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Résumé Le Provencal

du 06 octobre 1974

 

O.M. - PARIS-St-G. : DES BUTS ON EN A EU...

...mais toujours pas de bonus

On attendait des buts, on en a eu. Six en tout, c'est assez dire que le Paris-Saint-Germain a largement justifié sa réputation d'équipe participant grandement au spectacle, même si c'est souvent à ses dépens.

Mais le public a été un peu déçu, car il n'y a pas eu, pour son équipe, le bonus escompté.

La défense parisienne à eu beau faire de son mieux, Pantelic encaissant, par-dessus le marché, un but inhabituel pour un gardien de sa classe. L'O.M. n'a possédé ce fameux bonus que pendant une minute, comme contre Angers.

Le temps que Dogliani répond à un but de Emon.

Ceci dit, si le match n'a pas tenu complètement ses promesses, il n'en a pas moins été très vivant et joué dans un esprit sportif exemplaire.

L'équipe parisienne attaquant le plus souvent, la fleur au fusil, suivant la phrase consacrée par un long usage, a plu généralement, mais sa défense s'est montrée beaucoup trop perméable.

Quant à l'O.M., après une bonne première mi-temps, il s'est montré, au cours de la deuxième période, en condition physique insuffisante.

Il s'est alors laissé dominer généralement par son adversaire, et voilà sans doute les raisons qui l'a privé du bonus.

PARIS :

LE MEILLEUR ET LE PIRE

Dès la première mi-temps, le Paris-Saint-Germain avait cruellement montré ses qualités et ses défauts, tous deux également grands.

Dans le domaine de l'offensive, une finesse d'exécution collective et du meilleur aloi, basée sur le mouvement perpétuel et servi par la virtuosité des deux ailiers Dahleb, déjà bien connu, et Nossibor, qui fut la grande découverte du match pour des spectateurs marseillais.

Mais en défense, ligne ou pas ligne, on tombe dans l'amateurisme distingué.

Il suffit d'un dribble réussi par l'adversaire, d'une seule passe subtile, pour que soit ouvert aux ailes et au centre, de larges boulevards au bout desquels Pantelic se trouve seule devant les buteurs d'en face.

Nous voulons bien que cela soit amusant pour le public mais le risque réel est de voir en fin de saison cette sympathique équipe parisienne retombée en Deuxième Division.

Ce serait vraiment dommage pour le football français, qui, s'il a besoin de Marseille, ne saurait se passer aussi une équipe vraiment représentative dans notre capitale.

LA PART DE PAULO

Paulo Cezar n'était certainement pas en grande forme hier soir. Il se paya, en cours de match, des temps de repos que l'on pourrait assimiler à des véritables siestes.

Mais, avec lui, la qualité remplace largement la quantité. En première mi-temps, et en dix minutes de jeu réel, il donna un but à Eo et un autre à Skoblar.

En d'autres circonstances également, il se montra insaisissable pour saison de son adversaire direct parisien, le blond arrière Renaut.

À la place de l'entraîneur parisien, nous aurions chargé Laposte de s'occuper exclusivement de Paulo Cezar, en partant du principe qu'un joueur rapide à beaucoup plus de chances de tirer son épingle du jeu contre le Brésilien, qu'un bel athlète raide.

On peut donc, une fois de plus, considérer que la part de Paulo Cezar dans ce succès de l'O.M. a été très grande.

UN BAROUD D'HONNEUR

DES PARISIENS

En deuxième mi-temps, alors que l'on pensait que l'O.M. courait vers le bonus, on se rendit compte que l'équipe parisienne, en belle condition physique, pouvait encore poser des problèmes à l'O.M.

Et, une nouvelle fois, on a pu constater que l'actuelle équipe marseillaise perdait rapidement à la tête quand l'adversaire lui posait de véritables problèmes.

Il s'agit là d'un point important sur lequel les entraîneurs olympiens devront se pencher.

Car, en fin de rencontre, le meilleur jeu fut fait par les Parisiens, qui pourtant étaient largement menés au score. L'O.M. ne réagissant que sur des contre-attaques.

Dans cette équipe parisienne ou les deux ailiers Dahleb et le débutant Nossibor furent remarquables, deux anciens olympiens, Dogliani et Novi se montrèrent en parfaite condition.

Dogliani, grâce à sa vitesse de touche et à sa clairvoyance, fut un meneur de jeu de qualité.

Quant à Novi, il nous a paru avoir trop retrouvé sa condition internationale et, certainement, s'il jouait au sein d'une défense mieux organisée, il ferait de nouveau parler de lui.

En conclusion, une rencontre très vivante, au cours de laquelle furent marqués un nombre important de buts, et qui, si elle déçut un peu le public, lequel s'est senti privé de son bonus, n'en a pas moins été très intéressante.

Maurice FABREGUETTES

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Ils disent

M. Fernand MERIC, en colère :

"On nous a volé un point !"

M. Meric, après la rencontre, ne donnait pas l'impression d'être un président victorieux. On peut même dire que le responsable marseillais était dans une colère noire, selon l'expression consacrée.

Écoutons-le nous donner les raisons de cette colère. "Vous savez, nous dit-il d'une voix éteinte, je ne suis jamais plaint de l'arbitrage car cela fait parti du jeu. Mais, ce soir, il faut bien reconnaître que M. Vautrot a dépassé les bornes.

"Il nous a volé un penalty flagrant lorsque Albert Emon a été écroulé dans la surface de réparation parisienne. Et puis, Paulo Cezar, tout au long de la rencontre, a été victime de véritables agressions sans que l'arbitre n'intervienne. Tout juste a-t-il infligé un avertissement à Renaut. J'estime que ce n'était pas cher payé toutes ses actions caractéristiques d'antijeu".

Le président allait même plus loin :

"Si l'on continue, ajoute-t-il, à laisser faire les défenseurs adverses sur la personne de Paulo Cezar, je crois qu'il faudra se résoudre à renvoyer nos vedettes à l'étranger. On verra ainsi que le football français serra gagnant".

M. Meric, bien sûr, disait tout cela dans un moment d'intense émotion. Quelques instants plus tard, il revenait à de meilleurs sentiments, ne voulant considérer que les deux points de la victoire.

"Je suis bien sur satisfait de ce net succès. Mais l'O.M. n'a tout de même pas réussi à rendre à Paris-Saint-Germain, la monnaie de sa pièce, et c'est bien dommage. Je considère, après ce match, que notre équipe a perdu un point. Et cette fois elle n'est pas la seule fautive. J'ai même eu l'impression que nous avons joué à douze contre onze". M. Heuillet, le vice-président était d'ailleurs tout à fait du même avis. "Il y avait longtemps, nous dit-il, que je n'avais pas vu un arbitre aussi faible. Il nous a privé incontestablement d'une victoire beaucoup plus nette".

LE RETOUR DE COUTINHO.

Claudio Coutinho qui, on le sait, effectue un stage d'entraîneur à Bagdad, est venu tout spécialement à Marseille pour suivre cette rencontre. Il repartira d'ailleurs lundi pour achever sa mission.

"Nous effectuerons là-bas du très bon travail, nous déclarera-t-il, lorsque je retournerai, j'essaierai de faire profiter l'O.M. de toutes les bonnes idées que nous avons étudiées.

Quant à la rencontre, Coutinho estimait que l'O.M. était en progrès sur le plan collectif. Lui aussi cependant regretter que l'arbitrage n'est pas été assez sévère pour les défenseurs parisiens.

PAULO CEZAR AU BRÉSIL.

On vous dit par ailleurs, que Paulo Cezar après sa brillante rentrée hier soir, a obtenu l'autorisation de se rendre dans son pays. Ses dirigeants ont l'assurance, non seulement qu'il continuera à s'entraîner là-bas, mais aussi qu'il rentrera à l'heure indiquée. On se demandera bien entendu, pourquoi la vedette olympienne retourne au Brésil, après y avoir effectué un récent voyage. Nous sommes, pour notre part, en train de nous demander si l'international ne va pas poursuivre les pourparlers engagés avec son ami Jairzhino. Car il semble bien que l'O.M. n'est pas abandonné son projet de faire venir un grand attaquant à Marseille. Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler.

JULES ZVUNKA : IL MANQUE

BIEN SÛR LE BONUS

Voyons pour terminer le point de vue de Jules Zvunka. L'entraîneur, comme après le match contre Angers, regrettait bien sur le point du bonus manqué d'un rien par son équipe.

"C'est dommage, nous dit-il, d'avoir le match en main et de gaspiller bêtement une bonne occasion. À mon avis, je crois que les joueurs ont été surpris par le vent en deuxième mi-temps où ils se sont bien moins comportés qu'en première. L'équipe a joué moins groupée. Il y avait longtemps toutefois que l'O.M. ne sortait pas victorieux d'une rencontre. Nous avons donc renoué avec la victoire et, ma foi, ce n'est déjà pas si mal !

Jean FERRARA

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Robert VICOT : "Un score trop lourd"

Robert Vicot, l'entraîneur parisien, était évidemment très déçu du résultat :

"Bien sûr on savait, en venant ici, que ce serait difficile, mais notre bon début de match laissait mieux présager de la suite. Il a fallu que nous encaissions un but aussitôt après avoir ouvert le score ! Une fois de plus, nous n'avons pas été assez attentifs. Et par la suite, nous avons offert beaucoup trop d'occasions à nos adversaires. Ils sont su en profiter, tant mieux pour eux, mais je trouve tout de même le score un peu lourd, car nous avons su nous montrer très dangereux nous aussi.

Notre situation devient maintenant inquiétante. Nous pratiquons un bon football, mais en Première Division cela ne suffit pas. Peut-être serons-nous amenés dans l'avenir, à sacrifier le beau jeu au résultat. C'est triste, mais c'est ainsi".

Jacky Novi, pour sa part, reconnaissait que les Marseillais avaient mérité leur victoire : "Le résultat est finalement logique, car ils ont su saisir leur chance au bon moment. Il est vrai que nous les avons un peu aidés. Mais de toute façon, nous nous sommes réveillés trop tard".

Enfin, Jean-Pierre Dogliani constatait tristement : "Nous marquons deux buts par match mais nous en encaissons toujours plus. Toutes ces erreurs de défense finiront par nous coûter très cher".

A.P.

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Le fait du match

Un but de trop

Josip s'est réveillé !

Ou plus exactement, le manque de réussite qui le poursuivait depuis le début de la saison, s'est enfin estompé. En partie.

Il n'avait marqué que trois buts depuis le début de saison, dont un Nice et un à Reims. Si bien que le public marseillais ne l'avait vu qu'une seule fois réussir dans ses entreprises devant Angers.

Hier soir il a fait presque aussi bien en 90 minutes seulement : depuis le temps qu'il voyait ses tirs passer à quelques centimètres des montants, il fallait bien qu'un jour la chance se décide à tourner. Encore qu'en deux ou trois occasions, il s'en soit fallu d'un rien qui ne réussisse le hat-trick.

Quoi qu'il en soit, lui et son compère Paulo ont mené à bon port la barque olympienne. Le Brésilien, qui offrit un but au Yougoslave et un à Eo, a fait la rentrée marseillaise que l'on attendait de lui.

Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si les Olympiens avaient enfin réussi à décrocher ce fameux bonus après lequel ils courent toujours.

Il était pourtant aisément à leur portée hier, devant une fantasque équipe parisienne, aussi brillante en attaque que déconcertante en défense.

D'autant que pour une fois, Pantelic n'était pas dans un grand jour.

Mais, comme devant Angers, l'O.M. a concédé le but qui ne fallait pas prendre.

Ironie du sort ! Par la faute de Paulo Cezar à qui ses coéquipiers doivent tant ! Qui, d'ailleurs, pourrait lui en vouloir ? Surtout que, bonus ou pas, la victoire en football demeure et demeurera toujours le but à atteindre.

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

1ère QUESTION : POURQUOI UNE DÉSAFFECTION TRÈS NETTE DU PUBLIC ?

Réponse : Pour au moins trois raisons essentielles : d'abord parce que de nombreux supporters, quelque peu déçus par les précédentes productions de leur équipe au stade vélodrome, et sans doute quelque peu sceptique quant à un éventuel réveil, ont renoncé à se déplacer jusqu'au boulevard Michelet. Ensuite, parce qu'il faut bien le dire, la température n'était pas particulièrement idéale, surtout lorsqu'on doit rester un peu plus de deux heures sans bouger sur un gradin ou dans une tribune. Enfin, parce qu'il y avait, ne l'oublions pas, la retransmission en direct à la télévision, du Championnat du Monde de boxe Monzon-Mundine.

2e QUESTION : QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT SUR LE COUP FRANC QUI A AMENÉ LE PREMIER BUT PARISIEN ?

Réponse : Une fois encore, les défenseurs marseillais ont pêché par manque de concentration, comme ils l'avaient fait, face à Lyon, sans mal il est vrai. Ils ont, pour le moins, commis une double faute. Premièrement, en ne se mettant pas à une distance réglementaire, puis en "oubliant" de surveiller l'attaquant parisien chargé de tirer le coup franc, en la circonstance Dahleb. Les hommes de Just Fontaine ont d'ailleurs fort astucieusement jouaient le coup.

3e QUESTION : FONTAINE A-T-IL RAISON DE FAIRE JOUER LA LIGNE À SON ÉQUIPE ?

Réponse : Tout dépend comment voilà la chose. Incontestablement, la façon de jouer de l'équipe parisienne est spectaculaire. Avec les "Fontaine's Boys", le public, c'est sûr, en a pour son argent. En la circonstance, l'entraîneur joue les "romantiques du football". De plus, cette façon de pratiquer demande certaines qualités que ses défenseurs ne paraissent pas avoir. Il est évident qu'avec quatre Marius Trésor par exemple pour le protéger, Pantelic irait beaucoup moins souvent chercher la balle au fond de ses filets.

En bref, le drame, pour l'équipe de Daniel Hechter, c'est qu'à cette cadence, elle se prépare des lendemains qui déchantent. Et si Fontaine, fidèle à sa ligne de conduite, ne change pas en cours de saison son fusil d'épaule (et il ne le fera vraisemblablement pas), cette sympathique équipe risque fort de ne pas rester bien longtemps parmi l'élite du football français.

En pourra le regretter, mais il y a bien longtemps déjà que sur tous les terrains du monde, le réalisme a pris le pas sur le romantisme.

4e QUESTION : QUE RETENIR ESSENTIELLEMENT DE CE MATCH ?

Réponse : Les avis seront, on s'en doute, partagés. Certains vous parleront de la friabilité de la défense parisienne ou bien du panache de son attaque. D'autres mettront en exergue que Paulo Cezar a été à l'origine de trois des quatre buts marseillais. Ils sont quelques-uns qui vous feront remarquer au passage que, tout compte fait, Charrier a eu autant, sinon plus de travail que Pantelic.

Nous nous contenterons d'une remarque beaucoup plus terre à terre. Pour la quatrième depuis le début de la saison, après les matches contre Nice, Sochaux et Angers, l'O.M. a manqué hier soir un bonus cent fois à sa portée.

Faites les comptes et vous verrez que ce n'est pas sans importance

André DE ROCCA

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