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Résumé Le Provencal

du 07 octobre 1973

 

Le meilleur O.M. de la saison

a tenu LYON en échec (2-2) 

 

Les commentaires

UN MATCH SÉRIEUX

ET UN ENGAGEMENT TOTAL

LYON - Après avoir flirté avec la victoire jusqu'à 8 minutes de la fin, l'OM a finalement ramené de Gerland un point extrêmement précieux. Un point obtenu contre une équipe française de classe et ayant joué sur son terrain un match de réelle qualité.

Mais, Dieu, quelle rencontre ! ardente, indécise jusqu'au bout et partant passionnante.

Une rencontre propre à vous réconcilier avec le football français de première division.

En redouter l'influence de la dernière opposition entre Lyonnais et Marseillais en Coupe de France. Fort heureusement, tout s'est passé - à quelques avertissements près, distribués avec générosité par l'arbitre - de manière très sportive.

Skoblar et Domenech se sont ignorés et s'il y eut quelques heurts et quelques irrégularités, ils ne dépassèrent pas la moyenne générale admise.

Bref, une rencontre qui devait satisfaire les supporters objectifs des deux équipes.

On devrait encore entendre parler de Lyon dont le jeu ne manque ni de brio, ni de réalisme, tandis que l'OM, que nous avons trouvé très améliorer par rapport à ses dernières rencontres, a fait un match qui peut permettre d'entrevoir son avenir avec assez d'optimisme.

 UN BON MATCH DE CHAMPIONNAT

En première mi-temps, sous les yeux de Stefan Kovacs, et sur une pelouse extrêmement spongieuse, nous avions assisté à l'excellent jeu de notre division 1.

L'OM semblait avoir choisi d'attirer à lui les petits attaquants lyonnais pour mieux contre - attaquer devant Carnus : trois arrières centraux de fait : Trésor, Zvunka et Bosquier plus, parfois le grand Bracci obligé de se déplacer un peu partout pour suivre le feu follet Chiesa.

Le piège olympien était bien tendu, et les Lyonnais, sous l'impulsion de Ravier et surtout du clairvoyant Jacquet y fonçaient tête baissée, oubliant totalement tout le côté droit du terrain.

Match très sérieux, comme on dit maintenant, engagement total, mais sans véritable méchanceté. En toute objectivité, il y a lieu de se réjouir du spectacle fourni par les deux équipes.

Lyon se comportait vraiment en équipe de têtes, grâce à la finesse et à l'extrême vitesse de son jeu, mais l'OM nous offrait une réplique de qualité.

 LE BUT SANS DOUTE

HORS JEU DE LACOMBE

L'aiguille tournait sur l'horloge géante du stade de Gerland, et en dépit de la domination lyonnaise, sans doute voulue par les Marseillais, les occasions de buts s'équilibraient.

À la fort difficile arrêt de Carnus, sur le tir de Chiesa, avait succédé un non moins difficile délicat arrêt de Chauveau, à la suite d'un coup franc tiré on ne peut mieux par Skoblar.

On se plaisait à noter la sûreté du jeune Armenante, Bosquier dans un rôle à sa mesure, justifiant pleinement sa retitularisation, tandis que Magnusson, et Keruzore, ce dernier en regain de forme, se montraient dangereux en toutes occasions.

C'est alors qu'en plein coeur de la défense olympienne, on vit les deux lutins, Di Nallo et Lacombe, passer comme par miracle, se trouver seuls devant Carnus. On ne saurait dire si Di Nallo était alors hors-jeu, mais sa passe en avant à Lacombe ne pouvait être faite qu'à un partenaire en position de hors-jeu, lui.

Lyon menait par 1-0, et c'était la mi-temps.

 LE TONNERRE SUR GERLAND :

Mais on le sait, un match de football tient à peu de choses.

Alors que Lyon avait entamé la deuxième mi-temps au sprint, l'OM allait égaliser et prend l'avantage.

Un vrai coup de tonnerre qui rappela ceux que nous avions entendu ce sur le stade de Gerland deux heures avant le début du match.

Un centre fort dangereux de Magnusson, mal contrôlée par Chauveau, et Skoblar égalisait.

Un tir éclair de 25 bon mètres de Bosquier dans la lucarne, et le scénario de la rencontre changeait du tout au tout.

L'espoir devenait olympien, l'inquiétude lyonnaise. Or, vous savez ce qui se passe en pareil cas. Devenu challenger sur son propre terrain, Lyon était tenu d'attaquer, tandis que l'OM se trouvant dans la position du champion, n'avait plus qu'à attendre et voir venir, dans l'espoir de trouver l'ouverture.

L'égalisation pour Lyon, ou le bonus pour l'O.M., tel devenait le thème de cette rencontre, lancée sur des bases nouvelles.

Le bonus, l'OM devait le rater d'un cheveu. Un cheveu sur la tête de Armenante, un autre sur celle de Skoblar, les deux fois sur des centres de Magnusson.

On ajoutera cependant pour être objectif que se déroulèrent devant les buts de Carnus des mêlées homérique qui auraient bien pu se traduire par un but lyonnais.

 LERREUR FATALE

Mais le football devait, une fois de plus, prouver à ceux qui l'ignoraient, que ses résultats tiennent vraiment à peu de choses.

Alors que toutes les offensives lyonnaises s'étaient brisées sur un bloc olympien renforcé, une simple erreur de défense devait permettre à Lyon d'égaliser.

Pressé par Mariot, Bosquier faisait une passe en arrière à son gardien Carnus. Carnus, sans doute trompé par la balle glissante, la lâchait, et Mariot, qui avait suivi, n'avait plus que la peine de la pousser dans la cage. C'était donc un match nul, alors qu'à ce moment là on croyait vraiment à la victoire. Cependant en dépit de ce but malheureux, l'OM avait fait à Gerland une rencontre qui devrait le réconcilier avec ses supporters.

Nous avons retrouvé, hier soir, un OM collectif, luttant de toutes ses forces, pour d'abord tenir l'équipe de Lyon en échec, et ensuite pour la vaincre.

On ne saurait adresser aucun reproche aux joueurs olympiens qui, tous, dans des circonstances fort difficiles, rappelons-le, firent de leur mieux.

Groupés autour de Trésor, la défense a fourni surtout en deuxième mi-temps, un match extrêmement énergique à une erreur près, malheureusement. Si l'OM avait volontairement sacrifié le jeu au milieu du terrain, ses attaquants de pointe tirèrent le meilleur profit de tous les services reçus.

C'est ainsi que Magnusson s'est complètement racheté de son mauvais match à Troyes.

Marqué de très près, et fort efficacement par Lhomme, il n'en fut pas moins l'homme le plus dangereux de l'attaque, et à chacune de ses montées balle au pied, le public a tremblé pour son équipe.

Kuszowski s'est lui aussi complètement racheté de ces dernières contre - performance. Tant en attaque qu'en défense, il se montra constant et fort utile.

Skoblar, enfin, dans une position extrêmement difficile parce que marqué au millimètre par Baeza, et par Mihajlovic, sut, lui aussi, tirer un excellent profit des quelques balles qui lui furent servies dans de bonnes conditions.

Bref, pour l'OM une partie encourageante et qui laisse bien augurer de l'avenir de cette équipe.

 LYON UNE ÉQUIPE DE TÊTE

L'équipe lyonnaise nous a produit également une fort bonne impression. Sa défense hier soir, ne s'étant offert aucune fantaisie, a joué avec beaucoup de rigueur et de sûreté. Mihajlovic, impérial, et Baeza furent deux arrières centraux de premier ordre. Et Lhomme, arrière gauche, fournit également un match de qualité.

Craignant sans doute les rigueurs de l'arbitrage, le jeune Domenech a paru jouer en demi-teinte, au milieu du terrain, on a noté l'excellent jeu de Jacquet. L'ex - Stéphanois a dû vouloir prouver à Stefan Kovacs qu'à cette place il y avait de nombreux joueurs de valeur en France. N'insistons pas trop sur les qualités déjà archi - connues de Chiesa. Lacombe, et surtout Di Nallo, ce dernier ayant fait, lui aussi un match de classe internationale.

Maurice FABREGUETTES

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Ils disent

Bonnel : "Dommage...

on pouvait espérer mieux !"

Nous étions loin, hier soir, dans les vestiaires marseillais, de la triste atmosphère vécue, voici quelques temps à l'occasion d'une certaine rencontre de Coupe de France. Pourtant, si les joueurs et les dirigeants marseillais savouraient le gain de ce point précieux avec satisfaction, ils étaient aussi un peu déçus d'avoir laisser échapper la victoire à quelques minutes de la fin.

Joseph Bonnel, le premier, n'arrêtait pas de se lamenter sur ce but égalisateur de l'adversaire.

"Et dire, nous lançait-t-il, que nous pouvions revenir à Marseille avec les trois points du bonus !"

Nous lui avons tout de même demandé ce qu'il pensait du comportement de ses hommes.

"Chacun a fait, ce soir, une très bonne partie. J'ai retrouvé enfin la manière d'une grande équipe. Certes, les Lyonnais ont été dangereux à plusieurs reprises, mais je crois aussi que, de notre côté, nous nous sommes créés pas mal d'occasions qui ont échoué, la plupart du temps, d'extrême justesse. Enfin, après les performances plutôt moyennes que nous avons connues depuis le début de la saison, J'ose espérer que la rencontre de ce soir sera le départ de notre véritable renouveau. Nous n'avons pas gagné, mais ce résultat est tout de même encourageant".

Le président Gallian, de son côté, était partagé entre deux sentiments :

"Bien sur, nous confiait-t-il, je suis content d'avoir fait match nul sur le terrain de l'Olympique Lyonnais, qui a prouvé encore ce soir qu'il présentait une équipe redoutable, mais, sur le vu de la cette rencontre, nous aurions pu aussi bien enlever une nette victoire. Je crois qu'il n'est pas exagéré de dire que le bonus étaient à notre portée.

 UN BON RÉSULTAT

Voyons maintenant l'opinion des joueurs et, tout d'abord, celle de Carnus, qui avait du s'incliner dans les toutes dernières minutes.

"J'ai eu vraiment une insigne malchance sur l'égalisation lyonnaise. Bernard Bosquier avait réussi à écarter le danger avant de passer le ballon, malheureusement, cette balle a rebondi sur mon bras ce qui a permis à Mariot de récupérer. Vous connaissez la suite".

Nous avons questionné ensuite Bernard Bosquier, qui appréhendait, on s'en souvient de jouer en milieu de terrain sur le stade de Gerland.

"J'ai fait mon possible, nous dit Bernard, mais, honnêtement, je ne pouvais faire mieux".

C'est alors que M. Gallian s'approcha pour venir féliciter "Bobosse" pour ce remarquable but.

Nous nous sommes ensuite tourné vers Armenante, qui avait retenu l'attention de Stefan Kovacs.

"C'était pour moi un grand baptême, d'autant que cette équipe de Lyon est réputée pour être très dangereuse à domicile. Heureusement, mes camarades, dès le début, se sont efforcés de me mettre en confiance. Je dois dire qu'ils m'ont facilité la tâche".

 Stefan KOVACS :

"UN BON POINT À ARMEMANTE"

"Nous avons assisté, nous répondit-t-il, à une très bonne partie de championnat.

"Du côté lyonnais, nous dit-il, Mihailovic, Baeza, Ravier, Chiesa, Lacombe et Di Nallo pour sa très bonne première mi-temps. En ce qui concerne les Marseillais, Trésor, Zvunka, ont fait un match digne d'éloges. Skoblar est toujours l'extraordinaire joueur a la classe vraiment déconcertante. Magnusson, que je n'avais plus vu depuis deux ans, n'a pas changé : ses dribbles sont toujours aussi déroutants, même si ses adversaires commencent désormais à un peu mieux le connaître. Enfin, j'accorderais une mention spéciale au jeune Armenante.

Jean FERRARA

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Aimé MIGNOT :

"L'O.M. en progrès..."

L'entraîneur Mignot, pour sa part, reflétait l'opinion générale en nous affirmant :

"Je crois, en premier lieu, que les spectateurs ont vu ce soir une très bonne partie de football. Pour moi, c'est avant tout ce qui compte. Bien sur, Lyon a eu la victoire à sa portée, mais j'ai trouvé l'O.M. en nette amélioration sur le plan collectif par rapport à l'année dernière."

J.F.

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Le fait du match

Le coup de théâtre

de la 82e minute

Le fait du match, c'eut pu être le premier but lyonnais, obtenu par Lacombe après un double relais ultra-rapide avec son habituel compère Di Nallo, car il semble bien que le petit avant-centre lyonnais ait été en l'occurrence hors jeu.

L'action, à vrai dire, se passe à une telle vitesse qu'il est bien difficile de juger sans craindre de se tromper. C'est pourquoi nous nous garderons bien d'affirmer près péremptoirement que M. Bancourt ait eu catégoriquement tort de valider le point.

Néanmoins, il nous sembla, à nouveau, ainsi qu'à la plupart des occupants de la tribune de presse, que la dernière passe du capitaine lyonnais à Lacombe, tous deux seuls devant Carnus, était légèrement en avant.

L'O.M., quoi qu'il en soit, et on vous le narre par ailleurs, avait réussi à renverser la vapeur.

Et les Marseillais, retrouvés, donnaient même une telle impression, tout à la fois de solidité et de sérénité, même dans les situations les plus critiques, qu'il semblait impossible de laisser échapper le gain du match.

Ce fut le coup de théâtre, aussi soudain que stupide, cette balle qu'Armenante avait réussi à glisser à Carnus, et que le gardien international relâcha malencontreusement après s'en être saisie.

N'accablons pas Carnus : sur un terrain aussi détrempé, le rôle du gardien est l'un des plus ingrats qui soit. Il faudrait ne jamais avoir mit les pieds sur un terrain pour n'en être pas convaincu.

Carnus, par ailleurs, sauva en plusieurs occasions son équipe au cours des 90 minutes.

Mais avouons que l'O.M. était passé bien près d'une belle victoire...

Alain PECHERAL

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Le match en bref

L'ÉGALISATION DE MARIOT

Bonne affluence, hier soir, à Gerland, en dépit d'un gros orage qui s'est abattu sur la ville deux heures avant le coup d'envoi.

Si bien que c'est sur une pelouse détrempée que s'engagent les débats.

Le premier quart d'heure allait être particulièrement difficile pour les Marseillais et pour Carnus, qui devait repousser tour à tour des tirs de Ravier (2e), Chiesa (4e), Mariot (8e) et Lacombe (13e).

Plusieurs coups francs, en outre, étaient repoussés par le mur marseillais.

Skoblar, toutefois, manquait de créer la surprise. Le croyant hors jeu, la défense lyonnaise s'arrêtait et Josip, de 40 mètres, tentait de lober Chauveau, mais la balle passait à côté.

Skoblar, toujours lui, adressait un bon tir sur coup franc, mais Chauveau détournait au prix d'un beau plongeon.

L'O.M. se reprenait alors quelque peu et Magnusson (24e minute), Skoblar (26e) et Franceschetti (30e), parvenaient à créer des situations dangereuses.

Mais, après un court passage à vide, les Lyonnais repartaient et Ravier et Chiesa étaient bien près d'ouvrir le score. C'était chose fait à la 34e minute : un relais de Di Nallo permettait à celui-ci de tromper Carnus.

Signalons qu'en l'occurrence il semble bien que l'avant-centre Lyonnais ait été hors jeu.

Quoi qu'il en soit, et malgré encore quelques bonnes offensives marseillaises, Lyon menait 1 à 0 à la mi-temps.

La deuxième période débutait fort bien pour l'O.M. À la 50me minute, un centre rasant de Magnusson était raté par Chauveau. Skoblar était là à point nommé pour le mettre au fond des filets.

Trois minutes plus tard un nouveau centre de Magnusson, repoussé par Mihajlovic, trouvait Bosquier qui, de 30 mètres, donnait l'avantage à son équipe.

Après une nouvelle période de domination lyonnaise, l'O.M. était bien près d'aggraver la marque : Magnusson, seul devant Chauveau, le dribblait avant d'être accroché par le portier lyonnais, qui écopait d'un avertissement.

Sur le coup franc, ce même Chauveau devait s'employer pour détourner une balle de Franceschetti.

C'est alors qu'il ne restait que quelques minutes à jouer que Lyon, alors qu'on ne s'y attendait pas, obtenez l'égalisation. Carnus relâchant une balle, fort glissante il est vrai, que Mariot, qui avait bien suivi, n'avait plus qu'à pousser au fond des filets.

A.P.

 

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