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Résumé Le Provencal

du 21 mai 1972

 

 

UN SACRE FOU... FOU... FOU...

Contre une équipe princière, fût-elle mal classée, on ne pouvait attendre qu'un sacre royal.

C'est sans doute ce qu'a dû se dire le seul titré des joueurs monégasques, Loulou Floch.

En bon Breton, il partit à l'abordage dès le début de la rencontre, brûla Bosquier au passage, trompa Carnus en finesse et lança à ses deux partenaires tricolores : "Voilà ce que j'aurais dû faire à Sofia".

Quelque part en France, écoutant le match à la radio, Georges Boulogne a dû s'écrier : "Pas de doute, je suis maudit !"

Ce but, parfaitement inattendu, jeta comme un froid. Dans les vestiaires, le préposé au champagne se demanda s'il ne faudrait pas remettre à une date dite ultérieure le 14 juillet des bouchons.

QUAND LES GRANDS CHEFS D'ORCHESTRE...

Ce n'était heureusement qu'un petit couac dans la mélodie en O.M., d'abord mineur. Quand les grands chefs d'orchestre, Skoblar d'abord, Magnusson ensuite, prirent la baguette en main, on se rendit compte que personne, ni Dieu ni le, ni le prince par la personne interposée de ses joueurs, ne pouvait empêcher l'O.M. dé mériter son quatrième titre de champion de France.

À ce sujet, nous ne ferons qu'une petite remarque : un titre n'est pas la conséquence d'un seul match, mais la consécration de toute une saison.

LA FOULE RÉGNE EN MAÎTRESSE

Mais à la mi-temps, alors que tout paraissait finit - d'autant mieux que Nîmes était mené à Nice - nous n'avions encore rien vu, ni rien entendu.

Pour des raisons déraisonnables, que chacun interpréta à sa façon, le match devait sombrer dans le combat de rue et le football pancrace, judo, boxe française... et tout ce que vous pouvez imaginer de pire, si vous n'étiez pas autour du ring.

De cette période noire, nous ne gardons que deux images : une bagarre générale, au centre du terrain (terminée par l'exclusion de Chomet et de Couecou), tandis que, le long de la touche, Belghilt regagnait le vestiaire sur une civière ; un penalty (le premier sifflait contre l'O.M. cette saison) tiré par Floch, en pleine folie collective (dirigeants sur le terrain transformé en place publique, jets de projectiles divers, palabres, bousculades, et nous en passons).

Le plus beau est que ce penalty était vraiment indiscutable.

L'équipe de tempérament, l'O.M. aura eu un sacre mouvementé, à la hauteur de son dynamisme et de celui de son public.

Un sacre fou... fou... fou..., bien dans la tradition marseillaise.

Une grande et belle soirée, en définitive.

Maurice FABREGUETTES

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Marcel LECLERC : "La moitié du chemin"

Le champagne coulait à flots dans le vestiaire de l'O.M. qui venait d'exécuter le tour d'honneur réclamé par le public.

Après la tension extrême des deux heures précédentes, c'était la décompression et la joie.

Le président Leclerc concluait :

"Nous avons fait la moitié du travail, puisque notre objectif était le doublé. Maintenant avec mon ami Zatelli, nous allons préparer cette finale qui s'annonce explosive.

"Ensuite, nous préparons la prochaine saison, toujours avec lui, mais aussi avec M. Linder, ici présent. Cela me parait suffisant pour montrer que je me soucie en ce moment plus de Marseille que de Paris, quoiqu'on en dise, et malgré des appels non déguisés.

"Mais je dois dire que les choses ici ne sont pas toujours faciles, pour ne pas dire qu'elles sont toujours difficiles. Cela peut expliquer une certaine fatigue. Mais pour le moment je suis toujours à Marseille !

MARIO ZATELLI :

"ÇA S'ANNONCE BIEN !"

Mario Zatelli, lui, était déjà au nouveau Parc, et à la finale, et survolait déjà le match de samedi prochain un Lyon.

"Maintenant, je commence à bien sentir cette finale, et je crois qu'elle s'annonce bien. Je suis très content de Courbis qui a apporté un sang neuf.

"Je suis en revanche inquiet pour ce qui est arrivé à Didier Couecou, et qui risque fort de contrarier nos projets !"

KURT LINDER :

"QUEL PUBLIC !"

Futur entraîneur de l'O.M., Kurt Linder venait d'assister à la rencontre en compagnie de son épouse.

"Je ne veux pas juger l'O.M. sur les matches que je lui ai vu faire, aussi bien contre Reims que ce soir. Si l'O.M. est largement en tête du championnat, c'est qu'il a été le meilleur et le plus régulier. Alors il peut bien lui arriver n'importe quoi, cela n'a pas beaucoup d'importance.

Il y a tout de même quelque chose qui me surprend ce soir, c'est l'ambiance et l'attitude du public, avec des jets de boîtes de bière ! En Hollande, un terrain est suspendu pour moins que cela !

DIDIER COUECOU :

"SEULE LA CLÉMENCE"

Didier Couecou était déjà sous le coup d'une suspension d'un match avec sursis. Expulsé du terrain pour une vétille, il risque de ne pas jouer cette finale, après en avoir perdue trois sous le maillot girondin.

"C'est vraiment terrible ! Tout ce que je puis espérer maintenant c'est un rapport favorable de l'arbitre, et la clémence de la commission !"

Et Didier, qui venait d'être plébiscité par le public, en avait les larmes aux yeux !

BOBOSSE :

"MON CINQUIÈME TITRE !"

Le match consacrait, en même temps que l'O.M., Bobosse pour la cinquième fois ! Et le roi n'était pas son cousin.

"Sans doute, cette saison n'avons-nous pas fait beaucoup de spectacles, mais il y a avant tout le résultat à assurer.

"Ce soir, ce n'était pas facile ! Mais je suis content d'avoir enfin réussi à marquer un but sur coup franc !"

ZVUNKA :

"C'EST QUELQUE CHOSE !"

Le capitaine Zwunka savourait la victoire tout en frottant pensivement son nez cassé :

"Eh bien ! Nous y sommes ! Un an de travail et d'efforts ! Un an de patience pour le public. Ce soir, c'était un drôle de match. Monaco et nous avons vraiment joué sur les nerfs.

"Maintenant nous allons essayer de réaliser la seconde partie de nos objectifs. Mais enlever deux titres consécutifs, cela représente quelque chose dans la vie d'un joueur professionnel !

MAGNUSSON :

"DIDIER NE MÉRITAIT PAS ÇA !"

Roger Magnusson est l'homme sans nerf par excellence. Il nous disait :

"Une semaine de repos m'a fait le plus grand bien. Aujourd'hui, j'ai pu jouer normalement, même si j'ai un peu souffert en fin de match. On ne peut impunément se livrer à fond trois fois par semaine.

"Par ailleurs j'ai beaucoup de peine pour Didier. Il risque de ne pas jouer la finale, et ne méritait pas ça. Car j'étais à côté de lui et s'il y a eu bousculade, cela ne valait pas l'expulsion !.

COURBIS :

"DIX MATCHES EN VINGT JOURS"

Rolland Courbis récupérait difficilement.

"Cela a été très difficile pour moi. À certains moments, je ne savais plus trop où j'en étais, et j'ai failli avoir des crampes. En effet, si les pros sont fatigués, je suis, moi aussi, au bout du rouleau.

"Songez que j'ai dû jouer dix matches depuis le début de mai. Cela pèse dans les jambes !"

À la suite de cette victoire difficile, les joueurs marseillais se vit octroyer de jours de vacances, et reprendront l'entraînement mardi à 17 heures. C'est Gilbert Gress qui apportait la conclusion avec un petit sourire :

"Dans le fond, puisque Nîmes a craqué à Nice, tous les efforts accomplis ce soir étaient inutiles. Nous nous sommes battus pour rien !"

Louis DUPIC

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Josip (2 buts) : punch retrouvé

NOVI et BOSQUIER ont fait avec le Yougoslave la différence contre Monaco (4-2)

En principe, toute est en place pour la cérémonie du Sacre. On a vu, bien sûr plus de monde au Stade-Vélodrome, mais ceux qui sont là ont retardé leur départ de Pentecôte. Autant dre qu'ils ne veulent rien manquer du dénouement prévu de ce championnat 1971-1972.

Pas loin de 20.000 personnes en tout cas sont présentes sur les gradins, ce qui sera amplement suffisant pour assurer l'ambiance en fin de partie si, d'aventure, l'O.M. gagne le droit à son tour d'honneur.

Quelques minutes avant le coup d'envoi, Mario Zatelli nous a dit :

"J'espère que nous allons interrompre la série des mauvaises parties. Il est des circonstances où l'O.M. doit l'emporter avec brio ; ce soir, par exemple".

Nous allons bien voir.

FLOCH, COMME UNE FUSÉE

Après quelques échanges sans incidence, Dos Santos lance une longue ouverture en direction de Floch, qui évite Bosquier et se précipite vers la cage de Carnus.

Le gardien marseillais ne peut absolument rien sur le tir lobé de l'avant international. Il n'a que la seule ressource d'aller chercher la balle au fond de ses filets.

On joue depuis six minutes, et voilà que Monaco vient de donner le ton au débat.

L'O.M. à l'occasion de refaire son retard sur un raid solitaire de Gress. Hélas ! Gilbert, à bonne portée, tir sur Carayon (12e). Aussitôt après, Couecou alerte Courbis en position d'avant-centre.

Encore hélas !

Le jeune joueur pousse trop la balle et Carayon a, une fois de plus, le dernier mot.

LA RÉPLIQUE DE SKOBLAR

A la 20me minute, tout va être pourtant rétabli. Sur un long centre de Kula, venu de la gauche, Carayon ne peut maîtriser la balle qui roule d'abord dans les pieds de Couecou, puis de Novi, puis de Skoblar.

Josip ne se pose aucune question superflue. Il arme son tir, ce fameux boulet de canon qui a affolé toutes les défenses de France, et Monaco ne mène plus à la marque.

L'O.M. a égalisé et Skoblar n'est plus qu'à deux longueurs de son grand rival Keita.

Une bonne tête de Courbis sur corner manque de peu la case monégasque (25me). Un tir de Floch connaît le même sort du côté opposé. Le jeu n'est pas déplaisant du tout.

QUAND JOSIP DOUBLE LA MISE.

Nous en étions là de nos considérations quand l'O.M. obtient un coup franc de face, à 20 mètres du but azuréen. Comme de juste, c'est Skoblar qui est chargé de réparer la faute.

Un tir terrible sur lequel Carayon semble passer sur la bonne trajectoire. Il l'est effectivement, mais la balle a été vrillée comme seul Skoblar peut le faire, et infortuné gardien monégasque la laisse échapper au fond de ses bois (29me).

Un but d'avance pour l'O.M., un but de retard pour Josip.

Sur les gradins, la foule exulte. Elle apprécie ensuite, cette foule, un petit festival de Magnusson sur son aile droite. Le centre qui s'ensuit et manquer d'un cheveu par Skoblar qui arrivait à toute allure.

On est passé bien près du troisième but.

Courbis puis de nouveau Magnusson manquent d'un rien d'aggraver la marque. Le premier par une reprise trop enlevée, second par un tir sur l'extérieur du filet.

Mais lorsque survint la pause, l'O.M. à un double avantage, aux points et au tableau d'affichage.

COUECOU ET CHOMET

EXPULSÉS

La première période a été abordée flamberge au vent par les Monégasques, la deuxième, juste retour des choses, est entamée à toute allure par les Marseillais.

Magnusson est redevenu le grand dribbleur de charme, et Couecou ajuste un tir qui s'écrase sur le montant gauche des buts de Carayon (48me minute).

Un remarquable relais Skoblar - Couecou se termine par une fulgurante reprise de dicter. La transversale, cette fois est frôlée de quelques centimètres.

Mais quelle belle action !

Soudain, sans que l'on comprenne trop pourquoi, les joueurs se mettent à régler des comptes. Belghit est touché dans un choc avec Bosquier et quitte la pelouse sur une civière.

Couecou est à son tour, battu par journée.

Discussions, palabres et cris dans le public, car l'arbitre expulse les deux joueurs (63me minute).

Le jeu se poursuit donc à dix de part et d'autre, Suurendonk ayans pris la place de Belghit.

FLOCH DOUBLE PENALTY

MANQUE

Mais on n'en a pas terminé avec les émotions. Sur un tir de Suurendonk, Carnus relâche la balle. Floch se précipite pour reprend, mais il est contré par Zwunka dans la surface de réparation.

L'arbitre n'est pas d'accord sur cette intervention et d'un geste désigne le point de penalty. On vous laisse imaginer la réaction du public.

Floch tire une première fois à côté pendant que la plupart des joueurs discutaient encore avec l'arbitre.

Une nouvelle fois, ce n'est pas du goût de M. Besory, Floch dit-il doit recommencer.

Nouveau coup de tonnerre dans le stade, mais Carnus, d'une formidable manchette, dévie la trajectoire de la balle sur la deuxième tentative (65e minute).

Ovation au gardien marseillais, et les esprits se calment.

LE TROISIÈME À NOVI

On entame ainsi le dernier quart d'heure avec un coup franc de Skoblar. Reprise à toute volée de Novi. Carayon, dans un excellent réflexe, arrête, mais Jacky ne va pas s'en tenir là. En position d'ailier gauche, il évite successivement deux adversaires et, d'un tir croisé, laisse le gardien monégasque sans réaction (82e).

"On a gagné ! On a gagné !" Scandent les spectateurs.

L'O.M., complètement libéré, n'a jamais été si près de son titre de champion de France.

DOS SANTOS RÉDUIT

Mais ce n'est pourtant pas terminé. Skoblar exploitant une longue passe de Kula, venait juste de mettre Carayon à rude épreuve, quand Dos Santos, sur le renvoi, trouve, à la surprise générale, la lucarne des buts marseillais (85e).

LA CLOTURE POUR BOSQUIER

Quelque peu refroidi par ce but inattendu, l'O.M. va néanmoins faire son possible pour avoir le dernier mot. Il reviendra à Bosquier, un coup franc indirect dans la surface de réparation. Pour la quatrième fois, Carayon ne peut rien faire d'autre que de voir passer la balle.

4 à 2. C'est la victoire, le tour d'honneur et un deuxième titre que l'O.M., en définitive, n'aura pas volé.

Jean FERRARA

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LES QUESTIONS QUE L'ON SE POSE

 EST-IL EXACT QUE MARCEL LECLERC POURRAIT S'OCCUPER LA SAISON PROCHAINE D'UN CLUB PARISIEN ?

Le président Marcel Leclerc a répondu à notre question avec un large sourire :

"Ce sont des histoires. Il est vrai que j'ai été l'objet de diverses sollicitations. Il est vrai également qu'être dirigeant à Marseille est une tâche extrêmement difficile. L'environnement n'est pas très favorable. Le climat est souvent délicat. Il faut avoir une certaine dose de courage. Mais je pense, pour ma part, qu'il faut être comme Saint-Thomas, c'est-à-dire croire ce que l'on voit. À l'heure actuelle, je suis dans les vestiaires de l'O.M., au stade vélodrome. M. Linder est à mes côtés et, apparemment, nous préparons la prochaine saison de l'O.M.

 LA FORMULE DE SKOBLAR AILIER GAUCHE, COUECOU AVANT-CENTRE, DOIT-ELLE ÊTRE POURSUIVIE ?

Josip Skoblar n'adore pas outre mesure jouait à l'extrême gauche, Couecou également, et ce dernier préfère être avant-centre. Cette formule, expérimentée hier soir devant les Monégasques, à première vue semble être assez efficace car Couecou avant-centre est toujours aussi habile, et Skoblar à l'aile gauche a toujours le champ libre en profondeur pour opérer. Il a réussi d'ailleurs, sous le numéro 11, quelques mouvements ayant une indiscutable amplitude.

 QUE DOIT-ON PENSER DES DÉBUTS DE COURBIS CHEZ LES OLYMPIENS AU STADE VÉLODROME ?

Courbis avait fait des débuts remarqués dans le team numéro 1 des "Blancs" à Reims.

Hier, c'était pour lui sa grande première au Stade-Vélodrome. Très certainement, il devait être ému. C'était un grand jour pour lui, sans faire des étincelles, il tira son épingle du jeu et, dans le domaine offensif, nous l'avons vu réaliser quelques bonnes choses.

Un fait est certain. Il faut penser au "blé qui lève". Il faut donner une chance aux jeunes.

 FLOCH PEUT-IL ÊTRE UNE RECRUE POSSIBLE POUR L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE ?

Floch a marqué un but de réelle envergure, et il fut l'attaquant le plus brillant des modestes Monégasques. On a dit, à plusieurs reprises, que ce remarquable international breton quitterait la Principauté à la fin de saison, peut-être pour retourner en Armorique. Mais ne pourrait-il pas s'arrêter en route à Marseille ?

Le président Leclerc, qui a certainement en tête une liste de noms de recrues possibles, est demeuré muet au sujet de ce garçon :

"Vous savez, moins on n'en dit, mieux ça vaut. Je suis souvent étonné, en lisant les journaux, de voir des postulants qu'on nous prête !"

Il est certain que l'O.M. va recruter, car, la saison prochaine, le président compte disposer de 18 joueurs. Il n'a confirmé que la venue de Bonnet.

 L'O.M. JOUERA-T-IL UN OU PLUSIEURS MATCHES AMICAUX APRÈS LA COUPE ?

Ce sont les joueurs qui décideront en dernier ressort. S'ils en ont envie, s'ils se sentent en forme, ils disputeront un grand match, soit à Paris, soit à Marseille. Dans le cas contraire, s'ils se sentent fatigués, ils partiront tout de suite en vacances prendre un repos bien gagné.

 COUECOU POURRA-T-IL JOUER LA FINALE CONTRE BASTIA ?

Évidemment, Didier Couecou était mécontent de ne pas avoir terminé la rencontre, mais surtout il pensait à l'avenir.

En effet, il est déjà sous le coup d'un match de suspension avec sursis, et il va écoper d'un match de suspension pour avoir été expulsé du terrain par l'arbitre, M. Besory, qui a marqué sur son rapport : "Coups réciproques".

Dans ces conditions, Couecou risque fort d'être suspendu pour deux rencontres et de ne pas disputer la finale contre Bastia.

Le un rude coup pour l'O.M. et pour le sympathique Couecou, qui a été plébiscité par la foule du Stade-Vélodrome à la fin de la rencontre.

Alain DELCROIX

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M. BESORY : "Je ne pouvais

agir autrement"

Interrogé à la fin de la partie sur l'incident qui valut à Couecou et à Chomet d'être expulsés du terrain, l'arbitre de la rencontre M. Besory, nous a livré les raisons de sa décision après le match.

"Les deux joueurs ont eu une attitude que je me devais de réprimander. Les 20.000 spectateurs en ont été témoins et je ne pouvais agir autrement".

Ne pensez-vous pas, avons-nous alors demandé à l'arbitre, que la sanction est un peu sévère, surtout pour le Marseillais qui risque de perdre sa place en finale de la Coupe de France ?

"De toute façon, a répondu M. Besory, je signalerai dans mon rapport que Couecou n'a pas été à l'origine de la faute.

J'espère pour lui que la commission de discipline se montrera clémente".

Dans ces conditions peut-être que Couecou a encore une chance d'être au grand rendez-vous du Parc ?

Nous le lui souhaitons.

J.F.

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AU SUPER-CLUB, UNE FETE DE FAMILLE

On a coutume de dire que les émotions creusent, aussi ne faut-il pas s'étonner que les joueurs olympiens aient attaqué à bonnes dents le buffet campagnard auquel ils étaient conviés avec leurs épouses, dans les locaux du Super-Club de l'O.M.

Ils s'installèrent par petits groupes, suivant leurs affinités, au milieu de 200 supporters phocéens qui étaient très calmes, très silencieux, et qui mangeaient presque religieusement.

Évidemment, cela manquait d'ambiance, ce n'était pas la frénésie de la saison dernière : Didier Couecou avait raisoi de nous dire : "C'est croire que nous commençons à être blasés ! Et puis je pense que les supporters s'étaient préparés trop longtemps à l'avance à l'idée d'une victoire finale !"

C'est sûr, il n'y avait pas hier soir l'effet de surprise, on attendait l'événement, et personne n'avait envisagé une seconde qu'il pourrait ne pas se produire !

Le président Marcel Leclerc, lui, téléphonait d'abondance, il préférait parler que dîner. M. Neumann lui, entraînait le commissaire Maurel vers le buffet. Ce policier trouvait plus agréable de s'occuper du service d'ordre sportif que des manifestations qui sont son lot habituel !

La plupart des joueurs devaient aller se coucher tôt, car ils ont encore un match de championnat à discuter, et puis il y a à l'horizon la fameuse finale de Coupe au Parc des Princes.

Mais certains joueurs de Mario Zatelli, Couecou, Bosquier, Carnus, Magnusson ont voulu marquer ce second titre en allant boire une coupe de champagne chez Maurice, chanteur guitariste de la rue Corneille, qui leur a appris les paroles de l'hymne à l'O.M. qu'il a composé l'année dernière après le premier titre.

Chaque shot un but... les blancs n'en demandaient pas tant !

A.D.

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SKOBLAR AILIER GAUCHE A L'AVENIR ?

Le soir du sacre se prête assez peu aux commentaires techniques. Mais il y eut tout de même un match qu'il faut essayer de juger, fût-ce de façon succincte.

L'O.M. possédait avec quelques essais : Skoblar ailier gauche et Courbis au centre du terrain principalement.

A première vue, l'expérience Skoblar a été concluante.

Mais il faut toujours se garder de juger ce genre d'essai sur une seule rencontre.

Ce n'est pas la première fois, depuis que nous le connaissons que nous voyons Skoblar revenir en arrière, réussir des passes et des centres admirables, et marquer deux buts.

En cette matière, il faut toujours être prudent et, avant de savoir si Skoblar est l'ailier gauche de rêve que recherche l'O.M., il faut attendre un peu.

Le jeune Courbis a pour lui la santé, la jeunesse et une belle facilité. C'est, indiscutablement, un des grands espoirs de l'O.M. Mais on le savait déjà.

Est-il à sa meilleure place au milieu du terrain ? On n'en est pas absolument sûr. Pour le reste, l'équipe olympienne joua ce soir avec beaucoup de talent et de conviction, même si, à plusieurs reprises, elle fut prise de vitesse par son adversaire.

On a noté avec plaisir, à quinze jours de la finale, le net retour en condition de Magnusson. Sans doute tous les exploits - et ils furent cette extrêmement nombreux - du Suédois, hier soir, ne débouchèrent sur rien de concret.

Mais, après ce que l'on a vu faire à Magnusson, hier soir, on peut être complètement rassuré : il sera certainement l'un des joueurs les plus en vue du Parc des Princes pour la finale.

MONACO TRÈS COMBATIF

L'équipe de Monaco, que nous avions trouvée extrêmement insignifiante à l'occasion du match aller, nous a agréablement surpris hier soir.

Dans un style où la vitesse s'allait à une précision certaine, elle a posé, hier soir, des problèmes à l'O.M.

Sans doute des problèmes eussent-ils été plus grands si le gardien monégasque Carayon n'avait été malheureusement sur la plupart des buts olympiens.

Il ne reste pas moins que des joueurs comme Floch, à la vitesse impressionnante, et plus précis que d'habitude hier, Villa, Dos Santos, le jeune Pasero et aussi infortuné Belghilt, furent très remarqués hier soir.

L'ensemble de la rencontre ressembla surtout à un match de Coupe.

Monaco n'avait qu'une chance infime de se maintenir en 1re division. Il lui fallait une victoire. Ses joueurs se battirent vaillamment, sans doute parfois jusqu'à l'excès, mais on ne leur en tiendra pas rigueur.

Le plus coupable en l'occurrence, fut sans doute l'arbitre, qui hésita de bout en bout à prendre les décisions qui s'imposaient. Avant la bagarre générale, il ne s'aperçut pas que l'ailier gauche de Monaco avait été blessé. Il aurait dû alors intervenir. On ne saurait cependant lui reprocher d'avoir sifflé un penalty contre l'O.M. car la faute d'un défenseur olympien sur Floch était patente.

En résumé, donc, un match d'une grande intensité et qui a contribué à nous faire passer une soirée pour le moins passionnante.

M.F

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