Résumé Le Provencal du 29 janvier 1973 |
QUE NOUS ETIONS LOIN DE NANTES !
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Laborieuse victoire de l'O.M. sur MONACO (3-2 après prolongation) |
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NICE - Que nous étions loin de Nantes ! L'O.M. a mal joué, c'est bien battu, a eu un peu de chance... et s'est qualifié pour le prochain tour. En Coupe, c'est l'essentiel. En 1968-69, sur ce même stade niçois, et contre Avignon, l'O.M. était passé par la toute petite porte. Il n'en remportait pas moins la finale, cinq mois plus tard. Les saisons, en football ne se ressemblant jamais, nous n'en déduirons rien. La seule chose que l'on retiendra, de ce dimanche de janvier, est que l'O.M. est encore en course pour conserver son doublé. LE RÔLE DU MILIEU DE TERRAIN Nous pensions que cette rencontre serait fort difficile, pour les Olympiens. Elle le fut encore plus que peuvent le supposer tous les supporters n'ayant pas assisté au match. Bien qu'il y eut le même soleil sur une pelouse également détrempée, entre Nantes et Nice, ce fut la nuit et le jour. À Nantes, l'O.M. n'avait pu, pendant une longue mi-temps, contrôler le jeu et se comporter en équipe championne. À Nice, la même équipe ne réussit jamais à prendre franchement le dessus sur son adversaire, et sa victoire fut davantage celle de l'expérience, d'un plus grand réalisme défensif, que du talent. Comme presque toujours, c'est au milieu du terrain que se dessina la physionomie de la partie. À Nantes, O.M. s'était distingué dans l'entre-jeu, ce qui lui avait permis de jouer en équipe complète. À Nice, on put observer le phénomène contraire, et c'est ce qui contraignit les Olympiens à gagner avec ce que l'on appelle pudiquement les moyens du bord. Cette différence tient peut-être à un fait très simple, et sur lequel nous n'avions pas assez insisté, Nantes jouant à quatre attaquants réels, n'a finalement que deux joueurs au milieu du terrain. Parfois, c'est un bien pour les Nantais, et parfois un mal. DEUX BUTS MONÉGASQUES MAIS UN POUR L'O.M. Venons-en à la rencontre. Sur notre carnet de notes, la première mi-temps figure sous le titre "round d'observation". Elle fut soporifique, au possible, jouée de part et d'autre à une allure de sénateur. Bref, un bon petit match amical entre deux équipes semblant se préserver pour le championnat. Dès le début de la deuxième mi-temps, coup de théâtre et coup de chance pour l'O.M. Trompé par un faux rebond, Petit déviait dans ses cages un centre anodin de Magnusson. Cela fait par personne interposée, les Olympiens entreprirent de conserver ce mince avantage jusqu'au bout. Vous connaissez le scénario. Un super Trésor, derrière un rideau olympien, tacklant et dégageant avec plus d'énergie, que de précision ; un Bonnel omniprésent, essayant d'assurer les liaisons avec un souffle et une volonté digne d'éloges. Devant, un Skoblar rusé, combatif, esseulé, et un Magnusson bousculé avant même d'avoir le ballon. On pensait que la gageure allait être tenue malgré les assauts désordonnés, et partant, brouillons, des Monégasques, quand Dogliani ne le voulut pas. Il fallait donc une prolongation. |
LES "CINQ DERNIÈRES MINUTES" Dès la première minute de ce supplément au programme, on put croire que Pastoriza allait marquer. C'était quasiment fait quand Carnus - comme il l'avait fait à Nantes devant Couecou - s'interposa. Ouf ! Ouf! La partie retrouvait son rythme de croisière, quand, sur un centre de la droite et du pied droit de Leclercq, Skoblar sauta plus haut que tout le monde, même que le gardien monégasque, Delachet. Josip, avec l'aide de Bonnel, a-t-il fait l'ascenseur, comme on le dit en rugby, et comme le prétendent les Monégasques ? Nous étions trop mal placés - à 100 mètres environ du lieu de l'action - Nous n'avons donc pas, sur ce sujet, une opinion pertinente. Ce but démoralisa complètement les Monégasques, et, une minute plus tard, Magnusson, d'un tir très fort, en angle tordait littéralement les mains de Delachet. C'était une image, bien sûr, car quand les mains d'un gardien sont placées de façon orthodoxe, le ballon, au pire, doit retomber devant lui. Quoi qu'il en soit, l'O.M. menait 3 à 1, et l'on commençait à quitter les tribunes quand les Monégasques, eurent à leur tour, leur coup de chance. Un coup franc tiré par Dalger et qui permit au ballon, effleuré par la tête de Zwunka, d'aller se loger dans la cage. 3 à 2, donc. Partant de là, nous eûmes droit aux fameuses "cinq dernières minutes", en guise de suspense final, et à de chaudes batailles, de ces batailles au cours desquelles tous les coups semblent permis de la part et d'autre, devant le but de Carnus. NE SOYONS PAS TROP DIFFICILES Que peut-on conclure de cette rencontre ? Pas grand-chose, sauf qu'en football, la vérité d'un jour n'est pas celle de toujours. On croyait avoir retrouvé, à Nantes, une équipe olympienne de rêve. Il apparaît tout aussi clairement aujourd'hui que l'équipe idéale de l'O.M. ne sera peut-être jamais connue cette saison. Il ne faut pas trop s'en étonner. Faire et refaire est le lot des entraîneurs d'une équipe riche en trop de joueurs de valeur, sensiblement égale, et qui peuvent paraître s'imposer un dimanche et décevoir le dimanche suivant. Mais, sous le coup de la déception que nous a procuré ce match en coupe insipide, n'en demandons pas trop aux Olympiens. La route est longue jusqu'à la finale de la saison. Il y aura des hauts, comme à Nantes, et des bas, comme à Nice. C'est bien certain. L'important, dans le fond, est de gagner, quand on n'est pas bon ; c'est au moins la preuve que l'esprit de l'équipe est au-dessus des reproches. Maurice FABREGUETTES |
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Mario ZATELLI : "Le résultat avant tout" |
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"Sacré football !" C'est un peu ce qu'avait l'air de penser M. Gallian lorsque nous sommes entrés dans le vestiaire marseillais, après la courte victoire de l'O.M. "Oui, nous a précisé le président. J'ai beaucoup souffert cet après-midi. Mais maintenant je peux vous dire que je suis entièrement satisfait. N'oublions pas que Monaco nous a donné une réplique des plus valables. Je me demande même si cette dépense d'énergie ne va pas porter préjudice aux leaders de 2e Division, car si nos hommes ont terminé la rencontre assez fatigués, nos adversaires, eux, ont littéralement fini le match sur les genoux. Ils n'auront pas volé en tout cas les plus sincères félicitations". - Pensiez-vous, avons-nous demandé, que cette partie serait aussi difficile ? - Oui, je savais que nous aurions au fil à retordre sur le stade du Ray. D'ailleurs, j'avais prévu un score serré, et vous le voyez, je ne me suis pas trompé. "Il faut aussi ajouter que la victoire de Nantes a certainement pesé dans les jambes de nos joueurs. Quoi qu'il en soit, il fallait gagner ce premier match de Coupe. Ne soyons pas plus exigeants. Pour ma part, j'englobe tous les joueurs dans les mêmes éloges". LINDER : "UNE DÉCONTRACTION COUPABLE" Kurt Linder a tenu, lui aussi à rendre hommage à l'adversaire vaincu : "Je trouve que Monaco a très bien joué. On savait déjà que sa technique d'ensemble était irréprochable, mais je ne me serais jamais douté qu'ils sauraient tenir un rythme aussi élevé. Pour ne rien vous cacher, j'ai eu un peu peur avant d'aborder la prolongation, car notre adversaire avait égalisé tout à fait à la fin du temps réglementaire, et cela était très important sur le plan psychologique. Heureusement que Skoblar a remis les choses au point, et Magnusson à son tour parut donner une victoire. "Dommage que nos joueurs à ce moment-là, ont cru trop tôt à leur qualification définitive. En Coupe, vous savez, il faut toujours rester vigilant. Ne jamais se déconcentrer. Pour avoir dérogé à cette règle, l'O.M. a vécu une fin de match difficile. "Enfin, ne pensons plus à tout cela. L'essentiel est d'être encore dans la course. ZATELLI : "QUALIFICATION D'ABORD" Et Mario Zatelli, que pensait-il de cette qualification laborieuse ? "Et bien, nous assura-t-il, je suis partagé entre deux sentiments : content d'avoir eu le dernier mot sur une bonne équipe monégasque, mais si on se fie à la manière, on est peut-être moins convaincu. |
"Je tiens toutefois préciser qu'en coupe, ce n'est pas la manière qui compte, mais bien le résultat. Alors, sachons nous en contenter. "À mon avis, le match, difficile, disputé à Nantes a eu une incidence sur la partie de cet après-midi. Et puis, malgré la belle partie de Daniel Leclercq, nous n'avons pas joué aujourd'hui avec deux ailiers véritables. Vous savez que je tiens beaucoup à ce rôle d'ailier. Mais nous aurons tout le temps de repenser à la question". SKOBLAR : "TERRAIN DIFFICILE" Du côté des joueurs, on a surtout pensé au dénouement. "C'est bizarre, affirmait Zvunka, avec un sourire de circonstance, chaque fois que notre première rencontre de coupe est pénible, nous arrivons soit en demi-finale, soit en finale. J'espère que nous saurons continuer suivant la tradition. Skoblar, lui, estimait que la pelouse n'avait pas facilité sa tâche. "Oui, nous avons joué dans des conditions extrêmement pénibles. Le terrain était en très mauvais état. Qu'importe maintenant. Tout va beaucoup mieux." C'était aussi l'opinion de Daniel Leclercq : "J'avais peur de mal faire, nous disait l'ailier gauche. Cela faisait pas mal de temps que je ne jouais pas en équipe première. D'ailleurs, je pense avoir été plus à l'aise lors de la prolongation". Jean-Pierre Lopez, lui, nous expliquait les raisons de sa sortie du terrain. "J'ai été victime d'une déchirure qui m'interdit tout mouvement. Explorons que cela ne sera pas trop grave. Mais vous savez, j'ai vécu des moments pénibles de spectateurs. "L'autre buteur du jour, Roger Magnusson, était rayonnant : "Ce n'est pas tous les jours, exultait Roger, que j'ai la chance de marquer un but aussi percutant. Monaco, j'en conviens, nous a opposé une belle résistance. Je vous signale au passage que nous n'avons plus perdu depuis la reprise de janvier. Il ne reste plus qu'à poursuivre dans cette voie". Ce serait aussi notre conclusion. Jean FERRARA |
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LA TETE HAUTE |
Dans le camp monégasque, on était, bien sûr quelque peu déçu de la tournure des événements. "Mais, nous assura l'entraîneur Ruben Bravo, je n'ai rien à reprocher à nos joueurs. Ils viennent de faire la preuve qu'ils savaient rivaliser avec la meilleure équipe de Première Division. Nous allons nous employer désormais, afin de reprendre notre place parmi l'élite. "Quant au match de cet après-midi, il me donne, bien entendu quelques regrets, car, après avoir obtenu l'égalisation, mes joueurs ont eu le deuxième but au bout du pied. Et si cette tentative avait été couronnée de succès, nous aurions eu les meilleures chances de créer la surprise du jour. "Enfin, n'y pensons plus. Tel est l'esprit de la Coupe. Mais je vous le répète, cette rencontre et la tenue de mes joueurs m'ont apporté pas mal de satisfaction, malgré la défaite". C'était aussi l'opinion de Christian Delachet : "C'est vrai, nous a confié l'ex-Olympien, ce n'est pas à la portée de toutes les équipes de faire trembler l'O.M. "Je pense que nous avons rempli notre contrat. Comme tous mes camarades, je suis bien sur, déçu du résultat. J'ai eu, en effet, impression que le deuxième but de Skoblar était entaché d'une faute. "Vous savez aussi que le score a été ouvert par un de nos joueurs. Autant d'arguments qui peuvent nous laisser un arrière goût d'amertume. "Enfin, je souhaite à l'O.M. de continuer". Enfin, Jean-Pierre Dogliani, qui avait bien failli causer la perte de ses anciennes couleurs, ne nous a pas semblé accablé par l'élimination : "Nous pouvons nous retirer la tête haute de la Coupe de France nous dit-il. Nous avons obligé l'O.M. à la prolongation. Cette performance nous autorise maintenant les meilleurs espoirs. Nous avons prouvé aux spectateurs que nous étions dignes de la Première Division. C'est désormais cet objectif que nous allons nous efforcer d'atteindre. J.F. |
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DOGLIANI A FAILLI ETRE LE GRAND HOMME DE MONACO |
NICE - Nous attendions avec une certaine curiosité cette équipe de Monaco, que nous n'avions pas encore vu jouer cette saison. Comme on pouvait le prévoir, elle s'est montrée très technique, faite il est vrai de joueurs d'expérience, mais un peu lente dans le maniement du ballon. L'Argentin Pastoriza, récent capitaine de l'équipe de son pays, n'a justifié sa grande réputation que pendant le premier quart d'heure. Inversement, Dogliani, qui avait débuté en demi-teinte, se reprit fort bien pour être le roi de l'entre-jeu durant presque toute la partie. Nous pensons que l'ami Dogliani a voulu nous démontrer qu'il aurait eu encore sa place à l'O.M. La démonstration nous a paru probante. Dans cette équipe monégasque, relevons encore Ruiter, excellent à la place la plus difficile ; l'arrière central Guesdon, qui se tira fort bien d'affaire devant Skoblar, et Petit, bien qu'il ait marqué le seul but en cours de partie de l'O.M. Inversement, le petit Dalger nous a paru doué, mais très brouillon. M.F. |
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O.M. : 3 - MONACO : 2 SKOBLAR et MAGNUSSON ont fait la différence |
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NICE - Un temps magnifique, une fois de plus le soleil de la Côte d'Azur à justifier sa belle réputation. Vous en déduirez que ce match de Coupe de France entre l'O.M. et Monaco a bénéficié des meilleures conditions possibles. Côté public, si la rencontre n'a pas tiré ce qu'on peut appeler la très grande foule, on peut estimer aussi que le stade du Ray était garni d'une confortable assistance. Avec, bien sûr, les habituels supporters marseillais et un hôte de marque : le prince Rainier de Monaco. En ce qui concerne la composition des équipes, on savait déjà car l'O.M. Daniel Leclercq avait été préféré au jeune Ropero pour le poste d'ailier gauche. Ruben Bravo et Alberto Muro, après mûre réflexion, on fait confiance à Chlosta, le chevronné défenseur. Ce qui devait la feuille d'affichage suivante : O.M. : Carnus, Lopez, Trésor, Zvunka, Bracci, Franceschetti, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Leclercq. 12e homme de. Le Boedec. MONACO : Delachet, Mosca, Chlosta, Guesdon, Polny, Pastoriza, Petit, Dogliani, Dalger, Ruiter, Petyt. 12me homme, Abellaneda. L'arbitre est M. Vigliani. Ceci précisé, il convient d'ajouter que beaucoup de spectateurs sont venus pour voir le petit Poucet monégasque dévorer l'ogre marseillais. N'oublions pas que nous étions à Nice. Mais l'O.M. comme il se doit, avait fait en principe le déplacement en équipe avertie. OCCASIONS PARTAGÉES Les premières actions sont pour l'O.M., qui a engagé faire. Mais les maillots rouges de Monaco ne tardent pas à se montrer à leur avantage. Une bonne ouverture de Pastoriza pour Petit, sur l'aile droite, donne de même de l'ouvrage à la défense marseillaise. Un peu plus tard, un fort beau coup de tête de Petyt, sur l'aile gauche cette fois, passe de très peu au-dessus de la transversale des buts marseillais (4e minute). Comme quoi Monaco semble décidé à défendre ses chances. L'O.M., qui a donc subi une légère pression en début de partie, va se libérer, notamment par un centre de Magnusson, qui arrive dans les pieds de Bonnel, seul devant Delachet (9e minute). Mais Joseph, pour une fois qui n'est pas coutume, ne peut exploiter cette belle occasion. L'O.M. va encore laisser passer une chance et même de d'ouvrir le score : la première sur corner tiré par Leclercq, Skoblar reprend, mais Polny arrête son tir sur la ligne (13e minute). Une minute plus tard, le même Skoblar paraît enfin trouver la faille en logeant de son fameux coup de patte la balle hors de portée de Delachet, mais, cette fois, c'est l'arbitre qui ne valide pas le point pour hors jeu préalable. Toujours est-il qu'après ces deux sérieuses alertes, Monaco montre encore le bout de l'oreille et Carnus doit s'employer sur un bon tir du petit Dalger. Le gardien marseillais est encore bien placé sur un raid de Ruiter (17e minute). Tant et si bien qu'on peut logiquement parler de début équilibré. ÉGALITÉ À LA PAUSE On atteint ainsi la première demi-heure sans modification au tableau d'affichage, ce qui tendrait à démontrer que l'O.M. est loin de faire la loi. Et comme les joueurs ne se font guère de cadeaux sur la pelouse, M. Vigliani est obligé de faire quelques observations pour calmer les esprits. Cela n'empêche pas Skoblar de se faire proprement étaler par Mosca. Plus de peur que de mal, heureusement (34e minute). Mais l'arbitre est néanmoins décidé à sévir. Il sort ainsi son petit carton jaune quand Dogliani à son tour arrête irrégulièrement Magnusson. Après cet intermède nous assistons à une petite action peu banale. Delachet, sur un renvoi, a, en effet la main malencontreuse idée d'adresser une véritable passe à Skoblar, placé en embuscade, Josip, on le sait, n'est pas hommes à laisser passer ce genre d'aubaine. Mais là, pressé de tous côtés, il ne parvient pas à armer son redoutable tir. Il n'en reste pas moins que Monaco l'a échappé belle. L'équipe azuréenne, peu avant la mi-temps, se sort encore d'une période situation sur un centre de la gauche de Leclercq, que Skoblar est à deux doigts de convertir en but. |
C'est finalement le poing de Delachet qui a le produit dernier mot et nous atteignons la pause sur un score nul. Répétons-le, si l'O.M. n'a pas montré la même autorité que le dimanche précédent, Monaco, lui, a fait mieux que se défendre tout au long des 45 premières minutes. PETYT CONTRE SON CAMP Quand le jeu reprend, les deux adversaires donnent l'impression de vouloir forcer l'allure et tour à tour les deux défenses sont sollicitées et il était dit que l'O.M. allait pourtant frapper le premier. Et il le fit avec, il faut bien le dire, un léger coup de pouce du destin. Au départ de cette première action victorieuse, une passe fort judicieux de Skoblar à l'adresse de son compère Magnusson sur la droite. Roger, selon son habitude, évite un, puis deux adversaires, et centre au cordeau. C'est alors que Petyt, en voulant intercepter la balle, prend son propre gardien à contre pied. Delachet ne peut que constater les dégâts. L'O.M. a enfin ouvert la marque (51e minute). Monaco va cependant avoir l'égalisation au bout du soulier de Dogliani, mais Carnus, dans un excellent réflexe, détourne in extremis en corner (60e minute). En voulant sauver son camp, Lopez est ensuite victime d'un claquage et doit laisser sa place à Le Boedec (62e minute). ÉGALISATION POUR DOGLIANI Trésor se signale lui par une longue montée offensive sur laquelle Delachet est à deux doigts de se laisser surprendre, mais la balle sort. Monaco réplique par un tir lointain de Dogliani, bien stoppé par Carnus. Le jeu, quoi qu'il en soit, sombre de plus en plus dans la monotonie. Mais Jean Pierre Dogliani va se charger de réveiller les spectateurs quelque peu somnolents. Sur un cafouillage monstre devant la cage marseillaise, la balle lui échoit en effet au point de penalty. Absolument libre de tout marquage, l'ex-Marseillais a le temps d'ajuster son tir et de mettre le ballon hors de portée de Carnus (80e minute). Dans le stade du Ray c'est une explosion de joie et, à dix minutes de la fin, l'O.M. vient de perdre son mince bénéfice. SKOBLAR ET MAGNUSSON Ce supplément au programme débute d'ailleurs assez mal pour l'O.M. Mais Carnus réalise un véritable exploit en stoppant à bout portant un tir de Pastoriza que Petit avait mis en position (93e minute). Ouf ! l'O.M., quoi qu'il arrive, devra une fière chandelle à son gardien. Les Olympiens répliquent toutefois par un bon tir de Leclercq, arrêté par Delachet. Mais Daniel ne tarde pas à prendre sa revanche : de l'aile droite et du bout du pied, s'il vous plaît, il parvient à relever la balle pour adresser un centre impeccable à Skoblar. Josip, cette fois, saute plus haut que ses gardes du corps. Delachet reste sans réaction, l'O.M. a repris l'avantage (98e minute) et il ne va pas rester là. Magnusson tient absolument à répondre à l'exploit de son ami Skoblar par un autre coup d'éclat : ainsi, il slalome sur l'aile droite avant de déclencher un boulet de canon de n'est guère coutumier, il faut bien l'avouer. Delachet esquisse un geste de défense, mais pour la troisième fois, il est obligé d'aller chercher le ballon au fond de ses filets (100e minute). Tout vient donc à point à qui sait attendre, mais ce n'est pas terminé. Monaco a encore quelques réactions dans le dernier quart d'heure. Mais il est évident que ces deux buts ont pas mal sapé le moral de ses joueurs. Les Monégasques, après l'entrée de leur douzième homme, Abellaneda, vont pourtant réduire le score sur coup franc. La balle est déviée au passage par Zvunka hors de portée de Carnus (116e minute). Il semble en l'occurrence que les deux joueurs marseillais aient été gênés par le soleil déclinant. Quoi qu'il en soit Monaco est revenu à la portée de son adversaire. Nous vous laissons imaginer les difficiles minutes vécues par les Marseillais après ce malencontreux coup du sort. Mais en fin de compte, les hommes de la Principauté devront se contenter d'avoir seulement fait trembler l'O.M. Ce qui n'est déjà pas si mal. Jean FERRARA |
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