Article Le Provencal du 25 février 1952 |
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LILLE a "sorti" l'OM (2-1) grâce à un penalty discutable les joueurs marseillais opérant pratiquement à dix et acclamés par 13.000 spectateurs bordelais, ont quitté la Coupe "en beauté" ( De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL) |
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BORDEAUX (Par téléphone) - C'est sous les acclamations de 13.000 spectateurs, conquis par l'excellente partie des footballeurs marseillais, que l'O.M. a été, hier après-midi, éliminé de la Coupe. Le score de 2 à 1 en faveur de Lille, reflète mal le match. Les hommes de Roessler opérant pratiquement à 10, s'assuraient la maîtrise du jeu et une très nette supériorité offensive, qui se traduisit par un plus grand nombre de tirs au but. Il est d'ailleurs regrettable que la victoire du L.O.S.C. ait été acquise grâce à un penalty discutable. Mais, empressons-nous de souligner que hier soir, au terme d'une radieuse journée de printemps, la consternation était loin de régner dans le camp marseillais. L'O.M. a quitté la Coupe en beauté. Il lui reste à conserver sa place en championnat. Rossi blessé Hier, le premier quart d'heure de la rencontre O.M. - Lille fut marqué dans les deux camps, par une série se feintes tactiques. À Lille, non seulement Sommerlynck, en dépit de son numéro 6, s'occupa d'Andersson, mais Janssen, affublé du numéro 8, se révéla à des permutations fréquentes avec son ailier Walter. À l'O.M., si Johansson occupait le poste d'arrière central, Andersson promu ailier gauche, laissa à Mesas son poste d'avant-centre. Cette dernière "ruse" eut pour effet de contraintes Van Cappelen à occuper une place d'arrière central, qui ne parut pas lui convenir outre mesure. En fait, en ce début de partie, la défense du L.O.S.C. parut déséquilibrée et son attaque semblant à la recherche de son assise, fut neutralisé chaque fois qu'elle poussa une pointe. L'O.M., au contraire, sous l'impulsion de ses deux inters en excellente forme - Alarcon et Lanfranchi - mettait à son actif des mouvements offensifs auxquels participaient souvent cinq attaquants. On pouvait même se demander si Mesas n'allait pas venir à bout de Van Cappelen. C'est alors que le genou de Rossi céda à la 16me minute. Le Marseillais - comme Scotti l'avait fait à Nancy dimanche dernier - s'exila à l'aile gauche, permutant avec Mesas, qui redevint demi-aile tandis que Gunnar Andersson reprenait son poste de leader d'attaque. L'O.M. battu sur penalty Encore que Rossi continuât à participer courageusement à l'action, l'O.M. - diminué - ne se découragea nullement. Rarement même, nous vîmes les Olympiens tenter aussi fréquemment leur chance vers les buts. C'est ainsi que relevâmes 17 tirs marseillais en première mi-temps. Malheureusement, 11 de ceux-ci passèrent à côté ou au-dessus. Andersson, notamment, manqua terriblement de réussite. Lille qui ne shoota que 7 fois et manqua lui aussi la cage à plusieurs reprises, se montra cependant dangereuse à la 22me minute, Lefevre, après avoir évité Ibrir, qui avait plongé, allait marquer dans les buts vides, lorsque Johansson surgit pour écarter le danger. |
Hélas ! Sur une attaque lilloise, à la 43me minute, Johansson ne put qu'amortir le ballon de la tête, Welter en position d'inter gauche, s'empara de la balle qui parut contrôler avec la main, il allait shooter, lorsque Mesas vint le déséquilibrer. L'arbitre, M. Le Men, ne vit que la faute du marseillais et siffla un penalty que Baratte transforma. Vraiment, à considérer le déroulement de cette première mi-temps, Lille était loin de mériter cette avance. Alarcon égalisa mais Jensen eut le dernier mot A la reprise, l'O.M. repartit à l'assaut des buts de Val, qui dut arrêter un shot magistral d'Alarcon et détourner en corner un tir de Dard. M. Le Men négligea de sanctionner une faute de main de Prévost dans la surface de réparation à la 55me minute. Mais une minute plus tard, sur une première action de Lanfranchi, suivi d'une montée offensive de Gransart, Alarcon, mis en position de la balle à la limite de la surface, pivota au milieu de plusieurs adversaires et plaça un tir d'une remarquable sûreté, qui pénétra sur la droite de Val. 10 minutes ne s'étaient pas écoulées, que sur coup franc tiré à la hâte, Baratte lançait très légèrement Janssen en avant. Démarqué, ce dernier plaçait un shoote du droit qui heurtait la barre et ricochait dans les buts. Lille mit en confiance, lança ses cinq défenseurs participer à une défense de zone et plaça, par Walter, un tir qui fit rouler la balle devant les buts. L'O.M. eut beau obtenir trois corners dans le dernier quart d'heure, Alarcon eut beau tenter trois minutes avant la fin de rééditait son exploit. Lille, favorisé par le sort et par l'arbitre conserver sa victoire. Alarcon, Lanfranchi, Johansson, Gransart, Mesas L'O.M. ne présenta hier, aucune faille essentielle. Johansson fut, sans doute, le meilleur élément de la défense. Il fournit un match supérieur à celui qu'il fit à Nancy, Gransart sut, de son côté, neutraliser Lefevre. Mesas, dynamique, dans la ligne d'attaque, fut plus actif encore (jusqu'à la fougue) dans la ligne des demis. Alarcon - distributeur remarquable et shooteur dangereux - fut, avec Lanfranchi qui a fait mieux que confirmer son bon match de Nancy, le meilleur attaquant. Andersson se signala par ses amortis et ses départs, mais comme nous l'avons dit, il manqua de réussite. De l'ensemble lillois, personne à vrai dire, émergea réellement. Citons tout de même Baratte pour sa distribution, Janssen, Valter, Prévost et Dubreucq. En deuxième mi-temps, Sommerlinck et Val. |