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Résumé Le Provencal

du 15 janvier 1973

 BONNEL : encore un but décisif !

Victoire olympienne méritée

BASTIA égal à sa (bonne) réputation

Un but (à zéro) représente un avantage. Deux buts, pour l'équipe jouant à domicile, c'est la sécurité.

Cette sécurité, le public du Stade-Vélodrome l'a attendue pendant exactement 49 minutes.

Et en définitive, ce but le dernier coup de sifflet de l'arbitre qui l'apporta.

Il serait presque inutile d'ajouter que pendant cette longue période d'attente déçue, le deuxième but olympien aurait pu être remplacé par un tir bastiais égalisateur. À plusieurs reprises ça ne tint qu'à un cheveu, à un petit rien, trop à droite ou trop à gauche, dans la frappe du ballon.

Mais tout bien pesé, résultat reste :

Une victoire de l'O.M., deux points, écart maintenant par rapport aux principaux candidats au titre.

Il le fallait, car Nice, Nantes et même Nîmes ont tirait le meilleur profit de cette journée.

Un match satisfaisant

Sur une pelouse déjà abîmée par les treizistes et plus favorable au labourage qu'au bon football, les deux équipes ont disputé une partie que, personnellement, nous estimons satisfaisante.

Certes, on constata des deux côtés quelques grossières erreurs techniques, mais la chose est inévitable quand est grand l'engagement de footballeurs dont l'équipe se relève à l'usage très instable.

La légère déception manifestée par le public tient au fait que son équipe n'a que très rarement dominé le débat.

Que l'O.M. n'a pas joué en champion, en équipe irrésistible même au niveau hexagonal, est assez peu discutable.

Cependant, en toute chose il faut tenir compte de la valeur de l'opposition.

Or, il se trouve que Bastia, dont l'équipe subissait le handicap du terrain tout autant que son adversaire, a joué avec beaucoup de pertinence.

Il n'y a pas de miracle en football, l'équipe de Bastia a prouvé, une nouvelle fois, qu'elle avait sa place dans la première partie du tableau.

Le but de Bonnel

Le but de la victoire olympienne fut l'oeuvre de Bonnel.

Ce n'est pas la première fois - nous pourrions citer de tête plusieurs exemples - que le "vecchio" de l'O.M. marqua un but décisif pour son équipe. Ce tout dernier fut un modèle de sang-froid. Un but de joueur expérimenté. À la suite d'une mêlée ouverte, digne de France - Écosse, devant le but de Bastia, le ballon rebondit devant Bonnel à une quinzaine de mètres de la cage. Un autre rescapé comme un sourd, au risque d'attraper les nuages ou le dos un quelconque joueur. "Jo" prit le temps de regarder et d'ajuster son tir comme à la parade. Pantelic était battu et l'O.M. avait gagné le match.

Techniquement, il y a des milliers de footballeurs en France capables de réussir cette frappe. À l'entraînement ou en match amical. Mais entre ce que l'on sait faire et ce que l'on fait, au cours d'une rencontre importante, il y a une énorme différence. Une différence qui, peut-être s'appelle la classe.

Pantelic : un vrai "pro"

Sur le terrain favorisant les slalomeurs, on attendait Magnusson et l'envie Pantelic.

Entendez par là que les meilleures actions du Suédois (trois centres modèles en première mi-temps) permirent au gardien yougoslave de faire admirer son sens de l'anticipation.

Sans avoir l'air d'y toucher, le grand "Panto" fit un match exemplaire, dans des conditions (balle glissante et parfois fusante) fort difficiles. À la différence de la plupart des gardiens français capables de grands exploits seulement sur leur ligne, Pantelic sait voir, juger et sortir de manière fort opportune.

Si la défense bastiaise n'a encaissé qu'un but de plus que celle de l'O.M. (celui de ce match), Pantelic y est certainement pour beaucoup. Un gardien calme, sûr, sachant commander, est toujours un élément de sécurité pour son équipe.

Une victoire méritée

Sur l'ensemble de la rencontre, la victoire de l'O.M. paraît justifiée. Elle fut celle de l'équipe ayant eu le plus grand nombre d'occasions de buts. Mais d'assez peu, il ne faut rien exagérer.

En fait, c'est le milieu du terrain de Bastia qui assura un certain équilibre à la rencontre. Lenoir et surtout Bauda, qui fit un match à la Bonnel, plus Papi le technicien se montrèrent supérieurs à leurs homologues olympiens dans la récupération du ballon.

Curieusement, l'O.M., qui fut longtemps une équipe de bataille, semble avoir perdu sa souveraineté dans un domaine qui fut longtemps le sien. Pour aller à Nantes, il faudra faire rentrer Novi. Bien jouer quand on a le ballon est une excellente chose, mais il faut aussi aller le prendre à l'adversaire, sous peine de mourir étouffé.

Un arbitre honnête

L'arbitre M. Coqueville, a été très discuté par le public. On l'a surtout accusé d'avoir, en première mi-temps, refusé à l'O.M., un penalty dit discutable.

Notre rôle étant de nous placer au-dessus des mêlées supportrices, nous n'avons pas, sur cette action, une opinion très nette.

Sur un terrain glissant, quand des joueurs en perte d'équilibre sont lancés à la poursuite du ballon, on ne sait jamais exactement quelle est la cause de la chute. Un attaquant peut être crocheté ou buter sur le pied ou la jambe d'un défenseur, le résultat est le même.

Cela dit, il reste que l'arbitrage de M. Coquerille a été parfaitement honnête et d'une qualité certaine, même s'il s'est trompé en la circonstance susdite.

Maurice FABREGUETTES

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LINDER confirme :

"Je pars en fin de saison :"

Deux sujets intéressants, hier, dans les vestiaires de l'O.M. après la rencontre. Tout d'abord l'opinion des joueurs et des dirigeants sur la pénible victoire.

Et puis la déclaration, un peu plus fracassante celle-là, de Kurt Linder, qui a annoncé officiellement qu'il quitterait Marseille à la fin de la saison.

Essayons de procéder par ordre.

M. GALLIAN : "NOUS GAGNERONS A NANTES"

En premier lieu, que pensait M. Gallian de ce mince succès sur les Bastiais ?

- Et bien, nous a avoué le président, je vous dirai, avant tout, que j'ai souffert du froid durant tout l'après-midi. Car il faut vous préciser que j'ai également suivi le match de la IIIme Division à l'Huveaune. En ce qui concerne la partie contre les Corses, je reconnais que ce fut plus ou moins laborieux. Nous avons eu des moments difficiles. Des hauts et des bas. Mais, au compte des occasions, je ne pense pas que notre victoire soit discutable.

"Il nous reste maintenant aller gagner à Nantes. J'y crois sincèrement. Comme je crois encore à notre chance de conserver le titre".

ZATELLI ET LINDER : "CONTENTS DU RÉSULTAT"

Mario Zatelli et Kurt Linder, de leur côté, sont tombés d'accord pour donner toute sa valeur au résultat.

- N'oublions pas, affirmait le directeur sportif, que Bastia est une très bonne équipe. Cela dit, nous avons eu de bons passages et d'autres un peu moins bons.

"Mais l'O.M. a su se créer les occasions les plus nettes. Je vous le répète, je suis content de ce succès, acquis devant un adversaire très valable.

"Notre part, voilà 3 points de gagnés en deux rencontres. Il faut continuer dans cette voie. Et, vous le verrez, tout ira beaucoup mieux..."

Quant à Kurt Linder, il ne songeait pas non plus à faire des réserves.

- Oui, disait-il, il faut se contenter de ce petit but. Tout n'a pas été parfait. Mais on doit tenir compte d'épouvantables conditions atmosphériques. 1 à 0, ce n'est déjà pas si mal.

- N'avez-vous pas craint une possible égalisation ?

- Si vous voulez, je n'ai jamais eu peur quand Bastia dominait. C'était surtout quand l'O.M. était en position d'attaque qu'il fallait se méfier. Car Bastia est une équipe de "contre". Et sa manière, rappelez-vous, a souvent été payant au Stade Vélodrome.

"Aujourd'hui, les Corses n'ont pas eu une seule occasion. C'est preuve que nos joueurs, et notamment nos défenseurs, ont rempli leur contrat. Je crois qu'il ne faut pas faire confiance".

MAGNUSSON ET LA NATURALISATION : ON ATTEND

Voyons rapidement le sentiment des joueurs.

ZVUNKA : "Sur deux rencontres nous avons pris 3 points aux Bastiais. Contre zéro la saison dernière. C'est donc que nous sommes en progrès contre ce même adversaire. Maintenant, pour parler sérieusement, le match s'est déroulé dans de très mauvaises conditions. Le principal est d'avoir gagné.

Le capitaine nous a confirmé, par ailleurs, que l'arbitre lui avait donné un avertissement : "Pour avoir contesté une de ses décisions".

Nous avons demandé à Bonnel de nous décrire son but en détail.

- J'ai eu de la chance, nous a dit Josèphe, toujours aussi modeste. Un autre que moi aurait pu marquer.

- Il m'a semblé que vous ayez ajusté votre tir ?

- Non ! Je n'ai pas pris mon temps. Seulement la balle était en l'air, il fallait bien attendre qu'elle redescende.

BRACCI : "Je pense avoir tiré mon épingle du jeu. J'ai réussi mes interventions dès le début. Cela m'a permis de me mettre en confiance.

DI CARO : "Content, oui ! Mais j'aurais aimé marquer un but. J'ai eu une excellente occasion à la fin du match".

FRANCESCHETTI : "Nous n'arrivons toujours pas à nous décontracter. Mais l'essentiel, aujourd'hui, était de gagner. N'en demandons pas plus pour l'instant".

Même remarque de la part de Bosquier, qui se plaignait d'autre part d'un coût reçu dans le dos.

- Je vais devoir passer une radio, nous a confié Bobosse.

Espérons qu'elle ne décèlera rien de grave...

C'était, enfin, la rentrée de Magnusson :

"Je suis satisfait de ma première mi-temps, a dit Roger. Ensuite, bien sûr, j'ai un peu accusé la fatigue. Mais, dans l'ensemble, je pense que tout a bien marché.

- Votre naturalisation ?

- Elle devient de plus en plus problématique. La Suède, vous comprenez, ne reconnaît pas la double nationalité. Et puis je vous signale que je suis sous contrat avec l'O.M. jusqu'en juin 1974. Quoi qu'il en soit, pour l'instant, je n'ai pas encore donné de réponse. Il faut attendre quelques jours...

M. Gallian à ce sujet, a annoncé que du nouveau pourrait intervenir au cours de semaine. Patientons.

LINDER : "JE PARS EN FIN DE SAISON"

Nous avons gardé pour la fin la nouvelle retentissante. Kurt Linder, devant nos confrères de la presse parlée, a confirmé qu'il ne renouvellerait pas son contrat avec l'O.M. à la fin de la présente saison.

À vrai dire, c'était devenu un peu le secret de Polichinelle. Nous avons néanmoins demandé certaines précisions à M. Gallian.

- À la fin du mois de décembre, nous a dit le président, nous avons eu effectivement un entretien avec Kurt Linder. Notre entraîneur voulait connaître nos intentions pour la saison prochaine.

Nous lui avons fait savoir qu'il était trop tôt pour prendre déjà une décision ferme. M. Linder nous alors remis une lettre dans laquelle nous signifiait lui, qu'il s'en irait au mois de juin.

"Dans l'intérêt de l'équipe, et surtout pour l'opinion publique, j'aurais préféré que cette affaire reste confidentielle. M. Linder en a décidé autrement. Peut-être n'a-t-il pas apprécié les nouvelles fonctions de Mario Zatelli, qui est beaucoup plus près de l'équipe.

"Quoi qu'il en soit, je vous rappelle ce que je vous avais déjà dit. Il sera confié un rôle d'éducateur à Bonnel et Zvunka. Ces deux joueurs peuvent d'ailleurs très bien opérer aussi dans l'équipe. Pour l'instant, c'est tout ce que je peux vous dire..."

Nous avons aussi interrogé Mario Zatelli.

- Ma foi Kurt Linder a annoncé son départ. Moi je vous assure que je reste à Marseille. À moins, bien sûr qu'on me mette à la porte... Mon contrat fini au aussi en juin 73.Mais vous savez que je suis fermement décidé à prendre ma retraite à l'O.M. Nous verrons alors, ce qu'il a lieu de faire pour la saison prochaine.

PIERRE CAHUZAC ?

Toujours liés à cette histoire d'entraîneur, des bruits non contrôlés prétendaient, hier soir, que l'O.M. avaient pris des contacts avec Pierre Cahuzac pour qu'il prenne en main l'O.M. la saison prochaine. Si cette nouvelle se vérifiait, on pourrait se demander si Cahuzac attaché comme on le sait à la Corse, accepterait de venir à Marseille.

Encore une affaire à suivre en quelque sorte...

 Jean FERRARA

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CAHUZAC : "Battus mais pas mécontents..."

On ne pavoise jamais lorsque l'on perd un match mais les Bastiais n'étaient pas déçus outre mesure même s'ils avaient conscience de ne pas avoir réédité leurs performances de la saison dernière.

Ils regrettaient tout simplement que les mauvaises conditions de jeu les eussent privés d'une grande partie de leurs moyens.

CAHUZAC :

"UN BUT STUPIDE"

"Certes, le terrain était gras, lourd, glissant pour tout le monde mais des garçons comme Kanyan et Giordani, s'accommodent mieux de terrains secs. Cela dit, je ne voudrais pas que l'on interprétât les propos, comme une excuse. Il est dommage que nous ayons été battus sur un but stupide car si Bonnel joua fort bien le coup en tirant instantanément en coin, il est regrettable qu'il ait bénéficié d'une si grande liberté de manoeuvre.

"Le but de Marseille, inscrit à trois minutes de la fin de la première mi-temps, tomber vraiment au mauvais moment.

"Mais sur l'ensemble de la partie, excepté, le résultat bien entendu, je ne suis pas trop mécontent. Ce n'est pas sur un match mais sur un ensemble de rencontres que l'on peut porter un jugement objectif. Or, si nous avions nettement gagné contre Rennes, nous avons donné l'impression de ne pas tenir à distance. Ce ne fut pas le cas hier. Après une première mi-temps assez quelconque, mes joueurs ont terminé très fort quand bien même n'auraient-ils manqué de décision sinon de dynamisme dans l'action terminale.

"En définitive, sans une erreur d'inattention et bien que nous ayons pas eu de grandes occasions de conclure, nous pouvions arraché le match nul."

À présent, il convient de battre Valenciennes avant d'aborder la phase préparatoire à la coupe. Nous disait Pierre Cahuzac, très calme.

BAUDA :

NOUS AVONS FAIT LE JEU

EN 2e MI-TEMPS

Sur un terrain transformé en bourbier, les joueurs des deux équipes souffrirent terriblement mais tous estimaient que la forme revenait à grands pas.

"Nous avons fait le jeu en deuxième mi-temps. L'O.M. a souffert. Dommage que Pantelic, ait été masqué sur le tir victorieux de Bonnel. Le terrain lourd n'a pas permis d'ébaucher du bon football, mais nous sommes sur la bonne voie déclarée Denis Bauda, qui avait fort bien masqué... Georges Franceschetti.

Plus loin, Félix ajoutait : "Nous avions des semelles de plomb. Quel terrain " ... alors que Pantelic semblait enguirlander Savkovic assez décevant contre les Marseillais.

Les Bastiais venaient donc de perdre à nouveau par le minimum ce qui peut devenir décourageant pour leur comportement fut loin d'être décevant surtout au cours du deuxième période de jeu ou tinrent souvent les rênes du commandement.

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L'O.M. : succès timide

devant BASTIA (1-0)

Le derby des clubs méditerranéens, Marseille et Bastia n'a pas eu droit au moindre rayon de soleil, au contraire une pluie fine et glaciale tombait sur le Stade Vélodrome. C'est donc dans une ambiance "lyonnaise" que M. Coquerille devait donner le coup d'envoi.

Bastia a présenté tous les vainqueurs de Rennes : Pantelic, Hodoul, Calmette, Savkovic, Orlanducci, Lenoir, Bauda, Giordani, Félix, Papi, Kanyan. L'O.M. aligne les hommes de Gerland qui ont fait une démonstration captivante sauf Lopez remplacé par Trésor.

C'est-à-dire : Carnus, Trésor, Bosquier, Zvunka, Bracci, Bonnel, Gress, Magnusson, Franceschetti, Skoblar, Di Caro.

Le nom de Magnusson est chaleureusement applaudit.

Le match débute sur un rythme très allègre, une combinaison à trois, Magnusson, Skoblar, Gress, se termine par un tir en cloche de l'Alsacien au-dessus la transversale adverse (deuxième minute), Lenoir riposte par un essai imprécis.

MAIN DE CALMETTES

Un centre de Gress, une reprise de volée de Di Caro, Calmettes touche la balle de la main à l'intérieur de la surface de réparation mais l'arbitre ne siffle aucune sanction (8e minute). Après une belle occasion ratée, Skoblar est fauchée sans bavure par Calmettes, alors qu'il est en position de tir, le public proteste, l'arbitre n'en a cure. Un coup franc de Skoblar ne donne aucun résultat.

Le premier corner de la partie est obtenu par Di Caro qui le botte sur Pantelic, lequel accomplit un arrêt facile (15e minute).

Lenoir réagit mais sa balle s'envole vers la grisaille céleste. Il pleut toujours, le terrain devient plus gras, plus gluant, l'O.M. domine mais attend la concrétisation de sa supériorité. Magnusson tripote merveilleusement le cuir et expédie un ras de terre qui est dévié dans sa course par une jambe corse (19e minute). Les minutes s'écoulent et le score demeure vierge, Hodoul monte et envoie un tir croisé (25e) en dehors de la cage de Carnus.

AU BOUT DU PIED

Une balle à ras de terre de Skoblar oblige Pantelic à se méfier. Il redoute le machiavélisme du bouillon Croate, son compatriote (26e), la rapidité du jeu est bien tombée. Un duo Gress - Magnusson permet au suédois de centrer, Skoblar surgit comme un diable de sa boîte, mais Pantelic a été plus prompt et a dégagé du bout du pied (29e), Zvunka est touché dans un choc avec Félix, mais il se relève vite, le même Félix intercepte un renvoi marseillais, mais sa course solitaire s'achève vite, les émotions nous sont toujours distillées par parcimonie !

ENFIN BONNEL

Bastia devient dangereux, Félix botte dans sa foulée, Carnus plonge et met la balle en corner (32e). On n'aurait pas cru que l'O.M. éprouve de telles difficultés à s'imposer devant un opposant solide mais inférieur sur le papier, Calmettes concède un corner à Magnusson (36e). Di Caro adresse un centre sur Pantelic, Lenoir en fait de même sur Carnus. Pantelic lâche la balle donnée par Magnusson décidément en verve, mais aucun attaquant ne suit. À la 42e minute, sur un cafouillage de quinze mètres Bonnel, calmement, bat Pantelic.

O.M. : 1 - Bastia : 0

A la reprise, la pluie est plus intermittente et Skoblar commence par décocher un shot redoutable en dehors de l'encadrement à la 49e minute, Pantelic a des sueurs froides. Sur un corner, il est obligé d'intervenir à trois reprises et chaque fois il ne parvient pas à bloquer la balle, cela recommence quelques instants plus tard, quand Skoblar pousse la balle vers la cage vide, Pantelic étant sorti, mais la balle glisse doucement à l'extérieur de la cage ! La pluie tant en rafale, les joueurs sont maintenant bien trempés, ce qui ne leur donne pas trop de coeur à l'ouvrage.

Un seul but d'avance, la cause n'est pas encore entendue. Magnusson se fait applaudir (60e) en réussissant un heading spectaculaire.

Giordani adresse ensuite un coup franc dans les mains de Carnus (64e). Skoblar, de près, vient donner des inquiétudes à Pantelic (70e) qui est obligé de plonger.

SCORE INCHANGE

Les deux équipes sont fatiguées, mais Bastia a encore des velléités, c'est un départ de Kanyan (70e) puis un tir tendu de Papi au-dessus (72e) et l'O.M. concède un corner (74e), ensuite remarquable montée de Trésor terminée par un shot sur Pantelic. Lenoir shoote sur Carnus (81e), l'O.M. va-t-il conserver sa maigre avance ?

Di Caro rate une occasion merveilleuse, de près, il brosse sa balle en hauteur (86e). Et finalement c'est un pénible succès de l'O.M. sur le score de un but à zéro.

  Alain DELCROIX

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L'inusable

Monsieur Jo

La pluie, le vent, la froidure étaient au rendez-vous de cet O.M. - Bastia, que nous aurions aimé de soleil.

Sur une pelouse grâce et glissante, il ne faisait pas s'attendre à des actions d'envergure, le ballon s'avérant difficile à maîtriser.

On pouvait souhaiter toutefois que nos deux finalistes de la coupe 72, donnent aux milliers de courageux ayant bravé les intempéries, un spectacle beaucoup plus séduisant, digne d'équipes qui possèdent leurs lettres de noblesse.

Il n'en fut rien, la victoire revenant cahin-caha, aux Marseillais, tout heureux de l'aubaine, s'il faut les juger sur leur deuxième mi-temps, ou ils connurent nombre de problèmes.

Mais à ce moment-là, ils se cramponnaient comme à une bouée de sauvetage à ce but de la 42e minute, ne voulant pas laisser passer l'occasion d'accrocher une victoire, sinon décisive, du moins ne compromettant pas totalement un avenir déjà bouché.

Et une fois encore, ça devient presque une habitude, c'est Joseph Bonnel qui avait provoqué le déclic.

L'inusable M. Jo toujours au four et au moulin, comme de bien entendu, admirable M. Jo dont la lucidité et le courage exemplaire, faisaient à nouveau la différence.

S'il fallait dresser un bilan de tout ce que doit l'O.M. à Bonnel, nous noircirions de nombreuses colonnes de cette page.

Sa modestie dût-elle en souffrir, comment ne pas le mettre ici en exergue un nouveau même si les pinceaux des projecteurs de l'actualité ne font souvent que l'effleurer.

À son âge, beaucoup de footballeurs se seraient retirés sous leur tente. Mission accomplie. Lui continue, avec la foi de ses vingt ans.

Quel merveilleux exemple pour les générations montantes !

Gérard PUECH

 

 

 

 

 

 

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