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Résumé Le Provencal

du 25 septembre 1974

 

Paulo CESAR a joué l'Arlésienne

... et LYON l'emporte logiquement 1 but à 0

La morale de cette triste rencontre est qu'on ne plaisante pas avec le football. Il a beau n'être qu'un jeu, il est un jeu sérieux, obéissant à des règles élémentaires faites pour lui.

La présence de Paulo César, arrivé une demi-heure avant le coup d'envoi était, puisque nous sommes à Marseille, une galéjade.

Le pire est que l'équipe, qui paraissait désemparée quand Paulo César n'est pas là, par voie de conséquence logique, ne sait plus à quel saint se vouer quand il est là sans y être.

Il n'y a pas eu de miracle. Si, hier soir, Paulo César avait été l'homme de la situation, c'est que notre football de championnat était celui d'un pays sportivement sous développé.

Il a suffi d'une équipe de Lyon en forme simplement moyenne, sans Di Nallo, avec un Chiesa convalescent, pour remettre les choses et les gens en place.

Car, en dehors de la carence prévisible du Brésilien, c'est toute l'équipe qui a montré ses insuffisances individuelles et surtout collectives. Dans la mesure où elle entend jouer un rôle de premier plan dans le championnat.

C'était l'évidence même, il y a encore beaucoup de travail sérieux à faire.

UNE TRÈS MOYENNE

PREMIÈRE MI-TEMPS

La première mi-temps s'était terminée sous les sifflets du public. 0 - 0, il est vrai, et un jeu dont la précision laissait grandement à désirer de part et d'autre. Le mistral est une excuse, mais il n'excuse pas tout.

On avait constaté, dès le coup d'envoi, que Lyon avait changé Raymond Domenech de surveiller Paulo César et le garde du corps de Skoblar n'était pas Valette mais Caccioni.

Les deux rentrants après blessures, Chiesa et Paulo César, avaient pris un début très timide. On s'y attendait. Mais, assez rapidement, le petit stratège lyonnais, sous l'oeil sans doute ravi de Stefan Kovacs, nous fit apprécier quelques échantillons de son talent, tandis que le Brésilien ne parait pas encore complètement guéri. On ne lui en tiendra pas rigueur. Ce qui tentait, hier soir relève de l'impossible.

HEUREUSEMENT CHARRIER

D'une manière assez générale, Lyon avait mis à son actif les actions les plus dangereuses. La plus grande alerte pour l'O.M. fut quand Chiesa, ayant évité balle au pied la sortie de Charrier, rata franchement la cage, il doit encore s'en mordre les doigts.

Mais le même Charrier réussissait peu après l'exploit olympien de cette mi-temps, en déviant corner, d'un coup de poing, un tir à bout portant de Lacombe.

Chauvreau, lui, n'avait vraiment tremblé qu'une seule fois, un tir terrible de Skoblar passant très près de sa cage. Quant à l'arbitre, il s'était montré très indulgent pour Trésor, en considérant comme une charge régulière un plaquage aux jambes de Maneiro, en pleine surface de réparation.

UN BUT DE DOMENECH

On venait à peine de faire l'éloge de Charrier que quelques minutes après la reprise Raymond Domenech, laissant pour une fois Paulo César en liberté, partit en position d'ailier droit.

Il réussissait à dribbler Victor Zvunka et ensuite nous ne savons pas encore s'il voulut centrer ou tirer. Quoi qu'il en soit, on vit le ballon, poussé par le vent, tromper complètement Charrier. Il entrait dans la cage, après avoir heurté le poteau droit.

Il est évident que ce but constitue une erreur de parcours pour le jeune gardien olympien, qui, depuis le début de la saison, avait été absolument irréprochable.

UNE FIN DE PARTIE HOULEUSE

La fin de la rencontre fut absolument décousue. Les deux équipes attaquant à tour de rôle, mais dans le désordre. Lyon, sans doute satisfait de son but, jouait le plus souvent en défense, ce qui pouvait être une erreur. L'O.M. eut quelques occasions sur corner, mais à cinq minutes de la fin, c'est un vrai un miracle si Lyon ne marqua pas son deuxième but.

De toute façon cette fin de partie ne nous a rien appris et c'est très mécontent que le public quitta le stade. Il avait surtout l'impression qu'on lui avait joué une mauvaise plaisanterie.

UN JEU OLYMPIEN À REVOIR

N'insistons pas sur le cas de Paulo César et constatons tout de même qu'il paraît complètement guéri. Ne répétons plus que de le faire jouer aujourd'hui a été une erreur. Malheureusement, c'est tout le jeu de l'équipe qui a paru inexistant.

Beaucoup trop de passes à l'adversaire et d'une manière assez générale, un jeu qui n'apparaît pas à travers les tentatives de combinaisons.

Skoblar par exemple, qui avait une envie folle de marquer le 200e but de sa carrière olympienne, ne fut jamais servi dans de bonnes conditions.

Le milieu de terrain olympien fut le plus souvent dominé par celui de Lyon, non pas en activité, mais en précision.

Quant à la défense, il est heureux que Trésor ait été, comme toujours, l'homme du match, car assez souvent elle se laissa surprendre par les attaques lyonnaises et plus particulièrement par les déboulés de l'ailier gauche lyonnais Mariot.

Une anecdote pour terminer. On attendait un exploit brésilien de Paulo César et c'est Mariot, précisément qui le réussit.

En seconde mi-temps, prenant le ballon entre ses deux pieds, il le fit passer par-dessus sa tête, réussissant ainsi à dribbler Vanucci.

Au dernier moment le ballon fut mis en corner.

Maurice FABREGUETTES

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Le président MERIC :

"Nous devons changer nos méthodes d'entraînement"

O n aurait entendu des mouches voler hier soir, dans les vestiaires marseillais, après cette défaite inattendue. Pour tout dire, personne n'avait vraiment envie de faire des confidences. C'est M. Heuillet que nous avons interrogé le premier, sur le pas de la porte.

"Je suis évidemment déçu, nous a-t-il déclaré. Je cherche des raisons de cette contre-performance, mais sérieusement je n'en trouve pas. Déjà lorsque l'O.M. avait été opposé à son équipe de troisième division, en match d'entraînement j'avais bien vu que quelque chose ne tournait pas rond dans cet effectif ". Ce soir si vous voulez, j'en ai eu une confirmation devant un adversaire lyonnais qui m'a paru beaucoup plus entreprenants ".

M. Klein à son tour nous confiait que ce match avait été la réédition parfait de celui perdu à Rennes.

"Même score, nous dit-il, même comportement d'ensemble, et, bien entendu, même déception".

JULES ZVUNKA : UN MANQUE D'ORGANISATION

On imagine que Jules Zvunka, lui non plus, n'avait guère envie de sourire. Pendant que les joueurs étaient plongés dans la piscine, peut-être pour échapper aux interviewes, l'entraîneur tournait en rond en remuant la tête.

"Lyon, nous a déclaré l'entraîneur, a posé ce soir des problèmes insolubles l'O.M. Sans doute parce que devant eux, on avait affaire à des joueurs manquant de rythme".

- À quoi attribuez-vous cette soudaine apathie ?

"Vous savez, c'est bien difficile de répondre comme ça, sous le coup d'une certaine amertume. J'ai eu l'impression, si vous voulez, que les joueurs ne purent pas prendre le recul. Il porte trop le ballon, et, ce faisant, ils se heurtent bien entendus, à des défenseurs adverses".

- Pensez-vous qu'il n'était pas imprudent de faire jouer Paulo César ?

"Nous avons annoncé aux spectateurs que Paulo César tiendrait sa place. Il est bien difficile dans ces conditions de laisser sur la touche. Après coup, bien sûr, on peut se poser la question. Mais on se demande toujours qu'elle aurait été entraîneur qui n'aurait pas utilisé les services du joueur brésilien. Et puis, je dois le souligner, que c'est lui-même qui a insisté pour tenir sa place ".

- Apparemment, en tout cas, on dirait que l'avenir commence à s'assombrir ?

" Oui, en effet, j'espère simplement que cette défaite donnera un coup de fouet aux joueurs, et qu'ils sauront réagir en conséquence".

PAULO : JE VOULAIS JOUER

POUR LE PUBLIC

Dans la piscine ou il était avec ses camarades, Paulo César affichait un visage de plutôt triste, ou se mêlait d'ailleurs une certaine fatigue.

- Décidément, nous dit-il, il est difficile de s'acclimater au marquage individuel. Surtout quand les adversaires sont déterminés à vous enlever le ballon de toutes les manières.

- Combien de temps a duré votre voyage ?

- 18 heures exactement. C'est beaucoup, mais je crois signaler que l'avion a été immobilisé quatre heures à l'aéroport de Rio. C'est pour cela que je suis arrivé si tard à Marseille.

- Ne pensez-vous pas qu'il était préférable de vous abstenir pour cette rencontre ?

- J'ai voulu te dire ma place à cause du public. Je reconnais maintenant que c'était prendre pas mal de risques.

M. MERIC : "NOS MÉTHODES

D'ENTRAÎNEMENT NE CONVIENNENT PLUS"

Quand nous avons retrouvé le président Meric, c'était dans les salons d'honneur, ou se trouvait pas mal de monde. - Non je ne suis pas content, nous a dit le président. Nous avons très mal joué. Du haut de ma tribune. Il m'a semblé assister à un match au ralenti, du côté de l'O.M., bien entendu.

- Comment expliquez-vous ce passage à vide de l'O.M. ?

- Ce n'est certainement pas à cause d'un sur-entraînement. Pour la bonne raison que l'équipe n'avait pas les moyens de hausser le ton, après le but de Lyon. C'est un problème qu'il faut évidemment résoudre dans les plus brefs délais.

- Est-ce que la personne même de l'entraîneur que vous mettez en cause ?

- Non, ce n'est pas particulièrement l'entraîneur qui est sur la sellette, mais plutôt les méthodes. Il est évident, après cette rencontre, que l'O.M. n'a pas une condition suffisante pour mener à bien l'opération du championnat. Je ne suis pas un technicien, mais je ne veux pas non plus faire de déclarations à chaud qui seraient mal interprétées. Nous allons tous ensemble discuter la question. Mais je vous le répète, nous sommes forcés, aujourd'hui, de prendre certaines mesures.

Signalons que dans cette atmosphère assez tendue M. Castellonese, l'un des masseurs du club, s'affairait sur la personne de Marius trésor. Le capitaine souffre d'une élongation à la cuisse, blessure qui, en l'état actuel des choses, risque de compromettre sa participation au match de Bastia. On le voit, chaque soir, dans les vestiaires de l'O.M., et suivant la formule consacrée, ce n'était pas la joie.

 Jean FERRARA

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AIME MIGNOT : "NOUS N'AVIONS PAS PEUR"

Dans les vestiaires lyonnais, comme on s'en doute, la joie était de rigueur.

Les joueurs et l'entraîneur, bien sûr, avaient un sourire grand comme ça. Le plus entouré était Raymond Domenech, en quelque sorte le héros de la soirée, puisque c'est lui qui a marqué le but vainqueur : "J'ai levé la tête au moment de centrer, expliquait-il, et j'ai vu qu'il n'y avait personne dans les 18 m. À ce moment-là j'ai tapé comme un sourd en direction de la cage de Charrier ; la trajectoire de la balle a surpris tout le monde, le vent a un peu influé sur la trajectoire. Et voilà comment j'ai marqué le but de la victoire. Inutile de dire que je vais mettre dix ans pour marquer le même".

Di Nallo, qui avait assisté à la rencontre depuis les tribunes, avouait avoir été déçu par l'O.M. : "Au début de la saison je voyais les Marseillais champions de France. Après ce que je viens de voir, je crois qu'au moins de juin ils seront très loin du compte. Ils m'ont terriblement déçu.

Par contre Lyon a joué comme il le fallait, surtout très collectivement".

Alors que Chiesa expliquait qu'il était sorti pour ne pas se fatiguer après une trop longue absence sur le terrain, Aimé Mignot résumait parfaitement la situation : "Avant le match j'avais dit à mes hommes d'attaquer la rencontre sans aucune complexe. Nous avons très bien joué le coup. Nous n'avons pas eu peur de la réputation des Marseillais. Notre jeu collectif a été nettement supérieur au leur. En fait, je pense que nous avons signé un succès cent fois mérité. Quant à l'équipe marseillaise, visiblement, elle comptait trop sur ses individualités.

" À propos de ces dernières, je n'ai pas beaucoup apprécié le jeu de Paulo Césars ; il est vrai qu'il n'est pas du tout recommandé de faire jouer un match de football quelques minutes après avoir fait un très long voyage en avion.

 A. de R.

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KOVACS : "LYON était supérieur"

Toujours souriant, Stefan Kovacs ! Il est vrai que le débat d'hier soir ne se concernait pas directement. Encore qu'il n'ait pas caché avoir effectué le déplacement pour voir à l'oeuvre une bonne dizaine de ses internationaux.

"C'est une petite rencontre à laquelle nous avions assisté, commentait-ils. La faute en incombe essentiellement aux Marseillais qui ont très mal joué. Ainsi, les demis n'ont pas assez épaulé leurs attaquants, Skoblar se trouvant continuellement seule aux avant-postes.

"Cela dit, les Lyonnais, nettement supérieurs, méritaient parfaitement leur succès. Quant aux hommes que j'étais venu voir, ils se sont différemment comportés. Emon, vous l'avez vu comme moi, n'a pas été bon. Lacombe et Chiesa manquent de compétition et de compétition physique. Encore que le peu qu'ait fait Serge ait été très bien fait. Il n'y a pas grand-chose à dire sur Trésor et Bracci. Et je rangeais ainsi Noguès parmi les bons.

"Quant à Charrier, on ne peut le rendre responsable du but encaissé : je ne crois pas, d'ailleurs, que Domenech, que j'ai trouvé amélioré et plus correct par rapport à la saison dernière, ait fait exprès de marquer ce but.

"Enfin, pour ce qui est de savoir si Paulo Césars devait ou ne devait pas jouer, je n'ai pas à prendre position sur cette question.

A. P.

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

- LA MÉFORME DE PAULO CÉSAR EST-ELLE LA SEULE EXPLICATION À LA DÉFAITE DE L'O.M. ?

Il est certain que le Brésilien n'a pas piqué une balle, mais faire retomber toute la responsabilité sur ses épaules serait injuste.

D'abord, parce que ce n'est pas lui qui fait la composition de l'équipe ; ensuite, parce que le football se joue à onze, et qu'en l'occurrence ses dix partenaires ne sont pas exempts de tout reproche.

Une hirondelle, on le sait, ne fait pas le printemps. Après la partie, certains reprochaient aux joueurs marseillais de ne pas savoir jouer sans ballon. On en vient à se demander s'ils savent jouer avec.

- POURQUOI CHIESA EST-IL SORTIT ALORS QUE KOVACS ÉTAIT UN PEU POUR LUI DANS LES TRIBUNES ?

La réponse, c'est Aimé Mignot lui-même qui nous l'a donné dans les vestiaires. Avant de partir de Lyon, l'entraîneur et son joueur étaient d'accord. On a voulu éviter, dans le camp lyonnais, de faire faire trop d'efforts à Chiesa pour qui c'était un match de reprise et, effectivement, lorsque l'intéressé est sorti, il commençait à avoir des douleurs derrière les cuisses. C'est donc par mesure de précaution que l'O.L. s'est passé de ses services à 20 minutes de la fin.

- LES LYONNAIS ONT TIRÉ UN COUP FRANC TRÈS VITE AVANT MÊME QUE LA DÉFENSE MARSEILLAISE SOIT EN PLACE. EST-CE NORMAL ?

Dans la mesure où l'arbitre avait fait signe de jouer, les équipiers de Domenech n'avaient pas à attendre que la défense olympienne soit en place.

Par contre, avant de jouer le ballon, ils auraient pu, s'ils avaient voulu, exiger que le mur phocéen soit à distance réglementaire.

- APRÈS CE MATCH, COMMENT PEUT-ON ENVISAGER LE DÉPLACEMENT À BASTIA ?

Il ne fait pas l'ombre d'un doute que, si les Marseillais ont été incapables de battre Lyon sur leur terrain, il risque fort de prendre, dans l'Ile de Beauté, une correction qui ne ferait pas mal de bruit à Marseille. En effet, on voit mal comment ils pourraient s'y prendre pour réussir à l'extérieur - sur un terrain redoutable et redouté par tous - ce qu'ils n'ont pas pu faire chez eux, devant leur public.

- M. KONRATH A-T-IL ÉTÉ UN BON ARBITRE ?

Qu'il nous excuse, mais nous le classons dans la catégorie des arbitres qui favorisent un tantinet l'équipe jouant chez elle.

Deux exemples flagrants en fin de première mi-temps : il siffla à la limite des 18 mètres un coup franc faveur de Paulo César qui, en la circonstance, avait fait plus de cinéma qu'autre chose, alors que, dans les minutes suivantes, il laissa jouer Marius Trésor qui avait pourtant cisaillé le jeune attaquant lyonnais Bernad d'une manière peu orthodoxe ; il y a de fortes chances pour que, si le match s'était joué à Lyon, M. Konrath eut sifflé un penalty.

- QUELLE AURAIT ÉTÉ LA COMPOSITION DE L'ÉQUIPE SI PAULO CÉSAR AVAIT ÉTÉ FORFAIT ?

On sait que le Brésilien est arrivé au stade au tout dernier moment, par conséquent, Jules Zvunka avait déjà établi ses plans de bataille. Contrairement à ce qu'il avait été annoncé la veille, Lemée n'aurait pas occupé le poste de milieu de terrain.

En effet, dans un souci (louable en soi) de donner un visage offensif à sa formation, l'entraîneur marseillais avait envisagé de passer Noguès ailier droit et Albaladejo au milieu du terrain.

 André DE ROCCA

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Avec ou sans PAULO ?

"Allô, Le Provençal...

Est-ce que Paulo joue ?

Tout l'après-midi d'hier, le téléphone a sonné. Sans que nous ne puissions apprendre la moindre chose à nos interlocuteurs, si ce n'est que l'avion de Madrid allait se poser vers 18 heures Marignane.

Inutile de préciser, sans doute, que la déception à chaque fois était grande au bout du fil. Une déception qui faisait même parfois place à la colère.

"Comment, avons-nous entendu notamment, c'est un coup monté ! Avant chaque match, désormais, c'est la même comédie. Nous devons pour voir jouer Paulo et ce n'est qu'à l'heure du coup d'envoi que l'on est fixé. Contre Angers, il n'était pas là. Verrez que ce soir non plus, il ne jouera pas".

Craintes inutiles. Paulo était bien sur la pelouse du stade Vélodrome sur le coup de 20 h 30... Attendu à Marignane - un coup de téléphone avertissait aussitôt le secrétariat du Stade Vel - mis dans un taxi coincé dans les embouteillages, il était arrivé à 8 heure moins 5.

Habillé, massé, échauffé en toute hâte, n'avait fait preuve de politesse vis-à-vis du public... sinon vis-à-vis de ses coéquipiers ! Il était présent, mais était-il vraiment là ?

On ose, en tout cas, espérer que jamais plus le Brésilien ne renouvellera pareille incartade, que nul parmi ses glorieux prédécesseurs, pourtant aussi solidement installé que lui dans le vedettariat ne s'était jamais permise.

Jouer après un mois d'absence (son dernier match à Reims remonte au 27 août) et après 24 heures et plusieurs milliers de kilomètres de voyage, relevait de la pure gageure.

En sport, à défaut d'autres domaines, la gloire des seigneurs et de se plier à la règle commune.

L'auriez-vous oublié, M. Paulo César ?

Alain PECHERAL

 

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