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Résumé Le Provencal

du 08 décembre 1975

 

  O.M. : ENFIN YAZALDE !

 

Les Marseillais ont montré leur bonne volonté

mais aussi leurs limites devant Monaco

Le match traînait..., traînait dans le désordre devant des spectateurs visiblement désenchantés.

L'O.M. n'arrivait pas à trouver ses marques devant la plus faible équipe de Monaco jamais vu au stade vélodrome.

Il ne restait que sept minutes à jouer. On voyait déjà poindre à l'horizon le premier match nul de la saison quand enfin, se produisit l'événement attendu impatiemment par le public depuis le début du match.

Sur un coup franc, tiré par Emon, le ballon fut mal dévié par le mur monégasque. Yazalde surgit et marqua, à bout portant, le but de la victoire.

À quelques minutes près, le scénario était le même que celui du récent match contre Strasbourg.

Le plus ennuyeux et que ce but de raccroc illustra parfaitement l'ensemble de la partie.

L'O.M. méritait de gagner au bénéfice d'une domination presque constante bien que brouillonne, mais le public se retira grandement déçu.

On ne devait pas entendre quand M. Hélies renvoya les deux équipes aux vestiaires le traditionnel : "On a gagné !"

Sans doute cette victoire est-elle précieuse dans la mesure où elle permet à l'O.M. de rester dans le peloton lancé à la poursuite du trio de tête. Mais nous sommes à Marseille et il ne faut pas se dissimuler que les supporters olympiens attendent beaucoup mieux de leur équipe.

DEUX FOIS LE POTEAU

La première mi-temps aurait été désolante si elle n'avait été ponctuée par deux tirs olympiens sur le poteau.

Le premier par Emon sur coup franc, le deuxième grâce à la tête de Yazalde reprenant un centre de la gauche du même Emon.

Le reste ne mérite pas d'être noté, tellement les deux équipes se complurent dans l'à-peu-près, l'imprécision et le manque d'organisation tactique.

Comme on le dit populairement "le ballon semblait fada".

En deuxième mi-temps, le niveau du match ne s'éleva pas beaucoup et si Monaco n'a pas vous obtenu le match nul qu'il était venu chercher, il doit essentiellement à un tout petit jeu d'attaque indigne de la réputation de footballeur comme Pastorazzi, Onnis et Lechantre, qui ne furent que l'ombre d'eux même.

LA VITESSE SANS PRÉCISION

L'O.M. a montré à la fois son extrême bonne volonté et ses limites. Il est impossible à cette équipe de tempérament plus que de grande technique, d'accélérer la cadence du jeu sans sombrer dans l'imprécision.

Que ses défauts majeurs viennent du centre de la défense qui stoppe renvoie plus qu'elle ne relance, ou du milieu du terrain manquant visiblement de génie, le mal n'en est pas moins réel.

Nous ne sommes pas inquiets pour l'avenir sportif de l'O.M. qui obtiendra au moins, en fin de saison, une place au milieu de tableau, mais nous craignons que cette équipe ne perde le contact avec son public.

Pour remplir le stade vélodrome, il faut beaucoup plus de brio et beaucoup plus de classe.

Or, tout le monde le sait, un stade à demi plein ne permet pas que vive à Marseille une équipe de vraies vedettes de football.

LE RETOUR DE YAZALDE

Que Yazalde ait marqué le but de la victoire n'est que justice. Bien que trop souvent isolé, et rarement servi dans de bonnes conditions, l'avant-centre argentin a montré un net retour en forme. Il est plus tranchant, plus vif et plus percutant au cours de ces dernières rencontres en équipe première.

Mais Boubacar, jouant le plus souvent en position d'ailier, se heurta un adversaire intransigeant en la personne de Guesdon lequel lui prit presque toutes ses balles de la tête.

Quant à Emon, il semble avoir pris pour exemple Paulo Cezar plus que Skoblar : des périodes de grande classe alternant avec de longs passages à vide.

Il fut aussi visible, hier après-midi que les deux jeunes Martinez et Fernandez, le premier surtout, commençaient à paraître fatigués.

Quant à la défense dans des conditions relativement faciles, elle ne participa pas de façon assez efficace à l'offensive.

PAUVRE MONACO

L'équipe de Monaco est sur la pente qui devrait la mener en 2e division.

Beaucoup trop de ses joueurs sont en perte de forme ou de classe que cela vienne de l'âge ou d'une mauvaise période ; le résultat est le même.

Et meilleurs joueurs monégasques en définitif furent le gardien Chauveau, très sur, le "libero" Burckle, l'arrière Guesdon et le capitaine Petit.

Tout cela n'est pas beaucoup pour un ensemble qui, jadis, fut qualifié de "princier".

Il est certainement temps que Monaco redresse la barre.

Maurice FABREGUETTES

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LES OLYMPIENS : "Mieux vaut tard que jamais..."

Quand une équipe marque son but victorieux à sept minutes de la fin, il est évident que joueurs et dirigeants n'ont pas le temps de dissiper toutes leurs émotions en arrivant aux vestiaires.

C'était un peu le cas de l'O.M. hier après-midi, qui ne savait pas encore sur le coup de 17 h. 30 s'il fallait rire ou pleurer, tant cette rencontre crispante, une fois de plus, avait soumis les nerfs à rude épreuve.

- Nous enlevons deux points, nous a dit M. Meric. Je crois en état actuel des choses que c'est le principal. D'autant que notre victoire est à mon sens de celle qui ne se discute pas. Il est certain par ailleurs que le score de 1 à 0 ce n'est pas tellement indiqué pour réconforter le coeur des dirigeants. Mais enfin, que voulez-vous, il est tout de même préférable de terminer sur un succès. Car je ne vous cache pas, j'ai cru longtemps que notre équipe allait inscrire à son palmarès le premier match nul de la saison. Et vous le savez comme moi, ce partage des points aurait encore moins arrangé nos affaires.

- Quelques satisfactions ?

- Oui, la bonne partie de Yazalde. Hector donne l'impression de revenir vers sa meilleure forme. D'ailleurs, il me rappelle un peu Jairzinho dont les débuts à l'O.M. n'avaient pas non plus été mirobolants. Jar avait montré par la suite qu'il avait qu'il avait encore pas mal d'arguments. Je sois alors à Yazalde de terminer la saison aussi bien que l'avait fait le Brésilien.

- Pensez-vous, à deux matches de la trêve, que l'O.M. peut toujours espérer finir le championnat dans les trois premiers ?-

- Écoutez, je préfère ne plus m'engager dans le petit jeu des pronostics. J'espère simplement que notre équipe pourra obtenir le meilleur résultat possible.

JULES ZVUNKA :

"TROP DE NERVOSITÉ"

Jules Zvunka, de son côté, mettait l'accent sur l'état d'esprit de son ensemble. Un état d'esprit selon lui qui n'est pas encore serein.

- Nous méritions notre victoire, nous dit-il, mais je regrette personnellement cette sorte de nervosité qui empêche les joueurs de s'exprimer au mieux de leurs moyens. L'équipe veut manifestement bien faire, mais on a le sentiment, du bord de la touche, que la balle lui brûle les pieds. C'est peut-être pour cela que nous manquons des occasions apparemment faciles. Je pense bien sur que Yazalde a effectué une très bonne rencontre. Mais Hector est un peu, si vous voulez, à l'image de l'équipe. C'est-à-dire qu'il manque lui aussi de réussite et pourtant ce n'est pas la condition qu'il lui fait défaut. L'O.M., à mon avis, doit surtout retrouver son équilibre.

Jean FERRARA

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Triste

On savait déjà que Venise était triste le soir sur la lagune. On sait maintenant qu'un match de football au Stade Vélodrome, n'est pas particulièrement joyeux.

En effet, une fois encore, une fois de plus, les supporters olympiens ont longtemps souffert avant de pouvoir crier (bien timidement) victoire.

Face à Strasbourg, c'est à la 89e minute que Boubacar avait fait pencher la balance en faveur de ses couleurs.

Hier, c'est à la 83e minute que Yazalde parvenait à battre l'excellent Chauveau.

Ceux qui ont, pour les hommes au maillot blanc, les yeux de Chimène, expliquerons sans rire, que marquer en fin de match est la manière efficace, afin d'éviter un éventuel retour de l'adversaire.

Nous, on veut bien.

Le drame, c'est qu'avant la reprise victorieuse de l'Argentin, le spectacle proposé, fut le plus souvent indigne de deux équipes de division nationale.

L'O.M. a dominé, c'est vrai. Deux tirs se sont écrasés sur la barre, c'est encore vrai mais en toute objectivité force est de reconnaître qu'on n'eut qu'en de trop rares instants l'occasion de vibrer.

Nous avons, par hasard, jeter un coup d'oeil dans la tribune, alors que les vingt-deux acteurs s'empêtraient à qui mieux mieux et collectionnaient les maladresses avec un touchant ensemble. Nous y avons vu que des mines allongées et des visages soucieux.

"Allez La Bedoule !", cria un spectateur. Encourageait-t-il les Monégasques ou les Phocéens, histoire ne le dit pas mais ce qui est certain, c'est quand ironisant de la sorte, il exagérait à peine.

Mais y a-t-il lieu d'être surpris ?

Assurément pas.

L'O.M. l'édition 75-76, c'est une équipe de milieu de tableau qui, selon les fluctuations d'un championnat où, pour l'heure, personne ne survole véritablement, peut terminer aussi bien à la 4e place qu'à la 15e.

Il ne servirait à rien de pouvoir aujourd'hui couper les ballons en quatre.

Hier, un Skoblar, un Magnusson, un Jair, un Paulo Cezar, étaient capables, à chaque instant, d'enflammer le stade. Qu'on le veuille ou non, cette époque est révolue.

Mais il faut se faire une raison, sous peine d'aller de déception en déception.

Pour l'heure il faudra se contenter de ce qu'on nous propose et d'attendre des jours meilleurs, c'est-à-dire un recrutement judicieux en fin de saison.

Le plus drôle encore, bien que le terme employé ne convienne pas parfaitement, c'est qu'à mi-championnat, le onze marseillais est celui qui a signé le plus de victoires.

Pour beaucoup c'est une consolation.

Une consolation qui, en tout état de cause, n'ajoutera rien à la grandeur du football français.

André de ROCCA

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MURO :" Et pourtant ils

ont été combatifs

Il régnait un certain énervement dans les vestiaires monégasques, du moins chez les dirigeants.

L'entraîneur Roberto Muro, au contraire, demeurait calme et lucide :

"Mes joueurs ont été très combatifs, il n'y a rien à leur reprocher. En deuxième mi-temps ils ont fourni un meilleur jeu que leurs adversaires mais ils ont raté deux occasions indiscutables ! Cette nouvelle défaite n'arrange pas nos affaires. Pour nous sortir du bas du tableau, nous allons être obligés de cravacher sérieusement, il nous faudrait une série de trois matches victorieux au moins. L'absence de Dalger continue à se faire terriblement sentir et puis Onnis n'est pas encore totalement rétabli ! Mes hommes ont toujours un moral très fort mais il est possible qu'ils manquent de confiance, qu'ils doutent de leurs possibilités !"

Vannes était soucieux : "A Monaco, il existe une excellente ambiance, tous les copains sont très gentils, d'ailleurs nous ne méritons pas, en toute objectivité, d'occuper au classement général une place aussi mauvaise, mais notre attaque de "carbure" plus comme la saison dernière !"

A.D.

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

LA SORTIE DE MARTINEZ SE JUSTIFIAIT-ELLE ?

Nous avions critiqué Jules Zvunka lorsque voici quelque temps, il avait fait sortir Yazalde alors que l'O.M. était mené 1 à 0 sur son terrain, par Nîmes.

Aujourd'hui la décision de l'entraîneur se justifiait dans la mesure ou le jeune Martinez qui depuis quelques temps consent à de rudes efforts, avait quelque peu baissé de pieds.

L'ex-joueur de Martigues ne doit cependant pas être traumatisé carrière encore durant l'heure pendant laquelle il fut sur le terrain, il prouva par quelques passes judicieuses qu'il avait du football plein les jambes.

YAZALDE S'EST-IL MONTRÉ EN PROGRÈS ?

C'est incontestable par rapport à ses précédentes sorties, l'Argentin a montré qu'il était sur la voie du renouveau. Non seulement il a marqué un but, et quel but puisque ce fut celui de la victoire mais tout au long des 90 minutes il s'est battu avec un beau courage.

Balle au pied il a réussi quelques actions qu'on avait perdu l'habitude de lui voir faire. Yazalde en retour de forme, c'est une excellente chose pour l'O.M.

MONACO A-T-IL DONNÉ UNE BONNE RÉPLIQUE ?

L'équipe azuréenne et une fois une des plus faibles parmi celles qui sont venues depuis le début de la saison au Stade Vélodrome. La défense a flotté dangereusement à maintes reprises. Quant à l'attaque, elle ne mit que très rarement en cause la défense marseillaise. Il semble évident que sans la belle partie de Chauveau, Monaco aurait pu encaisser 1 ou 2 buts de plus. Il semble bien que les Monégasques auraient beaucoup de mal à éviter la descente en 2e division.

LA RENTRÉE DE NOGUÈS A-T-ELLE CHANGÉ LA PHYSIONOMIE DU MATCH ?

Nous serions tentés dans un premier temps de dire non. On voit mal ce que pourrait apporter le battant qu'est Noguès à l'équipe marseillaise ? Pourtant à la réflexion, nous nous montrerons beaucoup plus prudents dans notre réponse.

En effet, à Nantes, puis au Stade Vélodrome, contre Strasbourg et hier contre Monaco, l'O.M. a marqué le but vainqueur alors que Nogues venait de rentrée. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais elle est troublante.

ONNIS ET PASTORIZZA ONT-ILS JUSTIFIÉ LEUR RÉPUTATION ?

Sûrement pas. Le premier semble avoir perdu de sa vivacité. Il n'arrive pratiquement jamais à se mettre en position de tir et en première mi-temps manqua une reprise de la tête qui en d'autres temps aurait fait mouche. Mais la plus grande déception est venue de Pastorizza. Celui qui est considéré à juste titre comme le battant de l'équipe monégasque ne fut que l'ombre de lui-même.

En n'a jamais reconnu le brillant technicien capable par ces coups de patte et de faire pencher la balance en faveur de ses couleurs. La carence des deux Argentins explique peut-être la mauvaise partie de l'ensemble azuréen.

POURQUOI L'ATTAQUE OLYMPIENNE EST-ELLE AUSSI INEFFICACE ?

Les raisons sont sans doute multiples. D'abord parce que les éléments qui la composent ne sont pas au mieux de leur forme : Yazalde et sur la voie du progrès mais sans plus. Émon ne tourne pas à plein régime. Boubacar se cherche encore.

Par ailleurs, il est bien évident que malgré toutes ses qualités, Martinez n'est pas encore le battant souhaité. Il faut espérer que pour la 2e partie du championnat, Bereta, forme et morale retrouvés, arrivera à mettre un peu d'ordre la maison.

A. de R.

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