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Résumé Le Provencal

du 05 juin 1976

 

L'O.M. : PENSAIT TROP AU PARC

Très décontractés, les Olympiens ont été battus en Principauté (1-2)

MONACO - On se posera éternuement la question : "Vaut-il mieux perdre ou gagner avant une finale ?"

Toutes les opinions sont autorisées et la discussion largement ouverte.

Ce que l'on peut affirmer sans crainte de se tromper est que les joueurs, futurs finalistes, ont deux désirs prioritaires : ne pas se faire blesser et éviter le carton jaune ou rouge. À leur place, on raisonnerait de même.

La situation n'est pas tout à fait pareille dans le cas d'un joueur n'ayant pas la certitude absolue d'être maintenu dans l'équipe. C'est ainsi que, hier soir à Monaco, Charrier avait tout intérêt à se distinguer.

Cela dit, l'O.M. a confirmé hier soir ce que nous savions déjà, à savoir que son équipe actuelle est incapable de bien jouer en décontraction. Il lui manque une dimension qui n'acquerra jamais dans sa composition du moment. Mais ce même O.M., à l'image de Boubacar et de Noguès, ces deux chiens fous, a les moyens dans les grandes occasions et contre les meilleures équipes, de donner des coups d'accélérateurs brutaux.

C'est sans doute pourquoi cet O.M. là avec ses qualités et ses défauts, est davantage une équipe de coupe qu'une équipe de championnat.

Espérons que la preuve nous en sera administrée une dernière et suffisante fois samedi prochaine au Parc des Princes. Car si l'on devait uniquement se fier à ce que l'on a vu à Monaco, il faudrait être un peu plus que sceptique.

Beaucoup moins toutefois qu'on ne l'avait été, il y a une quinzaine de jours, après le sanglant échec des Olympiens contre Sochaux.

UN TIR DE ROUQUETTE

La première mi-temps ne nous avait rien appris que nous ne sachions déjà. L'O.M. en roue libre, à l'exception de Noguès qui n'est pas homme à se ménager, avait fait au moins jeu égal avec Monaco.

Le score de 1 à 0 n'était que la conséquence d'un tir heureux de Rouquette d'un côté et d'une reprise malheureuse de Yazalde de l'autre. Si l'on y ajoute que Chauveau avait repoussé du pied un tir à bout portant de Boubacar, on constatera que les Olympiens, sans faire d'éclat, avaient tout de même joué le jeu.

Quant à l'équipe monégasque, très contractée elle avait davantage fait étalage de ses faiblesses que de ses forces. Pour être plus précis, le centre de la défense de Monaco apparut très perméable ce qui explique sans doute le mauvais classement de l'équipe.

MONACO LAISSE PASSER SA CHANCE

La deuxième mi-temps fut beaucoup plus animée, surtout du côté des Monégasques.

Après avoir marqué un but presque dès la reprise, ils eurent plusieurs fois le bonus au bout du pied. Mais ils laissèrent échapper par maladresse quelques belles occasions de compter un point de plus à l'addition finale.

Et finalement, ce n'est que justice si Boubacar, à la suite d'une course rectiligne, ait marqué le seul but olympien de la partie.

Au cours de cette deuxième mi-temps, l'O.M. désireux de ménager ses forces pour la finale, s'était contenté de faire courir le ballon comme s'il s'agissait pour lui de protéger un avantage.

À cette tactique de prudence, Monaco répondit par quelques courses échevelées, balle au pied, mais trop imprécises pour tromper la défense de l'O.M.

Bref, nous avions vécu un match sans grande passion et que l'équipe monégasque gagna normalement.

Quant à l'O.M., il est bien évident que l'importance de la prochaine finale de la Coupe a été pour lui, hier soir, un lourd handicap.

Ses joueurs pensaient trop au Parc des Princes pour avoir une sérieuse envie de battre l'équipe du prince de Monaco.

 Maurice FABREGUETTES

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Jules ZVUNKA

"Ils avaient tous la tête ailleurs"

Nous ne saurions jamais ce qu'a dit très exactement le président Fernand Meric à ses joueurs, à l'issue du match joué et perdu à Monaco.

En effet, comme nous arrivions devant la porte des vestiaires olympiens, M. Fernand Meric en sortait visiblement énervé, sans accorder la moindre interview. Renseignement pris, il paraît que le président aurait dit ses quatre vérités aux joueurs, coupables à ses yeux de ne pas avoir fait le maximum pour obtenir, ne serait-ce que l'égalisation sur la pelouse du Stade Louis II.

Jules Zvunka n'était pas très fier en vérité : "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dises, expliquait-il, en haussant les épaules et levant les bras au ciel. Vous l'avez vu comme moi, ils étaient tous déjà au Parc des Princes. Ils avaient la tête ailleurs. C'est une rencontre que nous aurions dû gagner, mais inconsciemment les gars ont levé le pied, un peu trop même. Ceci dit, il faut comprendre leur réaction, car à huit jours de la finale de la Coupe de France, aucun n'avait envie de prendre un mauvais coup qui aurait compromis sa participation".

Trésor, lui, pourtant, on avait pris un coup et il nous montrait au-dessus de la cheville gauche, une large estafilade d'ou le sang dégoulinait : "Sur le moment j'ai eu peur, commentait le capitaine olympien, d'autant plus que lorsque j'ai reçu ce coup, j'ai senti une vive douleur au genou. J'espère que ça ne sera pas trop grave. Ca serait trop bête de ne pouvoir m'aligner en possession de tous les moyens, au Parc des Princes. De toute manière, même sur une jambe, je crois que je jouerai ce match !" Et trésor de conclure : "Mais rassurez-vous, je jouerai avec les deux !"

La plupart des autres joueurs commentaient les résultats de la soirée et Yazalde n'en revenait pas que Sochaux ait encaissé quatre buts sur son terrain : "Vraiment des drôles de résultats", disait l'Argentin, qui continuait : "Nous n'avons peut-être pas fait un grand match, et c'est bien normal. Pour ma part, je n'ai pas forcé car je ressens une légère douleur aux adducteurs et je n'ai voulu prendre aucun risque".

Bereta donnait son sentiment : "On nous dit que nous aurions pu réaliser ici une meilleure performance. Je vous l'accorde. En fait, nous avons commis une erreur, c'est que nous avons fait courir le ballon trop loin de la surface de réparation adverse. En jouant de la même façon, mais plus près des buts de Chauveau, nous aurions pu tenter de tirer. Et qui sait ? Nous aurions, peut-être, alors marquer un ou deux buts de plus !"

René Charrier, on le sait, a encaissé un but curieux dans les premières minutes. Vu des tribunes, on pensait que le centre lifté de Rouquette avait surpris sa vigilance. En fait, il n'en est rien : "C'est Tchoi (lisait Bracci) qui a contré le centre de l'ailier monégasque dans les derniers moments. Dans la mesure où ce dernier avait de plus loupé son centre, vous comprendrez facilement que la trajectoire du ballon ait surpris tout le monde, moi y compris".

Nous laisserons le mot de la fin à Victor Zvunka : "Nous n'étions pas venus ici pour nous vider les tripes. Je crois que nous avons joué le jeu et l'on nous excusera volontiers notre excès de prudence. L'important pour nous est que dans huit jours, nous soyons tous en bloc pour battre Lyon et gagner la Coupe de France. Si nous réussissions dans cette entreprise, on nous pardonnera bien volonté cette défaite à Monaco".

C'était, on s'en doute, l'avis général.

A. de R.

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VANNUCCI :

"Le bonus était à notre portée"

Dans les vestiaires monégasques ce n'était pas la joie que l'on pouvait attendre, d'abord on avait loupé le bonus, ensuite parce que les équipes à la portée des gars de la Principauté avaient réussi d'excellents résultats.

Albert VANUCCI, l'ex-Olympien, résumait parfaitement l'opinion générale en nous disant : "Je conçois aisément que les Marseillais aient eu l'esprit ailleurs, ce qui est navrant c'est que n'ayons pas su en profiter, car, à notre avis, le bonus était largement à notre portée. Par ailleurs, il faut bien dire que lorsque Boubacar a réduit le score, une certaine peur nous a envahis et alors il n'était pas plus question pour nous de jouer l'offensive à outrance. Depuis le début de la saison, il faut le souligner, nous avons manqué de réussite et pourtant, croyez-moi, notre formation en vaut bien d'autres".

Nous en sommes convaincus, mais pour les Monégasques la fin de la saison s'annonce difficile, très difficile même.

 A. de R.

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  Rendez-vous dans huit jours !

Il ne fallait pas s'attendre à un très grand match de l'O.M. hier en Principauté.

Les joueurs avaient d'ailleurs annoncé la couleur en affirmant tout au long de la semaine : "Nous jouerons le jeu, c'est sûr, mais nous ne prendrons aucun risque excessif. Il serait trop bête qu'une blessure vienne compromettre notre participation à une rencontre que des joueurs professionnels n'ont souvent qu'une fois l'occasion de jouer dans leur carrière".

On ne s'étonnera donc pas outre mesure que Vannucci et ses amis de la Principauté de Monaco l'aient emporté sur le score de 2 à 1. On regrettera peut-être que les protégés de Fernand Meric aient quelque peu exagéré en ce passant et repassant la balle sans pour autant mettre en danger la défense monégasque. Il est incontestable que si l'O.M. avait, hier, joué le titre, il aurait réussi en Principauté une très grande performance, d'autant que l'équipe azuréenne n'a rien d'un foudre de guerre.

Enfin, il ne servirait à rien de se lamenter. Reste à savoir, maintenant, si Jules Zvunka aura pu, à la faveur de ce match, tirer les enseignements nécessaires pour que, dans huit jours, ses hommes abordent la finale avec tous les atouts dans leur manche.

Sur ce qu'il nous a permis de voir, nous en doutons.

Certes, on s'est aperçu que des garçons comme Boubacar, Trésor et Noguès sont en pleine possession de leurs moyens : mais pour les autres - nous pensons surtout Yazalde et Bereta - on peut se poser quelques questions. Encore que ces joueurs mettent un point d'honneur à se montrer exacts aux grands rendez-vous. Et la finale de la Coupe de France en est un.

Ce qui était considéré comme une répétition générale n'aura été, en fait, qu'une promenade de santé.

N'attachons donc aucune importance à cette défaite marseillaise en terre monégasque. Perdre sur le stade du Prince n'est pas un drame.

L'important, par les temps qui courent, est de gagner au Parc des Princes.

Tout le monde, nous en sommes certains, en est convaincu.

 André de ROCCA

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

- Ce match a-t-il constitué une bonne préparation pour la finale ?

- Nous n'en savons fichtre rien !

Les Olympiens ont pris un bol d'air marin. Ils n'ont pas eu de blessé, ce qui n'est déjà pas mal, mais dire que cela laisse supposer une grande finale serait extrapoler.

En fait, ce que l'O.M. fera ou ne fera pas en finale, nous ne le serons que samedi soir au Parc des Princes. Cette même équipe a causé cette saison tellement de bonnes et mauvaises surprises que nous nous garderons comme la peste d'avoir une opinion sur ce brûlant sujet.

Le fait d'avoir battu nettement Nancy, après avoir été écrasé par Sochaux, ne prouve pas que l'O.M. battu par Monaco va marcher sur la tête de Lyon dans huit jours. Nous espérons comme tous les Marseillais une victoire Olympienne mais qui pourra en être sûr ?

- Charrier a-t-il gagné sa place pour la finale ?

Il appartient à Jules Zvunka de répondre à cette question. D'autre part, il faut savoir si Migeon est totalement guéri.

Pour nous il n'y a pas de cas Charrier, c'est un excellent gardien mais aussi très nerveux qui vient de connaître une période noire tant au physique qu'au moral.

Il reprend à peine la compétition, ce qui suppose une période d'adaptation et aussi beaucoup d'indulgence. Ce que nous avons pu voir hier soir est assez encourageant pour la suite de la carrière du sympathique Charrier. C'est bien là le principal.

- Peut-on dire que l'O.M. a fait un beau cadeau princier à Monaco ?

Nous sommes sûrs du contraire.

Il est bien évident que l'O.M. d'hier soir, en jouant à fond avait largement les moyens de battre une équipe monégasque très désordonnée et n'ayant aucune méthode de jeu.

Mais bien qu'ayant joué en totale décontraction, en pensant déjà à la finale, comme nous l'avons écrit, les Olympiens n'ont jamais facilité la tâche de leurs adversaires. On peut les accuser de mollesse générale mais pas de négligence coupable.

D'ailleurs, si tel avait été le cas, Monaco l'aurait emporté avec le bonus.

M.F.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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