Résumé Le Provencal du 02 mai 1976 |
O.M. : IL FAUDRA MIEUX JOUER, MARDI, A ANGERS |
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Lyon-O.M. était un match important. Pour au moins deux raisons essentielles. La première parce que cette rencontre de reprise devait permettre de se faire une idée quant à la forme de deux formations qui joueront mardi leur match aller des quarts de finale de la Coupe de France. La seconde parce que dans le cadre du championnat, Lyonnais et Phocéens, pour des raisons diamétralement opposées (éloigner le spectre de la descente pour les uns, garder le contact avec le peloton de tête pour les autres), avaient un même pressant besoin de points. FLATTEUR POUR L'O.M. On connaît le résultat : Lyon : 2, O.M. : 1. Peut-être convient-il de s'étendre un peu plus sur la physionomie du match car, il faut bien l'écrire, ce score dans sa sécheresse prend des allures quelque peu flatteuse pour les Marseillais. Que s'est-il donc passé sur la pelouse de Gerland ? En deux mots, une domination quasi constante des locaux qui surent se créer une bonne douzaine d'occasions franches et qui auraient pu, qui auraient dû empocher le bonus sans une certaine maladresse au moment de conclure et sans une remarquable partie de Gérard Migeon et Marius Trésor. On se demande encore par quel miracle le préposé au tableau d'affichage n'eut pas à intervenir avant la mi-temps. Et que Bernard Lacombe ait réussi à marquer deux fois au moment même ou son équipe semblait s'être résignée au match nul ne change rien aux données du problème, pas plus que le but réussi par Yazalde sur penalty à l'ultime seconde de la partie ne doit être l'arbre qui cache la forêt. QUAND VICTOR N'EST PAS LA On sait que Victor Zvunka, suspendu, n'a pas joué ce match. On sait aussi que Jacky Lemee, désigné pour le remplacer, n'est pas particulièrement à l'aise au poste de stoppeur. On savait donc, avant que M. Leloup ne donne le coup d'envoi, que la défense phocéenne risquait de connaître quelques problèmes. Elle en connut. Elle en connut d'autant plus que Lacombe en super forme, Chiesa égal à lui-même et Mariot déchaîné, jouèrent une de leurs meilleures parties de la saison. La blessure de Gransart, avant la mi-temps, arrangea évidemment rien. Bracci, chargé alors de surveiller Mariot, connaissait les pires difficultés alors que Chiesa et Bernard en faisaient voir de toutes les couleurs à Buigues et Lemee. |
En fait, ce match aura surtout permis de se rendre compte que Victor Zvunka n'a pas de concurrent à un poste de stoppeur plus important qu'il n'y paraît. Quant au milieu du terrain, gêné aux entournures par la mobilité des Lyonnais, il fut loin d'avoir son rendement habituel. Ne parlons pas de la ligne d'attaque qui fut inexistence. Bereta ne fit véritablement surface que dans les dix dernières minutes, alors que tout était joué. Yazalde n'en "piqua" pas une, et Boubacar fut beaucoup plus combatif qu'efficace. Emon, qui apparut à la mi-temps, se montra maladroit. Il a une excuse, c'était sa rentrée. APRES DEMAIN ANGERS L'O.M. a donc perdu une occasion de rester compétitif pour l'attribution d'une place d'honneur. Seul un parcours sans faute d'ici la fin de la saison pourrait lui permettre d'arracher une hypothétique 3e place. Mieux vaut de pas trop y compter. Par contre, en coupe, ses chances restent intactes. À deux jours de son match à Angers, il faut espérer que la leçon de Lyon sera salutaire. Les Angevins, c'est certain, n'ont pas les mêmes arguments à faire valoir que les Lyonnais, mais il faut se montrer prudent mardi. Pour ce match capital, Zvunka récupérera son frère et selon toute vraisemblance fera glisser Lemee au poste d'arrière latéral droit. Sous le numéro 2, "Bourboule" a toujours donné satisfaction. Face à ses anciens partenaires et devant son ancien public, il voudra briller d'un éclair tout particulier. Le milieu du terrain sera vraisemblablement formé de Buigues, Fernandez et Emon. Boubacar, Yazalde et Bereta formant la ligne d'attaque de droite à gauche. Une équipe qui sur le "papier", semble équilibrée dans toutes les lignes. Reste à savoir si ce sera l'avis de Jules Zvunka. Réponse demain matin. André de ROCCA |
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Jules Zvunka : " Se montrer vigilant et appliqué en Coupe" |
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Le saviez-vous ? Il y avait six ans que l'O.M. n'avait pas perdu en championnat à Gerland. Depuis 1969-70 très exactement où l'équipe de Zatelli s'était inclinée sur le score minimum de 1 à 0. Par la suite les Marseillais s'étaient imposés 4 à 1 puis haver réussi trois matches nuls riches en buts (3-3, 4-4 et 2- 2) avant d'enlever une nouvelle victoire (1-0) l'an dernier. À l'image de François Bracci, les anciens, avec un brin de fétichisme, étaient donc assez confiants avant le match, vendredi. Mais deux heures plus tard, les sourires avaient disparu. Et le même Bracci, visiblement déçu, laissait tomber en se rendant sous la douche : "Nous avons joué comme des savates, et nous sommes même passés à côté d'une fameuse "casquette", de celle qui font date dans une carrière". Comble de malchance, le grand "Tchoi" a également écopé en cette mauvaise soirée d'un avertissement pour jeu dangereux sur Mariot, lequel témoigna en cinq circonstances d'un don certain pour la comédie. Encore heureux que le Marseillais se trouve "à jour" vis-à-vis de la Commission de discipline. XXX Les joueurs n'étaient pas seuls conscients de la médiocrité de leur match. Sur le chemin des tribunes aux vestiaires, président Meric en convenait aussi : "On peut dire que nous nous en tirons bien. Victor Zvunka nous a sans doute beaucoup manqué mais mêmes avec que lui, il n'est pas certain du tout que nous aurions pu ramener un résultat ; nous avons eu dix fois moins d'occasions que nous adversaires." Le président n'a pas ajouté le traditionnel "Et maintenant tout pour la Coupe, mais sans doute y songeait-il en prenant la connaissance des résultats de la soirée. |
XXX L'important maintenant pour les Marseillais est de présenter un visage complètement différent mardi soir à Angers. Pour Jules Zvunka, l'entreprise, plus que possible, est probable : C'est un match de reprise après une interruption de près de quinze jours. C'est la seule explication plausible à un comportement aussi médiocre. Mais rien ne dit qu'il en sera de même mardi. Au contraire... Car du mois sommes-nous certains, après un mauvais match comme celui-là, de nous montrer vigilant et appliqués lors du suivre. D'autant que l'enjeu sera plus important encore..." Mais Jules n'avait pas encore connaissance des 7 buts réussis par Angers. XXX "Si je vous disais qu'il est tombé tout seul, vous ne me croiriez pas..". Gérard Migeon est la franchise même. Aussi n'a-t-il pas nié avoir effleuré les crampons de Chiesa alors que celui-ci filait au but après avoir dribblé. Un geste d'ultime défense plus que d'anti-jeu qui n'en méritait pas moins un penalty que M. Leloup oublia curieusement de siffler, au grand dam des Lyonnais qui estimaient que menant 1-0 à 1 à la pause ils eussent empoché le bonus. N'oublions pas que même, ajoutait à ce progrès "La Mige" que Lacombe était hors jeu de deux bons mètres sur son deuxième but. Il me l'a d'ailleurs dit lui-même..." Encore un peu et nous faisions un match nul. Comme quoi le football peut être horriblement injuste... Nous ne méritions rien d'autre qu'une défaite !" Alain PECHERAL |