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Résumé Le Provencal

du 17 juin 1976

 

O.M. - BASTIA : DES BUTS A GOGO

Les Olympiens plus efficaces (4-3)

"Les lendemains qui chantent" c'est une idée de poète. Dans la réalité du football on ne saurait s'attendre à ce qu'une équipe ayant gagné la Coupe le samedi pût faire chanter le jeu le mercredi suivant.

Entre-temps, il y a trop de joie, trop de réceptions, trop de fêtes, trop de nuits blanches... et trop de ce que nous vous laissons le soin d'imaginer.

Le public l'a d'ailleurs bien compris qui, pour une fois qui devrait être coutume, supporta son équipe de bout en bout, dans les bons et les mauvais moments.

Bref ce que nous avons vu hier soir, comme d'ailleurs il fallait s'y attendre, fut un match de fin de saison. Car si l'O.M. n'était pas dans un de ses bons jours, de son côté Bastia a déjà fait l'essentiel en championnat. Certains de ses joueurs nous ont paru même assez démobilisés.

Pour la beauté du coup et la continuité de la fête, il vaut mieux que l'O.M. ait gagné, mais sur l'ensemble de la rencontre un match nul eut été plus logique.

Il est vrai que la défense de Bastia commit de telles erreurs que, quand on joue ainsi, aucun football n'est possible. De son côté, la défense de l'O.M. fut loin d'être irréprochable et c'est ce qui explique l'avalanche des buts.

À supposer que le match se soit joué au milieu de la saison par deux équipes décidées à vaincre, il est certain qu'on eût tourné autour d'un petit 1 à 0 ou de 0 à 0.

NOGUÈS FRAPPA LE PREMIER.

Après un départ au sprint de l'O.M. celui-ci jetant ses dernières forces dans ce qu'il est excessif de qualifier de bataille, la première mi-temps s'était jouée sur un rythme très mineur. En put croire un moment que c'était Bastia qui avait gagné et trop fêté la Coupe. Le jeune gardien Weller paraissait franchement endormi quand il laissa le ballon voltiger dans les airs à quelques mètres de son but et ce fut pour Noguès l'occasion d'ouvrir le score.

Un peu plus tard, Heidkamp offrit un but royal à Boubacar, lequel ne profita pas de l'occasion. Puis, constatant que leurs adversaires n'étaient pas irrésistibles, Bastia sortit de sa réserve. Il s'ensuivit deux buts de Franceschetti du gauche et d'une vingtaine de mètres sous un angle ferme, l'autre de Krimau exploitant d'un coup de tête un corner par Zimako.

Les deux fois Migeon n'avait pas été irréprochable.

Mais enfin personne ne songea à ce moment-là à dramatiser. Pour l'O.M. l'important, l'essentiel, c'était samedi dernier au parc des Princes.

ZIMAKO L'HOMME DU MATCH.

En deuxième mi-temps c'est exactement le contraire qui se produisit. L'O.M. marqua trois buts et Bastia seulement un, à quelques minutes de la fin du match. Les trois buts olympiens : un nouveau au bénéfice de Noguès, un autre par Buigues, l'autre grâce à Boubacar furent dans les trois cas d'habiles exploitations d'énormes fautes de la défense bastiaise. Mais le dernier but de Papi est aussi à inscrire au débit de la défense olympienne.

On avait cependant réussi à amuser le public, ce qui en définitive est la chose qui compte.

Dans une équipe olympienne ayant prouvé une fois de plus qu'elle était incapable de bien jouer en dévié, en faisant simplement courir le ballon, ce que l'on savait déjà, les plus actifs furent : Noguès, décidément increvable, Boubacar, Fernandez et Bracci. Ces deux derniers ayant certainement à faire pardonner une finale simplement en demi-teinte.

Dans l'équipe de Bastia, un joueur ressortit nettement, ce fut l'ailier néo-calédonien, bien connu Zimako.

Par sa vitesse, sa puissance, son sens du but, il représente un danger constant. Qu'il puisse affiner un bout un tout petit peu son jeu et il deviendra certainement a dédié de grande classe internationale.

Accordons également une mention à l'ex-joueur de l'O.M. Franceschetti, ainsi qu'au jeune avant-centre marocain Krimau.

Maurice FRABREGUETTES

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M. Gaston DEFERRE a remis la médaille de la

Ville de Marseille aux vainqueurs de la Coupe

C'était la fête, hier, au stade vélodrome. Toutes les équipes, tous les trophées gagnés par le club olympien étaient présentés au public. Avec en bonne place bien sur, la neuvième Coupe de France enlevée de haute lutte, samedi dernier, au Parc des Princes. C'était le couronnement de la saison et un hommage au club tout entier.

M. Gaston Defferre, soucieux de tout ce qui touche le sport marseillais en général, et attentif à tous les exploits olympiens, avait tenu à s'associer à ce grand moment sportif.

Accompagné de nombreuses personnalités, le député-maire de Marseille prenait place, tout d'abord, dans la tribune présidentielle. À ses côtés, on notait la présence de MM. Charle-Émile Loo, député : Antoine Andrieux, sénateur ; Madame Irma Rapuzzi, sénateur : MM. Marius Massias, Jean-Philippe Vignoli, conseillers municipaux délégués : Lucien Weygand, Bastian Lecas, Roger Lebert, adjoints : Robert Tarazzi, conseil municipal, ainsi que M. et Mme Maurice Genoyer et M. Garoutte, attaché au cabinet du maire. M. Aurillac, préfet de région avait également tenu à assister au match O.M. - Bastia.

L'O.M. était représentée par son président M. Fernand Meric ainsi que par M. Maurice Villemin membre du conseil d'administration.

UNE MÉDAILLE

POUR CHAQUE JOUEUR

Accompagné de M. Meric et de toutes les personnalités, M. Gaston Defferre devait, ensuite se rendre sur la pelouse ou l'attendait l'équipe olympienne grand complet.

Le député-maire de Marseille serra alors la main de tous les joueurs, présentés tour à tour par leur président, en même temps qu'il remettait à chacun la Médaille de la ville de Marseille.

Notons que M. Gaston Defferre félicita au passage chaque joueur, en trouvant pour chacun un mot qui correspondait à ses qualités propres. C'est ainsi que nous l'avons entendu rendre hommage à la vaillance de Buigues, au courage de Lemée, à la volonté de Noguès.

Le député-maire de Marseille, présent samedi dernier au Parc des Princes, avait été conquis comme beaucoup de supporters par les exploits de Boubacar. Aussi, quand il arriva devant le brun attaquant, il lui adressa des félicitations particulières : "Bravo Boubacar, dit M. Gaston Defferre, vous avez fait honneur à la ville de Marseille et à la ville de Dakar que vous représentiez dans ce cette finale. Vous avez bien mérité de l'O.M."

Arriver enfin devant Marius Trésor, M. Defferre de pu s'empêcher de donner l'accolade au capitaine marseillais.

Puis, se tournant vers le président Meric, il lui remit à son tour, la Grande médaille de la ville de Marseille.

Très touché par ce geste, le président de l'O.M. offrit alors au député-maire de Marseille une réplique de la Coupe de France. "Elle restera dans ma collection, dit M. Defferre en remerciant M. Meric. J'espère que vous aurez souvent l'occasion de m'apporter ainsi chaque année un de vos trophées. Ce sera la preuve, devait-il conclure, que l'O.M. continue sa marche en avant".

Jean FERRARA

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Le président Méric :

"Que demander de plus"

Comme à l'accoutumée, c'est par une boutade que l'inévitable Gérard Migeon nous accueillit dans le vestiaire :

"Vous avez du, sans doute, le constater. C'était mon frère jumeau qui jouait dans les buts ce soir. Mais ma modestie, dut-elle en souffrir, vous avez dû vous apercevoir, aussi, qu'il est nettement moins doué que moi".

Redevenant sérieux après un grand éclat de rire, "La Mige" ajoutait :

"Je sais bien que je n'ai pas été bon, surtout sur le 2e but, qui est entièrement de ma faute. Sur le premier, je bénéficie encore de circonstances atténuantes, car Franceschetti a tout de même eu une certaine réussite. Sans doutenous, les défenseurs avions nous bu trop de champagne. Encore heureux que les attaquants n'aient bu que de l'eau. Mais il ne faudrait tout de même pas recommencer ce genre de choses trop souvent".

Marius trésor, son voisin dans le vestiaire, soupirait son côté :

"Il y a des matches que l'on prépare soigneusement et que l'on perd. Et d'autres, comme celui-là, que l'on prend au débotté et que l'on gagne. Le football est vraiment une chose bizarre. Tout le monde pour une rencontre de la fin de saison, je crois que le rythme a été assez élevé".

C'était aussi l'avis de François Bracci qui avait réalisé un très bon match sur le plan offensif en donnant deux balles de buts à Buigues et Boubacar :

"Je ne pensais pas que nous aurions tant de ressources, disait-il surtout en fin de match. Je pensais que nous serions beaucoup plus fatigués que cela. J'ai un petit regret, celui de ne pas avoir pu marquer, pour quelques centimètres. Mais Buigues et Bouba ont su le faire à ma place. Tout de même, il est temps de championnat s'arrête : Zimako après Chiesa, je n'ai pas beaucoup de chance avec mes adversaires directs en ce moment".

L'opinion de l'entraîneur maintenant :

"Je pense qu'avec 7 buts échangés, le public à se dû se retirer satisfait. C'est un peu le score idéal pour ce genre de rencontre sans grand enjeu. La qualité du spectacle a été bonne mais on n'a évidemment, pas relevé un engagement de la première à la dernière minute. C'est un peu normal après toutes les festivités de ces derniers jours. Même s'ils avaient perdu, je n'aurais pas eu grand-chose à reprocher à mes joueurs. Mais ils ont eu le sursaut d'orgueil que l'on pouvait attendre d'eux, en seconde mi-temps".

Zlataric, lui, n'était pas content de son match.

"J'ai manqué beaucoup trop de buts. Je n'étais pas en réussite, ce soir, et j'ai peut-être trop souvent cherché la difficulté. Mais je suis tout de même très heureux d'avoir participé à cette dernière de la saison au stade Vélodrome".

Boubacar, lui, songeait déjà à l'avenir :

"Vous le voyez, nous disait-il avec son éternel sourire, nous finissons avec beaucoup de saison beaucoup plus fort que nous ne l'avions commencée. Et, je suis sûr, tout pour ma part, que nous ferons très mal, la saison prochaine. Car l'homogénéité, pour avoir été longue à se manifester, est maintenant là et bien là".

"En ce qui me concerne, nous annoncer Georges Bereta, la saison est finie. Je ne jouerai pas samedi à Avignon. En cours de match j'ai en effet, ressenti une douleur à la cuisse gauche et je préfère en rester là pour l'instant. Un petit regret sur ce match : que le public ne nous ait pas mieux soutenu dans les moments difficiles".

Félicité pour un nouveau but qui avait obtenu, Robert Buigues nous confiait :

"Pour ce qui est du match de ce soir, je crois que compte tenu des occasions de buts respectives et des nombreux "cadeaux" d'un match nul eut été plus logique".

Quant à Jeannot Fernandez, il revenait sur le but qu'il avait manqué en première mi-temps :

"J'étais hors jeu de trois bons mètres et je m'attendais tellement a être sifflé que j'en ai perdu tous mes moyens et ai expédié le ballon au-dessus. Du moins, cette fois-ci, ne pourra-t-on me reprochait de ne pas tenter ma chance..."

Le mot de la fin, nous le laisserons au président Meric qui apostrophait François Bracci, sur le ton de la plaisanterie :

"Mais vous êtes fou ! Encore un peu, et à cause de vous, j'étais obligé de verser la prime de bonus..." Mais un revenant aux choses sérieuses. Le président ajoutait : "C'est un bon match pour clôturer la saison, le public ne sera retiré satisfait, nous aussi. Car, qu'aurions-nous pu demander de plus ?"

Et signalons que M. Meric a également indiqué que la venue d'Henry Michel était, de plus en plus improbable, le Nantais exigeant un contrat trop onéreux et, surtout, de trop longue durée. Mais, que par contre, les transactions pouvaient aboutir en ce qui concerne la venue de José Arribas.

Alain PECHERAL

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Trésor a enthousiasmé Cahuzac

Les Bastiais n'étaient pas tellement ulcérés par leur défaite, ils admettaient même avec une certaine philosophie, le président Natali nous a déclaré :

"Il ne faut pas s'étonner du résultat final lorsque l'on considère que nous avons opéré avec trois titulaires en moins, mais il est tout de même dommage que Weller ait commis au moins trois grossières erreurs !"

Entraîneur Cahuzac devait souligner de son côté :

"Ce fut un match plaisant à regarder, nous avons assisté à une véritable avalanche de buts ; j'ai surtout admiré le rendement de Trésor chez nos adversaires, qu'est-ce que ce garçon revient vite lorsqu'il est passé ! Dans tous les cas, il y a eu trois fautes défensives pour nous !"

Alain DELCROIX

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  L'hommage de Marseille

Et Noguès mystifia De Rocco...

Un but surprise ont dit les uns. Un but heureux on dit les autres. Qu'importe ! Un but est un but. Et celui-là valait son pesant d'or.

Petite cause, grands effets. La neuvième Coupe de France à Marseille.

Et dans un Parc des Princes en folie, un Parc des Princes en bleu et blanc, 10.000 supporters radieux retrouvaient tout à la fois, leurs voix, leurs banderoles, leurs pétards et surtout leur équipe.

L'O.M. avait connu son triomphe parisien, il lui restait à connaître l'hommage de Marseille.

C'est désormais chose faite. On espérait 35.000 spectateurs hier au stade-vélodrome. Ils n'y étaient sans doute pas. Mais n'oublions pas que cette rencontre contre Bastia aurait pu se jouer devant des banquettes vides.

LE BUT DE NOGUÈS A TOUT

CHANGÉ

Et toute la ville a applaudi à tout rompre ceux qui, aux quatre coins de France, font honneur au maillot blanc. Aux professionnels bien entendus, qui étaient les grands héros de la soirée, mais aussi aux autres, à tous les autres, ceux sans qui l'O.M. ne serait pas tout à fait l'O.M.

Les féminines championnes de Provence, les pupilles, les cadets, les juniors respectivement vainqueurs des Coupes Crouzet, Crémieux et Francis Pons, les amateurs de la Promotion d'Honneur, désormais seuls recordmen en Coupe de Provence, et les stagiaires et aspirants, futures vedettes de demain, aujourd'hui champion du groupe sud de troisième division.

Grâce soit rendue à cette vieille coquette qu'est la Coupe de France. Elle était venue hier soir se faire admirer. Elle a donné l'occasion au grand public du stade-vélodrome de découvrir que l'O.M. n'est pas qu'une équipe, mais un club. Un vrai.

La pelouse verte recouverte de joueurs aux maillots blancs et les vivats montant des quatre coins du stade, c'était l'image que nous garderons à jamais de cette chaude soirée de juin.

Pour l'O.M., pour ses dirigeants, pour ses joueurs, pour ses entraîneurs, pour son public, c'était hier soir la fête.

Elle allait se continuer.

Et Noguès mystifia Weller.

André de ROCCA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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