Résumé de Marseille Soir du 1 mars 1937 |
La victoire de l'O.M. sur Antibes ___________________________________________ Menés au repos par 1 but à 0, les Olympiens s'assurèrent le gain du match grâce aux trois buts marqués par Olej (2) et Zermani (1). ___________________________________________ |
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Le match O.M.-Antibes qui s'est disputé au Fort-Carré a été l'occasion pour les Olympiens marseillais de remporter une splendide victoire. La venue des Phocéens avait attiré sur le Stade Antibois une foule immense. Jamais on n'avait vu un tel engouement pour une rencontre de championnat. Il est vrai que Marseille avait fourni un important contingent de supporters. Les équipes L'olympique de Marseille aligne : Vasconcellos ; Ben Bouali et Henry Conchy Bastien, Bruhin et Granier Zermani, Ignace, Olej, Aznar, et Weiskopf. Il manque donc à Marseille Zatelli et Kohut, les deux ténors du onze, et Durand à qui l'on a préféré Granier. L'Antibes présente : Cavallera ; Masset et Kaufmann ; Semeria, Fecchino et Chaniel ; Auvergne, Hudecek, Planques, Esposto et Béraudo. Giudicelli n'effectue pas sa rentrée qui était possible à l'aile et les dirigeants antibois ont de nouveau incorporé après une longue absence Auvergne au onze à la place de Moselli. Les buts La rencontre est disputée avec acharnement. Ce terme n'a rien d'excessif car les joueurs fournissent un effort considérable qui est souvent près de la réalisation, mais les défenses brillent et le danger est régulièrement écarté. Cependant Antibes domine et à la 24e minute, une erreur de Vasconcellos qui a quitté ses bois, permet à Planques de marquer : Antibes, 1 ; Marseille, 0. Antibes domine toujours, mais à cependant la chance d'éviter un but à la suite d'une descente olympienne. Sur corner bien tiré par Zermani, le gardien antibois sauve du poing. Puis Antibes affirme son avantage. Marseille opère par à-coups, mais le vent emporte les shoots qui passent fort au-dessus ou à coté. A la mi-temps : Antibes, 1 ; Marseille, 0. Marseille a maintenant l'avantage du vent, mais Antibes résiste honorablement. Antibes, 1 ; Marseille, 1. Deux minutes après, un dégagement de Bruhin, tombe devant Cavallera mais Zermani surgit et marque le second but pour Marseille Marseille, 2 ; Antibes, 1. Les locaux ne se découragent pas et leur jeu est supérieur. Mais la réussite ne repond pas à leurs efforts et devant leur insuccès, plusieurs maladresses sont commises. Cinq minutes avant la fin Olej marque un beau but sur corner. Marseille, 3 ; Antibes, 1. |
Considérations L'importance apportée par les deux équipes au gain de la partie fut nuisible à la beauté du jeu. Le vent fut préjudiciable aux hommes du Fort-Carré qui ne surent pas l'exploiter au cours de la première mi-temps, alors que leurs adversaires surent l'utiliser à l'occasion des deux premiers buts qui furent plutôt heureux. Les Antibois ne sortent pas diminués de la rencontre et leur gardien de but, le jeune Cavallera, a gagné aujourd'hui ses galons de joueur professionnel. * ** Dans les "Sports de Provence" notre excellent confrère R. Giniez donne les appréciations suivantes sur les joueurs : Il y eut beaucoup plus de technique du coté marseillais que chez leurs opposants. Il y eut peut-être aussi plus de tactique. Les Marseillais ont gagné parce qu'ils ont su réserver leurs forces et donner dans les vingt dernières minute de la partie le coup de collier final. Chez eux trois ou quatre hommes dominèrent le lot. Vasconcellos a une souplesse de jaguar, cependant il peut être tenu pour responsable du but antibois par sa sortie imprudente. Ben Bouali très diminué par le choc qu'il avait subi et qui ne récupéra que dans la moitié de la seconde mi-temps, fut inférieur sur cette partie à son compère Conchy. Celui-ci fut à l'origine de deux des bus marseillais par son intelligente compréhension des circonstances. Bruhin fut le cerveau de l'équipe marseillaise et Bastien qui se souvient sans doute d'avoir été avant, sacrifia plus à l'offensive que Granier. Il est vrai que Granier avait Auvergne à marquer et qu'il s'attacha à ne point lui laisser le champ libre. Chez les avants, Olej fut un avant centre sans trop d'envergure, cependant il sut saisir avec à propos les occasions qui s'offrirent à lui. Ignace et Aznar se dépensèrent mais il y eut un certain manque de liaison entre demis et avants, les deux inters jouant trop en ligne. Les deux meilleurs furent les ailiers surtout Weiskopf qui paraissait posséder plus de dynamisme que Zermani. Aitkens n'a certainement pas encore eu le temps de lui imposer une tactique et c'est de ce manque de tactique que le onze souffrit. L'ardeur individuelle est toujours aussi grande mais le jeu est décousu. Cavallera fait mieux qu'affirmer des promesses, mais il manque encore de métier. Masset est à toutes les parties l'homme le plus régulier du onze. Fécchino abattit un gros travail au centre des demis et Semeria le doubla utilement, Chaniel étant le moins en relief. Chez les avants, l'aile Auvergne-Hudecek manque de précision si elle possédait la vitesse. Esposto fut certainement le meilleur footballeur des cinq hommes. Planque se dévoua et fut de toutes les batailles, mais il était sévèrement marqué et ne put réussir ce qu'il tenta en puissance la plupart du temps |
Opinions Antiboises Comme l'an dernier, les Olympiens marseillais attachaient une importance capitale au résultat du match qui les opposait aux Antibois, mais fort heureusement pour eux contrairement à la saison passée la victoire leur a souri. Nous devons ajouter immédiatement que la façon avec laquelle les joueurs au "blanc maillot" battirent leurs adversaires n'a pas convaincu la plupart des spectateurs. En effet, l'O.M. n'a pas produit l'impression des années précédentes et ceci doit être imputé à la ligne d'avants qui a rarement fait preuve de trio une fois arrivé dans le fief de la défense antiboise. Toutefois, Ignace et Aznar ont joué un match satisfaisant, la ligne la meilleure des visiteurs a été, sans contredit, celle des demis. Mais n'est ce point de répéter que de dire : "Bruhin est un pivot remarquable" ? D'autre part, Bastien fut au moins égal de son voisin. En première mi-temps surtout il se surpassa même et il alimenta souvent les avants de façon remarquable. C'est lui qui adressa le shoot plongeant repris pars Olej qui permit à l'O.M. d'égaliser. Jusque-là les Antibois, certainement contre toute attente, avaient dominé leurs adversaires qui jouaient, devons nous ajouter, contre le vent, mais ce handicap ne devait point empêcher les visiteurs de se laisser prendre le pas, c'est pourtant ce qui se produisit. Mais les forwards locaux furent encore plus mauvais que leurs adversaires et seul Sposto montra sa haute valeur mais en vain puisque ses partenaires ne surent jamais profiter des occasions à eux offertes. Hudeck surtout, deux fois seul devant Vasconcellos, n'en tirera pas profit. D'ailleurs l'absence en dernière heure de Moselli remplacé par Auvergne n'était point faite pour rassurer les supporters. Les deux défenses, c'est celle d'Antibes qui fut la meilleure mais encaissa le plus de buts. C'est une hésitation de Masset qui permit à Zermani de marquer le second but d'une tête comme rarement il nous est donné de voir. Le dernier but marseillais surprit la défense des "bleus" qui laissèrent Olej reprendre en toute tranquillité le centre de Weiskopf. Bien qu'ayant encaisser un seul but de façon heureuse également, Ben Bouali et Conchy protégèrent faiblement "El Jaguare" qui lui aussi ne fut pas très sûr. Comme on le voit ces notes ne donnent pas au match que nous venons de vivre un relief bien reluisant. Ajoutons que la victoire de l'O.M. est fort régulière mais justement par ce que nous serions heureux de voir l'équipe marseillaise remporter le championnat nous devons écrire qu'elle doit mieux jouer à l'avenir. Car elle ne fut elle-même qu'après le second but. L'arbitrage de M. Le Trehou fut bien dans l'ensemble. Hachant la partie de coups francs. Il permit celle-ci de se dérouler sans incident de jeu. NEGRO |
Résumé du Petit Nicois du 01 mars 1937 |
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Résumé du l'Eclaireur du 01 mars 1937 |