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Résumé Le Provencal

du 12 mai 1974

 

O.M. : MAGNUSSON entra trop tard

Les Marseillais toujours menacés par la Deuxième Division

 

Les commentaires

 

REIMS - Nous sommes depuis toujours persuadés que seul un état d'esprit résolument offensif peut-être réellement payant. Nous en voulons pour preuve le palmarès du champion de France, où figurent aux meilleures places Saint-Étienne, Nantes et le grand Reims.

Nous ne saurons jamais si l'O.M. aurait fait mieux en prenant le "risque", tout de même mesuré, d'aligner dès le coup d'envoi Roger Magnusson à l'aile droite.

De toute façon, il n'aurait pas fait plus mal, puisqu'il a perdu, mais la présence du Suédois à l'aile droite aurait sans doute posé un problème à la défense champenoise, qui n'en eut guère à résoudre en dehors du dernier quart d'heure.

 L'O.M. NE FAIT QUE DÉFENDRE

Les rencontres de liquidation ont de nombreuses choses en commun avec celle de début de saison. Il fait beau, la foule est vêtue de claire, le soleil n'en fini pas de se coucher entre les nuages, et sur le terrain, il ne se passe pas grand-chose. La conviction n'y est plus.

C'était le cas hier soir à Reims, où l'équipe locale, on le sait, ne songe plus qu'à la Coupe. Quant à l'O.M., on connaît depuis longtemps ses limites. En se présentant avec deux avants de pointe, l'équipe marseillaise acceptait la domination adverse, et le jeu se déroula, logiquement dans son camp, les défenseurs champenois campant, à de rares exceptions près, sur la ligne médiane.

Mais en contre-partie, leurs camarades de l'attaque trouvaient dans un espace réduit beaucoup de maillot bleu pour s'opposer à leurs entreprises. Et nous n'oublions pas que cette attaque rémoise était privée des services des frères Lesch et de Bianchi, ce qui diminuait sensiblement ses facultés de manoeuvre, et évidemment son efficacité.

Tout ce qu'on pouvait noter à la mi-temps, c'est que Marcel Aubour n'avait pas eu à toucher la moindre balle, mais avait pourtant failli être battu sur la seule action dangereuse de l'O.M., Skoblar mettant juste au-dessus une balle habilement passait par Emon... que Jean-Paul Kraft, plus sollicité que son vis-à-vis s'était montré très sûr dans ses contrôles, et ses sorties, et aussi qu'il y avait eu beaucoup d'accrochage entre les attaquants rémois et défenseurs marseillais, ce qui peut s'expliquer par le rassemblement massif des joueurs aux abords de la surface visiteuse.

 TANT VA LA CRUCHE À L'EAU...

La seconde mi-temps allait se dérouler selon le même scénario : les efforts souvent désordonnés des Rémois se heurtaient longtemps à la défense toujours renforcée de l'O.M.

Les petits gabarits champenois ne faisant, c'est le cas de le dire, apparemment pas le poids face à la valeur athlétique bien connue, la vigueur souvent excessive et la combativité des défenseurs olympiens.

Mais, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse dit le proverbe et c'est une phrase confuse, consécutive à un corner, le ballon voltigeant dans la surface marseillaise, sans en sortir, qui allait permettre au petit Krawziyck de marquer toutefois paraboxalement de la tête... et à Magnusson d'apparaître à l'aile droite peut-être trop tard, comme nous l'avons déjà dit, et, en tout cas, au détriment de Keruzore qui aurait été pourtant utile à une équipe décidée à jouer son va-tout.

En tout cas, au cours du dernier quart d'heure qu'il passa sur le terrain, le Suédois allait en faire voir de toutes les couleurs à la défense rémoise, laissant le plus souvent le petit Brucato assis sur la pelouse et plongeant toute l'équipe adverse dans l'inquiétude.

Nous ne voyons pas ce que nous pourrions ajouter de plus pour achever notre démonstration.

Louis DUPIC

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Ils disent

Jules Zvunka :

"Je croyais au match nul"

C'était hélas presque devenu une habitude, à l'extérieur surtout : un silence pesant planait hier soir dans les vestiaires marseillais.

Et chacun commentait les résultats bien peu favorables pour l'O.M. de cette antépénultième journée.

M. Heuillet, le vice-président, nous lançait devant la porte :

"Je crois que l'arbitrage ne nous a pas tellement avantagé ! Ainsi, Richard a fait dans sa surface une main qui méritait un penalty. Je sais bien que Kraft lui aussi a commis une faute en accrochant Pena, qui filait au but. Mais la faute, à mon avis, était moins flagrante. Cela, je dois le dire, si j'en juge pas l'excellence partie qu'a fourni notre gardien, notre défaite est finalement normale. Encore que Reims ait dominé, manquant de toute évidence de pénétration."

Jean-Pierre Klein lui, se contentait de constater tristement :

"L'important, ce soir, était de ne pas perdre. Le score, quel qu'il soit, de 1-0 ou de 8-1 ne change pas à l'affaire".

 JULES ZVUNKA :

"JE CROYAIS AU MATCH NUL"

Jules Zvunka, avec son visage des mauvais jours, était en train d'établir à la hâte le classement provisoire après les résultats communiqués par le fidèle Marcel Pougenc :

- "Nous les avons bien contenus, devait-il nous dire, et devant la domination rémoise, somme toute pas très positif, je pensais que notre défense tiendrait le coup et que nous parviendrons à nos fins en décrochant le match nul, il a fallu ce cafouillage sur la fin pour que cet espoir s'envole. Je ne reprocherais qu'un chose à mes joueurs, c'est de n'être pas partis d'assez loin derrière".

Roger Magnusson, qui avait fait une brève mais assez remarquée entrée, était un peu de l'avis de son entraîneur :

"Durant tout le temps que je suis resté sur le banc de touche, j'ai bien pensé que nous obtiendrons le partage des points, mais, cependant, il est bien difficile de parvenir à marquer des buts lorsqu'on opère qu'avec deux attaquants de pointe".

Enfin Jean-Paul Kraft, qui avait été le héros du match, nous donnait des explications quant au fameux penalty :

"Evidemment, si M. Verbecke avait signalé le penalty, il n'y aurait pas eu à crier au scandale. On voit souvent des directeurs de jeu siffler pour moins que cela. Cependant, je dois dire, en toute honnêteté, que j'ai joué franchement le ballon et non pas l'adversaire. Et que, d'autre part, Pena avait perdu le contrôle de la balle au moment où nous nous sommes heurtés".

Signalons, pour en terminer avec les Olympiens que Lopez souffre d'une blessure assez sérieuse au-dessus de la cheville.

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

 La première question que l'on se pose concerne Roger Magnusson. Le petit quart d'heure passé sur le terrain par le Suédois montra qu'il avait pu jouer un rôle intéressant au cours de cette partie.

Nous savons fort bien que Jules Zvunka, qui fut l'un des meilleurs amis de Roger Magnusson, et pendant plusieurs saisons son compagnon de chambre et son confident, n'a rien contre le Suédois. Mais il le trouve en condition précaire et c'est tout à fait son droit, puisqu'il est le responsable de l'équipe. Mais dans une rencontre comme celle à laquelle nous avons assisté hier soir, et dont la tenue générale était assez médiocre, il est probable que la réticence manifestée à l'égard de celui qui fut l'idole des Marseillais aurait été largement compensée par l'inquiétude qu'il aurait fait peser sur la défense rémoise. Celle-ci eut toutes les aises pendant une heure et quart, ce qui ne fut pas le cas au cours du dernier quart d'heure, ou elle manifesta de nombreux signes d'inquiétude.

Depuis notre tribune, nous remarquions que la plupart des joueurs rémois posaient, d'un geste familier, leur index sur le poignet pour demander, dans la direction du banc de touche, combien de temps il restait à jouer.

Ce sont des signes qui ne trompent pas, et on peut dire que cette attitude était directement provoquée par la présence de Magnusson à l'aile droite.

Il convient en contrepartie, de faire cette remarque : nous ne savons absolument pas si Roger Magnusson, en condition précaire, aurait pu tenir ce rôle pendant une heure et demie.

 Notre seconde question concerne Jean-Paul Kraft, dont il fut beaucoup parlé ces derniers temps, lorsque Jules Zvunka se décida à l'incorporer la place de Carnus.

Nous en sommes extrêmement content pour le fort sympathique Jean-Paul, en même temps que pour son entraîneur, qui eu à faire un choix difficile. Kraft n'avait pas eu grand chose à faire contre Paris, mais à Reims, il a été absolument excellent, ne commettant aucune faute, donnant confiance à sa défense, se montrant aussi sûr dans ses arrêts que dans ses sorties, commandant sa défense et se comportant comme un gardien de but de Première Division de très bonne classe. Cea nous fera regretter que ce joueur professionnel, d'une haute conscience et d'un esprit de camaraderie que tout le monde se plaît à louer, ait été aussi souvent malchanceux au cours de sa carrière. Il est tout à fait certain que Jean-Paul Kraft méritait beaucoup mieux que le rôle de remplaçant qui lui a été dévolu depuis le nombre de saisons où il opère à l'O.M.

L.D.

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Le fait du match

On a beau se dire, évidemment, qu'il faut définitivement tirer un trait sur cette désastreuse saison marseillaise, on a beau savoir que seul compte désormais un exercice à venir, on ne peut s'empêcher de se montrer toujours étonné et, disons-le, peiné au spectacle d'une équipe olympienne incapable, à chacune de ses sorties, ou presque, de construire quelque chose de positif.

Oh ! certes, les Marseillais se sont battus, hier soir. De tout leur coeur, sans que l'on puisse distinguer l'un plutôt que l'autre, mais le football, on le sait, ne demande pas, hélas, que de la volonté.

Disputer avec acharnement toutes les balles comme l'ont fait les Olympiens, hier soir, est certes louable, mais on en vient à se demander quand on les verra construire plutôt que détruire.

Ils ne nous échappent pas que leur comportement est dicté par les circonstances : s'ils n'attaquent pas, c'est qu'ils ne peuvent pas.

Mais, alors, que nous réserve l'avenir ?

Il faudra bien un jour que les Marseillais redécouvrent que le meilleur moyen de gagner un match est encore de construire le jeu, d'amener l'adversaire sur la défensive.

À cet égard, l'on ne peut que regretter l'entrée tardive de Magnusson qui, aux dires mêmes de Marcel Aubour, fut, en un quart d'heure, l'attaquant marseillais le plus dangereux.

A.P.

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Le match en bref

Bonne influence, hier soir, au stade Auguste Delaune, bien que le Stade de Reims ait désormais reporté toutes ses espérances sur la Coupe. Dans cette optique, Bianchi, le buteur champenois, ne jouait pas afin de ne pas risquer une rechute.

La première mi-temps allait être assez terne et marquée par une nette domination rémoise. Domination stérile cependant, Kraft s'interposant avec bonheur aux tentatives d'une attaque rémoise manquant singulièrement de tranchant.

À noter que Le Boedec écopait d'un avertissement pour jeu irrégulier répété.

La plus dangereuse occasion de but intervenait en fait à la toute dernière minute de cette première mi-temps, lorsque le jeune Didier Simon expédiait un bolide sur la transversale de Kraft.

La seconde mi-temps allait être plus vivante et les Marseillais, bien que dominée plus franchement, allaient paradoxalement se montrer un peu plus dangereux dans leurs rares actions offensives.

Un tir d'Emon passait de peu à côté (48e minute), puis le jeune Albert menait une bonne action sur la droite terminée hélas par un centre imprécis.

Les occasions rémoises cependant se succédaient. Richard, à plusieurs reprises, était plus près d'ouvrir le score. Ce qui était fait à la 70e minute par Krawzyck de la tête, à la suite d'une mêlée confuse devant le but marseillais.

Aussitôt après, le public réclamait un penalty pour fauchage de Pena par Kraft.

Magnusson et Robert remplaçaient Keruzore et Krawzyck.

On notait, du côté marseillais, deux tentatives d'Emon et de Skoblar et une multitude d'essais rémois qui été Kraft à rude épreuve.

En dépit d'ultimes tentatives, le plus souvent menées par Magnusson, le score ne devait plus bouger.

Les Marseillais protestaient pour une main de Richard dans sa surface non sanctionnée.

Magnusson menait encore quelques actions dangereuses sur son aile droite, mais le score en restait là.

Alain PECHERAL

 

 

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