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Résumé Le Provencal

du 11 décembre 1972

 DIGNES DU TITRE !

NICE-O.M.: un duel magnifique

et un point précieux pour les Marseillais

NICE - Deux styles totalement différents, mais un très bon match entre les deux meilleures équipes françaises de cette saison, plus Nantes, qui ne faudra faudrait pas oublier.

Dès le début de la rencontre, le scénario fut très classique.

Le centre de la défense olympienne fait de trois joueurs, le Boedec sur Van Dijk, Novi contre Revelli et Bosquier en soutien, allait s'appliquer à interdire l'accès du but de Carnus aux deux avants-centre adverses.

De ce fait tactique, le centre du terrain était délibérément abandonné aux Niçois, ce qui allait permettre à Eriksson et à Huck, plus particulièrement, de dominer largement le match de l'entre-jeu.

Leur grande classe aidant, ils ne s'en privèrent pas, et ce qui donna à la partie la physionomie quasiment définitive et, au demeurant, attendue.

D'un côté, Nice conduisant le jeu dans ses meilleurs moments de façon élégante et collective.

De l'autre, l'O.M. généralement coupée en deux, mais pouvant compter sur une base très solide et les possibles exploits de ses grands attaquants de pointe.

Le résultat, vous le connaissez, ce fut un match nul, lequel dans l'optique d'une épreuve de longue durée, comme le Championnat, représente un avantage pour les visiteurs mais, jusqu'au bout, chaque équipe chercha le k.o., ce qui donna à la rencontre son caractère dramatique et, partant, passionnant.

De Bosquier à Huck

en passant par Eriksson

De la théorie, passons à la pratique.

Il est bien évident que ce précieux match nul, l'O.M. le doit essentiellement au centre de la de sa défense, c'est-à-dire aux trois joueurs cités plus haut.

A Bosquier, qui ne commit aucune faute et prouva qu'il restait encore le meilleur joueur français à son poste.

À Le Boedec, qui surprit agréablement et à Novi d'une sobriété et d'une sûreté défensive rassurantes.

Donc, Van Dick et Revelli furent muselés de bout en bout, ce qui constitue le fait important de la rencontre pour les Olympiens.

Du côté niçois, tout, ou presque, passa par Eriksson et Huck : la tenue générale de l'équipe, la qualité de son jeu et même le but.

En première mi-temps, Eriksson, que l'on vit même défendre efficacement, ne rata absolument aucune passe, dont certaines fort difficiles. C'est une performance remarquable.

Huck, qui serait plutôt un attaquant de pointe partant du milieu du terrain, qu'un véritable intermédiaire, éclaboussa le match de sa classe technique et athlétique.

Keita : l'absent

du match

Dans une rencontre, il y a aussi de l'imprévu.

Nul ne pouvait deviner que Salif Keita serait le grand absent du match, compte tenu de sa classe et de ses immenses possibilités.

Il ne faut pas s'en alarmer. Cela fait partie du football de toujours.

Le mauvais jour résiste aussi pour les plus grands et Salif Keita, on le savait d'ailleurs déjà, ne fait pas exception à la règle.

Cette constatation serait plutôt encourageante pour l'O.M. On peut penser qu'avec un meilleur Keita - et il aura encore vingt matches pour s'exprimer complètement cette saison - l'O.M. pourtant fort bon hier, eut pu peut-être encore améliorer cette performance.

Notre amour bien connu du grand spectacle dans le football - même s'il s'agit d'un solo, nous oblige à citer cette ébouriffante percée de Huck, le grand échassier alsacien en deuxième mi-temps.

Parti du milieu du terrain, il effaça toute la défense olympienne, danse une course absolument rectiligne. Parvenu seul devant Carnus, il ne rate le but que d'un demi rien.

Un grand duel

La rencontre terminée, le stade du Ray débarrassé de sa parure de spectateurs, notre impression reste très favorable.

Le Championnat n'est pas joué, c'est tant mieux.

Nous souhaitons que cette belle et exaltante lutte entre Nice et l'O.M. continue jusqu'au bout pour le plus grand bien du football français.

Hier les deux équipes, dans deux styles complètement différents, répétons-le, ce sont montrées dignes du titre.

Que Nantes vienne se joindre à ce duo et nous nous en réjouissons aussi.

L'O.M. a trouvé au cours de ce match, d'un bon niveau français, qu'il redevenait compétitif, ce dont on pouvait douter il n'y a pas si longtemps.

Mais Nice aussi à jouer en adversaire de grande classe et au nombre d'occasions réelles de buts et des corners, il y a même pris un avantage platonique.

Donc, le Championnat reste à jouer. Il ne reste plus qu'à attendre la deuxième partie de l'épreuve avec l'optimisme et confiance

Maurice FABREGUETTES

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M. René Gallian :

"Le véritable visage de l'O.M."

NICE - Dès le coup de sifflet final de l'arbitre, c'est à Jules Zvunka, qui avait suivi la rencontre dans les tribunes, que nous avons demandé les premières impressions.

L'ex-capitaine, visiblement, avait souffert en suivant ses camarades.

"Ce fut un très bon match, dit-il, mais vous savez, je préfère être sur le terrain. C'est trop pénible pour les nerfs de suivre une rencontre de la touche.

"Quant aux résultats, je crois qu'il est excellent pour l'O.M".

Une fois arrivée dans les vestiaires de l'O.M., impression générale était effectivement que l'équipe marseillaise venait de réaliser une excellente opération.

Le président Gallian, aux prises avec une nuée de journalistes, ne manquait pas de traduire sa satisfaction :

"Eh bien, je crois qu'aujourd'hui, affirmait le président, l'O.M. a montré son véritable visage. Nice a peut-être prit le meilleur départ, et nous avons démontré, par la suite, que notre métier et notre expérience pouvaient facilement rivaliser avec lui.

"J'ai eu un peu peur, je ne le cache pas, dans les dernières minutes, quand l'arbitre accorde un coup franc indirect dans notre surface de réparation. Mais quand j'ai vu le tir de Quittet prendre la route des nuages, j'ai été rassuré.

"C'est donc un excellent résultat, car n'oublions pas que, maintenant, c'est au tour de Nice de venir à Marseille.

"Je pense, dit encore M. Gallian, que si Salif Keita avait été dans sa meilleure forme, nous aurions pu enlever le gain de la rencontre.

"Mais, enfin, ne nous plaignons pas ; je vous le répète, aujourd'hui, mon équipe m'a prouvé qu'elle était sur la voie de sa meilleure forme".

 LINDER : RÉSULTAT LOGIQUE

Quant à l'entraîneur Linder, il était, lui aussi, visiblement heureux d'en avoir terminé de la sorte avec cette rencontre au sommet.

"Les deux équipes pouvaient gagner, nous dit-il ; mais aussi bien l'une que l'autre n'était pas, non plus, à l'abri de la défaite.

"Dans les premières vingt minutes, l'O.M. a peut-être été surpris par le départ ultra-rapide des Niçois ; puis nous avons contrôlé le jeu jusqu'à arriver à ouvrir le score.

"Certains prétendront peut-être que notre avantage de un but à la mi-temps était presque peu flatteur. Mais l'égalisation niçoise, elle aussi, s'est effectuée d'une façon, non pas heureuse, mais du moins imprévue.

"Il arrive souvent, en effet, qu'une telle reprise manque l'encadrement ; celle de Huck, je le reconnais, était toutefois remarquable.

"C'était certainement une de nos meilleures rencontres de la saison. Mais voyez-vous, je ne suis pas encore totalement satisfait. Derrière, nos gars ont rempli leur rôle à merveille, mais je crois que nous pouvons encore améliorer notre jeu offensif. Notamment par un certain automatisme.

"Quoi qu'il en soit, ce match nul, réalisé ici à Nice, autorise maintenant tous les espoirs".

 SKOBLAR : DUR MAIS CORRECT

Du côté des joueurs, on s'est également beaucoup empressé autour de Josip Skoblar, qui portait pour la deuxième fois son brassard de capitaine :

"Je suis très content, nous a dit Josip. Si vous vous en souvenez, j'avais prévu ce match nul.

"Dans l'ensemble, je crois que personne ne trouvera à redire à ce résultat. Certes, en ce qui me concerne, les défenseurs niçois ne m'ont guère ménagé, mais je dois dire que, si leur marquage fut sévère, il s'est toujours déroulé d'une façon correcte.

"Nous essaierons maintenant de poursuivre notre marche en avant".

Le Boedec, lui aussi, affichait un large sourire :

"Mon rôle, nous disait-il, était d'empêcher Van Dijk de briller. Je crois m'être montré à la hauteur de ma tâche. Le Hollandais, qui est, ne l'oublions pas, le meilleur buteur de la Nationale, n'a pu, cette fois, trouver le chemin de nos filets. Donc, sans vouloir me vanter, je pense l'avoir tenu assez bien en respect.

Il n'en reste pas moins que Huck et Eriksson m'ont fait, quant à eux, une excellente impression".

Autre défenseur qui s'était mis en évidence au cours de la rencontre : Édouard Kula.

Ce dernier nous expliquait, de son côté, que la méthode, en défense, n'était plus aussi rigide.

"Oui, nous dit-il, nous avions modifié notre tactique. Ce n'était plus le marquage individuel strict. Nous savions, par exemple, que Huck lançait des contre-attaques de loin. Et il était inutile de le suivre quatre coins du terrain. Nous avons donc opéré par une défense de zone. Je crois, finalement, que cela ne nous a pas mal réussi."

Franceschetti, qui étaient le buteur du jour, nous a expliqué comment il avait pu prendre en défaut le gardien niçois.

"Le centre de Josip a sans doute surprit mes adversaires. Ils ne s'attendaient sans doute pas à voir sortir la balle. J'ai pris quand même ma chance et je crois que j'ai bien fait.

"Après ce but, je croyais sérieusement que l'O.M. allait s'acheminer vers la victoire. Hélas, notre adversaire a égalisé aussitôt après la reprise. Mais, soyons logique, le match nul est, pour nous, un très bon résultat".

Ce sentiment était, en tout point, partagée par Georges Carnus.

"Oui, c'est excellent pour nous, disait le gardien international. Car imaginons une seconde que Nice ait remporté aujourd'hui la victoire : le championnat risquait fort d'être terminé pour l'O.M., tout au moins en ce qui concerne la première place. Heureusement, il n'en est rien. J'espère maintenant que nous reprendrons notre série de victoires à l'extérieur."

Quant à Jacky Novi, il se plaignait d'une élongation à la cuisse.

"Et oui, nous disait-il, j'ai été blessé dès le début de la rencontre et, bien sûr, par la suite j'ai été gêné, notamment dans les démarrages. Mais qu'importe ! Le principal est d'avoir tenu tête aux Niçois.

"J'espère maintenant que nous allons les battre à Marseille."

Jean FERRARA

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Rien n'est perdu...

NICE - tout compte fait, les stades sont désespérément vides de spectateurs. Mais, par la grâce d'une compétition qui les enflamme, ils sont bourrés de supporters.

Il n'y a plus d'ascètes, il n'y a plus d'observateurs impartiaux et objectifs pour ce jeu de ballon, dont on tirait autrefois des conclusions géométriques et esthétiques.

L'homme du jour préfère l'affrontement, l'odeur de la poudre, et déteste de toute son âme ces résultats qui, sous le titre de match nul, lui laissent l'eau à la bouche et lui interdisent la conclusion.

Peut-être est-ce mieux ainsi ?

Quand la passion s'emparent des foules, et par elles atteint le coeur des acteurs, le style même de la compétition change et quelquefois s'améliore. Lorsque l'enjeu ne tue pas le jeu, le football gagne tout de même quelque chose.

Une bonne raison, dans cet ordre d'idées, pour être satisfaits de ce match dit au sommet, et qui laisse Nice et Marseille, non pas sur une incertitude, mais sur un statu quo.

Il faudra d'autres confrontations pour savoir lequel des deux adversaires a le plus de science dans son jeu, et le plus de feu dans le sang.

L'O.M. et Nice ont vraiment fait match nul. Un match nul bien réparti sur les différentes strophes de la rencontre, et animé par les mêmes à coup d'amour-propre, de réussite et de volonté.

Il restera cependant un avantage aux "Aiglons" niçois : celui d'avoir pu, dans les éclats de balles bataille, présenter - on devrait écrire : fait jaillir - deux hommes d'une incandescente qualité : Leif Eriksson et Jean-Noël Huck. Le premier, une sorte de prix Nobel du football, dans lequel se confondent à la perception la connaissance du jeu, une possession totale de la technique, le don musculaire et la réflexion du stratège. J'ai pour ma part trouvée en cet Eriksson toute la synthèse du football.

En même temps, il nous était donné de découvrir un Jean-Noël Huck ce que les techniciens ont pour habitude de désigner sous l'appellation curieuse deux et péjoratif de "bête du football".

Appellation qui ne veut d'ailleurs pas dire ce qu'elle dit. La réflexion, certes, habite ce Strasbourgeois d'un avenir certain, mais c'est son instinct du jeu et son curieux pouvoir de pénétrations qui vont probablement en faire la future très grande vedette du championnat français.

Ce match sans faux jeu aura pour le moins prouvé à l'O.G.C. Nice qui n'avait pas encore le titre en poche, et à l'O.M. qu'il ne l'avait pas encore perdu. Il y a, chez le premier, des défauts que n'a pas le second. En regard, le second ne possède pas les qualités que détient fermement le premier.

C'est l'enseignement majeur.

Notre enseignement est propre à l'O.M., dont l'instabilité en attaque fut encore constatée. L'offensive n'a pas d'assises. Du moins pas tout à fait. L'avenir doit donner à réfléchir. Il devient essentiel de ne plus tabler sur le seul talent individuel d'un Keita, d'un Skoblar ou d'un Franceschetti, mais d'en unir les effets, de les lier dans l'efficacité d'une méthode, ou, si vous préférez, de quelques formules de jeu.

Car, il reste encore, si curieux que cela puisse paraître, à exploiter le fulgurant Skoblar, force contenue et trop souvent libérée sans conclusion.

Les hommes ne sont pas à refaire, c'est le jeu qui doit être à nouveau pensé.

Mais, l'O.M. a pourtant bien joué, hier, à Nice. Il n'y a pas de tête à mettre sur le billot.

Cependant, si nous avions la dent dure et la réplique froide, nous pourrions faire remarquer à Gilbert Gress, combien est folle, prétentieuse, maladroite, la déclaration qu'il fit l'autre jour, en parlant des quarante mille spectateurs marseillais.

Ne reprenons pas le terme employé, qui a davantage sa place dans la rue qu'au plus petit creux des colonnes d'un journal.

Disons simplement qu'après avoir délivré un certificat d'indigence intellectuelle à ces quarante mille fidèles, en même temps qu'il décernait aux journalistes spécialisés un diplôme de partialité, nous pourrions peut-être lui murmurer gentiment :

"M. Gress, vous l'incompris, vous fûtes, hier, onzième homme de votre équipe.

"Bien détaché dans ce classement".

Hélas.

Lucien D'APO

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LES NICOIS : "EQUITABLE, MAIS..."

NICE - "Equitable" : ce mot revenait sur toutes les lèvres dans les vestiaires niçois après la rencontre, avec cependant un peu d'amertume dans les voix.

Le président Loeillet avouait même sa déception : "Je ne peux rien reprocher à mes joueurs, disait-il ; ils se sont bien battus, mais sur le nombre des occasions de but, nous aurions mérité de gagner.

M. Jacques Médecin, député-maire, disait pour sa part que le match nul lui semblait équitable, mais que si l'on devait juger comme pour un match de boxe, il aurait donné la victoire aux points à Nice.

Jean Snella, l'entraîneur, n'avait rien à dire sur le résultat. Avoir fait jeu égal avec l'O.M. représentait plutôt une bonne chose à ses yeux pour la suite du championnat : "Cela ne peut que donner confiance à mes joueurs.

Jean Bouthiaux, membre du Comité directeur de l'O.G.C. Nice était plus catégorique. "Deux hommes ont perdu le match pour nous : Revelli, que l'on n'a pas vu, et Baratelli, qui n'aurait jamais dû encaisser le but marseillais.

Mise en cause, Baratelli essayait d'expliquer pourquoi il n'était pas sorti de ses buts : "Ce centre de Skoblar était terriblement vicieux, et puis, deux de mes partenaires disputaient la balle à Franceschetti.

Huck, l'auteur du but niçois, reconnaissait volontiers : "J'ai eu autant de réussite sur mon but que j'ai eu la malchance sur l'occasion en or que je me suis créé après".

Quant à Eriksson, le meilleur joueur sur le terrain, il était content du point mais pas du match.

Désir CARRE

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Réclamations de l'O.M. contre Revelli

Ainsi qu'il avait dit, M. René Gallian a déposé des réserves sur la participation de faire et Revelli à Nice-O.M.

Le président marseillais, le Groupement du football professionnel n'ayant encore pris aucune décision pour l'homologation de la journée du 3 décembre, estime que Hervé Revelli, suspendu pour un match, ne devait pas participer à cette rencontre.

En fait, l'attaquant niçois purgea sa suspension dimanche dernière à l'occasion du match Rennes-Nice, non homologué à ce jour.

Cette réclamation de l'O.M. sera une question de plus à débattre par les membres du Conseil d'administration qui se tiendra le 14 décembre.

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RECORD DE RECETTE

ET D'AFFLUENCE

21.862 spectateurs payants pour assister à la rencontre Nice-Marseille, laissant au guichet 561.111 F., ce qui constitue à la fois le record de recette et d'affluence pour le stade du Ray.

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NICE-O.M. : le match au sommet

a tenu ses promesses (1-1)

NICE - Pour le derby du soleil, le temps s'est mis au diapason. Vous en déduirez que la Côte d'Azur a justifié une fois de plus sa situation géographique privilégiée.

Quant à l'ambiance au stade du Ray, on savait depuis longtemps déjà, ce qu'elle serait. Personne n'a donc été surpris de voir la meilleure arène niçoise rempile jusqu'aux moindres recoins. Sur le plan des couleurs, tout justifiait au départ l'appellation du match au sommet.

En ce qui concerne les équipes, pas de surprise en plus. Chaque entraîneur s'en est tenu à la formation annoncée. Leclercq et Ascery étant les deux remplaçants respectifs. L'arbitrage était confié à M. Frauciel.

FRANCESCHETTI SUR

LE POTEAU

De part et d'autres on ne prend guère le temps de s'observer. Keita et Skoblar d'un côté et Van Dijk de l'autre posent les premières banderilles. Mais la première action dangereuse est pour Loubet qui tire à côté des buts de Carnus, après un excellent relais avec Huck.

C'est pourtant l'O.M. qui fait passer le frisson dans le dos des supporters niçois par un très bon centre de Skoblar sur son aile gauche. La balle arrive tout droit sur la tête de Franceschetti, dont la reprise s'écrase sur le montant gauche des buts de Baratelli (5e). Comme on dit, c'est vraiment parti sur les chapeaux de roue.

 QUITTET À SON TOUR

Encore une situation périlleuse devant la cage marseillaise. Sur corner tiré de la droite, Quittet est à la réception. Son tir fulgurant s'écrase sur le poteau marseillais (14e minute), de telle façon que sur le plan des occasions ratées d'extrême justesse, Nice est maintenant à égalité avec l'O.M.

Il semble d'ailleurs que la pression niçoise s'accentue nettement avait après le premier quart d'heure. Van Dijk, coup sur coup, parvient à se mettre en position de tir, alors que Eriksson, un peu plus tard, obtient le 5e corner, pour son équipe (20e). Deux nouvelles tentatives niçoises par Loubet, puis Van Dijk, qui manque l'encadrement.

 L'O.M. RÉAGIT

Un centre de Gress, une acrobatique reprise de Skoblar qui fait admirer sa détente verticale, mais la balle est mal dirigée (29e). L'O.M. en tout cas, après avoir laissé passer l'orage, donne l'impression de vouloir réagir. Skoblar est cependant serré de près par Camerini et même par Isnard. Le jeu se durcit de façon sensible, les accrochages entre joueurs se multiplient.

Notons un tir de Van Dijk à côté et un autre de Franceschetti, que Baratelli arrête au prix d'une sortie audacieuse. Kula à son tour bien inspiré en stoppant Van Dijk avants qu'il n'arme son tir (36e).

 SKOBLAR-FRANCESCHETTI : BUT

Dans les dernières minutes de la mi-temps, Franceschetti vient tenter sa chance, mais la balle ne trouve pas le cadre. C'est encore Bonnel qui a la meilleure occasion d'ouvrir le score. Après un relais avec Keita, Joseph tire de toutes ses forces. Baratelli parvient à repousser du poing. L'O.M. qui a nettement réagi, ne va pas en rester là. Skoblar, sur son aile gauche, adresse en effet un de ces centres dont il a le secret. La trajectoire surprend tout le monde, sauf Franceschetti qui se lève plus haut que ses adversaires directs. L'action, d'une remarquable pureté, va cette fois être payante, car la balle passe au-dessus de Baratelli pour s'enfoncer dans l'angle droit de ses buts (44e). Dans le stade, c'est la stupeur. Mais l'O.M., comme nous l'avons dit, a su profiter à merveille du passage à vide adverse pour lui passer un contre magnifique. 1 à 0 donc quand l'arbitre siffle la pause.

 ÉGALISATION DE HUCK

Les Niçois, comme on l'imagine, ont accusé le coup. Mais cela ne les empêche pas d'aborder la reprise à cent à l'heure. Et cette subite accélération va être fatale à l'O.M.

On avait recommencé depuis deux minutes quand Loubet s'engage sur son aile gauche. Derrière lui, face au but marseillais, se trouve Huck. Centre en retrait de Charly et reprise fulgurante du Strasbourgeois qui s'engouffre comme une catapulte dans le coin gauche des buts marseillais. Carnus a esquissé un geste de défense, mais en vain. Nice vient d'égaliser (47e).

L'O.M. lui non plus ne se laisse pas abattre. Une tête de Skoblar bien inquiéter Baratelli. C'est Carnus cependant qui doit capter sur le renvoi un bon tir de Huck. Comme quoi les occasions s'équilibrent.

Côté marseillais, une transversale de Skoblar est manquée de justesse par Franceschetti, et à leur tour les Niçois sont pressés sur leurs buts. Ils se dégagent cependant et Carnus doit intervenir sur un essai de Loubet. Aussitôt après, le gardien marseillais est à l'ouvrage et il repousse la balle du poing sur la tête de Revelli.

Un terrible raid de Huck se termine par un tir foudroyant, mais sur l'extérieur des filets (71e). Nice vient de manquer d'un cheveu de prendre l'avantage. Mais l'O.M. n'est pas en reste, notamment par Skoblar qui ne peut, hélas redresser la balle, seul qu'il était devant Baratelli.

 UN MATCH NUL

ÉQUITABLE

Encore deux bonnes occasions pour Nice que Carnus arrête avec élégance. Tout reste à faire quand on rentre dans le dernier quart d'heure. Et il faut souligner que le ton est toujours aussi élevé. Après deux actions de Keita qui ont mis à contribution la défense niçoise, Carnus doit dégager en corner une reprise d'Eriksson (81e). Un peu plus tard, Skoblar arrive à son tour à portée de Baratelli, mais il croisait trop son tir.

Un incident survient dans les toutes dernières minutes. En voulant écarter le danger devant sa cage, Trésor touche bien la balle du pied, mais aussi la face de Van Dijk qui s'écroule sur le point de penalty. Coup franc indirect dit l'arbitre.

Tous les joueurs olympiens sont massés devant leurs buts. Mais la reprise de Quittet passe nettement au-dessus (86e).

Les dernières minutes ne changent rien au tableau d'affichage, malgré un tir d'Eriksson, arrêté in extremis par Carnus.

Nice et l'O.M. restent sur leurs positions, sous les applaudissements du public. C'est la preuve que les acteurs de cette rencontre au sommet n'avaient pas failli à leur tâche.

Jean FERRARA

 

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