Résumé Le Provencal du 08 août 1973 |
UNE DEFAITE QUI FERA MAL
L'O.M. fatigué, bousculé par SAINT ETIENNE |
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Une première mi-temps de gala dans les limites de notre championnat. Du rythme, une évidente recherche de la précision dans les échanges de part et d'autre et un engagement qui faillit même dégénérer par instant. Une impression générale d'abord. L'A.S. de Saint-Étienne est toujours un adversaire redoutable. Une équipe parfaitement rodée, dont les différentes lignes sous la baguette du maître Beretta s'imbriquent sans peine : la preuve, le but fut marqué par l'arrière gauche Farizon et une reprise de volée de l'arrière droit Repellini expédia miraculeusement le ballon sur Carnus. Ce dernier, il est vrai, bien placé. L'O.M. comme s'il avait le trac devant l'immense foule toute venue cependant pour l'encourager, avait débuté très timidement. On nota trois corners à zéro pour les Stéphanois. Puis, comme libérés de leurs inquiétudes, les Olympiens, sous l'impulsion de leur milieu de terrain, se mirent beaucoup mieux jouer. On en était à sept corners à trois, la foule commençait à espérer et la défense de Saint-Étienne à perdre sa sérénité, quand l'O.M. se fit cueillir comme une fleur par un contre de Saramagna, transformé en but par Farizon, ce but ayant pour origine un relâchement défensif devait peser très lourd dans la balance. LE GALA (HÉLAS !) TAUROMACHIQUE A la mi-temps donc, l'O.M. été mené par un à zéro, ce qui n'était pas une catastrophe, compte tenu de la valeur de l'A.S. Saint-Étienne et de la qualité de cette première période. Malheureusement, les Olympiens revinrent sur le terrain non point galvanisés, mais tellement énervés et contractés que rapidement tout football devint impossible. Si la première mi-temps avait été un gala de football, la seconde fut un gala tauromachique, au plus mauvais sens du terme. La faute en incombe principalement à tous ceux qui au lieu de penser au ballon ne songèrent qu'à régler de sottes et parfois vieilles querelles. Nous serons toujours surpris de voir des professionnels du football, tous camarades syndiqués, essayer (et réussir parfois) à blesser un adversaire et cependant ami, au risque de le priver de son gagne-pain. Les bagarres particulières et générales auxquelles nous assistâmes en seconde mi-temps n'honorent pas ceux qui en furent les instigateurs. C'est à cause d'eux que la partie dégénéra complètement et que l'O.M., n'ayant plus la tête au jeu, perdit toute chance de remonter son retard, encaissant même un but supplémentaire sur coup franc ("L'arbitre au poteau !"). C'est vite dit. Il est bien certain que M. Meeus abandonné par ses arbitres de touche - et nous y reviendrons - manqua d'autorité. Mais on se demande qui, à sa place, devant la mauvaise volonté générale et la hargne stupide de trop de joueurs des deux camps, aurait pu faire mieux. |
ON A LES MAUVAIS ARBITRES QUE L'ON MÉRITE L'O.M. méritait mieux. Venons-en à ce qui mérite d'être commenté en tant que football. Il est certain que l'O.M., trop énervé, et sans doute fatigué, ce qui apparut surtout en deuxième mi-temps, a raté son entrée et a déçu la grande foule du stade-vélodrome. Pourtant, en première mi-temps, équipe avait paru trouver son équilibre ; avec un rien de réussite, elle aurait pu même faire basculer le match. Les quelques défauts évidents apparurent : le premier est dans une mauvaise organisation de la défense, très gênée par les incessantes permutations stéphanoises. Bosquier, dont le brio ne se discute pas, abandonne un peu trop ses partenaires à eux-même sans que la couverture soit assurée par un autre joueur. De plus, on attendit trop pour utiliser Magnusson et Skoblar se trouva trop esseulé au centre de la défense stéphanoise dont les hommes forts, Merchadier et Piazza, ne lui laissèrent jamais le temps même de respirer. En deuxième mi-temps, le milieu de du terrain accusa une certaine fatigue et l'O.M., en plus des incidents dont nous avons parlé, sombra alors dans le désordre, ce qui permit à l'AS Saint-Étienne de conserver son avantage et même de l'augmenter en se contentant de faire courir le ballon. Il ne faut toutefois pas être trop sévère pour cette équipe olympienne qui, nous en avant la quasi-certitude, ne tardera pas à se montrer sous son véritable jour. Hier, les nouveaux joueurs ont voulu trop bien faire, certains d'entre eux ont même eu le trac et dans cette folle l'ambiance de notre stade-vélodrome ils ont parfois perdu le Nord. SAINT-ÉTIENNE : TOUJOURS LA CLASSE L'A.S. Saint-Étienne a confirmé tout le bien que l'on pensait d'elle. Avec le temps, ses jeunes joueurs ont mûri et l'ensemble se présente maintenant sous un jour très séduisant. Il est à peine inutile de dire que le meilleur joueur de cette équipe et le meilleur joueur de la rencontre fut Georges Bereta. Mais autour de lui Larque, Patrick Revelli et l'arrière Farizon et Repellini manifestèrent d'évidentes qualités. N'oublions pas la force et la santé du duo défensif Piazza et Merchadier ayant derrière eux le gardien de première force, le meilleur opérant sans doute en France, le Yougoslave Curkovic. Maurice FABREGUETTES |
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M. GALLIAN : "La nervosité nous a perdus" |
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Dans les vestiaires marseillais, après la rencontre, il ne fallait pas s'attendre à trouver des visages réjouis. Pourtant, le président Gallian, lui, n'avait pas perdu, du moins apparemment, sa bonne humeur. "Pour ma part, nous dit-il, je retiendrais surtout la première mi-temps ou mon équipe a su évoluer avec la manière que j'espérais. Hélas ! pendant cette période nous n'avons pu marquer de but, malgré de bonnes occasions. Saint-Étienne a eu tout d'abord la chance d'ouvrir le score et, ensuite, certains de nos Olympiens ont eu tort de s'énerver. À mon avis, c'est cette extrême tension qui nous a perdus devant, je le signale tout de même, une très bonne équipe de Saint-Étienne". - Mais vous espériez sans doute un autre résultat ? - Oui, sans doute, mais, je le répète, je ne suis pas déçu, parce que l'équipe a su nous offrir cependant ses meilleurs moments. À mon avis, je crois que c'est encourageant pour l'avenir. "Je regrette simplement que nous ayons dû nous priver des services de Kuzowski, bien que Ropero n'ait pas démérité, loin de là. Mais, enfin, l'ex-Nancéien est un véritable ailier gauche et sa présence sur le terrain aurait certainement posé plus de problèmes aux défenseurs stéphanois". ZATELLI : BATTUS PAR UNE BONNE ÉQUIPE Quant à Mario Zatelli, lui non plus, il n'affichait pas une trop grande amertume. "Il faut noter tout d'abord, nous a dit l'entraîneur, que si l'O.M. a été battu, c'est avant tout par une grande équipe de notre Division Nationale. Je suis certain que les Stéphanois joueront les premiers rôles cette saison ou, si vous préférez, ce sera l'équipe à battre. "Que peut-on dire d'autre part sur le match ? Il faut déplorer, bien sûr, que cette rencontre ait tourné au règlement de compte, mais je ne m'étais pas trompé sur le compte des Stéphanois quand je les avais vus à Liège se faire battre par le Standard". - Ne pensez-vous pas que le match du Bayern a pesé dans les jambes des joueurs olympiens ? - Non, pas du tout. L'O.M., ce soir, aurait été en mesure de battre n'importe quel adversaire autre que Saint-Étienne. Nous sommes malheureusement tombés contre le plus fort, mais il ne faut pas désespérer pour autant. Du travail reste encore à faire. Nous tacherons d'étudier tous les points de détail. Je pense toutefois que nous n'en resterons pas sur ce médiocre résultat. CHOEUR DES JOUEURS : "PAS DE CHANCE !" L'opinion de joueurs olympiens, maintenant. Celle de Roger Magnusson d'abord : "Je dois reconnaître, nous a avoué le blond Suédois, que Saint-Étienne a été plus fort que je ne croyais. C'est une excellente équipe d'ensemble, avec de très bonnes individualités. Bereta, Larque, par exemple, on fait un très grand match. Mais je ne pense pas non plus que l'O.M. ait vraiment démérité. Nous avons eu pas mal d'occasions en première mi-temps, qui auraient pu se terminer par autant de buts. Hélas nous avons manqué de réussite et, vous le savez comme moi, quand on n'a pas de chance il est difficile de gagner. Après le but de Saint-Étienne, nous avons peut-être eu le tort de nous énerver un peu tous. |
Mais, là encore, les Stéphanois portent une grosse part de responsabilité. Dans le différend Bosquier - Patrick Revelli, par exemple, c'est bien le Stéphanois qui avait commencé. L'arbitre aurait dû s'en apercevoir et prendre des sanctions en conséquence". Robert Buigues, pour son premier match avec ses nouveaux camarades, espérait aussi un autre dénouement. "Je suis très déçu, bien sûr bien. C'est vrai que l'arbitrage ne nous a pas été favorable. Il nous fallait marquer les premiers : peut-être alors que la physionomie de la rencontre aurait pris une autre tournure". Nous avons aussi interrogé Bosquier sur toutes les petites querelles sur le terrain : "Il faut admettre, nous a dit le nouveau capitaine, que Saint-Étienne a une très bonne équipe. Mais je préférerais toutefois que les Stéphanois se soient imposés d'une autre manière. Franceschetti d'abord, et Skoblar ensuite, ont été abattus impitoyablement alors qu'ils étaient en position de but. Ce sont bien nos adversaires qui avaient commencé. Cela dit, je crois que je ne peux me plaindre du jeu de l'ensemble qui, en première mi-temps, a offert, je crois, un excellent visage. Vous verrez : nous ne tarderons pas à nous reprendre. Cela n'est qu'un accident". Franceschetti, pour sa part, se faisait soigner sur la table de massage. Il se plaignait, en effet, d'une douleur à la cheville, et M. Castellonese nous signala qu'il s'agissait vraisemblablement d'une blessure sans gravité. "Il n'empêche, nous a dit le Bastiais, qu'il est désolant de prendre de perdre dans de telles conditions". Raymond Zeruzore, de son côté, aurait préféré débuter sous les yeux du public marseillais par une belle victoire : "Saint-Étienne était très bon ce soir. Je pense cependant que l'O.M. n'aurait pas pu perdre. Les Stéphanois ont d'ailleurs très bien joué le coup : ils nous ont laissé nous énerver pour ensuite tirer le meilleur bénéfice de situation. Notre adversaire était précisément la formation devant laquelle il fallait rester calme et lucide, car ils savent très bien contrôler le ballon quand les esprits sont échauffés sur le terrain. J'espère mois aussi que nous saurons en appelés bientôt de cette défaite". Le mot de la fin à Skoblar, qui roulait son regard noir des mauvais jours : "Que voulez-vous, nous a confié Josip, c'est le sport. J'espère toutefois que la malchance ne voudra pas toujours s'acharner sur l'O.M. Mais, enfin, il est dommage d'avoir laissé notre public sur une mauvaise impression le jour même des retrouvailles. Jean FERRARA |
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HERBIN : "Mes joueurs feront un bon championnat" |
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L'entraîneur Herbin était naturellement satisfait du résultat final, mais ne se montrait pas exubérant : "Nous avons effectué une bonne préparation, et cela nous a servi, contre les Marseillais. Ces derniers se sont énervés. Par contre, mes joueurs ont su conserver leur sang-froid et le ballon. J'étais inquiet avant le début de la rencontre, mais au fil des minutes, mon inquiétude a disparu. Mes joueurs me paraissent bien aguerris et je crois qu'ils feront un bon championnat". Repellini devait nous dire, de son côté : "Les Marseillais ne nous ont pas impressionnés !" Piazza se contentait de souligné : "Nous avons mieux joué que les Marseillais !" Enfin, Hervé Revelli s'exclamait : "Les plus forts ont gagné ! Mais j'ai été déçu par le comportement de certains Marseillais, en particulier par celui de Bosquier". Notons que le Stéphanois Santini, qui a été blessé en fin de partie, souffre d'une entorse du genou. A.D. |
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Le fait du match |
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Le but éclair de Farizon Incontestablement, le tournant du match se situe à la 40me minute. Pendant toute une mi-temps, les deux adversaires avaient fait jeu égal, et l'on s'attendait bien à ce que le score final soit très serré. La victoire allait se jouer au millimètre, du moins le croyait-on. On serait 0 à 0 après 45 minutes de jeu, et à la reprise on verrait bien... Dans chaque camp, on envisageait un changement de tactique. L'O.M. venait d'accumuler une série de corners, lorsque l'éclair jaillit des pieds de celui que l'on n'attendait pas : l'arrière stéphanois Farizon, qui trompa Carnus avec beaucoup d'à-propos. Il est certain que la défense marseillaise a eu une lourde responsabilité sur ce but, qui fut acquis par un dégagement imprécis et trop court. Des lors, la physionomie du match allait se modifier. Les Marseillais, qui sentaient que leurs chances n'étaient plus intactes, allaient se montrer nerveux, imprécis, pressés d'obtenir l'égalisation, tandis que les Foréziens allaient acquérir davantage d'assurance. Ils avaient déjà confiance dans le résultat final, et celui-ci devait un peu plus tard, justifier cette confiance. Alain DELCROIX |
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Une grande déception et trop d'incidents |
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Les Aoûtiens marseillais sont partis en vacances, mais les "mordus" de l'O.M. sont restés dans la cité phocéenne. La preuve, c'est que l'ouverture du championnat 1973-74 O.M.-Saint-Étienne s'est déroulé devant plus de 35.000 spectateurs, qui étaient prêts à vibrer intensément, malgré la chaleur lourde régnant encore au stade vélodrome. Avant le coup d'envoi, les Foréziens furent accueillis par une véritable bronca. Décidément, le contentieux Marseille-Saint-Étienne n'est pas encore éliminé et, à l'appel de l'arbitre, M. Meeus, Saint-Étienne s'alignait avec Curkovic, Repellini, Piazza, Mercadier, Farizon ; Santini, Larque et Bereta ; Patrick Revelli, Hervé Revelli et Sarramagna. Marseille présentée : Carnus ; Lopez, Bosquier, Trésor, Victor Zvunka ; Franceschetti, Keruzore et Buigues ; Magnusson, Skoblar et Ropero. Le premier tir fut à l'avantage de Saint-Étienne et ce fut un shoot au-dessus de la cage de Carnus, décoché de 25 mètres. La réplique vint de Skoblar, qui expédia un tir en dehors de la cage stéphanoise. Puis Curkovic du plonger sur un centre pas méchant de Ropéro (5e minute). Nous en étions toujours au round d'observation. On nota ensuite un coup franc en faveur de Marseille, qui ne donna rien. Puis Saint-Étienne réagit par Repellini, dans le sprint s'acheva mal ; une main ne fut pas sifflée, ce qui provoqua la colère du public. Repellini tenta encore sa chance sans succès, puis, à la 15e minute, Hervé Revelli décocha une tête dangereuse en dehors de l'encadrement des bois marseillais. Quelques instants plus tard, Skoblar et Franceschetti sont stoppés irrégulièrement à l'approche des 18 mètres stéphanois. Sur un coup franc de Larque, Carnus est fusillé par Repellini à bout portant, mais la balle rebondit sur sa poitrine et est réceptionnée par Patrick Revelli. Mais le gardien olympien est encore bien placé. L'Olympique de Marseille a eu très chaud (22e minute). Le gardien stéphanois est alors obligé d'intervenir sur une action de Ropero, puis Buigues expédie un tir de 35 mètres, sans résultat. C'est ensuite Skoblar qui shoote largement au-dessus de la barre (25e minute). A la 30e minute, les deux adversaires sont toujours 0 à 0, et il semble qu'il sera difficile de se départager. Plusieurs cafouillages dangereux se produisent dans la zone des buts stéphanois, et les défenseurs de Curkovic sont obligés de concéder quatre corners consécutivement en quelques secondes. Ensuite, Franceschetti est fauchée à l'approche de la zone des 18 mètres. Le publique réclame une sanction, mais l'arbitre laisse jouer. |
FARIZON OUVRE LE SCORE Larque fonce et tir dans sa foulée et au-dessus de la cage marseillaise (37e minute de jeu). À la 40e minute de jeu, Saint-Étienne ouvre le score sur un centre de Sarramagna, venant de l'extrême gauche. La défense olympienne effectue un mauvais renvoi et Farizon, venu soutenir son attaque reprend de près et trompe Carnus. (Marseille 0 - Saint-Étienne 1). L'O.M. MALMENÉ L'O.M. va-t-il combler son léger mais redoutable handicap ? C'est la question qui est surtout toutes les lèvres au commencement de la deuxième mi-temps, mais c'est Saint-Étienne qui se déchaîne. Larque lobe Carnus, qui est sorti et s'était avancé, et marque dans la cage vide. L'arbitre refuse ce but pour hors jeu (48e minute). Ensuite, Skoblar, sur centre de Magnusson, rate d'un cheveu l'encadrement (51e minute). Puis Carnus exécute un magnifique plongeon sur un essai de Beretta. Il y a 50 minutes que l'on joue. A la 59e minute, Ropero sort de l'équipe marseillaise et il est remplacé par Le Boedec. Ce changement est accueilli par des mouvements divers. INCIDENTS ET BUT ! Le ton monte dans le stade, les esprits des joueurs s'échauffent. Buigues donne un coup de pied à Bereta, qui demeure allongé pendant quelques instants. L'arbitre intervient et, pendant ce temps-là, Patrick Revelli, d'un maître uppercut, descend Bosquier pour le compte. Le terrain est envahi par des gens qui n'ont rien à y faire. L'on crie : "L'arbitre au poteau !". On s'empresse auprès de Bosquier, qui retrouve ses esprits. Le calme revient, Bosquier retrouve sa lucidité et reprend sa place. L'arbitre accordé un coup franc à Marseille et, à la 70e minute de jeu, c'est encore un Stéphanois qui est blessé. Cette fois-ci, c'est Bosquier qui prend sa revanche et Patrick Revelli est à terre. À la 73e minute, l'arbitre accordé un coup franc aux stéphanois à 25 mètres des buts de Carnus. L'O.M. fait le mur. Bereta donne le cuir à Larque, qui trouve la faille et réussit le deuxième but stéphanois d'un tir tendu. O.M. 0 - Saint-Étienne 2. À la 80e minute, Bosquier donne un coup franc qui est dévié en corner par un pied stéphanois. La cause paraît entendue, l'O.M. n'est plus en mesure de combler son lourd retard. Encore un stéphanois à terre, c'est Santini, fauché par Bosquier. Le Stéphanois boîte et sort du terrain, soutenu par deux personnes. Il doit être transporté sur une civière aux vestiaires (87e minute). Il est remplacé par Synaghel. Alain DELCROIX |
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Les réponses aux questions que vous vous posez |
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A quoi servent les arbitres de touche ? |
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Notre première question est contenue dans le titre : "A quoi servent les arbitres de touche ?" R. - Vous allez nous dire, c'est évident, à signaler les hors jeu, les corners. Eh bien non ! Il se trouve aussi que les arbitres de touche doivent être des auxiliaires principaux de l'arbitre du milieu, qu'ils doivent l'aider dans sa tâche, l'arbitrage devant se faire à trois, celui du milieu ayant seul le pouvoir de décision. Or, qu'avons-nous vu en première mi-temps ? Deux joueurs échanger les coups derrière le dos de M. Meeus sans que ses adjoints aient fait le moindre mouvement. Ce n'est pas du tout comme cela que nous concevons leur rôle en partait en pareille occasion. Ils auraient dû, au contraire, bondir sur le terrain en agitant leurs petits drapeaux pour dire à M. Meeus : "Voilà ce qui s'est passé derrière votre dos". L'arbitre principal aurait alors appelé les deux joueurs coupables pour leur dire : "Si vous recommencez une seule fois, je vous expulserai tous les deux". Deuxième question : "Qui est à l'origine de la grosse bagarre de la deuxième mi-temps ?" R. - Buigues, cela va de soi. Il devrait tout de même savoir que donner un coup à un adversaire alors que le jeu est arrêté est la meilleure façon de se faire expulser. Mais Bosquier, en tant que capitaine et international, porte une lourde responsabilité. À son âge, et avec son passé, on ne se bat pas avec un joueur qui pourrait presque être votre fils. |
Cela dit, les Olympiens ne furent pas les seuls coupables en cette manière. Patrick Revelli a eu des torts, et Bereta aussi, nous sommes d'accord là-dessus. Cette défaite est-elle irrémédiable ? R. - Il ne s'agit que d'une rencontre de championnat sur 38. L'année où l'O.M. a réussi le doublé, il fut battu au Stade-Vélodrome par Saint-Étienne, et sa seule victoire sur les Stéphanois depuis de nombreuses années se situe la saison passée, une saison assez décevante pour l'équipe. Donc, il ne convient pas de prendre cet échec au tragique mais d'essayer d'en tirer les leçons. Toute défaite est instructive quand on ne s'entête pas à commettre les mêmes erreurs. Il est donc probable, comme on l'a pu le faire remarquer, que la préparation de cette rencontre, un long déplacement à Chirac et un match à Antibes contre le Bayern dimanche, tous deux se jouant en diurne, n'était pas bonne. Il eut été plus sage, pour habituer surtout les nouveaux joueurs au Stade Vélodrome et à son ambiance si particulière, de faire disputer à l'équipe un ou deux matches amicaux faciles, en nocturne ; mais il est facile aussi de dire tout cela après, c'est avant qu'il aurait fallu y penser. Maurice FABREGUETTES |
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40.000 spectateurs : déjà un transfert de payé |
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C'est la mort dans l'âme qu'Antoine Kuszowski a dû déclarer forfait hier matin au cours d'un ultime essai. Mais l'ex-Nancéen a tout de même écouté, avec ses camarades, la causerie faite par Mario Zatelli. Le responsable donnait à chacun des consignes strictes en soulignant surtout que ce match était capital pour le moral d'ensemble. Celui des joueurs d'abord et de leurs supporters ensuite : "Je vous demande surtout de ne pas manquer le départ", a comme recommandé le coach. X X X Aucune rencontre valant la peine d'être rapporté : celle de Georges Bereta, qui s'émerveillait sur le nombre de spectateurs pendant le lever de rideau. "Marseillais a vraiment un public extraordinaire, nous confia-t-il. C'est une chance pour l'O.M. Je comprends pourquoi tous mes camarades footballeurs sont attirés par ce club. - Et vous-même ? - Moi aussi, comme tous les autres, j'ai même eu des contacts avec les dirigeants marseillais. Mais, finalement, je me plais bien à Saint-Étienne. Et puis ici, j'ai peur de trop souffrir de la chaleur..." X X X Bereta ensuite serré la main à Joseph Bonnel. "Alors, lui dit-il, te voilà maintenant de l'autre côté de la barrière ? - Et oui, a répondu le nouvel entraîneur avec une mimique plus ou moins teintée de regret. - Tant mieux, enchaîna international stéphanois. Comme cela, au moins, je suis sûr que tu ne nous embêteras plus sur le terrain !..." X X X Une conclusion réconfortante pour le trésorier du club marseillais : le chiffre record d'assistance, environ 40.000 spectateurs, était tout indiqué pour faire entrer dans les caisses une somme rondelette. D'après les estimations, il y avait là matière à payer le transfert d'une des nouvelles recrues, un joueur comme Keruzore, par exemple. L'O.M., vraiment, d'un club béni des Dieux. Jean FERRARA |