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Résumé Le Provencal

du 20 avril 1972

 

LA TETE DE SKOBLAR

Un beau match qui eût le mérité le titre de finale

Qu'il fut long et plein d'embûche le chemin qui mène au Parc des Princes !

On nous avait dit : "L'O.M. ayant obtenu le match nul à Nice, le plus dur a été fait. La rencontre à disputer au Stade Vélodrome ne sera qu'une simple formalité."

Nous étions en train de nous rappeler ce pronostic optimiste, quand, à vingt minutes de la fin, rien n'était joué, et tout pouvait se produire.

Il était même certain, à ce moment-là, que la victoire serait le résultat d'un pile ou face.

Qui marquerait le premier, que ce fut à la suite d'une action d'éclat ou d'un loupé de l'adversaire, se qualifierait pour les demi-finales de la Coupe.

Nous en étions là, alors que les Niçois généralement maître du ballon au centre du terrain, et développant des offensives extrêmement dangereuses, faisaient trembler les 40.000 spectateurs du Stade Vélodrome.

C'est alors que Gress et Skoblar firent pencher la balance en faveur de l'O.M.

Déjà, autour de nous, on commençait à parler de l'épreuve des penalties.

Un peu plus tard, un tir de Loubet était repoussé par le poteau.

C'est ça le football et c'est ça la Coupe !

Un seul but marqué au moment opportun, vaut toutes les théories.

Tout ce que l'on peut dire à présent est dépassé : l'O.M. est qualifié, Nice éliminé. Et c'est peut-être dommage car nous ne pouvions nous empêcher de regretter que ce match entre les deux grands rivaux sudistes ne se sont pas disputé en finale.

 ERICKSSON, LE ROI DU MATCH

Avant toute chose, il faut très sportivement et très objectivement aussi, souligner la qualité de l'équipe niçoise et la valeur de son opposition.

L'O.M. a peiné pour arracher la qualification et a dû se battre, mais la cause, cette fois, est évidente. Il y avait, en face, une équipe et des footballeurs de classe !

Après avoir trait habilement, en usant de ce que l'on appelle le repli élastique, laissé passer l'orage initial de l'O.M., Nice ne tarda pas à se montrer à son avantage surtout les points du terrain.

Sous la conduite d'Ericksson, maître à jouer du match, son milieu de terrain avec Huck et Jouve, fit merveille.

C'est là, certainement le point fort de son équipe avec une défense fort bien articulée autour de Quittet, et au sein de laquelle le jeune Douis apporta l'appoint d'un beau tempérament offensif.

Peut-être reprochera-t-on aux Niçois d'avoir trop bien joué, et surtout d'avoir manqué de réalisme dans la zone de tir.

Il n'en reste pas moins que nous avons vu au Stade Vélodrome, hier soir, l'ébauche d'une fort belle équipe. Une équipe qui, si elle peut se renforcer intelligemment et utilement, sera certainement le grand adversaire de l'O.M. la saison prochaine.

Le temps, travaillera pour Snella, si on laisse à l'ex-créateur de Saint-Étienne, le temps de travailler.

 BOSQUIER ET SA DÉFENSE

L'O.M. doit sa victoire davantage à ses qualités morales et physiques qu'à ses qualités techniques.

L'O.M. nous l'avons écrit plusieurs fois, sait se battre et il surpasse les autres équipes françaises par son réalisme plus que par sa finesse. Il n'a jamais été et ne sera jamais dans sa composition actuelle, une équipe de démonstrations de bien jouer au sens où l'on entend généralement cette expression.

Même sur son terrain, même soutenu par les plus fervents et ses supporters, il est incapable de donner la leçon, de faire étalage d'un brio qu'il n'a jamais eu collectivement, mais il se bat, il s'accroche, il ne perd jamais son sang-froid et tôt ou tard, il finit par trouver l'ouverture.

Enfin, assez souvent pour être indiscutablement la meilleure équipe française de la saison. Hier soir encore, la part prise dans cette victoire par Bosquier, Zvunka, Novi et leurs partenaires de la défense fut énorme et prépondérante.

Si ces hommes avaient cédé, la victoire de Nice eut été inéluctable.

 L'IRREMPLAÇABLE SKOBLAR.

Skoblar représente un cas déjà bien connu.

Visiblement il est en ce moment en petite forme, mal guéri et manquant de compétition.

Pendant plus de 70 minutes, il fut hier soir l'image de la résignation et de la puissance. Rien ne lui réussissait. Il était régulièrement battu par ses adversaires directs et on pouvait se demander s'il n'aurait pas mieux valu le laisser sur la touche.

Pourtant sa victoire sur Nice sera la sienne. Un but à l'extérieur, un autre au stade vélodrome, certes, hier soir le centre de Gress était-il parfaitement donné mais il faut être Skoblar, avoir son sens du but, son flair étonnant pour se trouver comme par hasard au meilleur endroit, là où vraisemblablement doit passer le ballon.

Par la suite comme définitivement guéri de ce but, il termina très fort, réussissant même l'un des longs bons tirs de la partie.

Ah ! ce Skoblar, s'il n'existait pas il faudrait l'inventer.

 TROP PEU DE TIR.

Nous avons donc assisté non seulement à une passionnante rencontre de Coupe, mais aussi un bon match.

Une seule remarque limitative : de part et d'autre les tirs furent assez rares. Il fallait départager Carnus et Baratelli, le gardien tricolore et sans probable successeur, on serait embarrassé, l'un et l'autre ne commirent pas de faute, mais on ne saurait à leur sujet parler d'exploits.

C'est sans doute la preuve de la sûreté des deux défenses, lesquels de se découvrirent jamais.

Les Niçois jouèrent prudemment, c'était leur rôle, les arrières olympiens craignant des contre-attaques de Loubet - Ericksson et compagnie ne montèrent qu'exceptionnellement en attaque.

Pour conclure, un très bon match surtout quand on sait que le derby en Coupe sont généralement plus acharnés que bien joués et si la victoire de l'O.M. nous enchante, nous ne pouvons nous empêcher de terminer en écrivant : Bravo Nice aussi !

Maurice FABREGUETTES

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Un trait lumineux

Nous n'oublierons pas de sitôt la merveilleuse image de la 71ème minute.

Ce moment exaltant ou deux hommes se donnaient une longue, fraternelle, affectueuse accolade, libérant leur joie, chassant cette crainte qui les paralysait depuis le début du match.

Oui, nous garderons longtemps en mémoire les silhouettes de Skoblar et Gress, là-bas, de l'autre côté de la pelouse très vite rejoints par Zwunka qui venait lui apporter leur apporter la bonne parole du capitaine. Jusqu'à cet instant précis, pourquoi le cacher, nous redoutions le pire.

Bien sûr, O.M. avait retrouvé son public, celui des fabuleuses occasions, ces chants profonds descendant comme des vagues de l'arène de béton.

"Allez l'O.M.", ce cri de ralliement lancé par des milliers de poitrines toutes dévouées à la cause. En début de chaque mi-temps, les Olympiens donnaient l'impression de répondre à ce voeu multiple, tentaient de s'imposer très vite pour que la fête soit plus belle. Mais au fil des minutes, sans doute trop contractés par l'importance de l'enjeu, ils s'étaint montrés moins réalistes, paraissant même parfois se désunir.

Durant la tribune de presse nous nous interrogions du regard et durant la pause, nous passions de l'enthousiasme à la morosité.

Jusqu'à se demander si un sort malin ne nous avait pas transformé Josip au point de le rendre méconnaissable.

Puis alors qu'on évoquait déjà la prolongation, et, qui sait, l'épreuve des penalties, le sort du match bascula, chacun supposait que l'équipe marquant la première sortirait victorieuse du débat.

Et la lumière vint...

Sous la forme d'un étincelant slalom sur l'aile droite de Gilbert Gress. Déjà omniprésent depuis le début, l'Alsacien à la tignasse folle réussissait là un morceau de voltige d'une rare virtuosité.

Avec cette sérénité, ce sang-froid qui constitue le label des joueurs de grande caste, des princes.

Au terme de sa réussite, c'était le centre précis, à la trajectoire tendue.

...Et puis, c'était aussi la tête de Skoblar.

Magistral coup de boule, réussi comme à la parade, et faisant se dresser le stade pour saluer l'exploit. Alors nous entendîmes le fameux "On a gagné", slogan des grands soirs de fiesta, cri de ralliement pour tous ceux dont l'O.M. constitue la joie de vivre.

Pour tout un peuple, la route du Parc s'ouvrait.

Elle avait été difficile à forcer, cette porte étroite, mais maintenant que l'O.M. tenait sa victoire, plus personne et surtout pas les Niçois ne pourraient la lui arracher.

Nous ne savons pas, bien sur, de quoi demain sera fait. Et pour l'heure, il n'est pas question ici de jeter des ponts sur l'avenir.

Laissons nos amis olympiens savouraient ce grand moment de bonheur. Laissons les supporters goûter au triomphe.

Les uns et les autres l'ont bien mérité.

Gérard PUECH

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L'O.M. a su franchir l'obstacle niçois (1-0)

"CA VA CHAUFFER"

C'est Didier Couecou le premier Olympien à se présenter devant la porte des vestiaires, qui nous a lancé au passage cette petite boutade.

Il suffisait alors de jeter un coup d'oeil sur les gradins pour se rendre compte que l'ailier gauche parlait en connaissance de cause.

Deux heures, ou presque, avant le coup d'envoi, le stade vélodrome n'était pas loin d'atteindre sa plus grande capacité de spectateurs.

On faisait même des comparaisons avec le match contre Ajax.

On se demandait avec une certaine anxiété si tous les candidats pourraient obtenir une place. Bref, si l'ambiance avait été chaude à Nice, Marseille ne le cédait en rien à la cité azuréenne, au contraire, puisque l'assistance, au stade du Ray, était au moins multipliée par deux lorsque M. Uhlen, l'arbitre, appela les deux équipes.

Côté sportif, le problème, au départ, était clairement énoncé : pour l'O.M. comme pour Nice, la victoire est indispensable.

Chacun va donc s'efforcer de l'enlever avant l'épreuve redoutée comme la peste des fameux penalties.

Pas de changement de dernière heure au sein des deux informations. La côte, en principe, est en faveur des Marseillais, mais...

A 100 L'HEURE

N'oublions pas de signaler que les Niçois ont été accueillis par un beau concert de sifflet. L'accueil réservé à l'O.M., vous le devinez sans peine : un véritable triomphe. La chorale populaire, dans un tel débat, aura son importance.

C'est parti au rythme d'une cavalerie légère.

Un départ de Kula sur la gauche, un autre de Gress sur la droite. Les défenseurs niçois doivent s'employer la manière forte pour stopper les deux actions. Sur les gradins, la foule crie.

Mais l'O.M., qui a pris le match à bras-le-corps, ne ralentit pas sa pression d'un pouce.

Une nouvelle fois, Magnusson est écroulé dans la surface de réparation, alors qu'il filait au but (6me minute). L'arbitre ne bronche toujours pas.

Les Niçois essaient de réagir par un centre de Douis et une tête de Revelli à côté (7me minute). Mais, sur un départ de Magnusson, Novi place une de ses reprises dont il a le secret.

Baratelli est tout heureux de voir la balle détournée en corner par un de ses défenseurs (9me minute).

Comme disait Couecou : "Ca chauffe !"

UNE MI-TEMPS POUR RIEN

Une passe de Novi va cependant mettre Ericksson en possession de la balle et par la même faire passer les sueurs froides dans le dos des supporters marseillais.

Car le Suédois s'en va tout seul vers Carnus, il faut un retour héroïque de Bosquier pour que le tir manque le cadre (14me minute).

Une sérieuse alerte tout de même. Il n'en reste pas moins que Nice semble avoir desserré l'étreinte. Nous en avons confirmation avec un départ de Kaltenbrunner, et une déviation en pleine course pour Loubet qui, heureusement, enlève trop sa balle (20me minute).

L'O.M. repart tout de même avec une montée de Novi et un centre pour la tête de Couecou, qui oblige Baratelli à effectuer son premier arrêt véritable. Mais tout cela pour rien. L'arbitre avait sifflé une faute préalable (25me minute).

Carnus, à son tour, arrête avec brio un coup franc donné par Quittet (27me minute).

Tant et si bien que la première demi-heure est atteinte sans le moindre but. Après un très bon départ, il semble que l'O.M. laisse maintenant l'initiative à son adversaire. C'est dangereux. D'autant plus que Carnus, dépossédé du ballon par Revelli, a tout juste le temps de retourner dans sa cage pour détourner d'une manchette un véritable boulet d'Ericksson (38me minute).

Les Niçois tente leur chance en toutes occasions, alors que les attaquants marseillais rechignent à tirer au but : du moins en donnent-ils l'impression. Juste avant la pause, pourtant, un centre de Gress arrive sur Couecou qui manque d'un cheveu. C'est le cas de le dire, sa reprise de la tête.

0 à 0 donc. On avait raison de dire que rien n'était joué.

FORCING DE L'O.M.

Quand la deuxième période débute, on s'aperçoit que Bonnel n'a pas tenu la distance, c'est Hodoul, en effet, qui a pris sa place en se distinguant coup sur coup par deux tentatives vers la cage de Baratelli mais, pour l'instant, les tirs sont toujours à côté.

Comme cette tête de Couecou qui passe de Skoblar qui frôle la transversale (48e minute).

Baratelli se sort encore miraculeusement d'une situation pour le moins confuse devant ses bois. Il semble en effet que Magnusson soit en mesure de reprendre victorieusement une déviation de Couecou, mais le Suédois de l'O.M. se heurte à Chorda qui doit se faire soigner après ce violent contact.

Les Niçois, cette fois, l'ont échappé belle.

Baratelli, encore lui, intervient dans les pieds de Hodoul (54e minute) qui tient décidément à marquer son entrée.

Puis Magnusson met trois adversaires dans le vent avant d'obtenir un corner.

L'O.M. a repris son forcing mais toujours sans résultat tangible au tableau d'affichage.

Magnusson n'en poursuit pas moins un petit festival sur son aile droite. Il élimine une nouvelle fois trois adversaires, mais hélas, au moment du tir il ne trouve pas l'encadrement (60e minute).

GRESS - SKOBLAR : 1 BUT

Il reste donc un petit quart d'heure à l'O.M. pour faire la différence dans le temps réglementaire, et, visiblement, la nervosité commence à s'emparer des joueurs à en juger par les chocs de plus en plus virils.

Couecou, le premier, se démène, comme un beau diable, ne ménage personne, et place même un magnifique coup de tête sur lequel Baratelli démontre sa grande classe (68e).

Mais dans cette lutte du gardien niçois avec les attaquants marseillais, ces derniers vont pourtant avoir le dernier mot !

Au départ de l'action victorieuse, un remarquable travail de Gress sur l'aile droite, qui a effectué une trouée dans la défense azuréenne. Le centre en retrait de Gilbert arrive sur la tête de Skoblar. Cette fois les défenseurs niçois n'ont pu intercepter et Josip, d'une superbe façon, ouvre le score à la 70e minute.

Dans le stade c'est une véritable explosion : l'O.M. enfin a pris une option sur la demi-finale.

L'équipe marseillaise ne se contente d'ailleurs pas de vivre sur ce résultat, et Baratelli doit multiplier ses efforts pour que la marque ne s'aggrave pas. Il sort notamment au devant de Skoblar pour dégager au pied.

QUALIFIES !

Nice, toutefois, à une excellente occasion de refaire son retard sur un slalom de Loubet et un tir du même qui est détourné par le poteau avant de sortir (79e).

Ericsson à son tour, mène une dangereuse contre-attaque mais Zvunka le remonte et dégage en corner (82e). Les Niçois jettent toutes leurs forces dans la bataille à l'image de Douis qui se blesse en tirant vers le bois de Carnus (86e). L'O.M. va-t-il subir jusqu'à la fin la pression adverse ? Non ! car Skoblar s'en va sur la gauche, évite deux adversaires avant d'adresser un terrible boulet que Baratelli détourne, on se demande comment (87e).

Les dernières minutes sont d'une intensité insoutenable pour la bonne raison que tout peut encore arriver mais l'O.M. saura faire front devant les dernières attaques niçoises. Quand M. Uhlen siffle, l'équipe marseillaise tient une courte victoire mais on n'en imagine sans peine la portée.

Jean FERRARA

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Une rencontre qui vient trop tôt

 On peut dire, sans être taxé de pessimiste outrancier, que cette rencontre O.M. - Nice aurait constitué une belle petite affiche pour la finale, et quand définitive elle vient trop tôt.

Il y a 18 ans déjà que les rivaux sudistes s'affrontaient en finale à Colombes. Et si Nice l'emporta sur le score modeste de 2 à 1, ce le fut dans des conditions litigieuses.

EMBOUEILLAGE

ET RUES DESERTES

 Hier en fin d'après-midi, Marseille avait prit le visage des grands jours footballistiques, c'est-à-dire que vers 17 h. on notait déjà des embouteillages et que les rues du centre commençaient à être désertes.

UN DRAPEAU IMMENCE

 Si on a coutume de dire que les explorateurs ne doivent pas en s'embarquer sans biscuit, avant de partir pour des terres lointaines, les supporters niçois avaient apporté les instruments indispensables à tout supporter qui se respecte.

C'est ainsi que nous avons vu flotter aux quatre coins du stade, des bannières rouges et noires : l'une d'entre elle avait même un format imposant.

SUR UN AIR NOUVEAU

 On peut affirmer que le slogan "Allez l'O.M." aura été chanté sur tous les rythmes. Nous avons entendu des jeunes le fredonner sur l'air de la Wermarcht "Ah, hi, ah, oh" que l'on entend sur les antennes depuis quelques jours.

UNE BLAGUE

QUI NE FAIT PAS RIRE

 Marcel Cambon est un humoriste. Hier soir à 18 h., pénétrait dans un bar-tabacs du quartier Davso, la mine triste et s'adressant à des amis de l'O.M., il déclarait : "Vous savez la nouvelle ? Des gangsters ont enlevé Skoblar et ne le rendront, avant le coup d'envoi, que si le président Leclerc leur remet 100 millions d'A.F."

Il faillit y avoir des évanouissements. C'est une blague qui n'a pas fait rire, sur le coup !

COMME AJAX

 Est-ce un bon présage ?

Les Olympiens ont fait comme les joueurs d'Ajax : ils ont tâté le terrain pendant quelques minutes avant le coup d'envoi.

BOXE FRANCAISE

 Histoire sans doute de se réchauffer deux spectateurs de la tribune Jean Bouin, avant le coup d'envoi, nous ont fait assister à un round de boxe française. Ils se frappaient de bon coeur ! S'ils avaient besoin de se défouler, ils auraient mieux fait de disputer un match balle au pied !

LE PRESIDENT FEDERICI

ETAIT LA

 Le président de l'A.C. Ajaccio, M. Federici, était venu de son Ile de Beauté pour assister à O.M.-Nice qu'il a préféré à Bastia-Avignon.

Nous lui avons parlé de Trésor et de son possible transfert. M. Federici nous a dit alors en souriant : "Trésor est à Ajaccio pour sept ans et puis, vous savez, il n'y a pas que l'O.M. qui s'intéresse à lui, Ajax aussi. En vérité était venu à Marseille pour recruter".

LA CHANCE

 Les Niçois estimaient avant le coup d'envoi qu'ils n'avaient pas eu beaucoup de choses sur leur pelouse au match aller puisque deux de leurs tirs s'étaient écrasés sur les barres et qu'il pensait que Dame Fortune leur devait bien une revanche. Allait-elle la leur donner ?

LES BRAS CROISES

 Si les Niçois furent accueillis à leur entrée sur le terrain par les lazzis et des sifflets, cela ne fit pas perdre son sang-froid à Jean Snella qui les bras croisés, dans une attitude très hiératique, surveillait ses poulains en train de s'échauffer.

ENCORE DES PETARDS

 La maladie des pétards n'a pas encore disparu. Plusieurs ont été lancés avant le coup d'envoi. Les "artificiers" ont-ils oublié qu'à cause de ces pétards le terrain du Stade-Vélodrome suspendu pour le prochain match de coupe d'Europe ?

LA CHORALE AU POINT

 La chorale des supporters olympiens était bien au point hier soir puisqu'elle se fit entendre avec force en diverses occasions aussi bien pour chanter que pour siffler ou pour agiter les drapeaux bleus et blancs qui étaient plus nombreux que d'habitude.

LA POIGNEE DE MAIN

DE CHARLY

 Charly Loubet n'a pas oublié ses amis de l'O.M. et avant le premier match, il a serré gentiment la main de Roger Magnusson. Si les maillots sont différents, les coeurs n'ont pas oublié un passé pas tellement lointain.

CHANGEMENTS DE PLACE

 À Nice, les joueurs changent de place, cela ne s'est pas produit en un tournemain, mais le jeune Douis, qui avait joué dans l'attaque lorsqu'il portait le maillot rouennais est devenu arrière. Jouve, qui débuta comme ailier gauche est maintenant milieu de terrain et Kaltenbrunner souvent remarqué à l'avant-centre opérait hier soir ailier droit en remplacement de Fioroni blessé à l'aller.

Alain DELCROIX

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JULES ZVUNKA CAPITAINE COMBLE

"Non, nous ne somme pas blasés...

J'ai pleuré, quand JOSIP a marqué !"

"Encore une belle soirée !" concoult Jules Zwunka, le verre de champagne de la victoire en mains. Et le capitaine, toujours fidèle au poste de l'O.M. poursuivait :

"Ce soir, nous n'avons pas abattu des tocards ! Nice a vraiment une belle équipe qui nous a mené la vie dure jusqu'au bout. Il fallait d'ailleurs s'y attendre.

"Certains, nous disent blasés, gâtés par la vie. Comme peuvent-ils affirmer sans savoir ? Je n'ai pas honte de l'avouer. J'ai pleuré quand Josip a marqué notre but ! Des soirées comme celle-ci nous en auront d'autre !"

Nous en acceptons facilement l'augure.

X X X

Le président Leclerc avait accueilli le résultat mi-figue mi-raisin :

"En première mi-temps nous avions des semelles de plomb. Allez donc savoir pourquoi ? Nous avons dû intervenir à la pause, Mario Zatelli et moi-même, et notre seconde période a été meilleure. Mais il s'agissait d'un match de coupe et, dans ce domaine, seul le résultat comme. Mon ami M. Loeillet ne vous dirait pas le contraire !"

Le premier olympien rencontre n'était autre que Mario Zatelli qui allait se changer en toute hâte, Mario, qui avait annoncé la couleur en proclamant :

"Un à zéro nous suffirait !" Pour en arriver à ce résultat aussi étroite que précieux, nécessaire et suffisant, il a dû se gendarmer.

J'ai dû remuer les gars à la mi-temps. Tu me dis qu'ils ont subi le jeu pendant 30 minutes ? Tu es bien gentil. Je leur ai demandé s'ils avaient l'intention de continuer à jouer un match amical. Et ils ont heureusement réagi. Ceci dit, nous n'avons pas battu des morts.

X X X

Clude brasseur, un grand ami de l'O.M., avait apprécié en connaisseur.

"Ce fut un vrai match de coupe. L'O.M. était parti à cent à heures et après la réaction niçoise, il a su reprendre la partie en mains, et son succès est logique et justifié. Nice n'a pas d'avants de pointe, en ce moment du moins par le niveau de Skoblar ! Je ne crois qu'Eriksson dans un autre genre pour lui être comparable !"

Autre neutre, Gaby Robert, adjoint de Georges Boulogne, partageait l'avis de l'acteur footballeurs.

"L'O.M. a su redresser la barre en seconde mi-temps et a mérité sa qualification mais il y a eu tort de afire jouer Bonnel, il n'a fait qu'aggraver son état !"

X X X

Jo Bonnel, c'est Jean-Louis Hodoul qui allait nous en parler.

"C'est en poursuivant Huck, à la 30e minute, qu'il a senti la douleur se réveiller. Il m'a averti aussitôt et j'ai pu m'échauffer longuement au cours du repos et me trouver tout de suite en action. Dans le fond j'ai eu de la chance puisque j'ai fait la meilleure mi-temps !"

Novi, qui enlevait les bandages de son épaule gauche, nous disait :

"Je savais bien que ces Niçois avec leur bonne technique d'ensemble, nous donneraient du mal !"

Roger Magnusson dégustait son champagne et y allait de sa petite analyse :

"Nous n'avons pu faire de notre jeu en première mi-temps, car les Niçois, avec mon ami Ericksson, monopolisaient le ballon. Ensuite, ce fut à notre tour de jouer et je crois que nous avons réussi de bonnes choses. Gilbert et moi, sur le côté droit. Je suis très heureux, car nous avons battu une bonne équipe !"

X X X

Au fait, comment ce but qui vaut de l'or fut-il marqué. Laissonsla parole aux héros de l'action victorieuse.

Gilbert Gress :

" J'ai réussi mon slalom par virage car j'ai été accroché plusieurs fois. Arrivé sur la ligne de but et au moment de centrer, j'ai vu le trou... et Josip. C'est ca le football !"

Josiph Skoblar :

"Je me suis précipité en avant et les Niçois mon suivi. Ensuite, je suis revenu en arrière, et j'ai réussi à dévier la balle !"

- Avec l'oreille ?

"Non, avec le bout du nez !"

Tous ceux qui connaissaient le Yougoslave savent qu'il faut qu'il soit particulièrement heureux pour plaisanter de la sorte.

X X X

Carnus et Bosquier, les anciens stéphanois parlaient... de Charly Loubet, leur coéquipier tricolore.

"Charly n'a pas de chance, avec moi ! disait le premier. Ses tirs passent toujours près du poteau, mais ils ne rentrent jamais. J'ai pensé à lui, quand la balle à ricocher sur le montant. Car j'étais bel et bien battu !"

"Je crois avouer qu'il m'a fait peur ! ajoutait le second, quand je l'ai vu recevoir la balle et croisé son tir. Je l'ai vu au fond. Après j'ai compris que c'était gagné !

Nous laisserons la conclusion à Didier Couecou.

"Je ne sais pas si nous avons eu la manière, mais c'était dur et ce soir, il n'était pas question d'académisme !"

Louis DUPIC

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LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

 Avons-nous assisté, hier soir, à un véritable match de Coupe ?

On a beaucoup critiqué la formule des matches aller-retour qui dénature incontestablement le caractère d'incertitude qui était naguère l'apanage de la Coupe de France.

Les deux équipes ayant fait match nul au stade du Ray, se présentaient cependant sur un certain pied d'égalité, à la différence près que le terrain n'était pas neutre.

Le public, lui, vibra beaucoup plus que pour un ordinaire match de championnat : les nombreux et regrettables "accrochages" survenu entre supporters niçois et marseillais sont là qui en attestent !

Quant aux joueurs, c'est essentiellement en seconde période qu'ils imprimèrent au jeu une cadence plus vive et plus proche - par son côté spectaculaire - du "style coupe".

En première mi-temps, en effet, les deux équipes dominèrent à tour de rôle, sans vraiment inquiéter sérieusement sauf en de rares occasions, les défenses adverses.

 L'O.G.C.N. est-il la grande équipe de demain ?

Sans pour autant préjuger de l'avenir, on peut déjà dire que Jean Snella est parvenu, en quelques mois, à donner une âme à cette équipe niçoise qui n'était au départ qu'une pléiade de constellation.

Et Nice, qui parvient déjà à inquiéter les meilleures, sera très vraisemblablement un concurrent très dangereux dès la saison prochaine... et peut-être pour longtemps, compte tenu de la jeunesse et du talent (7 internationaux "A" français ou étrangers, plus deux "Espoirs") de son effectif. Huck, Jouve et le maître à jouer Ericksson n'ont certainement pas fini de faire parler d'eux !

 On disait Skoblar encore convalescent... ?

Comme huit jours auparavant devant Nantes, le Croate demeura de longues minutes sans trop se signaler à l'attention du public. Puis il prit, peu à peu, l'ascendant sur son adversaire direct Isnard - qui ne le ménagea guère - et se battit furieusement sur tout le front de l'attaque, avant de connaître la réussite que l'on sait. Pour un convalescent, Josip ne se porte pas trop mal, même si la grande forme n'est pas encore la !

Il est bien certain, en tout cas, que si l'O.M. parvenait à remporter la Coupe, tout le monde à Marseille devrait lui dire un grand merci. N'oublions pas que c'est lui qui, à chaque tour, marqua les buts décisifs, aussi bien contre Alès contre Brest, Montluçon et Nice (2 fois).

 Jean-François Douis ?

Il occupait, hier soir, un poste assez inhabituel pour lui, puisqu'il jouait arrière droit, alors que, sous les couleurs rouennaises, il s'était signalé à l'attention par ses talents de buteur.

Il eut le loisir de faire étalage de ses qualités techniques au cours de fréquentes montées offensives souvent fort dangereuses.

Le côté défensif de sa tâche laissa par contre à désirer, et Couecou parvint fréquemment à prendre le meilleur sur lui.

Il serait intéressant de le revoir dans un rôle plus en rapport avec ses possibilités.

 Bonnel est-il rétabli ?

On put penser tout au long de la presse mi-temps, où l'on vit le vétéran olympien courir comme à ses plus beaux jours et lutter sur toutes les balles chaudes.

Par prudence, il préféra cependant laisser à la mi-temps sa place à Hodoul. Mais ces 45 pour la minute tendent à prouver qu'il ne devrait pas tarder à retrouver définitivement sa place au sein de l'équipe.

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SNELLA :"Je souhaite à l'O.M.

de gagner la finale"

Dans les vestiaires niçois, évidemment, les visages étaient moroses, mais l'entraîneur Snella s'efforçait de faire contre mauvaise fortune bon coeur et il devait nous déclarer d'une manière très fair-play :

"Evidemment c'était un match de Coupe et il devait se jouer à pile ou face. Je crois que nous avons laissé passer notre chance lorsque nous avons discuté le match aller à domicile. Nous avons fait ce que nous avons pu, l'O.M., il faut le reconnaître, a marqué un très joli but.

"À présent, je souhaite que les Marseillais gagnent la finale. Je ne regrette qu'une chose, c'est que notre affrontement n'est pas eu lieu pour le dernier round.

Huck n'était pas très content et il ne nous l'a pas caché :

"Les Marseillais ont réellement été chanceux. Vous avez pu le voir. Ils n'ont pas souvent tiré au but et ils marquent le seul but de la partie. Vraiment, nous ne sommes pas vernis. Nous avons encore tiré une fois sur le poteau. Nous l'avons déjà fait deux fois au match aller et nous l'avons fait une troisième ; en définitive, le bilan de ces deux matches Marseille-Nice est très lourd pour nous."

Charly Loubet se lamentait un peu d'avoir raté un but et s'exclamer : "Ah ! si seulement mon tir sur la barre avait fait mouche, nous aurions été à égalité et tout ainsi pouvait encore changer".

Douis souffrait beaucoup de son épaule gauche et avait été également touché à la jambe. Il nous dit avec une certaine amertume : "Si Skoblar m'avait donné un coup plus haut, il aurait pu me casser le genou ! Vraiment la chance était du côté des Marseillais et elle nous a bien tourné le dos aujourd'hui."

Quant à Baratelli, il faisait remarquer :

"La veine était du côté des Marseillais et pas dans notre camp. Nous avons pu le constater à Nice, samedi dernier, et cela a recommencé à Marseille. N'oubliez pas qu'en ces deux rencontres, nous avons tiré trois fois sur la barre.

Kaltenbrunner devait nous livrer son opinion en ces termes : "L'arbitre n'a pas été très gentil avec nous, mais il est évident qu'à Marseille et ne pouvait qu'être favorable aux Marseillais".

Les Niçois, on peut le constater, étaient déçus dans l'ensemble et c'est normal, à l'issue d'une rencontre qu'ils ont perdue in extremis.

Alain DELCROIX

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