secouraient-ils le joug ?

Il faut le croire, car Domenech alerté par Perrin, s'en va tout seul surprendre la vigilance d'Escale (52e minute).

COUECOU A SON TOUR.

Tout est remis en question. Pas pour longtemps d'ailleurs, car Couecou, deux mille plus tard, hérite d'une talonnade de Magnusson et promptement, du pied droit, redonne l'avantage à l'O.M. (54e minute).

C'est alors que les débats montent d'un ton. Les esprits s'échauffent et Escale réalise un petit exploit sur un tir à bout portant de Félix (63e minute).

Auparavant, une tête de Baeza s'était écrasée sur la transversale. Quoi qu'il en soit, la bataille entre les deux Olympiques est palpitantes.

DI NALLO ENCORE.

Escale doit arrêter deux bolides : un de Félix, l'autre de Chiesa, ce qui tend à prouver que Lyon est loin d'avoir abdiqué.

Un coup franc contre Couecou donne un peu d'air à l'O.M. (72e minute), puis Chauveau se détend avec succès sur un centre de Magnusson.

Mais il reste un petit quart d'heure à jouer et l'on ne peut s'empêcher de reconnaître que ces diables de Lyonnais sont bougrement dangereux.

Avec bec et ongles, l'O.M. s'acharne pourtant à préserver ce mince avantage.

Hodoul à la désespérée, il faut bien le dire, concède un corner qui va toutefois être fatal à l'O.M. (81e minute), car une reprise e Di Nallo de la tête laissera aucune chance à Escale.

L'O.M. et Lyon sont de nouveaux à égalité.

Les affaires s'arrangent d'autant moins pour les Marseillais qu'ils doivent concéder deux corners consécutifs alors que l'on a entamé les cinq dernières minutes.

Heureusement les suites ne sont pas trop fâcheuses comme ce tir de Di Nallo arrêté par Escale (88e minute).

Finalement, on n'en restera à ce deux partout.

Le moins que l'on puisse dire est que l'O.M. a manqué le coche.

Jean FERRARA

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 Lucien LEDUC : "Une mauvaise seconde mi-temps !"

On sait comment les choses se présentaient, hier soir, 25.000 supporters, les joueurs marseillais n'ignoraient pas que leurs rivaux stéphanois s'étaient fait battre par Bordeaux. Mais, si cette circonstance particulière pouvait constituer puor eux un stimulant, il s'agissait, en l'occurrence, d'un doping à double tranchant, si nous osons nous exprimer ainsi. En effet, investis par leur immense et terrible public d'une mission sacrée, sans doute voulurent-ils trop bien faire avec tout ce que cela implique de nervosité et d'excès de précipitation néfaste.

On analysait ainsi la situation sur le coup de 22 h 30 dans le vestiaire marseillais ou le président Leclerc s'en prenait tout d'abord à l'esprit même du match :

"Enfin, quel est le classement de ces diables de Lyonnais nous disait-il... on aurait dit d'eux qu'ils jouaient le match de leur vie. Passe encore de disputer la balle avec virilité, cela se conçoit. Mais il n'est pas admissible de voir autant d'irrégularité. Ce Domenech est un véritable démon ! Mais ce n'est pas avec de telles batailles que nous attirons le public !..."

Lucien Leduc se demandait, c'était logique, si son équipe avait flanché en seconde mi-temps ou si les Lyonnais s'étaient alors montrés irrésistibles.

"Il y a sans doute un peu des deux... soupirait-il. Il est certain qu'en seconde mi-temps nous n'avons su demeurer maître du jeu et du ballon et que, en revanche nos adversaires sont alors sortis de leur coquille. Mais peut-être parce que nous avons baissé de régime.

"Pourtant nous avons eu la chance de reprendre l'avantage quelques minutes après n'avons nous su en tirer parti, et cela montre bien que quelque chose ne tournait pas rond dans notre équipe !.."

Mario Zatelli ajoutait :

"Je crois qu'il aurait mieux valu pour nous de ne pas connaître la défaite de Saint-Étienne. Il est probable que cela a contracté nos joueurs. Sachant les Stéphanois battus, ils ont voulu trop bien faire, et ce n'est jamais bon !..."

Loubet et Couecou nous montraient leurs poitrines, mais oui, balafrées d'extraordinaires estafilades.

"Je ne sais pas d'où sort ce petit Domenech, nous disait le premier, mais pour moi lui un un match de football est une véritable bataille de rue. D'ailleurs il a des incidents avec tous ses adversaires !..."

Le second ironisait :

"Vous voyez, c'est un tacle un peu haut ! Presque à la carotide ! Quand je pense qu'on ne cesse de me reprocher de jouer dur. Constatez que je ne suis pas le seul !

Et il ajoutait :

"C'est vraiment catastrophique d'avoir perdu ce point le soir même ou Saint-Étienne en perdait deux ! Nous n'avons pas au contrôler le jeu jusqu'au bout. Ce n'est pas en jouant ainsi que nous serons champions de France..."

Enfin Roger Magnusson et Gilbert Gress étaient du même avis.

"On dirait, nous confiait l'Alsacien que nous ne savons pas menaient une partie. Nous l'avons eue en main à deux reprises, pourtant il semble qu'à un moment donné, nous perdions toute assurance, toute sérénité. Si les Lyonnais parurent si fort en seconde mi-temps c'est à cause de notre affolement !"

Et le Suédois concluait :

"N'oubliez pas qu'il nous manquait de Josip. C'est le meilleur d'entre nous et nous ne pouvons nous passer de son efficacité ! N'avait-il pas marqué trois fois à Lyon ?"

Louis DUPIC

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PIERRE PIBAROT :

"UN BON ENTRAINEMENT"

"Ne croyez pas que nous avons joué ce soir le match de notre vie ! " nous dit Pierre Pibarot, qui venait d'embrasser ses hommes.

"Si nous avions joué aussi bien que contre Saint - Etienne, nous aurions passé 3 ou 4 buts à l'O.M. dont la défense n'était pas invulnérable. C'est une équipe qui perd assez rapidement son assurance. Elle a été à notre main dès que nous avons appuyé un peu plus nos actions. Ce fut pour nous une bonne partie d'entraînement avant la Coupe.

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IBAN BAEZA :

"JE VOUS L'AVAIS PREDIT"

"Je vous l'avais bien dit ! nous rappela "Jeannot" Baeza, triomphant. Pour nous battre, il aurait fallu que l'O.M. soit très fort, et je ne l'ai pas trouvé terrible.

Nous pouvions très bien gagner ce match, ne serait-ce que sur mon coup de tête... mais, du moins, n'avons-nous pas volé le nul.

"Cela nous laisse des perspectives agréables pour la Coupe, car l'O.M. ne nous battra jamais à Lyon !"

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Et si c'était une répétition ?

 REGAIN

Quand le speaker annonça que Saint-Étienne, le leader, avait été battu sur son terrain, à la surprise générale, par Bordeaux, ce fut un du délire dans le stade ! Un enthousiasme commutatif, un regain de passion...

Les supporters avaient rapidement fait leurs comptes, et si les "Blancs" triomphaient des sujets de M. Pradel, ils n'avaient plus qu'un point de retard au classement général !

 BLEU SUR BLEU

A quoi bon posséder un éclairage exceptionnel, l'un des meilleurs d'Europe, si les couleurs de maillots se confondent. Et, hier soir, c'est un peu trop bleu sur bleu. Le bleu des maillots des Marseillais et le bleu des culottes rhodaniennes. De plus, il est difficile de lire les numéros sur les dossards des Lyonnais.

Alors ? Beaucoup de confusion !

 PRESSENTIMENT

Il y avait, hier soir, beaucoup plus de monde au Stade Vélodrome que pour le quart de finale de Coupe O.M. - Blois.

Les spectateurs étaient-ils pris d'un indéfinissable pressentiment ? Croyaient-ils, confusément, que ce choc pouvait receler en lui-même une plus grande importance que celle qu'on lui accorderait ?

Nous ne le pensons pas, mais les amateurs de ballon rond ont, peut-être, un sixième sens !

 COMME UN PARFUM DE COUPE ?

Les Olympiens et les Rhodaniens se sont-ils réservés en songeant à la Coupe de France ?

Nous ne le pensons pas, mais il régnait, hier soir, au boulevard Michelet, comme un parfum spécial, et les joueurs ne pouvaient pas s'empêcher de songer au prochain tirage au sort de la Coupe de France qui risque de mettre en présence les "Blancs" et les hommes de Mignot.

 RETOUR AU BERCAIL

Mignot escomptait que ses hommes se mettent en relief au Stade Vélodrome, car c'était pour lui une sort de retour au bercail, et il en était heureux. Certes, grâce à l'autoroute, Marseille n'est plus qu'à trois heures de Lyon, mais incontestablement, Marseille - Aix c'est un parcours plus rapide, et Aix ça compte pour Mignot

 UN NOM FATAL.

Domenech, c'est davantage un nom de rugbyman que de footballeur et, hier, ce Lyonnais, au patronyme pyrénéen, s'est fait remarquer par quelques interventions sèches, ce qui a permis à l'un de nos voisins de s'exclamer : "Ce Domenech, qu'est-ce qu'il fait avec un ballon rond ? Il est mieux placé pour l'ovale !"

 UNE AFFAIRE DE MÉTROPOLE

Depuis des décennies, Lyon et Marseille luttent pour le titre de "dauphine" de Paris. Marseille s'enorgueillit d'une population supérieure. Lyon d'une économie plus dynamique. Le match à distance de numéro deux peut encore durer longtemps, mais, en football, l'O.M. a pris un net avantage, et sur le plan de l'assistance et sur celui de la valeur intrinsèque de l'équipe.

 PAS FORT POUR DES SANCTIONS.

L'arbitre, M. Petit, a été considéré comme pas fort dans les sanctions. À plusieurs reprises, il aurait dû fustiger le jeu par trop virile des visiteurs. Il ne le fit pas, et cela lui valut une certaine "bronca" de la part des spectateurs !

Alain DELCROIX

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