Face à des Lorientais qui ont fini à neuf, l'OM a arraché la victoire dans les arrêts de jeu alors qu'ils étaient menés à un quart d'heure de la fin. Valbuena d'un but sublime puis Cheyrou offraient la victoire dans une fin de partie folle.

Le Vélodrome a tremblé. Ca n'en prenait vraiment pas le chemin durant 85 minutes mais c'est bien dans une ambiance électrique que s'est terminé cet OM-Lorient après que le public se soit longtemps gelé et ennuyé. Il faut bien le reconnaître. Le dernier quart d'heure, c'est ce qu'il fallait regarder de l'avant-dernier match d'une année qui se termine donc sur une note positive au stade. Plus exactement les cinq dernières minutes concernant des Olympiens qui ont dû être menés (Emeghara, 77e) pour se mettre à jouer mais dont la réaction et les valeurs affichés sont à saluer face à des Bretons à dix pendant une heure puis à neuf dans les derniers instants.

La solidarité a payé et comme toujours c'est le résultat qui restera et qui permet de rester au contact de la tête du classement. Mais il faudra aussi se rappeler de ce moment de communion avec le public. D'abord rassurés par la frappe limpide "à la Liverpool" de Valbuena, les supporters ont poussé comme rarement leur OM pour que Cheyrou arrache la victoire dans les tréfonds des arrêts de jeu. Il fallait voir la joie des Olympiens au coup de sifflet final pour comprendre qu'ils étaient allés la chercher et que ce finish de folie leur servira pour la suite de la saison.

Fidèles à leur réputation de bête noire des Marseillais, les Bretons ont donc longtemps fait souffrir l'OM avant de reculer en deuxième période. Et contrairement aux Girondins une semaine plus tôt (0-0), les Lorientais avaient opté pour du jeu avec un Monnet-Paquet particulièrement remuant. Leur jeu de passe huilé faisait mal et heureusement que Romao préférait frapper (à côté) plutôt que remettre à ses coéquipiers présents devant le but (19e). Au milieu d'un jeu hachée et d'une multitudes de fautes, Valbuena se montrait quand même le plus dangereux mais son exter' était contré par un dos breton (30e). L'exclusion de Koné pour avoir fauché Remy partant seul au but (33e) ne changeait rien à l'affaire dans un premier temps. Le coup franc consécutif de Valbuena (encore lui) était capté par Audard, non sans une petite frayeur (34e).

Probablement pour aider dans la construction, le coach changeait Diarra pour Cheyrou à la pause. Et alors que les Lorientais commençaient à descendre d'un cran, c'est l'OM qui prenait le jeu à son compte... jusqu'au coup de poignard en contre d'Emeghara entré en jeu peu avant et qui dribblait N'Koulou puis Mandanda pour marquer dans le but vide (0-1, 77e). Le coup derrière la tête dont les Marseillais avaient besoin ? Apparemment tant ils se sont transfigurés par la suite.

Valbuena, l'Olympien le plus incisif de la soirée, lançait donc la rébellion de son maître tir (1-1, 85e). En cinq minutes, l'OM allait se procurer plus d'occasions que durant toute la partie sur fond de bon vieux "Allez l'OM" venus des tribunes : La tête de Remy trouvait d'abord la barre (87e), Audard s'envolait sur la frappe d'Amalfitano (90e) ou Gadi qui contrait un tir de Remy (90e+2) ! Jusqu'à l'ultime coup franc obtenu par Valbuena qui amenait l'exclusion de Romao pour contestations. Le si grand petit trouvait la tête de Cheyrou (90e+4) pour un succès aux forceps mais qui laissera un vrai bon souvenir. Allez plus qu'une victoire à Nancy mardi et ils pourront bien profiter des vacances !

Auteur : Emmanuel Jean

OM-Lorient : 2-1. Au bout du suspense, les Olympiens arrachent une victoire importante après avoir été menés par de valeureux Lorientais réduits à dix depuis la demi-heure de jeu, puis à neuf en fin de match. Un succès obtenu à l'orgueil dans une fin de rencontre complètement folle.

Après une entame timide, l'OM joue à se faire peur en laissant Lorient développer ses contres et prendre confiance. La passe lumineuse de Coutadeur dans le dos de la défense olympienne aurait même pu faire mouche, si Romao avait servi l'un de ses trois coéquipiers, seuls face à Mandanda, au lieu de tenter seul sa chance et de frapper à côté (20e). Même frayeur quand Monnet-Paquet se retrouve isolé dans la surface, mais l'attaquant contrôle mal son ballon et voit Diawara revenir in extremis (22e).

Les Merlus vont pourtant vite revoir leurs ambitions à la baisse. Peu après la demi-heure de jeu, Koné est expulsé pour avoir ceinturé Loïc Rémy en position de dernier défenseur. Carton rouge logique et tournant du match. L'OM reprend le jeu à son compte et Valbuena s'illustre sur coup franc. Sur une frappe enroulée des 20 mètres, Audard capte le ballon mais le relâche juste devant sa ligne, avant de l'attraper pour de bon. La confiance semble déjà avoir changé de camp...

0-0 à la pause, mais les Olympiens poussent dès le retour des vestiaires. Valbuena décale Amalfitano qui centre pour Rémy au deuxième poteau. La remise de l'international français, intelligemment déposée au point de penalty, est frappée de volée par Cheyrou, qui voit le cadre se dérober (55e). Le danger se rapproche, d'autant plus que le gardien lorientais donne des signes de fébrilité, tant dans son placement que dans ses dégagements.

C'est pourtant les Morbihannais, en infériorité numérique et acculés dans leur camp, qui vont ouvrir le score, sur un exploit personnel d'Innocent Emeghara, fraîchement entré en jeu. Parti seul en contre, l'international suisse crochète Nkoulou, évite la sortie trop précipitée de Mandanda et résiste au retour de Diawara pour marquer dans le but vide. Un festival du Merlu qui glace le Vélodrome (0-1, 77e).

L'OM puise alors dans ses réserves pour renverser la vapeur, et c'est Valbuena, l'homme de Dortmund, qui sonne la révolte en signant une nouvelle fois sa "spéciale", cette frappe enveloppée des 20 mètres dont il a le secret, qui vient tromper Audard en venant se loger sous la transversale (1-1, 83e). Un superbe but du "Petit", décidément en grande forme.

Les joueurs de Deschamps ne se contente pas de cette égalisation. Quatre minutes plus tard, la transversale sauve Audard, après un centre fuyant d'Amalfitano repris de la tête par Rémy (87e). On joue le temps additionnel, quand Valbuena s'écroule à l'entrée de la surface. L'arbitre, Nicolas Rainville, sanctionne Lorient d'un coup franc et sort un deuxième carton jaune pour Romao, qui contestait la décision. L'ancien joueur de Libourne contourne le mur et trouve Cheyrou, qui place une tête hors de portée d'Audard et fait trembler les filets (2-1, 94e).

Ce nouveau succès miracle permet aux Olympiens de compter 28 points à un match de la trêve, eux qui avaient passé les fêtes de 2010 avec 29 points au compteur. Une victoire à Nancy mardi et l'OM fera mieux que l'an dernier avec le démarrage de championnat que l'on sait. Qui l'eût cru ?

Auteur : Anthony Jammot