Résumé du Petit Provencal du 11 janvier 1937 |
MARSEILLE : 4 ROUBAIX : 1 ____________________ Belle chambrée au stade Fernand Bouisson à l'occasion du match Roubais-O.M. Après les excellentes parties fournies par les Phocéens durant les fêtes, on s'attendait un peu, malgré les absences de Zermani et de Gonzalès, à voir nos représentants triompher de leurs adversaires. Ce succès améliore sensiblement leur position au classement, et leur permet d'attendre avec plus de sérénité les rencontres à venir. Dire que la partie fut un modèle du genre, serait probablement exagérer. Elle ne nous donna nullement dans l'ensemble l'occasion d'assister à de belles évolutions de style. Les équipes donnèrent l'impression d'être énormément occupées par le résultat, et ce soucis par trop évident ne leur permit guère d'ébaucher des phases plaisantes et agréables à l'oeil. Au contraire on assista à des offensives parfois heurtées, d'autant que nos représentants forts d'une défense hors pair ne permirent jamais aux forwards visiteurs d'aboutir dans leurs tentatives qui furent plus nombreux que celles des locaux au cours du premier half. Si les Roubaisiens ne purent forcer le rideau défensif olympien, les Marseillais par contre selon une formule souvent employée autrefois attaquèrent moins, mais plus efficacement et avec une rapidité plus surprenante aussi. Zatelli deux fois servi de façon convenable parvint sans discussion à donner à son équipe une avance de deux buts. Le premier sur un joli service de Ignace, Zatelli shoote par-dessus Dessertot qui ne peut arrêter la balle. Le deuxième acquis trois minutes avant la pause est obtenu également par Zatelli sur handing à la suite d'un centre de Kohut repris de justesse par Durand. Au deuxième half, les locaux se montrèrent plus en verve sans cependant concrétiser leurs efforts. Alors qu'à la première partie de jeu, le jeu Durand était utilisé, c'est maintenant Kohut qui est mis à contribution. Les Roubaisiens se rendent compte que les déboulés de l'ailier marseillais présentent pour eux un danger réel aussi le surveillent ils étroitement. Malgré cette surveillance, Kohut, bien aidé par Ignace leur procure un travail sérieux. Cependant alors que les nordistes étaient en position d'attaque, Bruhin lance Zatelli qui évite adroitement les arrières et obtient un troisième but. C'est maintenant le quart d'heure de défaillance. Fructuoso lance souvent Vanvooren et la défense locale est sérieusement à l'ouvrage. Une erreur de H. Conchy trop hésitant permet enfin à Kalmer de battre Vasconcellos après une phase assez confuse. Roubaix parait plus à l'aise que Marseille. Malgré ce Ben Bouali pousse loin ses actions et sur l'une d'elles, sert Zatelli qui sur la reprise inscrit son quatrième but. La fin de ce match fut quelque peu pénible pour les olympiens. L'équipe locale, malgré sa victoire, ne se produisit pas au mieux de sa condition. Il est vrai que Durand fatigué ne fit pas grand chose et ne facilita pas toujours le jeune Dard qui donna malgré ce, l'impression de pourvoir s'acclimater. Ignace également en première mi-temps, ne fit pas son jeu habituel. |
De sorte que Zatelli dut assurer à lui seul le poids des attaques olympiennes. Le centre phocéen se révéla en grande forme. Ses départs rapides, ses réflexes merveilleux et la splendide façon d'utiliser les occasions qui lui furent offertes, lui permirent de créditer son équipe de deux buts en première mi-temps. Sa tache fut un peu plus aisée après la pose par la meilleure tenue d'Ignace et la complète utilisation de Kohut. Avec Zatelli, l'Olympique possède un centre de qualité. Il suffira de mieux savoir mettre à contribution ses remarquables qualités pour que sa valeur en soit encore accrue. Comme au cours des matches précédents, Bruhin se signala à nouveau par la tenue impeccable de sa place. Son jeu parait d'ailleurs s'être sérieusement amélioré puisqu'il ne laisse plus son action en attaque. Sur la fin, il fléchit cependant un peu ; signe de fatigue dû certainement aux durs efforts qu'il dut produire dans les rencontres précédentes. Belle tenue aussi de Bastien, qui semble revenir très fort. Il n'est pas loin de sa forme de l'an dernier. Il couvrit hier, une surface importante de terrain, par suite du rendement défectueux de Durand, et s'en tira souvent à son avantage devant le tandem de qualité : Vanvooren-Fructuoso. Comme à leur habitude, l'arrière défense fut à la hauteur de toutes les situations et surtout Ben Bouali qui se produit avec une facilité surprenante. Il est regrettable qu'une telle valeur n'ait pas été reconnue par le sélectionneur, M. Barreau. C'eut été non seulement un choix heureux e régulier mais aussi une façon de récompenser le travail assidu et parfait de ce sympathique joueur. Rien n'est peut être perdu. Il est fort possible que le sélectionneur fédéral se souvienne qu'il existe des joueurs de classe dans le Sud-Est et que, Ben Bouali soit convoqué pour tenter sa chance à la Sélection. Sur la partie d'hier, nous avons indiqué que Kohut et le jeune Dard furent mis chacun à contribution une mi-temps. C'est là, à notre avis une erreur car cette façon d'opérer permet une surveillance trop lâche de la part de l'adversaire. Il serait bon que les inters mettent en pratique les renversements d'attaque afin de surprendre l'adversaire et de ne plus uniformiser leurs actions offensives. A cet effet, Bruhin gagnerait luis aussi en utilisant tour à tour, au mieux des intérêts de son équipe, chacune de ses ailes. Quant à Roubaix, l'ensemble est de bonne moyenne. Nagy est un excellent travailleur, Kalmar, Fructuoso et Vanvooren, en attaques excellents tripoteurs de balles, manquent cependant de décision dans les dix huit mètres. La défense manqua cependant d'autorité et d'entente avec sa ligne intermédiaire. De l'arbitrage de M. Munsch, nous ne diront simplement qu'il ne fut pas toujours bien inspiré. Quelques-unes de ses décisions furent incompréhensibles Georges DARBOS |
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Résumé du Petit Marseillais du 11 janvier 1937 |