Résumé Le Provencal du 12 avril 1971 |
VICTOIRE MERITEE |
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PARIS (par fil spécial) - Paques ? Non, pâquerettes. En fonction du jour et de la température, nous avions préparé plusieurs titres chocs : "La résurrection de l'O.M.", "Paques rouges..." ou plutôt vertes, à cause de la couleur du maillot du Red Star, "Avril au Portugal" ... et nous en passons... Il nous faudra, par la faute de circonstances, nous contenter d'un titre, beaucoup plus modeste, du genre : "Joyeuses Pâques, tout de même, pour l'O.M." Pour l'O.M. qui, sans avoir à forcer son talent et grâce à l'indiscutable avantage que lui procurèrent quelques raids de ses contre-attaques vedettes, s'est tout de même qualifié pour les quarts de finale de la Coupe. "Nous avons gagné..." "Nous avons gagné..." Ce cri, lancé par les rares supporters olympiens, la rencontre terminée, fut la constatation d'un fait. L'O.M. a au moins le mérite de ne jamais se décourager, de ne jamais abandonner la lutte. À défaut d'avoir manifesté, hier, à Saint-Ouen, un plein redressement, la résurrection pascale espérée, il nous a prouvé que ses qualités morales restaient intactes. Mais il faut bien dire, aussi, que par cette magnifique journée de printemps, où tout se prêtait à un grand match de Coupe, le très nombreux public venu à Saint-Ouen n'a pu satisfaire sa soif de bon football. Il est reparti très déçu et l'on ne saurait écrire que cette rencontre a fait beaucoup pour la propagande du sport de la balle ronde, dans notre capitale. La faute principale en incombe au Red Star qui n'a jamais su sortir de son ordinaire, de son habituel train-train et dont la stérilité offensive fut affligeante de bout en bout. Nous aurions aimé un vrai match de Coupe, avec son indécision, sa hargne, ses rebondissements, ces drames grands et petits, nous avons eu droit à un simple match de championnat, sans émotions fortes. Pâques ? Non, pâquerette et victoire archi-méritée du meilleur du jour et de toujours. L'O.M. est toujours en course, Saint-Étienne n'y est plus, c'est la meilleure conclusion que nous tirerons de ce rendez-vous raté. Raté surtout, par l'absence de l'esprit de coupe. |
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MAGNUSSON - LOUBET - SKOBLAR un éclair ans la grisaille (De nos envoyés spéciaux et de notre Bureau parisien) |
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PARIS - Commenter longuement une rencontre dont les principales péripéties tiennent sur une demi-page de notre bloc-notes et d'une gageure. Prenant la première mi-temps, si vous voulez bien. Elle commence à la 10e minute. Il s'agit du but très pertinent marqué par Magnusson - Loubet - Skoblar. Le seul véritable exploit de la rencontre, en somme. De là, par-dessus un espace blanc, nous sautons à la 44e minute. Pour apprendre que, sur une percée de Novi, Magnusson, venu en plein centre, a réussi un anti-exploit : se faire chiper le ballon par Laudu : le gardien audonien. Entre ces deux périodes de pointe de l'O.M. que s'est-il passé ? On serait tenté de répondre rien, si l'on s'en tient seulement au peu de travail qu'eut à faire Escale. En fait, les joueurs du Red Star, ratissant au maximum le ballon au centre du terrain, avaient plutôt dominé. Mais de façon tellement brouillon dans la construction et maladroite dans la conclusion que l'on n'eut jamais l'impression que ces braves garçons avaient la moindre chance de renverser la situation. Nous n'étions pas dans la peau de Lucien Leduc mais à la place nous n'eussions pas éprouvé la moindre inquiétude. Il est déjà évident que les attaquants du Red Star n'étaient pas habités par cette qualité, à l'origine des grandes surprises en Coupe, que l'on appelle le dépassement. Quand l'O.M. rate l'estocade Au début de la deuxième mi-temps, la lourde défense du Red Star s'étant un tantinet découverte, pour mieux attaquer, on crut que l'O.M. allait marcher sur la tête de son rival. S'imposer de façon indiscutable, irrésistible, avant de terminer par une exhibition. L'O.M. de l'automne dernier n'aurait certainement pas laissé passer l'occasion. Mais l'O.M. 71 n'a plus que l'apparence de la grande équipe dévastatrice qu'il fut et qu'il peut redevenir. Il rata l'estocade facile et le match repris sur son rythme de croisière sans surprise de la première mi-temps. Le danger passé, Red Star releva la tête et termina par une sorte de baroud d'honneur, toujours marqué par une désolante impuissance dans le premier geste. Faure, Ferreira, Simon et Pintenat forment, à eux quatre, une attaque dont certain club du "National" ne seraient pas fiers. Il faudrait plus que de la chance, un vrai miracle, pour la réveiller. La troisième solution a prévalu Avant la rencontre, nous avions envisagé trois solutions : |
1) L'O.M., supérieur dans tous les domaines et ayant l'avantage de mener au départ écrase son rival. 2) Le plus Red Star, soutenu par son public - et ce public était bien là - peut se surpasser et il en résulte un match dramatique, une grande empoignade de Coupe. 3) Le Red Star reste ce qu'il est vraiment : une équipe inoffensive. L'O.M. ne joue pas mieux que ces derniers dimanches, ce qui se traduit par un match nul ou une courte victoire olympienne. C'est malheureusement, pour les spectateurs de Saint-Ouen, cette troisième solution qui a prévalu. Le match que nous venons de voir a rassemblé, comme un frère siamois, à celui du Stade-Vélodrome. Une rencontre banale, un résultat normal. Comme le disait un spectateur neutre à la sortie : "On nous a volé la Coupe !" Le côté encourageant L'O.M. exception faite du grand talent de Skoblar, le seul joueur de classe internationale du match, de quelques éclairs d'un Loubet encore convalescent, de deux ou trois acrobaties de Magnusson et à la rigueur de l'inlassable labeur de Bonnel, ne creva jamais le plafond. On a chargé Gress, on eut souhaité Magnusson plus constant et les relances, parti de l'arrière, ont toujours eu un caractère d'à peu près. Cependant, il faut rendre cette justice à l'O.M., bien qu'il soit actuellement en toute petite forme : il ne s'abandonne jamais complètement au mauvais sort. Il lutte, il est toujours là, il perd le minimum de points et si l'on veut faire une juste moyenne, on s'aperçoit qu'il est qualifié pour les quarts de finale et qu'en championnat il n'a (au pire) que trois points de retard sur Saint-Étienne. C'est, dans le fond, le côté encourageant de la de cette victoire sans gloire à Saint-Ouen. À l'image d'Escale qui se trouve toujours placer là où il faut, l'O.M. plie, en ce moment, mais n'a pas encore complètement rompu. Dans cette optique, il faut lui faire confiance, l'encourager et non l'accabler sous les critiques. Deux matches importants de championnat vont se présenter dans quelques jours. La lutte continue, elle sera moins dure si l'O.M. se sent soutenu par ses supporters. Maurice FABREGUETTES |
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Le RED STAR décevant |
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PARIS - L'O.M. jouera les quarts de finale de la Coupe de France. Cette seule certitude mettre un peu de baume au coeur des supporters marseillais. Mais ceux-ci doivent bien se garder d'un optimisme béat. L'O.M. a battu le Red Star sur le même score qu'au match aller (1-0). C'était nécessaire. Mais nous ne pensons pas, sur la vue de la rencontre que ce soit suffisant pour contribuer au redressement tant attendu du club marseillais. Car, il faut bien se rendre à l'évidence, l'équipe de Lucien Leduc a trouvé sur son chemin une formation audonienne sans inspiration, sans panache, sans flamme et surtout sans attaque. On pouvait s'attendre à suivre un match âpre, dur, dans la plus pure tradition Coupe de France. En effet, jamais le Red Star ne s'est livré. Il n'a jamais donné l'impression de jouer sa dernière chance dans cette épreuve. Certes, le but de marqué à la 10me minute par Skoblar, porta un coup terrible au moral des locaux. Nous aurions voulu les voir se relever, tenter quelque chose... Mais rien. L'O.M. joua donc dans la facilité avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de réussite. Jamais poussé dans ses derniers retranchements, l'Olympique ne força pas son talent. Mais reste à savoir si dans ces conditions, il eut pu faire face. Christian Delachet qui avait suivi le match en spectateurs sur le banc des joueurs, reconnaissait que l'O.M. n'avait pas réussi un grand match, mais il ajoutait : "Ce n'était quand même pas à nous de faire le jeu". CRISE DE CONFIANCE Quoiqu'il en soit les 15.723 spectateurs payants ne se retirent pas satisfaits. Ils étaient en droit d'attendre une partie d'un autre niveau. Avec un Red Star décidé à jouer son va-tout, et à Marseille qui est quand même le deuxième club français dans la hiérarchie. Or, les deux équipes ne se surpassèrent pas, jouant à leur niveau du moment. On avait espéré que la victoire de l'Olympique Lyonnais aurait donné des idées aux Parisiens. On avait espéré que l'élimination de Saint-Étienne aurait redonné du punch à l'O.M. En fait, nous sommes restés sur nos espoirs. Il n'y a pas eu de déclic. Le tout est de savoir s'il pouvait en être autrement entre deux équipes qui manquent actuellement de confiance. DÉSOLANT RED STAR En fait, la rencontre fut assez décousu, intéressante parfois, palpitante jamais. Ce fut d'une production en dent de scie avec un ballon qui stagna souvent en milieu de terrain. Mais indiscutablement, les Marseillais pratiquèrent un meilleur jeu. Plus varié, plus agréable. Mais cette supériorité dans la maîtrise, on eut aimé la retrouver au tableau d'affichage. Ce qui ne fut pas le cas. Si l'attaque phocéenne ne montra pas plus de réalisme que dire alors du Red Star... Ferreira et Simon pratiquent maintenant à une lenteur désespérante, ce qui fait que sur l'action susceptible de mettre Escale en danger, un défenseur parvenait à tout coup à contrer le tir. Quant à Faure et Pintenat, ils se montrèrent si maladroits dans ce qu'ils entreprirent qu'il n'est pas surprenant que les buts manqués par les Audoniens se fassent aussi rares. RÉSIGNATION Mais voyons d'un peu plus près ce que fut cette rencontre, jouée sur le rythme d'un match sans enjeu. Il faisait très beau sur Paris en ce dimanche de Pâques. Et pour assister à ce qui aurait dû être un événement, mon nombre de spectateurs avaient sacrifié le traditionnel week-end en famille. Leur amour du football ou leur égoïsme, suivant le côté où l'on se place, n'aura pas été récompensé. La partie débuta calmement. La première attaque était audonienne, Ferreira tirant nettement à côté des buts. L'O.M. ne se laissait pas impressionner et Gress adressait un centre tir. Mais ces deux actions se développèrent sans conviction. On pouvait alors penser que les deux équipes, également tendues et crispées en étaient au round d'observation. |
Hélas, à de rares exceptions près le spectacle ne gagna pas en intensité. Et c'était premières minutes donnèrent le ton à la rencontre. Déjà il apparaissait que le Red Star n'empoignait pas le match avec résolution faute de moyens sans doute. LA TÊTE DE SKOBLAR L'O.M. ne manifestait guère plus d'enthousiasme, mais montrait plus de cohésion. Pourtant à chaque attaque marseillaise on sentait le Red Star en danger. Une première fois, sur ouverture de Skoblar sur Loubet faisait passer un frisson dans le dos des supporters parisiens. Trois minutes plus tard Magnusson qui touchait son premier ballon, s'enfuyait sur l'aile droite, adressait un centre au cordeau qui surprenait la défense. Charly Loubet reprenait de la tête pour servir Skoblar qui, d'une tête, également battait Laudu. Avec le but d'avance acquis à Marseille, l'O.M. menait donc en définitive 2 - 0. Ce qui compte tenu du fait que l'attaque du Red Star est actuellement incapable de marquer, assurait d'ores et déjà les Provençaux de leur qualification pour les quarts de finale. C'est en définitif le raisonnement que durent faire les Parisiens. Ils ne se ruèrent pas à l'assaut des buts marseillais. Ils n'entreprirent rien de positif susceptible de modifier le cours du jeu. Ils acceptèrent leur sort. Pouvons-nous alors en vouloir aux Marseillais qui ne forcèrent plus leur talent. Ils n'avaient pas à se montrer plus royalistes que le roi. Pendant une demi-heure la balle voyagea, changeant souvent de possesseur tant les maladresses furent nombreuses. Et puis tout à coup le Red Star se fit un peu plus entreprenant, multipliant les tirs en direction du but gardé par Escale. Mais il se trouva toujours un pied pour détourner la course du ballon. Sentant qu'une égalisation devenait impossible, les Parisiens se dégarnirent en défense, s'exposant à la contre-attaque. Ce qui se produisit. Et l'on ne comprend pas alors comment Magnusson qui à la suite d'une belle percée de Novi, relayé par Skoblar put tergiverser à ce point devant le but de Laudu et perdre une balle qui, en toute logique aurait dû déterminer sa course au fond des filets. LE RED STAR DOMINE La seconde mi-temps connut peut-être un peu plus de rythme, mais le jeu demeura aussi décousu. À Marseille, Skoblar était bien isolé. Il réussit pourtant un petit exploit personnel dès la reprise, en prenant de vitesse deux défenseurs qui virent passer la balle au-dessus de leur tête. De chaque côté, on manquait des occasions. Sinon perdait une balle dans les 18 mètres. Bonnel se faisait souffler la balle dans les pieds par Laudu à la suite d'une belle combinaison avec Skoblar. Loubet échouait de la tête sur un centre de Kula... Mais c'est surtout Skoblar qui rata la plus belle occasion de la deuxième mi-temps : sur un contre, Loubet grillait la politesse aux défenseurs parisiens. Skoblar, à l'affût, avait suivi. Démarqué, il recevait une balle en or et des trente mètres décochait un tir de l'extérieur du pied droit qui surprendrait Laudu très avancé. Hélas, la balle heurta le montant et revenait en jeu. Skoblar parvenait à s'en ressaisir dans un angle très ferme mais manquait son shoot. Ce fut assurément le meilleur moment de cette rencontre. Marseille comme on le voit, conservait la maîtrise du jeu et se montrer le plus entreprenant. Les réactions du Red Star étaient sporadiques. Pourtant Ferreira, Ahache, qui remplaça Besnard et Pintenat, menèrent quelques actions dangereuses. C'est d'ailleurs sur un tir de ce dernier qu'à la 80e minute, Escale devait intervenir certainement pour la première fois. Il eut une seconde occasion de se mettre en vedette sur une tentative de Ahache. Et puis ce fut tout. Le Red Star, par son peu de combativité, avait bien déçu, et l'O.M. avait obtenu ce qu'il était venu chercher : sa qualification. C'était peut-être, après tout, le plus important. Jean-Michel FOREST |
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MATCH SANS PASSION Marcel LECLERC : "Le résultat ...sans la manière" |
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PARIS - "On a gagné... On a gagné... " chantonnait Charly Loubet, en rentrant aux vestiaires, sur un air de ronde enfantine. "Chut !" fit Lucien Leduc, qui était sur ses talons... Puis voyant la foule des ayants droit envahir le local fort exigu, l'entraîneur marseillais nous glissait : "Bon sang ! On ne va plus bouger là-dedans". On le voit, on était loin d'une explosion de triomphe et dans leur coin Gress et Magnusson faisaient les gros yeux à des gosses quémandeurs d'autographes. LUCIEN LEDUC : "UN JEU TROP DÉCOMPOSÉ" Il fallait bien, cependant, affronter le problème, en même temps que les journalistes, armés de micros et de carnets... Le coach se jetait à l'eau... "Bien sûr, ce match n'a pas été terrible... Mais je n'avais jamais pensé qu'il pourrait être facile, notre avance d'un but étant insuffisante. Il y avait là, tout frais, l'exemple de Saint-Étienne, éliminé par Lyon. "Il aurait fallu assommer notre adversaire, en lui marquant par exemple un autre but, après celui de Skoblar, mais ne pouvant y parvenir, nous étions condamnés à souffrir. "Vous voyait, nous n'avons pu encore résoudre notre problème principal, celui de reprendre confiance en nos moyens. Nous jouons trop contractés pour atteindre noter jeu a été beaucoup trop lent et décomposé..." LE PRÉSIDENT LECLERC : "L'ESSENTIEL ÉTAIT DE SE QUALIFIER" Dans un autre coin, le président Leclerc tenait lui aussi sa petite conférence. "Aujourd'hui, l'essentiel était évidemment de se qualifier, et notre but étant atteint je ne ferai pas la fine bouche, quant au résultat, même s'il ne fut pas acquis avec la manière... "J'aurais certes préféré que nous soyons de brillant vainqueur, cela n'a pas été le cas, mais deviendra peut-être bientôt une réalité. En attendant, mieux vaut être à notre place qu'à celle de nos rivaux stéphanois. BONNEL : "AH ! CES CHEVILLES" Joseph Bonnel récupérait après avoir comme d'habitude couvert beaucoup de terrain. "Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que j'ai souffert aujourd'hui. Le terrain était dur comme du ciment et en retombant, après une détente, je me suis abîmé une cheville. Non pas la droite, qui me gêne depuis quelque temps mais l'autre". Un autre grand travailleur Jacky Novi l'approuvait : "Ce match a été terriblement dur. Ce terrain était vraiment très éprouvant". SKOBLAR : "J'AI DÛ JOUER DERRIÈRE" On ne n'a pu s'étonner de voir aussi souvent Skoblar opérer en retrait qu'à la pointe de l'attaque. Voici sa réponse : "Oui, j'ai du assez souvent décrocher, mais ce n'était pas pour suivre une consigne mais tout simplement parce que le ballon ne venait. Il fallait bien alors que j'aille le chercher !" Josip, hier, a vraiment payé de sa personne. ! GRESS : "UN COUP AU MORAL" - Que vous arrive-t-il Gilbert ? Tout à l'heure je vous ai entendu gronder les gosses qui voulaient un autographe. Quelque chose ne va pas ? |
- Non, tout va bien, puisque nous avons gagné ! - Alors, vous êtes satisfaits du match de cet après-midi ? Et de votre comportement ? - Non, pas du tout. Mais il faut bien s'en accommoder. Jusqu'alors je jouais sur la droite et ça ne marchait pas. Maintenant j'opère du côté gauche, ici je ne l'avais jamais fait auparavant. Il est normal que je me pose une foule de questions... Ça ira peut-être mieux la saison prochaine. D'ici là, je ferai de mon mieux. Mais le moral n'y est pas. ESCALE : "UN COUP IDIOT" Nous avons demandé à Jean-Paul Escale comment il avait pu, en seconde mi-temps envoyer le ballon de la main droite dans les pieds de Pintenat à la limite de la surface : "C'est un coup complètement idiot. Je voulais adresser le ballon à Charly, mais à ce moment-là, j'ai accroché le bras de Jules et la balle m'a complètement échappé. J'avoue que j'ai eu chaud". Et par la même occasion tous les Marseillais présents dans les tribunes. MARIO : "J'ESPERAIS MIEUX" Pour Mario Zatelli, il s'agit surtout du moral de l'équipe : "J'espérais que nous allions remporter une grande et belle victoire, à Paris, devant le maximum de techniciens et d'observateurs. Le grand succès qui redonnerait à l'équipe la confiance quelle à perdue. "Mais ce n'est pas encore pour cette fois. J'espérais mieux." MARCEL TOMAZOVER : "DONNEZ-MOI SKOBLAR" "Donnez moi Skoblar et nous gagnons le match" disait tout fort Marcel Tomazover, l'entraîneur du Red Star. Nous avons fait souffrir l'O.M. mais n'avons pu le battre faute d'un homme comme lui, coupable de faire la différence. Je trouve que nous avons eu beaucoup d'occasions que les Marseillais qui ont joué le match la peur au ventre." Nous lui laissons, bien entendu, la responsabilité de ses dires. HUBERT GUENICHE : "LE RED STAR INEFFICACE Ancien olympien, Hubert Gueniche en désaccord avec ses dirigeants fut un spectateur décontracté de la rencontre. "Ce n'était pas à l'O.M. de faire le jeu, mais au Red Star. Or, nous pouvons jouer des heures sans marquer le moindre but. Je trouve le résultat on ne peut plus logique..." DJORKAEFF : L'O.M. A BIEN JOUE LE COUP Autre ancien Marseillais, le capitaine de l'équipe de France Jean Djorkaeff : "Pour moi, il n'y a pas de problème. L'O.M. a fort bien joué le coup. Ce fut sans doute au détriment du spectacle, mais c'est la coupe." Louis DUPIC |
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Les supporters de l'O.M. ont secoué le "Marché aux Puces..." |
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PARIS - Les heures précédant Red Star - O.M. furent sans histoire... La torpeur d'un dimanche pascal était brutalement interrompue vers 14 h. 30 de la porte Clignancourt ou des dizaines de voitures conduites par des supporters marseillais improvisaient un concert d'avertissement qui n'était pas piqué des hannetons... Les paisibles populations déambulant sur le "marché aux puces" n'en revenaient pas saisies, qu'elles étaient, par un enthousiasme qui n'est plus guère habituel pour les habitués du Red Star et du stade de Saint-Ouen... Les supporters penchés aux portière scandaient leur raison d'être : "O.M.... O.M...." MARSEILLE MIEUX ORGANISÉ Les joueurs de l'olympique de Marseille étaient à pied d'oeuvre dès 13 heures venant de Chantilly où ils avaient - aux approches de la forêt - installée leur quartier général de détente de... pétanque. Cette sérénité n'allait pas durer : trois quarts d'heure avant le début de la rencontre 15.000 spectateurs étaient en place faisant un bruit comme 30.000. Aux chorales marseillaises bien organisées répondaient quelques plus timides cohortes parisiennes qui manquaient visiblement (et auditivement) d'organisation. DJORKAEFF, LEFEVRE, GUENICHE : LES ANCIENS DE L'O.M. Dès notre arrivée au stade de Saint-Ouen nous rencontrons Jean Djorkaeff qui était venu saluer ses anciens équipiers. Djorkaeff est très satisfait de jouer à Paris-Saint-Germain ou, nous dit-il : "L'atmosphère est bonne". Par contre Gueniche, qui ne jouait pas encore ce dimanche faisait grise mine. Il n'a pas l'intention de rester une saison de plus dans une équipe qui ne lui fait guère confiance. Troisième "ancien" de l'O.M. Bernard Lefevre qui était venu de Hierson, près de Charleville, pouvoir jouer Marseille. Âgé de 41 ans, Lefevre a joué régulièrement au football jusqu'à la fin de la dernière saison. "Maintenant c'est fini, j'ai raccroché". Est-il utile de dire que les uns et les autres envoient un amical souvenir aux marseillais ? VINGT ANS APRÈS... Un supporter - d'origine marseillaise - et qui désire l'anonymat suit, lui, les principaux déplacements de l'O.M. depuis... vingt ans... |
Il habite Arras dans le Pas-de-Calais et a depuis le début de la saison effectué cinq voyages pour encourager son équipe favorite. Voilà une fidélité qui mérite bien le titre de "supporter d'honneur". Le président Leclerc devrait y songer. SAINT-OUEN DÉBORDE... Le vieux stade de Saint-Ouen à une tribune de presse qui n'est pas des plus vastes. Aussi y refusa-t-on du monde, dimanche après-midi. Après avoir ajouté quelques chaises de jardin entre les travées de béton on n'arrive tout de même pas à loger tous les journalistes de la presse écrite et parlée. C'est ainsi qu'une dizaine de confrères allèrent s'installer sur la pelouse et contemplèrent de près les pâquerettes qui furent les seuls agréments d'un match bien médiocre. DEUX GARDIENS ROUGES Les deux gardiens de but : Escale pour Marseille et Laudu pour le Red Star avaient opté pour le même maillot écarlate. L'un et l'autre ne passèrent pas un mauvais après-midi car les attaques ne furent pas terrifiantes. Après le très joli but marqué à la onzième minute par l'O.M., le match sombra dans un "à peu près" assez décevant. COUECOU... COUECOU Aussi vingt minutes avant le coup de sifflet final, quelques spectateurs réclamaient sur l'air des lampions : "Couecou... Couecou..." dans l'espoir sans doute, de voir marquer un autre but. En attendant ces cris (qui lui rappelèrent quelque chose) Mario Zatelli installé sur le banc de touche envoya quelques coups de coude à son voisin Lucien Leduc en lui disant, sans doute : "Je connais déjà cet air"... SIMON : "MONSIEUR JADIS"... De l'équipe du Red Star, encore plus décevante que celle de l'O.M., il n'y a guère à dire. Un de ses joueurs, Simon, qui fut international se révéla comme parfaitement inefficace. Aussi un de nos confrères parisiens baptisa-t-il Simon "monsieur Jadis...". Dans les vestiaires de l'O.M., après le match, ce n'était pas la grande euphorie des victoires. On se déclarait, modestement, satisfait et le président Leclerc résumait l'opinion générale en disant : "On a gagné : c'est l'essentiel". |
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