Résumé Le Provencal

du 11 septembre 1971

SKOBLAR FAIT LA DECISION (2-1)

Vous avez beau être habitué à l'enthousiasme de la foule marseillaise - ce public le plus vibrant de France - vous avez droit, malgré tout à votre petit coup au coeur !

Inmpressionnant ! Grandiose - Fantastique ! Quel adjectif employer ? On ne saurait trop dire.

Toujours est-il qu'un regard circulaire sur les gradins vous édifié dès l'abord de cette soirée du 15 septembre. On sent bien qu'il va se passer un évènement inhabituel dans l'enceinte du vieux stade vélodrome.

Une marée humaine, le mot n'est pas trop fort, a déferlé pour suivre le baptême olympien dans la Coupe d'Europe.

Une marée qui n'est pas encore noire car il fait grand jour et déjà plus une place (non louée) n'est disponible.

La veille de la rencontre, M. Marcel Leclerc nous faisait par du rôle important devant être joué par les spectateurs.

Le président avait raison !

Indiscutablement ce genre d'assistance va avoir tout à l'heure son mot à dire. Il reste à souhaiter que le poids de cet extraordinaire public ne soit pas trop écrasant pour les joueurs marseillais. En tout cas, on comprend pour une fois qu'ils soient contractés en entrant sur le terrain.

Ils avaient bien, à l'image de Zvunka un large sourire sur les lèvres mais, mais...

En ce qui concerne la formation des équipes, le règlement de la Coupe d'Europe autorise, o, le sait seize joueurs à figurer sur la feuille de match. Les voici dans le détail, étant entendu que les onze premiers noms de chaque camp sont les titulaires au premier coup de sifflet de l'arbitre, le Portugais M. Leite.

Pour Gornik : Gomola, Wrazy, Gorgon, Anczok, Oslizio, Szoltysik, Wilczek, Skowronek, Banas, Lubanski et Deja. Remplaçants : Koska, Latocha, Szarynski, Knasny, Winning (16 au total).

O.M. : Carnus, Lopez, Bosquier, , Zvunka, Kula, Novi, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Di Caro. Remplaçants : Kraft, Hodoul, Leclercq, Couecou et Tokoto.

Musique, pétards, fusée, les hymnes nationaux, "La Marseillaise" reprise en coeur par la foule. Un moment émouvant ! Et une immense clameur qui vous prend aux entrailles : "Allez l'O.M.... "On a gagné !..". On verra ça dans 90 minutes...

Pour le moment les Polonais sont partis sur les chapeaux de roues. Mais l'O.M. s'organise. Déjà un duel Skoblar - Gorgon et un centre - tir de Magnusson que Gomola arrête bien.

Skoblar aussitôt après est en position de tir. A 5 mètres du gardien polonais il enlève trop sa balle (2e minute). La foule crie. Corner pour l'O.M. obtenu par Gress, sans résultat. Il est clair cependant que les Olympiens ont pris les adversaires à la gorge. Pourvu que ça dure !

Un nouveau corner tiré par Di Caro (6e minute). Toujours pas de danger pour Gomola, cerné par un véritable rempart de ses défenseurs. Centre de Magnusson, tête de Di Caro à côté. Cependant la défense de Gornik se sort d'une situation pour le moins périlleuse avec un tir de Magnusson sur le poteau (10e minute). Gomola a la chance de récupérer.

Le moins qu'on puisse dire est que le but chauffe. Les Polonais jusqu'ici ont été privés de ballon et il faut attendre la 14e minute pour voir Carnus se saisir d'une balle anodine. Szoltysik parvient toutefois à s'infiltrer et lui aussi enlève trop sa balle (15e minute). Mais la pression marseillaise ne se relâche pas d'un pouce.

L'arbitre siffle un coup franc en faveur de Gress à la limite de la surface de réparation. Tir terrible de Skoblar, tout le monde est battu y compris Gomola mais trois fois hélas, le ballon percute la transversale (20e minute).

Peu importe, l'O.M. repart.

Centre de Di Caro pour la tête de Gress. Il manque encore quelques millimètres, la balle sort (24e minute).

Cela ne parait pas croyable. Et pourtant ! Dominé comme il n'est pas possible de l'être d'avantage, Gornik va pourtant marquer le premier but. Bosquier de 30 mètres venait juste d'obliger Gomola à un arrêt spectaculaire quand sur le renvoi, Déjà alerte Szoltysik. Une déviation pour Lubanski démarqué et qu'on n'avait pas vu jusqu'alors et un tir en coin qui laisse Carnus sans réaction (30e minute).

Comme douche froide on ne fait pas mieux !

Il n'en faut pas d'avantage en tout cas pour redonner confiance aux Polonais. Carnus doit stopper un tir puissant de Skowronek (32e minutes). Et le même joueur se signale un peu plus tard en déviant un centre de Magnusson en corner (34e minute).

Quoi qu'il en soit il faut que l'O.M. mette désormais les bouchées doubles. L'équipe marseillaise ne renonce pas, au contraire, mais elle se heurte comme on l'imagine à une défense renforcée à outrance.

Tout le monde croit alors que le score va en rester là avant la mi-temps. Mais Lopez dans une des dernières montées offensives va permettre à l'O.M. d'égaliser.

Un long centre de la gauche de l'arrière, après un relais avec Gress. La défense polonaise s'affole et Wrasy le beau premier qui dévie la balle dans ses propres filets (44me minute). L'O.M. égalise et n'est ma fois que justice.

Il n'empêche que tout reste à faire pour les Marseillais menés aux points par l'avantage du but marqué à l'extérieur.

C'est Di Caro le premier qui s'y emploie : il dribble bien deux défenseurs de Gornik mais ne peut assurer son tir (47e minute).

Les Polonais répliquent par Lubanski contré par Bosquier, Wrazy en fait de même pour Di Caro stoppé en bonne position.

Coup franc qui n'inquiète pas Gomola. Magnusson s'infiltre à son tour, crée une brèche, mais il est arrêté au moment du tir par Wrazy (57e minute).

Gomola est touché dans un choc avec Skoblar. L'arrêt du jeu est exploité par les dirigeants marseillais qui font rentrer Couecou à la place de Di Caro (60e minute)

Une magnifique occasion pour Gress qui résiste bien à Gorgon mais le tir échoue sur Gomola bien placé (62e minute).

La dernière demi-heure est abordée, l'O.M.va-t-il avoir le temps de faire la différence ?

Bosquier, en attendant, sauve une situation périlleuse puis il soumet Gomola à un arrêt spectaculaire en tirant un coup franc. Le gardien polonais a même une petite explication avec Couecou à qui il vient de subtiliser la balle. Rien de bien grave au demeurant, le match reste correct.

Et les Polonais semblent avoir repris du poil de la bête ce qui n'est guère rassurant. Un bon tir de Novi, qui voudrait bien rééditer le coup de Bordeaux : Gomola est encore bien placé (70e minute), comme l'est d'ailleurs Carnus sur une double tentative polonaise.

Les esprits paraissent toutefois s'échauffer. Skoblar a aussi sa petite explication avec Wrazy.

Quand débute le dernier quart d'heure un cafouillage monstre, devant la cage des visiteurs ; on croit au but, mais non, la balle ne rentre pas !

Toujours un partout donc et nouveau sauvetage miraculeux de Gomola sur une tête de Bonnel.

Le public n'en croit pas ses yeux ! mais il va avoir le deuxième but qu'il espère depuis le début de la mi-temps.

Au départ de l'action Novi qui déboule le long de la ligne de corner sur l'aile droite ; Jacky tire de toutes ses forces dans sa foulée, la défense ne peut renvoyer que faiblement mais Skoblar récupère et marque d'un tir magnifique (78e minute)

2 à 1 et peut être 3 à 1, quand on voit Couecou fauché dans la surface de réparation. L'arbitre, impassible ne bronche pas ! (81e minute).

Il reste cinq minutes à l'O.M. pour marquer un nouveau point qui serait le bienvenu, avant le match retour.

Bosquier, le premier, dans une terrible reprise de volée, puis Couecou, sont à deux doigts de le marquer ce troisième but.

Mais la première fois Gomola est sur la trajectoire, la deuxième, Didier a mal calculé la sienne.

Dernière chance avec un corner dans les toutes dernières secondes. Non rien à faire, l'O.M. devra se contenter de cette très courte victoire.

Un succès sur une très bonne équipe, ne l'oublions pas, qui n'hypothèque en rien les chances dans le match retour.

On veut tout au moins l'espérer.

Jean FERRARA